CHAPITRE 2 : Un pont entre deux mondes

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La pluie martelait doucement les vitres du taxi tandis qu’Iris Wolfe fixait les lumières floues de Manhattan qui défilaient. À ses côtés, Serena Hart, à moitié allongée sur la banquette arrière, tambourinait doucement ses doigts contre sa cuisse découverte. Le taxi les conduisait à Brooklyn, loin du quartier de Soho, vers un bar dont seule Serena connaissait l’existence. Le trajet était marqué par des arrêts incessants à chaque feu rouge et le bruit constant des klaxons. Serena, nonchalante, observait les rues par la fenêtre tandis qu’Iris, nerveuse, calculait silencieusement les minutes qui s’écoulaient. La traversée du pont de Brooklyn, illuminée par des lampadaires orangés, offrait un moment de répit dans le tumulte de la ville.

Dans l’intimité silencieuse du taxi, Iris se surprit à fixer le pont comme s’il portait un message qu’elle devait comprendre. Chaque lumière orangée semblait danser sur l’eau sombre, traçant une frontière entre deux mondes. Elle se demanda ce qu’elle laissait réellement derrière elle à Soho : un refuge qu’elle avait construit avec soin ou une prison qu’elle ne voulait pas admettre. En traversant ces arcs métalliques, elle ne savait pas si elle avançait vers une évasion ou un nouveau piège. Et pourtant, l’idée d’une rupture, aussi effrayante soit-elle, portait une étrange promesse de liberté.

«Peut-être que le chaos que je cherche à fuir est aussi celui qui me guide», murmura-t-elle pour elle-même, sa voix presque noyée dans le ronronnement du moteur.

Iris ferma les yeux, laissant le bruit sourd de la pluie et le ronronnement du moteur envahir ses pensées. Ce monde d’art et de mécènes dans lequel elle avait plongé semblait parfois irréel, presque artificiel. Chaque sourire échangé dans une galerie, chaque compliment feutré portait une charge qu’elle ne comprenait pas toujours. Était-elle réellement à sa place ici, parmi ceux qui savaient manipuler les ombres et les lumières pour se mettre en avant ?

Elle ouvrit un instant les yeux, fixant les lumières de Manhattan qui défilaient à travers la vitre du taxi. La pluie transformait les réverbères en halos flous, et cette vision floue semblait étrangement refléter le chaos de ses pensées. Elle soupira doucement, ses doigts jouant nerveusement avec la sangle de son sac posé sur ses genoux.

Un claquement de langue agacé interrompit son flux de pensées.

— Wolfe, tu es bien trop docile pour un monde comme celui-là, lâcha Serena, brisant le silence. Tu es comme une photo en noir et blanc, belle, mais il manque une touche de folie.

Iris haussa un sourcil, un mélange de surprise et d’agacement dans son regard.

— Et c’est toi qui vas m’apprendre à survivre ici ? Demanda-t-elle avec une pointe d’ironie. Et toi, tu es un cliché en technicolor.

Serena ricana, son rire rauque brisant l’atmosphère feutrée du taxi, tandis que leurs regards se croisèrent brièvement, un éclat de malice illuminant l’instant.

— Pourquoi pas ? Tu as survécu à pire, non ? Tu te souviens du vernissage à Chelsea, il y a un an ?

Le souvenir surgit soudain dans l’esprit d’Iris, vif et chargé d’émotion. Elle se revit dans cette galerie chic du quartier de Chelsea, ses mains moites serrant un verre de vin blanc. Elle était arrivée seule, comme à son habitude, espérant passer inaperçue dans la foule sophistiquée. Mais ce monde d’apparences la dépassait.

Elle avait trébuché en reculant pour éviter une serveuse et percuté de plein fouet une femme rousse, renversant presque son verre de champagne sur une robe rouge éclatante. Elle se souvenait encore de sa voix embarrassée, bredouillant :

— Je suis désolée ! Vraiment désolée… Je ne fais pas attention.

— C’était moi, reprit Serena, un sourire moqueur sur les lèvres. Et tu avais l’air prête à disparaître dans le sol. On aurait dit une novice débarquant sur un champ de bataille avec une fourchette en guise d’arme.

Iris se sentit rougir à ce souvenir, mais Serena poursuivit, son ton plus doux cette fois.

— Je t’ai observée, Wolfe. Tu avais l’air complètement perdue. Et pourtant, dès que tu as sorti ton appareil photo, tout a changé. Tu n’étais plus cette fille qui fuyait les regards. Tu étais concentrée, déterminée… C’est ce qui m’a donné envie de te parler.

Le flashback s’intensifia dans l’esprit d’Iris. Après sa maladresse, Serena avait éclaté de rire, mais au lieu de la ridiculiser, elle l’avait entraînée dans une conversation légère, balayant l’incident d’un geste de la main. Quelques minutes plus tard, elles s’étaient retrouvées à discuter devant une série de clichés exposés : des portraits urbains qui captaient l’essence brute de Manhattan.

— Tu m’avais demandé pourquoi je photographiais des inconnus, murmura Iris, un sourire nostalgique au coin des lèvres.

— Et tu m’avais répondu, très sérieusement : « Parce qu’ils sont vrais, eux. Parce qu’ils ne portent pas ces masques ridicules. »

Serena ponctua sa phrase d’un sourire.

—C’est là que j’ai su que tu avais quelque chose de différent.

Iris détourna les yeux, fixant les lumières floues de la ville au-delà des vitres du taxi.

— Et toi ? Pourquoi étais-tu là ce soir-là ? Demanda-t-elle enfin, plus par curiosité que par défi.

Serena haussa légèrement les épaules, son regard se perdant à travers la fenêtre.

— Une erreur. Ou peut-être un hasard. J’avais besoin de me rappeler pourquoi je déteste ces endroits. Mais je t’ai trouvée, et je n’ai pas regretté ma soirée.

Iris sentit une chaleur étrange monter en elle, un mélange de gratitude et d’embarras. Serena, pour toute son audace et son cynisme, l’avait soutenue ce soir-là, et cette mémoire chassait la froideur apparente de son amie.

— Alors quoi ? Maintenant, tu veux jouer au mentor avec moi ? demanda Iris, tentant de briser la tension naissante.

Serena éclata de rire, un son franc qui illumina brièvement l’atmosphère.

— Tu n’as pas besoin d’un mentor, Wolfe. Tu as juste besoin qu’on te secoue un peu pour te réveiller. Ce monde, il te dévorera si tu ne sais pas comment lui tenir tête. Et crois-moi, je refuse de te voir te perdre comme tant d’autres.

Iris resta silencieuse, mais elle sentait que les mots de Serena portaient plus de vérité qu’elle ne voulait l’admettre.

Serena fit un geste vague vers la fenêtre, désignant les silhouettes pressées des passants et les vitrines éclairées des boutiques encore ouvertes.

— Les galeries. Les mécènes. Tous ces gens qui te regardent comme si tu étais un tableau qu’ils peuvent acheter et accrocher à leur mur. Un produit, rien de plus.

Le ton direct de Serena fit écho aux doutes qui tournaient déjà dans l’esprit d’Iris. Elle détourna les yeux, revenant à la pluie qui coulait en filets sur la vitre. La réflexion de Serena, bien que brutale, mettait en mots ce qu’elle n’osait pas encore admettre.

— Et toi ? demanda-t-elle finalement, cherchant à détourner l’attention. Tu semblais parfaitement à l’aise parmi eux.

Serena rit, un rire léger mais chargé de cynisme.

— Oh, je joue le jeu, Wolfe. Mais je n’appartiens pas à ce monde. Pas plus que toi.

Serena fixa Iris avec une intensité troublante.

— Qu’entends-tu part là ? murmura Iris, presque hésitante.

Serena esquissa un sourire en coin, se penchant légèrement vers elle. Leur proximité fit naître une tension palpable, électrique.

— Toi, tu ne joues pas le jeu, Wolfe. Tu observes. Tu analyses. Mais tu ne te laisses jamais vraiment aller. Pourquoi ?

Iris haussa légèrement les épaules, son regard fuyant celui de Serena.

— Peut-être que je préfère garder le contrôle.

— Ou peut-être que tu as peur, souffla Serena, sa voix devenant presque un murmure.
Iris releva les yeux, mais avant qu’elle ne puisse répondre, Serena posa une main légère sur son poignet, ses doigts effleurant sa peau avec une douceur déconcertante.

— Laisse-moi te montrer, murmura Serena, ses lèvres s’étirant dans un sourire espiègle.

Iris sentit son souffle s’accélérer, mais elle ne bougea pas. Il y avait dans le regard de Serena quelque chose d’irrésistible, un mélange de défi et de promesse. La musique autour d’elles semblait s’estomper, laissant place à un silence chargé de possibilités.

— Qu’est-ce que tu veux me montrer ? demanda Iris, sa voix à peine audible.
Serena se pencha encore plus près, son souffle effleurant la joue d’Iris.

— Comment te laisser aller, répondit-elle, avant de reculer brusquement avec un rire léger. Mais pas ici. Pas maintenant. Ce serait trop facile.

Iris resta figée, une chaleur étrange montant le long de sa colonne vertébrale. Serena avait ce talent, cette capacité à désarmer avec un simple geste, un simple regard. Et Iris savait qu’elle n’était pas prête pour ce que cette femme semblait lui offrir.

Le sourire de Serena s’effaça légèrement, une ombre passant brièvement dans son regard. Elle détourna les yeux vers la vitre embuée du taxi. Une pluie fine glissait sur le verre, mais Serena semblait fixer un souvenir lointain, comme si ses pensées l’avaient transportée ailleurs.

Le taxi s’arrêta brusquement devant leur destination. Serena ouvrit la porte et sortit dans la pluie, ses talons claquant sur le trottoir humide. Elle avançait avec cette assurance désinvolte qui semblait presque surnaturelle, mais Iris voyait maintenant ce que cette façade dissimulait.

— Terminus, tout le monde descends ! Suis-moi. Cria Serena.

De la musique sourde filtrait à travers les murs, une basse rythmée qui vibrait jusque dans les os. Iris observa les rues sombres autour d’elles, la lumière jaune des lampadaires se réfléchissant sur les flaques d’eau. Brooklyn avait une énergie différente, plus brute, plus honnête, presque menaçante dans son authenticité.

Serena ouvrit la porte et se tourna vers Iris, tendant la main comme une invitation.

— Bienvenue dans mon monde.

À l’intérieur, le bar était un chaos contrôlé. Les néons rouges et violets éclairaient des visages dansants, et l’odeur du cuir, de l’alcool et de la sueur saturait l’air. La basse rythmée faisait vibrer les murs, chaque battement semblant résonner dans la poitrine d’Iris. Elle pouvait sentir l’électricité dans l’air, une énergie brute qui pulsait à travers chaque personne présente, comme si la pièce elle-même avait une vie propre.

Les planchers en bois usés craquaient légèrement sous ses pieds tandis qu’elle suivait Serena. Le claquement sec des talons de Serena contrastait avec le brouhaha constant des conversations et des rires, à peine couverts par la musique. Iris s’arrêta un instant, observant la scène : des hommes en vestes de cuir, des femmes en robes asymétriques ou aux tatouages colorés, tous dans une danse désordonnée où chacun semblait exister pour soi-même, et pourtant en harmonie avec le tumulte général.

Un mélange d’odeurs s’infiltra dans ses narines : la chaleur métallique des lampes suspendues, l’amertume d’une bière renversée quelque part, et une vague senteur de tabac froid qui semblait émaner des murs eux-mêmes. Quelque part dans la pièce, un briquet claqua, suivi du grésillement d’une cigarette allumée. Le halo de fumée flottait lentement dans l’air, se mélangeant aux faisceaux des néons pour créer une atmosphère presque irréelle.

Serena se retourna, un sourire en coin sur les lèvres.

— Impressionnant, pas vrai ?

Iris hocha la tête sans répondre. Le bar n’était pas seulement un lieu ; c’était une déclaration. Chaque détail semblait crier un rejet des normes, une acceptation de tout ce qui était brut, désordonné et indompté.

Un homme à l’air bohème, vêtu d’un chapeau délavé et d’une veste en jean couverte de badges, s’approcha d’elles alors qu’elles s’installaient au comptoir.

— Serena Hart, murmura-t-il en levant son verre. Toujours dans les bons endroits.

— Milo, répondit Serena en haussant un sourcil. Toujours à traîner dans les coins sombres.
Il rit doucement avant de poser son regard sur Iris.

— Et toi, la nouvelle ? Une artiste aussi ?

Iris ouvrit la bouche pour répondre, mais Serena intervint.

— Pas « une artiste ». La meilleure photographe que cette ville ait vu depuis longtemps.
Iris rougit sous le compliment inattendu, mais l’attention de Milo la mettait mal à l’aise.

— Fais attention à elle, Serena, ajouta-t-il, son ton soudainement sérieux. Ici, tout le monde n’est pas aussi sympa que moi.

Serena jeta un regard autour de la pièce, un sourire distant sur les lèvres. Mais quelque chose dans sa posture changea. Ses épaules, habituellement droites et fières, s’affaissèrent légèrement, et ses doigts effleurèrent distraitement un tatouage sur son poignet gauche.

Iris, intriguée, brisa le silence :

— Tu sembles différente ici, dit-elle doucement. Moins... sûre de toi.

Serena haussa un sourcil et se tourna vers elle, son sourire revenant, mais cette fois teinté d’une ombre qu’Iris n’avait jamais remarquée.

— Sûre de moi ? Oh, Wolfe, si tu savais. Je suis peut-être bonne actrice, mais il y a des jours où ce masque-là me pèse.

Elle fit une pause, observant les silhouettes dansantes à travers la fumée et les néons, comme si elle cherchait quelqu’un ou quelque chose dans le tumulte.

— Tu vois, ce genre d’endroit, ça me rappelle pourquoi j’ai commencé. Quand j’avais ton âge, je pensais que le monde artistique serait ma planche de salut. Que je pourrais y être moi-même, brute, honnête. Mais... (elle laissa échapper un rire amer) ce monde ne veut pas de gens bruts. Il te façonne, il te casse, jusqu’à ce que tu sois exactement ce qu’il attend.

Iris sentit une vague de compassion monter en elle. Serena détourna le regard, son sourire se fissurant un peu plus.

— J’ai fait des compromis, Wolfe. Trop de compromis. Alors, oui, je parais confiante. Mais, la vérité, c’est que parfois, je crains de m’être perdue dans ce cirque. Peur qu’il ne reste plus rien de moi.

Serena fixa à nouveau Iris, et cette fois, ses yeux verts brillaient d’une sincérité désarmante.

— Toi, tu as encore le choix. C’est pour ça que je veux que tu sois prudente. Parce que, crois-moi, une fois que tu laisses ce monde te changer, il est presque impossible de retrouver la personne que tu étais.

Serena s’appuya contre le comptoir, lançant au barman un sourire désinvolte avant de commander deux verres. Iris resta en retrait, observant la scène, mal à l’aise mais fascinée par l’assurance de Serena.

— Deux Manhattan épicés, dit Serena.

Iris haussa un sourcil.

— Qu’est-ce que tu veux dire, un Manhattan épicé ?

Serena lui lança un regard amusé, le genre de regard qui disait qu’elle savait quelque chose qu’Iris ne comprenait pas encore.

— C’est comme un Manhattan, mais avec un coup de fouet. Exactement ce qu’il te faut ce soir.

Les verres arrivèrent rapidement, le liquide ambré captant les reflets des néons environnants. Une tranche d’orange flambée flottait en surface, et un arôme épicé s’éleva alors qu’Iris portait le verre à ses lèvres. La chaleur de la cannelle et du poivre explosa sur sa langue, mêlée à la douceur du whisky et du vermouth. Elle grimaça légèrement, ce qui fit éclater de rire Serena.

— Tu vois ? Ça pique un peu, mais c’est exactement ce dont tu avais besoin.

Iris baissa les yeux vers son verre, les bruits du bar devenant un murmure lointain. C’était un endroit qui n’avait rien à voir avec son univers habituel, et pourtant, il semblait étrangement familier, comme si une partie d’elle avait toujours appartenu à ce chaos.

Elles restèrent là, à boire et à parler, le brouhaha du bar créant une bulle d’intimité. Serena, comme à son habitude, était directe. Elle parlait de tout, de ses rôles au cinéma, de la superficialité d’Hollywood, mais aussi de ses peurs.

— Les gens me voient comme une étoile montante, tu sais ? Mais la vérité, c’est que je me bats chaque jour pour ne pas devenir quelqu’un que je déteste.

Serena hésita un instant, son regard s’assombrissant.

— Quand j’ai commencé à réussir, je pensais que ce serait suffisant. Mais… parfois, tout ce cirque, les galeries, les projecteurs… ça m’épuise. Je fais semblant d’aimer ça, mais la vérité, c’est que j’ai peur de tout laisser tomber. Peur de ce que ça ferait de moi.

Iris, surprise par cette confession, resta silencieuse. La vulnérabilité dans la voix de Serena, habituellement si sûre d’elle, créait une étrange sensation de proximité. Elle prit une gorgée de son verre pour masquer son trouble, mais son regard ne quitta pas celui de Serena.

— Je comprends. Finit-elle par murmurer. Moi aussi, j’ai peur. Pas des mêmes choses, peut-être… Mais il y a des jours où je doute de tout. Où je me demande si ce que je fais compte réellement.

Serena esquissa un faible sourire.

— Alors peut-être qu’on peut se porter l’une l’autre. Parce que, Wolfe, je crois que tu comptes plus que tu ne le penses.

Iris l’écoutait, fascinée. Serena oscillait entre une confiance arrogante et une vulnérabilité désarmante, une combinaison qui la rendait irrésistible.

Serena prit une gorgée de son verre, ses yeux verts se posant intensément sur Iris.

— Mais toi, Wolfe… Tu as ce regard. Celui d'une femme qui a été brisée, mais qui refuse de l’admettre.

Iris sentit son estomac se nouer, mais elle haussa les épaules pour masquer son trouble.
— Et toi, tu as l’air d’en savoir long sur ce genre de choses.

Serena esquissa un sourire triste, jouant avec la tranche d’orange qui flottait dans son cocktail.

— Je le vois parce que je le porte aussi. Mais toi… c’est quoi ton histoire ?

Iris baissa les yeux, fixant son verre comme si elle cherchait la réponse au fond de l’alcool. Elle avait passé des années à enfouir cette histoire, à prétendre qu’elle ne la définissait pas. Mais l’atmosphère électrique du bar, l’alcool et l’honnêteté désarmante de Serena semblaient abaisser ses défenses.

— J’ai pris une photo, il y a des années, murmura-t-elle. Une photo que je pensais anodine. Mais elle a détruit la vie de quelqu’un. Et depuis… chaque fois que je regarde à travers mon objectif, j’ai peur de ce que je pourrais capturer.

Serena resta silencieuse, mais son expression changea. Ce n’était pas de la pitié qu’elle affichait, mais une compréhension douloureuse. Elle tendit la main et effleura légèrement celle d’Iris.

— Wolfe… on porte tous des cicatrices. La différence, c’est ce qu’on en fait. Peut-être qu’au lieu d’avoir peur, tu devrais chercher à réparer ce qui a été brisé.

Iris releva les yeux, surprise par la douceur de ses mots. Elle ouvrit la bouche pour répondre, mais Serena se redressa soudainement, comme si elle craignait d’être trop vulnérable.

— Allez, finit-elle par dire avec un sourire espiègle. Finis ton verre, et on va danser. Ce genre de conversations mérite un peu de répit.

Alors qu’elles sortaient du bar plusieurs heures plus tard, le froid de la nuit frappa Iris comme une douche glacée. Elles marchèrent en silence dans une rue bordée de bâtiments industriels, leurs pas résonnant sur le trottoir désert.

— Pourquoi tu m’as emmenée ici, Serena ? demanda Iris.

— Parce que tu as besoin de te souvenir que le monde est plus grand que ces foutues galeries et leurs lumières brillantes.

Iris s’arrêta, regardant Serena, qui s’était retournée pour lui faire face. Sous le halo vacillant d’un lampadaire, Serena se tenait, une silhouette captivante au milieu de la rue sombre. Ses cheveux roux flamboyants, ondulant librement, semblaient capturer chaque éclat de lumière, formant une couronne de feu autour de son visage délicat. Ses yeux verts scintillaient d’une malice espiègle, tandis que ses lèvres, peintes en rouge vif, se courbaient dans un sourire provocateur. Sa robe noire asymétrique glissait sur ses courbes avec une élégance audacieuse, dévoilant ses jambes interminables et un tatouage stylisé sur son poignet gauche. Chaque geste de Serena était chargé d’une confiance déconcertante, comme si elle contrôlait le monde autour d’elle.

— Et qu’est-ce que tu veux de moi ? murmura Iris.

Serena s’approcha lentement, son regard plongeant dans celui d’Iris.

— Tu vois, Wolfe, murmura-t-elle, sa voix rauque d’émotion contenue. Je ne veux pas seulement voir ce que tu caches. Je veux que tu comprennes que je cache des choses aussi.

Elle posa une main sur la joue d’Iris, ses doigts effleurant sa peau avec une douceur inattendue. Le baiser qui suivit était tout sauf une simple déclaration. Il portait le poids de leurs blessures respectives, un mélange de défi, de vulnérabilité, et d’un besoin désespéré de se connecter.

Quand Serena recula, un sourire provocateur sur les lèvres, elle murmura :

— Voilà ce que je veux.

Iris emmena Serena chez elle. La porte de l’appartement d’Iris claqua doucement derrière elles, étouffant le bruit des rues de Brooklyn. L’atmosphère, chargée d’une tension latente, semblait plus dense que l’air lui-même. Iris déposa son sac près de l’entrée et se retourna vers Serena, qui explorait l’espace du regard, une lueur de curiosité dans les yeux.

— Sympa, Wolfe, dit Serena, un sourire en coin illuminant son visage. Sobre, mais… toi.

Iris haussa les épaules, hésitant à répondre. La présence de Serena dans son espace privé avait quelque chose d’étrange, d’intimidant. Cette femme, avec sa confiance débordante et ses gestes assurés, semblait avaler tout l’air autour d’elle. Elle s’adossa au bord de la table basse, croisant les bras comme pour se protéger.

Serena, toujours en mouvement, s’approcha d’une étagère garnie de livres et de tirages photo. Ses doigts effleurèrent un cadre, une image en noir et blanc qu’Iris avait prise il y a des années. Une fillette sous la pluie, son rire figé dans le temps.

— C’est toi, murmura Serena en jetant un regard par-dessus son épaule.

— Moi ? répondit Iris, surprise.

— Cette photo, dit-elle en pointant l’image. Ce que tu vois chez elle. Cette innocence, cette liberté. C’est ce que tu cherches, pas vrai ?

Iris détourna les yeux, mal à l’aise face à la perspicacité de Serena. Elle passa une main dans ses cheveux, essayant de changer de sujet.

— Tu veux quelque chose à boire ?

Serena rit doucement, un son bas, rauque, qui fit frissonner Iris.

— Arrête de te cacher, Wolfe, murmura-t-elle en se tournant lentement.

Iris sentit son cœur s’accélérer alors que Serena s’approchait, ses pas lents et calculés. Lorsqu’elle fut suffisamment proche, Serena posa une main légère sur le bord de la table, juste à côté de la hanche d’Iris. Leurs regards se croisèrent, et Iris sentit une chaleur inattendue monter le long de sa colonne vertébrale.

— Pourquoi tu fais ça ? demanda Iris, sa voix à peine plus qu’un souffle.

Serena inclina la tête, un sourire mystérieux jouant sur ses lèvres.

— Parce que je te vois, Wolfe. Et parce que tu as besoin qu’on te rappelle que tu es vivante.

Iris ouvrit la bouche pour répondre, mais Serena posa un doigt contre ses lèvres, traçant un chemin lent et suggestif le long de leur contour. Ses yeux sombres brûlaient d’une intensité qui fit naître un frisson le long de l’échine d’Iris. En silence, Serena laissa glisser sa main jusqu’à la joue d’Iris, ses doigts effleurant sa peau avec une délicatesse presque cruelle, comme une promesse sur le point d’être tenue.

Iris, incapable de supporter l’orage qui grondait en elle, ferma les yeux, cherchant un refuge dans l’obscurité. Mais Serena ne lui permit pas cette fuite.

— Regarde-moi, murmura Serena, sa voix s’enroulant autour d’Iris comme une caresse, douce, mais pleine d’une autorité implacable.

Iris obéit, son regard accrochant celui de Serena. Ce qu’elle y lut la désarma : une faim brute mêlée d’une vulnérabilité désarmante. Ce mélange détonnant brisa ses dernières résistances, et elle se sentit s’abandonner à ce moment qui transcendait les mots.

Serena pencha la tête, ses lèvres effleurant celles d’Iris, si près qu’elle pouvait sentir le souffle chaud contre sa bouche. Quand leurs lèvres se rencontrèrent enfin, ce fut comme un feu d’artifice silencieux : une explosion douce, mais dévastatrice. Le baiser était lent au début, une danse où chaque geste semblait calculé pour faire durer l’instant, mais bientôt, la retenue céda place à une passion brute. Les mains d’Iris trouvèrent les hanches de Serena, les serrant instinctivement, ancrant l’instant dans une réalité brûlante.

Serena, toujours maîtresse du moment, guida Iris en arrière jusqu’au canapé. D’un geste fluide, elle s’installa à califourchon sur elle, leurs corps s’épousant dans une alchimie naturelle. Chaque mouvement, chaque frisson, semblait une déclaration silencieuse, une revendication. Les mains de Serena se firent plus audacieuses, explorant les courbes d’Iris avec une lenteur exaspérante, comme si elle voulait graver chaque centimètre dans sa mémoire.

Leurs baisers s’approfondirent, devenant plus affamés, plus désordonnés. Les respirations se heurtaient, les soupirs s’échappaient, remplissant l’air d’une chaleur électrique. Iris, rompant un instant le contact, posa son front contre celui de Serena, son regard brillant de désir et d’une pointe d’inquiétude.

— Pourquoi ? souffla-t-elle, sa voix à peine audible dans le silence chargé.

Serena effleura les lèvres d’Iris de ses propres lèvres, un sourire énigmatique dansant sur son visage.

— Parce que toi, Wolfe… tu es mon ancre dans ce monde chaotique. Tu es ce qui est réel.

Elle ne laissa pas à Iris le temps de répondre, reprenant possession de ses lèvres avec une ferveur renouvelée. Ses mains descendirent le long du dos d’Iris, traçant des lignes invisibles, s’attardant sur chaque courbe, chaque creux. La lenteur était un supplice exquis, un jeu de patience que Serena menait avec une maîtrise déconcertante.

Serena fit glisser ses doigts le long du cou d’Iris, ses ongles traçant de légères griffures qui firent tressaillir cette dernière. Le souffle d’Iris s’accéléra, son corps réagissant à chaque contact, chaque effleurement. Serena, prenant son temps, laissa ses lèvres quitter celles d’Iris pour descendre lentement le long de sa mâchoire, jusqu’à son cou, où elle s’attarda, déposant des baisers brûlants et mordillant doucement la peau tendre. Chaque contact semblait allumer un incendie sous la surface.

Les mains de Serena descendirent plus bas, effleurant le haut des cuisses d’Iris. Elle joua un instant avec l’ourlet de sa chemise, laissant ses doigts se glisser en dessous pour caresser la peau nue de son ventre. Les muscles d’Iris se tendirent sous cette attention, et elle laissa échapper un soupir qui résonna dans l’espace comme un aveu.

— Serena… souffla-t-elle, sa voix tremblante, pleine de désir et d’une pointe d’impatience.

Serena releva la tête, son regard enflammé croisant celui d’Iris. Un sourire provocateur étira ses lèvres avant qu’elle ne reprenne son exploration, ses mains s’attardant sur les courbes de la taille d’Iris, remontant lentement pour effleurer les contours de sa poitrine. Elle s’arrêta, jouant avec la tension dans l’air, ses gestes si délibérés qu’ils en devenaient presque cruels.

— Dis-moi, Iris, murmura-t-elle d’une voix rauque, qu’est-ce que tu veux ?

Iris, le souffle court, la regarda, ses yeux brillant d’un mélange de frustration et d’abandon. Elle posa ses mains sur les épaules de Serena, puis glissa ses doigts dans ses cheveux, tirant légèrement pour la rapprocher.

— Toi. Tout de toi, répondit-elle dans un souffle.

Cette réponse sembla libérer quelque chose en Serena. Elle captura à nouveau les lèvres d’Iris, mais cette fois, il n’y avait plus de retenue. Le baiser était fougueux, vorace, et ses mains reprirent leur course, glissant sous la chemise d’Iris pour la lui enlever en un mouvement fluide. Leurs corps se pressèrent l’un contre l’autre, peau contre peau, créant une chaleur presque insupportable.

Serena poussa Iris en arrière, l’allongeant sur le canapé, et s’installa au-dessus d’elle. Ses lèvres poursuivirent leur chemin, explorant chaque centimètre de peau offerte, de la clavicule aux courbes généreuses de sa poitrine, ses mains suivant le même itinéraire avec une précision sensuelle. Chaque baiser, chaque caresse arrachait à Iris des soupirs de plaisir, ses doigts s’agrippant aux draps du canapé comme si elle cherchait un ancrage.

Serena, prise dans le feu du moment, fit glisser ses lèvres plus bas, embrassant le creux de son ventre, tandis que ses mains s’attardaient sur les hanches d’Iris, traçant des cercles lents et hypnotiques. L’air autour d’elles semblait chargé d’électricité, leurs respirations haletantes s’accordant dans une symphonie de désir.

Iris arqua le dos sous les assauts de Serena, ses gémissements devenant plus audibles, plus incontrôlés. Serena releva la tête, un sourire triomphant sur les lèvres, avant de murmurer, d’un ton qui faisait frémir :

— Je veux que tu me laisses te montrer tout ce que je ressens.

Les lèvres de Serena poursuivirent leur exploration avec une lenteur exaspérante, comme si elle savourait chaque réaction d’Iris. Chaque baiser, chaque coup de langue semblait être étudié pour tirer de cette dernière un gémissement plus fort, un frisson plus intense. Les doigts de Serena glissèrent le long des hanches d’Iris, effleurant le bord de son sous-vêtement, jouant avec cette frontière comme pour faire durer l’attente.

— Tu es magnifique, murmura Serena contre la peau d’Iris, sa voix rauque et vibrante. J’ai envie de tout de toi, encore et encore.

Iris ne répondit pas, ses mots pris en otage par les sensations qui déferlaient en elle. Ses mains trouvèrent les épaules de Serena, s’accrochant fermement comme si elle craignait de perdre pied dans cette intensité. Ses soupirs se transformèrent en gémissements étouffés quand Serena passa à l’action, ses doigts glissant sous la dernière barrière de tissu, son toucher à la fois doux et possessif.

Serena s’arrêta un instant, relevant la tête pour croiser le regard d’Iris. Ses yeux étaient sombres, débordants de désir, mais il y avait aussi cette tendresse presque insoutenable qui rendait le moment encore plus intime.

— Si je vais trop vite, dis-le-moi, murmura-t-elle, une main caressant doucement le visage d’Iris.

Iris secoua la tête, son souffle saccadé, et répondit d’une voix brisée par le plaisir :

— Non… Ne t’arrête pas.

Encouragée par cette confession, Serena reprit, plus audacieuse encore. Ses baisers se firent plus intenses, ses mains explorant chaque recoin du corps d’Iris comme pour mémoriser chaque courbe, chaque creux. Elle descendit plus bas, jusqu’à ce qu’il ne reste plus aucune barrière entre elles. Son souffle chaud effleura la peau hypersensible d’Iris, qui se cambra sous le choc de cette proximité.

Serena prit son temps, savourant chaque seconde, chaque réaction d’Iris. Ses mouvements étaient précis, calculés, mais empreints d’une passion brute. Elle alterna entre des caresses légères et des gestes plus appuyés, un jeu cruel qui laissa Iris haletante, ses doigts s’enfonçant dans le tissu du canapé. Chaque gémissement d’Iris, chaque soupir qui franchissait ses lèvres était une victoire pour Serena, un rappel qu’elle avait le pouvoir de la faire sombrer dans cet abîme de plaisir.

Les minutes s’étirèrent, chaque instant plus intense que le précédent. Iris, entièrement abandonnée à Serena, sentait son corps répondre à chaque contact, chaque souffle, chaque murmure. Ses propres mains glissèrent sur le corps de Serena, cherchant à lui rendre cette intensité, explorant sa peau douce, découvrant les endroits qui faisaient naître des soupirs similaires chez elle.

Leurs corps s’accordaient dans une danse sensuelle et infinie, les limites entre elles s’effaçant peu à peu. Le monde extérieur n’existait plus ; il ne restait que la chaleur, la tension, et ce désir inextinguible qui les poussait l’une vers l’autre.

Quand Iris atteignit enfin l’apogée, ce fut comme une vague qui la submergea entièrement, la laissant pantelante, le corps tremblant sous l’intensité de l’instant. Serena, elle, resta tout contre elle, déposant des baisers tendres sur sa peau encore brûlante, ses mains continuant de caresser doucement, comme pour prolonger ce moment parfait.

Iris ouvrit enfin les yeux, son regard rencontrant celui de Serena. Elle esquissa un sourire, ses doigts effleurant le visage de cette dernière avec une tendresse infinie.

— Tu es dangereuse, murmura-t-elle, à moitié amusée, à moitié sérieuse.

Serena rit doucement, son souffle chaud contre la peau d’Iris.

— Seulement pour toi, répondit-elle avant de s’allonger à ses côtés, l’enlaçant, comme pour sceller cette nuit dans un cocon qu’aucune réalité ne pourrait briser.

Le silence qui s’installa après était doux, enveloppant, chargé d’une chaleur qui n’avait plus rien à prouver. Les deux femmes restèrent enlacées sur le canapé, leurs respirations s’apaisant peu à peu. Iris, la tête posée sur la poitrine de Serena, écoutait les battements réguliers de son cœur, comme pour s’assurer que tout cela était bien réel. Serena, ses doigts glissant doucement dans les cheveux d’Iris, semblait absorbée dans ses propres pensées, un sourire satisfait flottant sur ses lèvres.

— Et maintenant ? murmura Iris, brisant la tranquillité. Sa voix était douce, mais teintée d’une vulnérabilité qu’elle ne pouvait cacher.

Serena baissa les yeux vers elle, sa main caressant lentement le dos d’Iris. Son sourire s’élargit légèrement, mais il y avait une profondeur nouvelle dans son regard, quelque chose de plus sincère, presque déconcertant.

— Maintenant, on prend le temps, répondit-elle doucement. Pas de faux-semblants, pas de masques. Juste toi et moi.

Iris releva la tête, ses yeux scrutant ceux de Serena, comme pour chercher une confirmation. Elle y trouva ce qu’elle cherchait : une promesse non dite, mais claire comme le jour. Un sourire timide éclaira son visage, et elle se blottit de nouveau contre elle, ses doigts jouant distraitement avec le bord de la chemise de Serena.

Le chaos de Manhattan pouvait bien reprendre au petit matin, mais pour l’instant, rien d’autre ne comptait. La nuit leur appartenait, un moment volé au temps, où elles pouvaient être simplement elles-mêmes, sans peur ni regrets.

Et dans cet instant suspendu, enveloppées l’une dans l’autre, elles savaient qu’elles venaient de franchir une frontière qu’il serait impossible de reculer. Ce qu’elles avaient partagé allait bien au-delà du simple désir charnel : c’était le début de quelque chose de rare, de brut, et d’infiniment précieux.

Pendant ce temps, ailleurs à Manhattan, dans un penthouse donnant sur Central Park, Elliot Grayson fixait son verre de scotch, perdu dans ses pensées. La soirée à la galerie l’avait laissé troubler, ce qui était rare pour lui. Iris Wolfe, avec son air déterminé mais hésitant, l’avait intrigué au-delà de ce qu’il avait anticipé. Elle n’était pas comme les autres artistes qu’il rencontrait. Elle ne cherchait pas son approbation, mais elle ne savait pas non plus ce qu’elle valait.

Un homme entra dans la pièce, vêtu d’un costume noir.

— Tout est en place, Mr. Grayson.

Elliot hocha la tête, mais son regard restait fixé sur l’obscurité au-delà des vitres.

— Parfait. Maintenant, assurez-vous qu’elle ne découvre rien avant que je sois prêt.

—Et pour Miss Hart ? Son intervention pourrait compliquer les choses. Elle semble avoir... influencé Miss Wolfe. Rétorqua l’homme.

— Serena pense qu'elle peut jouer à ce jeu, dit-il finalement, son ton glacial. Mais elle oublie une chose essentielle : je ne perds jamais. Prenez des mesures. Subtilement.

Il s’enfonça dans le siège, son regard dérivant vers la ville scintillante au-delà de la vitre teintée. Une lueur d’amusement dans ses yeux d’acier contrastait avec la tension sourde qui pesait dans l’air.

— Quant à Wolfe, continua-t-il d’une voix plus douce, presque un murmure, elle apprendra que même dans les ombres, il y a des règles. Et que chaque choix... a un prix.

Le ton était calme, mais l’ordre était clair. Elliot Grayson était un homme qui obtenait toujours ce qu’il voulait. Et ce qu’il voulait, à cet instant, c’était Iris Wolfe.

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