La traque continue
FBI Office, Las Vegas Nevada
Lundi 5 janvier 1980, 10h00
Bart Hammer et John Brown se présentèrent en début de matinée pour rendre compte à l’agent spécial Marco di Verona.
« Les habitants de Barstow ne sont pas vraiment loquaces, engagea Bart. Nous avons parcouru la ville, parlé avec pas mal de monde, mais on aurait pu croire qu’on venait d’une autre planète.
— Bon, ça ne me surprend pas, valida Marco, ils vous ont tout de suite pris pour des flics, au mieux, ou des hommes de la Mafia. Je suppose que le patron du bar avait dû faire passer le mot.
— On n’est pas rentrés sans rien, compléta John Brown, on a tout de même trouvé une adresse où les deux femmes pourraient loger, mais quand on s’est pointés hier après-midi, il n’y avait personne. Au bar, on nous a dit que le patron était parti pour se reposer après les fêtes.
— On sait où ? demanda Marco.
— Non, la fserveuse qui était présente ne savait pas, ou en tout cas, elle ne nous a rien dit.
— OK, on va mettre les lieux sous surveillance, il faudra bien qu’il réapparaisse un jour ou l’autre.
— Vous voulez qu’on prévienne le shérif de San Bernardino ?
— Non, il se pourrait fort que les adjoints du coin soient proches de ce Roy Stallion. Il serait informé tout de suite. Demandez plutôt à la police de l’ État s’ils peuvent s’en charger. Contactez également le service des Impôts pour savoir si l’homme a une résidence secondaire. Si oui, envoyez quelqu’un pour y jeter un coup d’œil.
— Bien monsieur, on s’y met immédiatement. »
Les deux agents quittèrent le bureau pour s’acquitter de leur mission.
« Tu connais quelqu’un dans la police d’État de Californie ? demanda Bart.
— Non, personne, et toi.
— Pas plus, répondit John. On va demander à Barbara de nous trouver un contact. On va aussi lui demander de chercher dans les fichiers des Impôts, elle se débrouille mieux que nous avec l’ordinateur.
— Tu as raison. En attendant, je vais taper le rapport. Tu t’occupes de la note de frais ? »
Deux heures plus tard, la jeune femme revint avec une feuille de papier à la main.
« Qu’est-ce que je gagne ? demanda-t-elle.
— Ton fiancé risque de ne pas apprécier, rigola Bart.
— Il se balade quelque part du côté du Vietnam ou du Laos à récupérer des pauvres types qui essaient de traverser le Pacifique à la rame.
— C’est à ça que sert notre marine maintenant ? s’offusqua John.
— Au moins, il ne risque plus de se faire tirer dessus !
— C’est un point de vue, en effet. Une verre au Peppermill Fireside Lounge, ça te dit ?
— Pourquoi pas, ce soir ?
— Cinq heures. Qu’est-ce que tu as pour nous ?
— La police de Californie a un bureau de liaison à Los Angeles. Je vous ai noté le numéro et le nom de l’officier en charge des contacts avec nous. J’ai aussi l’adresse d’un chalet dans la montagne au-dessus de San Bernardino. C’est à Big Bear Lake, une station de sport d’hiver.
— Bravo Barb, toujours aussi efficace. On va demander aux flics de Californie d’aller y jeter un œil également. »
À la première tentative, le lieutenant Tim Fox n’avait pas répondu, l’agent Hammer avait laissé un message demandant qu’il reprenne contact après le déjeuner. L’appel arriva peu après deux heures. Bart exposa la situation et la raison pour laquelle ils préféraient ne pas solliciter les services du shérif. Après avoir pris note des éléments nécessaires, Fox assura qu’il prendrait les dispositions requises, sans toutefois s’engager sur une réponse avant la fin de la journée.
« C’est l’hiver et dans ce coin, il y a pas mal de neige. Je ne trouverai pas quelqu’un qui puisse y aller et revenir avant la nuit. Comptez plutôt sur des nouvelles demain dans la matinée. »
Bart remercia et raccrocha.
« Si ces filles sont dans ce chalet, on le saura demain, confirma Hammer pour son collègue.
— Tu crois que le chef va nous envoyer là-bas ? demanda John.
— J’en sais rien, prévois de prendre un manteau, au cas où !
— Je déteste la neige, grommela Brown, c’est pour ça que je me suis fait affecter ici. »
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