Nice - 1.
Mon cœur saigne depuis que je me suis réveillée et que j'ai découvert les nuages tachés de sang de ces quatre-vingt innocents. Ces nuages que j'aimais blancs, étaient rouges de cruauté.
Mon sang se mêle à l'encre pour exprimer cette violence. Je veux me révolter et me relever, encore une fois. Le coup nous a mis à terre, mais il faut nous unir et faire face à la peur avec courage.
Chacun pourra s'attaquer à nos libertés, à nos symboles, à nos concerts, à nos fêtes; nous ne fléchirons pas. Avec les réseaux, avec les mots, avec l'art, avec presque rien, avec un peu de tout, nous nous reconstruirons.
Parfois, le ciel semble trop tâché de sang. Parfois, trop de corps sont étalés sur le sol. Parfois, les larmes sont trop nombreuses. Alors nous essorons le ciel, nous ramassons les corps, nous séchons les larmes.
Quelle douce alternative que de les rejoindre, de s'élever haut au-dessus du monde... Mais malgré tout, la vie doit valoir le coût d'être vécue.
[Un texte dont le sujet n'est pas récent, mais je ne me voyais pas le retirer sous ce prétexte. Ces quelques mois m'ont permis de prendre du recul sur ce texte et cet événement, et pas à oublier ces morts]
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