Nice - 2.
Quelques phrases jetées en l'air qui achèvent le réveil. Et à leur chute, un silence choqué qui s'installe. L'impression d'être resté dans un cauchemar. L'envie de se recoucher et de rêver une France guérie. La tristesse qui s'empare de l'âme. Les mots qui se bousculent sans avoir de sens.
Les sentiments et les couleurs volètent en moi. Rouge, rage, sang. Vert, dégoût, feu d'artifice. Bleu, tristesse, mer. Noir, submergé, cœur. Marron, sombre, rue. Tout se mélange, mais aucun arc-en-ciel ne se crée... Seule persiste une nouvelle couleur terne, la couleur du désemparement.
Et soudain, une dernière couleur arrive dans mon âme. La couleur de l'espoir. Elle s'infiltre dans cette mélasse informe et crée un peu d'espérance dans mon cœur... En la vie. En l'Humanité. Lorsqu'une personne détruit tant, des milliers se lèvent en réponse, pour résister, réconforter, rassurer.
L'encre et les larmes ont coulés, mais pas notre bateau. Nous restons agrippés les uns aux autres, encore libres, encore égaux, encore fraternels.
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