Chapitre 1

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Un an plus tard, notre système solaire, Terre

Se tenait accroupi, un genou au sol, sur le toit de l'immeuble en face d'une université de Lettres et Langues, un jeune homme. Il observait les mouvements d'une étudiante. Vu d’en haut toutes personnes semblaient petites. Il prit une petite paire de jumelles pour regarder si elle portait un certain objet à son cou. Ce n'est pas la fille qu'il recherchait mais surtout et seulement le bijou.

- C'est bien lui, dit-il en regardant l'écran holographique qui s'affichait au-dessus de son large bracelet qui faisait presque tout son avant-bras droit. L'écran indiquait des informations sur un pendentif qui était en forme de dragon d'argent posé sur un cristal de roche taillé.

Il activa son oreillette pour contacter son client :

- J'ai l'objet en visuel.

- Changement de plan, répondit une voix grave et rauque à travers des grésillements. Il nous faut la fille avec.

Le garçon fit une grimace et fronça les sourcils. À côté de lui se tenait un loup noir anthracite dont le poil dansait avec les quelques brises. Le mercenaire posa sa main sur le garrot de l'animal, qui s'assit aussitôt.

- Si vous voulez la fille, il faudra augmenter la mise, annonça-t-il tout en continuant d'observer la jeune femme marcher le long de l'Université pour en atteindre l'entrée. Le pendentif, c'est pas compliqué, c'est ni vu ni connu. La fille par contre, c'est une toute autre histoire. Je vous en propose mille cinq cents unités.

- Mille, répliqua la mystérieuse voix. Non-négociable. Mon boss vous en donnera deux cents de plus si la fille arrive en un seul morceau et en capacité de parler. Vos unités seront versées sur votre compte dès qu'il l'aura en sa possession. Vous avez trois jours. Fin de transmission.

Le jeune homme vêtu d'un simple tee-shirt gris foncé, d'un pantalon style militaire noir, où il avait rangé sa petite paire de jumelles, d'une vieille veste à carreaux bleue attachée à sa taille et de rangers en cuir noir se releva. Il leva les yeux au ciel quand il imagina le moment où la fille crie quand il l'enlève. Il fit signe au loup de le suivre pour descendre de l'immeuble de huit étages.

En s'approchant de l'Université, il se rendit compte qu'il ne passait pas inaperçu. Et ce, non seulement parce qu'il avait les yeux vairons dont l'un était marron clair, presque jaune, et l'autre vert émeraude. Mais les gens le regardaient aussi parce qu'il était accompagné d'un loup. Et ce loup avait lui aussi les yeux vairons. Lui avait un œil jaune insaisissable et l'autre était d'un bleu profond. Ce point commun ajoutait beaucoup d'étrangeté à leur présence ici.

- Fais le tour du campus. Je vais essayer de trouver un accès pour monter sur le toit. De là-haut j'analyserai les chemins possibles pour partir et au cas où elle s'enfuirait ce soir, expliqua le jeune garçon.

Ils se séparèrent et l'animal partit faire le tour du campus. Il y avait, de l'autre côté du bâtiment de l'Université un parc, où se dressaient, le long de l'allée, de petites tonnelles fleuries. Tantôt des fleurs roses nacarat, tantôt des fleurs violettes pâles ou encore des fleurs blanches. Parfois, il y avait entre deux gloriettes un banc en bois. À la sortie du parc, le soleil allait se refléter sur l'eau un peu verdâtre d'un lac. Vers midi, le jeune homme rejoignit le loup en face du point d’eau pour casser la croûte. Il avait été acheter deux hamburgers dans un fast-food non loin de là. Il les sortit du sac en papier et retira le pain d'un des hamburgers, récupéra les deux steaks hachés qui ne ressemblaient pas vraiment à ceux de l'image dans le choix des menus, racla la sauce et autres garnitures avec le pain et donna la viande au loup.

- Ça vaut pas la viande qu'il y a sur notre planète mais c'est mieux que rien, dit-il en croquant dans son hamburger sur lequel il avait rajouté les deux tranches de pain pleines de sauce.

L'animal essaya de déguster le peu de viande qu'il avait mais ne put donner que deux coups de crocs dans chaque steak avant qu'ils ne soient engloutis. Ayant aussi faim qu'avant d'avaler les deux pauvres bouts de viande sans saveur, il s'allongea et posa sa tête sur le genou du garçon, qui s'était assis par terre en tailleur, la chemise posée comme une cape derrière lui, espérant en avoir un peu plus en feignant de faire le regard de chien battu. Le jeune mercenaire regarda l'animal du coin de l'œil tout en mâchant la grosse bouchée qu'il venait juste de prendre.

Après qu'il ait fini de déglutir il regarda son compagnon :

- Désolé mon grand, c'est tout ce qu'il y a. Plus tôt on finit cette mission, plus tôt on peut manger à bord de notre beau vaisseau et plus tôt on touchera nos unités.

Le jeune homme s'essuya les mains sur une serviette en papier après avoir fini son casse-croûte, se releva et frotta ses mains sur son derrière pour enlever toutes traces de poussière ou de saletés. Il ramassa ses déchets et alla les jeter dans une poubelle bientôt pleine. Le loup l'attendit là où ils avaient mangé. Il flairait soudain beaucoup plus de nourriture autour de lui, des sandwichs dont l’emballage venait juste de s’ouvrir, du café chaud tout juste coulé à la machine. Il vit alors beaucoup d'étudiants allant s'installer autour du lac et sur la pelouse, pourtant interdite, du parc juste derrière lui, pour manger eux aussi. Il perçu également les odeurs de plein de plats mélangés des restaurants universitaires qui commençaient à être bondés. Le loup s'allongea de tout son être, sur le bord goudronné du lac, l'estomac à moitié vide en geignant de faim. Quand le garçon revînt, l'animal se releva instantanément. Le mercenaire passa sa main sur le dessus de la tête du loup.

- Tu peux rester dans le parc si tu veux. Je pense pas que ces gens soient du genre à crier juste en voyant un loup tranquillement assis. S'il y en a un qui s'approche pour te caresser laisse-toi faire ou baisse gentiment la tête en signe de refus. Si tu leur fais peur on va griller toute l'opération, dit le garçon en repartant grimper sur le toit du bâtiment.

L'animal retourna dans le parc et alla s'allonger dans l'ombre d'un buisson à l'abri du soleil qui lui chauffait le poil. Il observait les alentours et l’herbes se coucher et se relever au rythme du vent. Il posa, peu après, sa tête à terre en face d'un banc et ferma les yeux un instant, l'estomac grondant encore. Supportant les cris et les rires des jeunes gens heureux d’être en pause pour manger, faisant fuir le paisible silence dans lequel il avait visiter ce lieu de verdure plus tôt. Pendant ce temps, le chasseur de prime, perché sur le toit, trafiquait un objet métallique.

Quelques minutes plus tard quelqu’un arriva dans le parc, passa juste devant le loup, et s'assit juste en face de lui. Le loup releva la tête, réveillé par l'odeur d'un bon sandwich au poulet.

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