Salut mon cher. Ca fait un moment c'est vrai. J'ai eu quelques attaques de panique depuis la dernière fois que j'ai écrit. J'imagine que mon anxiété fait son coming out. La dernière fois c'était y'a deux semaines à Madrid avec le lycée. On s'était perdues avec Pauline, on trouvait plus le point de rendez vous du groupe, et au lieu de l'aider à chercher j'essayais de respirer. Et elle me suppliait de me calmer. On a finalement trouvé grâce aux policiers qui nous ont pris dans leur camionette. Enfin, je me suis retrouvée assise dans la rue à essayer de me calmer, avec la prof qui me disait "ça va aller, t'es en sécurité maintenant". Je le savais mais je pouvais toujours pas bouger mes mains et mes putains de doigts. "Ouais les gars je vais bien, merci de demander". Les autres étaient soit mal pour moi et voulaient savoir comment j'allais (mais en fait j'avais rien à dire j'avais juste envie de pleurer seule) soit ils s'en foutaient et me critiquaient.

J'ai cherché borderline sur google. Je sais que je l'ai déjà fait dans le passé mais aujourd'hui c'était encore plus ressemblant. Même les parties psychotiques. Délires V Paranoïa V (Satan, etc.). La peur de l'abandon, j'y ai réfléchi et je me rends compte qu'elle crée des liens entre tout ce qui se passe dans ma vie. J'ai encore pleuré. J'ai envie de vomir, je veux pas faire face au bac, je vais me rater, je le ressens chaque jour/heure/minute. Mes eating disorders reprennent le contrôle (encore) et tout le monde remarque que je suis en train de devenir vraiment grosse. Je fais 49kg dernièrement. Je suis tout le temps, tout le putain de temps, affamée et puis je mange. Je suis dégoûtante et je me suis promise de plus me faire vomir parce que ça craint. Mais j'en ai vraiment envie, j'arrive pas à me regarder dans le miroir. Maman m'a dit "Je te vois toujours assise, si tu bouges pas tu vas prendre 30kg". Je t'emmerde. Je sais qu'elle a remarqué. Elle le sait et elle empire tout.

J'ai embrassé puis largué Aurélie, je suis sûre qu'on se souvient toujours de sa première expérience gay, c'est tristement mémorable. Ouais j'ai trop la flemme de le décrire à nouveau.

Depuis deux semaines j'ai super mal au ventre, pas mal comme record non ?

J'ai abandonné ma psy parce qu'elle m'a déçue. Tu sais, elle comprend rien. Je me suis rendu compte que j'avais pas besoin de nouvelles expériences de merde. Je vais aller voir un psychiatre pour qu'il trouve mon putain de problème, et qu'il me donne un truc pour que je me sente en sécurité. PLEASE.

JE SUIS FATIGUÉE DE MOI-MÊME. et des cauchemars.

J'ai été heureuse. C'est vrai. Genre un ou deux mois. Mais c'est fini. Encore. J'aurais dû me suicider à ce moment là, puisque j'avais plus peur, que j'étais heureuse, blah blah blah.

Je suis fatiguée de mon anxiété.

Elle me bouffe.
Je me suis coupé mes cheveux moi-même.

PS : J'ai fumé un paquet de cigarette et puis j'ai arrêté quand je me suis rendu compte que c'était une stupide tentative de rébellion.

Et en fait je veux du money/power/glory. Les gens disent que je change, que je deviens bizarre et une salope "je sais tout" narcissique.