Frontière avec tirs francs

Une minute de lecture

Autrefois, prophètes et saints s'y sont déplacés.
À quoi bon ? Aujourd'hui, hommes armés et démons y serpentent.
Ils y sifflent comme les balles dans les oreilles
Sourdes d'une femme, protégeant le corps et

L'âme de son enfant poussiéreux. Elles filent,
Elles filent. Le Soleil, bien présent ; les nuages, bien absents.
Pourtant, il pleut. Il pleut les larmes de sang,
Coulant le long des joues des enfants

Morts, comme leurs parents. Elles tombent
Telles les bombes qui les a frappé. Elles tombent
Une à une, comme les étoiles d'une nuit
Sans Lune, sans âme, là-haut.

Ils priaient pourtant les cieux. Un Dieu
Pleurant la folie de ses enfants.
Un père pleurant l'agonie de son enfant.
Des familles pleurant la destruction

De leur vie. Elle file, elle file. Vie, étoile filante.
Les hommes, les femmes et les gamins tombent.
Les immeubles effondrés, les rues dévastées.
Le spectre de la Mort les hante.

Et le pays, qui a vu ses deux tours exploser,
En laisse un en détruire trois. Sous les yeux
Du monde criant. Cri d'alerte, cri d'effroi.
Le monde est sourd. Le monde est aveugle.

Mais les chenilles des chars font vibrer le sol.
Le monde sent. Le monde s'en émeut
Doucement.

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