Intervention
Big Bear Lake
Jeudi 8 janvier, 8h00
Il faisait encore nuit noire et le froid était piquant quand les policiers se retrouvèrent dans la salle de réunion du shérif, à San Bernardino. Il y avait là, autour de Bart Hammer et John Brown, une équipe d’intervention venue de l’antenne du FBI de Los Angeles avec un van aménagé en PC de commandement, le shérif Malone, accompagné de trois adjoints et d’un sergent, ainsi que le lieutenant Fox et les deux hommes de la police d’État, ceux qui avaient effectué le repérage du chalet les jours précédents. Après les présentations, Bart demanda à Fox de décrire la topographie du lieu d’intervention à l’intention de tous les intervenants. Ce fut ensuite John qui rappela ce qu’ils avaient appris sur les deux femmes qu’ils devaient appréhender. Il rappela qu’elles étaient probablement armées, même s’il ne s’attendait pas à une forte résistance. Il fut convenu que les hommes du shérif auraient pour rôle de bloquer l’accès à la zone d’intervention, tandis que l’équipe de Fox servirait de guide. L’arrestation proprement dite, serait menée sous la responsabilité des agents du Bureau.
Une heure plus tard, tous les véhicules se regroupèrent à l’entrée de la route menant au chalet. Le jour commençait à peine à poindre. Fox et ses agents montèrent les premiers, pour vérifier que le site était toujours bien occupé. Lorsqu’ils annoncèrent à la radio que la maison était toujours ouverte, une voiture du shérif se mit en position pour barrer la route en amont, tandis que la seconde fermait le bas du chemin.
Bart et un agent du FBI s’installèrent à l’arrière du véhicule de commandement, tandis que John montait à pied avec le reste de l’équipe. Il ne leur fallut que quelques minutes pour arriver à proximité de la maison.
« Je vois une fenêtre éclairée à l’étage, annonça Bart. Aucune trace fraiche sur l’allée, il n’y a pas eu de mouvement depuis la dernière chute de neige.
— C’était hier après-midi, précisa l’un des adjoints du shérif.
— Peux-tu envoyer un homme sur l’arrière ? demanda Bart. »
On entendit quelques bruits dans la radio avant que John confirme.
« On peut passer le long du mur, mais vu la quantité de neige, il est peut probable que quelqu’un puisse aller loin de ce côté. »
La confirmation ne se fit pas attendre longtemps.
« Négatif, pas d’issue possible derrière le chalet. La seule porte est obstruée par un tas de neige. »
Lorsque l’homme parti en reconnaissance fut revenu, John donna ses dernière instructions.
« Il n’y a visiblement pas de lumière au rez-de-chaussée, les cibles sont sûrement encore à l’étage.
— Je confirme, valida l’agent, pas de lumière non plus à l’arrière.
— Nous allons donc essayer de pénétrer discrètement, ces chalets sont toujours agencés à peu près de la même façon, une grande pièce en bas, avec la cuisine sur l’arrière et les chambres accessibles par un grand escalier. On sécurise le rez-de-chaussée avant de monter. Jack et Mitch, vous passez devant avec le bouclier. Vous n’utilisez le bélier que si on ne peut pas faire autrement. »
Les deux agents désignés, équipés de gilets pare-balles, s’avancèrent vers la porte, l’arme au poing. L’un des deux essaya d’ouvrir, sans succès.
« C’est verrouillé ! On enfonce ?
— Pas le choix, répondit Bart depuis le van. Allez-y ! »
La porte vola en éclats dès le premier coup. Les deux hommes se jetèrent à l’intérieur, se protégeant mutuellement. Une visite rapide des pièces confirma qu’il n’y avait personne en bas.
« Tout est clair au rez-de-chaussée !
— On entre ! annonça John. »
Au moment où l’agent mettait le pied sur la première marche, une femme sortit d’une pièce à l’étage, l’air affolée, vêtue d’une simple chemise d’homme.
« FBI ! cria John, levez les bras en l’air et restez où vous êtes. »
La femme se plaqua au mur, les mains au-dessus de la tête tandis que l’agent continuait sa progression. John le suivit immédiatement, une paire de menottes à la main. La femme entravée fut repoussée dans sa chambre, tandis que les autres agents visitaient les pièces restantes. Les deux premières portes s’ouvrirent sur des pièces vides, mais lorsque l’homme du FBI ouvrit la quatrième porte, un coup de feu claqua. Le premier agent se recula vivement tandis que son binôme ripostait.
« Cible neutralisée ! annonça la radio. Agent à terre. »
Bart appela les hommes du shérif.
« On a des coups de feux là-haut ! appelez une ambulance, vite. »
Dans la chambre, la femme hurla.
« Becky, non ! »
John se dirigea vers le bout du couloir. L’homme à terre se relevait péniblement.
« Ça va Jack ?
— Oui, le gilet a encaissé, mais ça secoue quand même salement. »
Dans la chambre, Mitch était au chevet d’une jeune fille inanimée. Elle avait encore un Colt à la main.
« Je ne pouvais pas faire autrement, je suis désolé !
— Vous avez fait votre boulot, il n’y a rien à redire. »
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