CHAPITRE 8 : Sous les masques
Le studio que lui avait promis Elliot était à la hauteur de ses attentes : vaste, baigné de lumière naturelle grâce à d’immenses baies vitrées, et équipé d’un matériel dernier cri. Les murs blancs reflétaient la clarté du jour, et les supports métalliques donnaient un air professionnel et intimidant à la pièce. Mais en dépit de cette perfection apparente, Iris se sentait mal à l’aise. Ce lieu, bien qu’impeccable, ressemblait davantage à une scène de théâtre soigneusement orchestrée qu’à un espace de création.
Elle posa son sac près d’un trépied et sortit son appareil photo. Elle inspira profondément, mais l’air semblait s’arrêter à mi-chemin, coincé quelque part entre son anxiété et son ambition. Manhattan. Une ville qui exigeait d’être capturée dans son chaos et sa grandeur, mais qui ne se laissait jamais véritablement apprivoiser. Chaque ruelle semblait murmurer une histoire qu’elle ne connaissait pas, et chaque visage, un secret qu’elle n’osait pas encore aborder. Pourtant, chaque fois qu’elle levait l’objectif, les mots d’Elliot revenaient en boucle dans son esprit : « Certaines histoires doivent rester dans l’ombre. »
— Des histoires comme la sienne, murmura-t-elle à elle-même.
Alors qu’elle inspectait les lieux, son téléphone vibra sur la table. Un message de Serena.
« Je suis dehors. Si tu vois ou ressens quoi que ce soit d’étrange, fais-moi signe. »
Iris sourit légèrement. Serena ne lâcherait pas prise. Elle glissa le téléphone dans la poche arrière de son jean, puis se mit au travail.
Les heures passèrent, et Iris se perdit dans le rythme familier de la photographie. Elle déambula dans les rues, son appareil photo capturant les fractures de la ville autant que ses éclats. Un enfant, éclaboussé par l’eau d’une fontaine à Central Park, riait sous les regards indifférents des passants. Dans une station de métro, le saxophone d’un musicien remplissait l’espace d’une mélodie qui semblait, un instant, suspendre le temps. Et cette femme, assise derrière la vitre d’un café, une élégance soigneusement construite sur un visage marqué par la fatigue. Manhattan respirait dans ces instants : des vies parallèles qui s’effleuraient sans jamais vraiment se croiser. Ces images, brutes et sincères, portaient la vérité de Manhattan, mais Iris savait qu’elles seules ne suffiraient pas à satisfaire Elliot. Il voulait de l’intimité, des histoires profondément personnelles.
En fin de journée, elle retourna au studio pour examiner ses clichés. Alors qu’elle triait les images sur son ordinateur, un détail attira son attention. Dans une photo prise près de Bryant Park, un détail étrange attira son attention. À première vue, la composition semblait parfaite : des passants en mouvement, des ombres projetées par les immeubles et une lumière diffuse qui enveloppait la scène. Mais, en arrière-plan, quelque chose détonnait. Une silhouette. Floue.
Iris zooma lentement, son cœur battant plus vite à chaque clic de la souris. Un homme en trench-coat sombre, ses contours à moitié avalés par les ombres d’un immeuble. Sa posture. Sa manière de se tenir légèrement voûté… ça ne pouvait pas être une coïncidence. Marcus ?
Elle détourna les yeux de l’écran, cherchant à se convaincre que c’était impossible. Mais une pensée persistante lui murmurait le contraire.
Elle zooma sur l’image. Bien qu’il soit impossible de l’identifier formellement, la posture et le manteau rappelaient étrangement l’homme qu’elle avait rencontré au parc. Que faisait-il là ? Était-il en train de la surveiller ? Ou était-ce une coïncidence ?
Son téléphone vibra sur la table, interrompant le silence. Le message, bref et énigmatique, s’afficha sur l’écran :
« Belle prise. Tu vois ce que je veux dire, n’est-ce pas ? — M. »
Elle relut les mots plusieurs fois, son esprit cherchant à deviner l’intention derrière cette phrase. Un simple M en guise de signature. Mais elle savait. Marcus. Ses doigts hésitèrent au-dessus de l’écran avant de verrouiller l’appareil. Une question brûlait désormais dans son esprit : Marcus l’avertissait-il, ou jouait-il un jeu dont elle ignorait encore les règles ?
Iris sentit un frisson parcourir son échine. Marcus. Il était là, quelque part, et il la guidait. Mais pour aller où ? Et pourquoi ?
Le lendemain, Iris se rendit à une nouvelle réunion avec Elliot. Le rendez-vous avait lieu dans un restaurant chic en plein cœur de Manhattan, un endroit où chaque détail, de la lumière tamisée aux compositions florales, semblait conçu pour impressionner.
Elliot l’attendait à une table isolée, vêtu d’un costume sombre qui contrastait avec son sourire accueillant.
— Iris, dit-il en se levant pour lui serrer la main. Tu es resplendissante aujourd’hui.
— Merci, répondit-elle en s’efforçant de masquer son malaise.
Ils s’assirent, et Elliot lui tendit un verre de vin avant même qu’elle ne puisse commander.
— Alors, comment avance ton travail ? demanda-t-il, son regard perçant fixé sur elle.
— Bien, répondit-elle prudemment. J’ai capturé des scènes de rue, des moments de vie. Mais je pense qu’il me manque encore quelque chose.
Elliot hocha lentement la tête, comme s’il pesait ses mots avant de parler.
— Tu sais ce que j’aime dans ton travail ? dit Elliot, son ton étrangement décontracté. Tu captures les visages que tout le monde voit, mais tu cherches aussi… au-delà.
— Au-delà ? répéta Iris, sur la défensive.
Elliot hocha légèrement la tête, jouant distraitement avec son verre de vin.
— Manhattan a des couches, Iris. La surface est fascinante, mais ce qui la rend unique, ce sont les vérités qu’elle cache. Les histoires que personne n’ose raconter. C’est là que tu dois aller.
Iris sentit son estomac se nouer. Les couches profondes. Les vérités cachées. Était-ce une allusion ? Une invitation à pousser ses limites ? Ou une manipulation subtile pour la guider là où il le souhaitait ?
— Je vais essayer, répondit-elle simplement.
Elliot inclina légèrement la tête, satisfait. Mais alors qu’ils échangeaient quelques mots sur les prochaines étapes, Iris remarqua un détail troublant. À une table voisine, un homme vêtu d’un costume gris semblait absorber dans son repas, mais ses yeux revenaient régulièrement vers elle et Elliot. Un geste presque imperceptible, mais suffisant pour éveiller sa méfiance.
Lorsque leurs regards se croisèrent brièvement, l’homme détourna les yeux, mais le malaise d’Iris grandit. Était-il là par hasard ? Ou était-il un émissaire d’Elliot ? Pire encore, travaillait-il pour Marcus ?
Le dîner touchait à sa fin, mais Iris sentait que la véritable conversation ne faisait que commencer. Elliot s’était légèrement penché en avant, son regard captif accroché au sien.
— Tu es fascinante, Iris, murmura-t-il, ses doigts traçant distraitement le contour de son verre de vin. Ce que tu vois, ce que tu captures… c’est unique.
Elle haussa un sourcil, cherchant à cacher la chaleur naissante dans sa poitrine.
— Et pourtant, commença-t-elle doucement, tu trouves que ça manque encore de profondeur.
Elliot sourit, un sourire presque imperceptible, mais chargé d’une certaine malice.
— Je pense que tu as encore des couches à révéler. Pas dans ton travail, mais… toi.
Iris sentit son souffle s’alourdir. Chaque mot semblait peser plus lourd que le précédent, et l’ambiance tamisée du restaurant resserrait l’espace autour d’eux.
— Peut-être que je connais mes limites, répliqua-t-elle, croisant les bras, un geste défensif qu’elle regretta immédiatement.
Il rit, un son bas et confiant, presque moqueur.
— Iris Wolfe, la femme sans peur… qui se limite elle-même. Ça me surprendrait.
Il tendit une main, effleurant la sienne qui reposait sur la table. Elle aurait pu reculer, mais elle ne le fit pas. Il y avait quelque chose de magnétique chez lui, quelque chose qui la mettait en garde autant qu’il l’attirait.
— Tu veux que je dépasse mes limites, c’est ça ? demanda-t-elle, sa voix plus basse qu’elle ne l’avait prévu.
— Pas pour moi, répondit-il, son regard se plongeant dans le sien. Pour toi.
Elle sentit son pouls s’accélérer, son souffle devenir irrégulier. La tension était palpable, une corde tendue entre eux. Quand il se pencha davantage, leurs visages n’étaient plus qu’à quelques centimètres. Il attendait, sans se précipiter, testant sa volonté.
Finalement, elle céda. Leurs lèvres se rencontrèrent dans un mélange de douceur et de force, une collision qui fit monter en elle une chaleur qu’elle n’avait pas ressentie depuis longtemps. Ses doigts se crispèrent légèrement sur le bord de la table avant de glisser jusqu’à la nuque d’Elliot, approfondissant le baiser.
C’était intense, presque vertigineux. Mais au fond d’elle, une voix murmurait encore : Et si c’était un piège ?
Le baiser s’approfondit, ses sens envahis par la chaleur et l’arôme du vin qui flottait encore entre eux. Elliot n’était pas brusque, mais il n’était pas non plus hésitant. Il savait ce qu’il faisait, et Iris, prise entre le désir et la méfiance, se laissait porter par l’instant.
Sa main, chaude et ferme, glissa du bord de la table à son poignet, comme s’il cherchait à la retenir, à l’empêcher de s’éloigner. Iris sentit un frisson parcourir son bras, mais elle ne bougea pas. Le monde extérieur, avec ses bruits de couverts et ses murmures lointains, s’effaçait peu à peu, ne laissant qu’eux.
Quand leurs lèvres se séparèrent, juste assez pour reprendre leur souffle, Elliot posa son front contre le sien, son regard toujours ancré dans le sien.
— Voilà ce que je voulais dire, murmura-t-il, sa voix un souffle rauque. C’est ça, Iris. Oser te laisser aller.
Son ton la fit vaciller. Était-ce un compliment sincère, ou une autre tentative pour la pousser là où il voulait qu’elle aille ? Iris ferma les yeux un instant, cherchant à reprendre ses esprits, mais Elliot ne lui laissa pas cette distance. Sa main remonta doucement le long de son bras jusqu’à son épaule, et ce simple geste la fit rouvrir les yeux.
— Tu joues un jeu dangereux, Elliot, murmura-t-elle, ses mots à moitié noyés par le tumulte de ses pensées.
Il sourit, un sourire en coin, arrogant et terriblement séduisant.
— Et toi, tu crois que tu n’aimes pas les jeux.
La provocation alluma quelque chose en elle, une flamme qu’elle ne savait pas encore comment contrôler. Mais avant qu’elle ne puisse répondre, il se leva lentement de sa chaise, contournant la table pour s’asseoir à côté d’elle. Le restaurant, avec son éclairage tamisé et son décor luxueux, sembla se réduire encore davantage.
Elliot passa un bras derrière sa chaise, ses doigts effleurant distraitement ses cheveux. Iris sentit son cœur s’accélérer, consciente que chaque geste, chaque mot, semblait soigneusement calculé.
— Pourquoi tu fais ça ? demanda-t-elle, sa voix presque inaudible.
Il haussa légèrement les épaules, mais son regard ne dévia pas.
— Parce que je vois en toi quelque chose que tu refuses encore d’accepter.
Elle arqua un sourcil, essayant de reprendre un semblant de contrôle.
— Et c’est quoi, exactement ?
— Une audace que tu caches derrière une façade d’hésitation. Une force qui t’effraie autant qu’elle t’attire. Tu n’as pas besoin de limites, Iris. Tu as besoin de liberté.
Son souffle devint plus court. Ces mots, il les disait avec une conviction presque dangereuse, et une partie d’elle voulait croire qu’il avait raison. Mais l’autre partie, celle qui se méfiait de lui depuis le début, refusait de céder entièrement.
— Et toi, Elliot, qu’est-ce que tu veux ? dit-elle finalement, cherchant à inverser les rôles.
Il rit doucement, mais ce n’était pas un rire léger. C’était un son chargé de sous-entendus. Il posa une main sur sa joue, son pouce traçant une ligne légère le long de sa mâchoire.
— Je veux te voir aller là où tu n’es jamais allée.
Ces mots résonnèrent en elle, comme une promesse et une menace à la fois. Le regard d’Elliot était magnétique, impossible à détourner, et pourtant, une alarme silencieuse continuait de sonner dans son esprit. Mais avant qu’elle ne puisse réfléchir davantage, il l’attira doucement à lui pour un autre baiser, plus intense, plus possessif.
Cette fois, elle céda complètement, se laissant entraîner par la chaleur et l’élan du moment. Son esprit rationnel s’effaça derrière le tumulte des sensations : ses mains sur ses épaules, la pression de ses lèvres, et l’audace dans la manière dont il explorait ses limites.
Quand il se recula enfin, leurs souffles étaient irréguliers. Elliot se leva lentement, arrangeant distraitement son costume, comme si rien de tout cela n’était extraordinaire.
— La nuit est encore jeune, dit-il, son sourire énigmatique sur les lèvres. Rentrons.
Iris resta assise un moment, le rouge montant à ses joues. Était-elle prête à continuer ce qu’il avait commencé ? Elle jeta un regard vers lui, se tenant déjà près de la porte, attendant calmement. Il semblait sûr de lui, comme s’il savait qu’elle le suivrait.
Elle inspira profondément, se levant à son tour. Peut-être que la véritable question n’était pas si elle devait suivre, mais jusqu’où elle serait prête à aller avec lui.
Dans l’ascenseur qui les ramenait à son appartement, l’air était lourd de tension, presque suffocant. Elliot se tenait à quelques centimètres d’elle, assez proche pour qu’elle sente la chaleur de son corps, mais sans la toucher. Cette distance, volontaire, rendait la tension encore plus insupportable.
Iris fixait les chiffres qui défilaient lentement, son cœur battant à tout rompre. Elle savait ce qui allait se passer, mais ce qui l’effrayait le plus, c’était son envie d’y céder. Une partie d’elle se maudissait pour sa faiblesse, pour son incapacité à dire non. Mais l’autre, celle qui répondait à l’attraction brutale qu’il exerçait sur elle, prenait le dessus.
Quand la porte s’ouvrit, il fit un pas en avant, se tournant légèrement pour lui laisser le passage.
— Après toi, murmura-t-il, un sourire en coin.
Elle entra dans l’appartement, un espace élégant et minimaliste, baigné de lumière tamisée. Avant même qu’elle n’ait le temps d’observer les lieux, il referma la porte derrière eux, le clic de la serrure résonnant dans le silence. Cette fois, il ne laissa pas d’espace entre eux. Sa main saisit doucement sa taille, l’attirant contre lui.
Leurs regards se croisèrent, et il n’y avait plus d’hésitation. Ses lèvres trouvèrent les siennes, avec une force et une urgence qui firent vaciller Iris. Elle s’agrippa à son col, ses doigts glissant dans la matière soyeuse de sa chemise. Ce n’était plus un jeu de pouvoir ; c’était une collision brutale, une réponse à une tension trop longtemps contenue.
Elliot recula légèrement, ses lèvres traçant une ligne brûlante le long de sa mâchoire, descendant lentement jusqu’à son cou. Il murmura contre sa peau :
— Tu es bien plus audacieuse que tu veux le croire, Iris.
Ses mots étaient comme une provocation, un défi qu’elle accepta sans même y réfléchir. Elle glissa ses mains sous sa chemise, sentant la chaleur de sa peau, les muscles qui se contractaient sous ses doigts. Il répondit en la soulevant légèrement, ses mains fermes sur ses hanches, et la poussa doucement contre le mur.
Le souffle court, elle sentit ses lèvres descendre plus bas, explorant la courbe de sa clavicule. Chaque baiser, chaque caresse, était précis, calculé, mais terriblement intime. Ses doigts s’attaquèrent aux boutons de sa chemise, et bientôt, le tissu glissa au sol, révélant une peau hâlée et parfaitement sculptée. Elle hésita un instant, son regard glissant sur lui, avant de répondre à son propre désir, ses lèvres retrouvant les siennes avec plus de passion encore.
Ils se dirigèrent vers le canapé, leurs corps entrelacés, trébuchant presque dans leur urgence mutuelle. Elliot l’allongea doucement, mais sa prise restait ferme, possessive. Il se débarrassa de son propre pantalon, puis de son sous-vêtement, avant de revenir à elle. Ses mains remontèrent lentement le long de ses cuisses, relevant son haut sans jamais rompre le contact visuel.
— Dis-moi si tu veux que je m’arrête, murmura-t-il, sa voix rauque et basse.
Elle ne répondit pas avec des mots. Au lieu de cela, elle l’attira à elle, ses lèvres trouvant les siennes dans un baiser qui ne laissait aucun doute sur sa réponse.
Ce fut un mélange d’intensité et de douceur, un échange où chaque mouvement semblait exprimer plus que des mots. Ses mains parcouraient son corps, explorant chaque courbe, chaque frisson. Elliot prenait son temps, mais il ne retenait rien, comme s’il voulait graver chaque sensation dans sa mémoire.
Quand il plongea finalement en elle, ce fut comme un choc électrique, une explosion qui effaça tout sauf l’instant présent. Les rythmes de leurs corps s’accordèrent, une danse à la fois passionnée et désordonnée. Chaque mouvement semblait briser une barrière supplémentaire entre eux, chaque murmure, chaque soupir alimentant le feu qui les consumait.
L’atmosphère dans l’appartement d’Elliot était presque palpable, chaque geste, chaque regard amplifié par le silence qui les entourait. Ils s’étaient laissés emporter par le feu naissant entre eux, leurs corps cherchant un répit temporaire dans la proximité et l’abandon.
Assis sur le canapé, Elliot l’observait, son regard sombre mais serein, une invitation silencieuse. Iris, toujours debout, sentit un mélange de nervosité et de défi monter en elle. Cet homme, si sûr de lui, si souvent maître de la situation, éveillait en elle quelque chose qu’elle n’avait pas anticipé : l’envie de renverser l’équilibre, même juste un instant.
Elle s’approcha lentement, ses genoux effleurant les siens alors qu’elle s’agenouillait devant lui. L’air entre eux était chargé, chaque seconde étirée, chaque mouvement amplifié. Elliot la regardait, intrigué, presque surpris. Mais il ne dit rien. Il laissait Iris mener, ses mains reposant sur le bord du canapé.
Leurs yeux se croisèrent, et un sourire fugace passa sur ses lèvres. Iris baissa légèrement la tête, ses doigts glissant le long de ses jambes, traçant un chemin brûlant jusqu’à sa ceinture. Elliot inspira profondément, comme s’il mesurait l’intensité du moment.
Ce fut un échange silencieux, une danse subtile entre contrôle et abandon. Elle avançait avec assurance, mais une part de vulnérabilité restait présente, rendant chaque geste encore plus sincère. Pour la première fois, elle sentit qu’elle tenait entre ses mains le pouvoir de déconstruire cette façade si maîtrisée d’Elliot, et l’idée lui donna un frisson qu’elle ne s’expliqua pas complètement.
Le silence fut interrompu par une inspiration plus marquée de sa part, une réaction instinctive qu’il ne put retenir. À ce moment-là, la tension entre eux atteignit un sommet, mais ce n’était pas seulement physique. C’était une exploration de leur dynamique, un jeu à la fois audacieux et fragile.
Quand elle releva les yeux vers lui, Elliot posa une main dans ses cheveux, son geste lent et mesuré. Il y avait dans ses yeux un mélange d’admiration et de fascination qu’Iris n’aurait jamais cru possible.
— Tu sais que tu es incroyable, murmura-t-il, sa voix rauque, presque étranglée.
Elle ne répondit pas, mais le rouge qui monta à ses joues en disait assez. Le moment était à la fois intime et brutal, une collision entre deux âmes cherchant à comprendre ce qu’elles signifiaient l’une pour l’autre.
Iris sentit ses doigts trembler légèrement lorsqu’elle se redressa, reprenant appui sur ses genoux. La manière dont Elliot la regardait, avec cette intensité presque dévorante, la fit vaciller. Il semblait à la fois vulnérable et inébranlable, comme si elle venait de franchir une frontière qu’il n’avait pas l’habitude de céder.
Il se pencha vers elle, une main venant doucement caresser sa joue, son pouce effleurant ses lèvres rougies. Il prit une inspiration, son souffle encore irrégulier.
— Je ne m’attendais pas à ça, souffla-t-il, son ton un mélange d’admiration et de surprise.
Iris le fixa, cherchant à interpréter ce qui se cachait derrière ces mots. Était-ce une reconnaissance sincère ? Ou une autre manière de garder le contrôle, de faire d’elle une énigme qu’il se devait de résoudre ? Elle n’en était pas sûre, et cette incertitude ajouta une couche supplémentaire à la confusion qu’elle ressentait déjà.
Elliot, toujours assis, tira doucement sur son bras pour l’attirer à lui. Elle se retrouva sur ses genoux, ses jambes repliées de chaque côté de lui, leurs visages à quelques centimètres l’un de l’autre. Il passa une main derrière sa nuque, ses doigts s’entremêlant dans ses cheveux. Cette fois, le baiser qu’il lui offrit n’était pas marqué par la fougue ou l’urgence, mais par une tendresse surprenante, presque déstabilisante.
— Tu me fascines, Iris, murmura-t-il contre ses lèvres.
Elle ferma les yeux un instant, laissant ces mots l’atteindre, mais ne répondit pas. Une part d’elle voulait croire à leur sincérité, mais une autre ne pouvait s’empêcher de rester sur ses gardes. Il y avait trop d’ambiguïté autour de lui, trop de mystères non résolus.
Après un moment, elle se recula légèrement, retrouvant un semblant de contrôle. Ses mains glissèrent sur ses épaules, son regard plongeant dans le sien.
— Je pense que je devrais partir, dit-elle doucement, mais sans conviction.
Elliot haussa un sourcil, un sourire en coin apparaissant sur ses lèvres.
— Et pourquoi ?
Elle hésita, ne trouvant pas immédiatement les mots.
— Parce que… je ne sais pas où tout ça va nous mener.
Il la fixa un instant, puis posa ses mains sur ses hanches, la maintenant fermement contre lui.
— Iris, crois-moi, la beauté de ce que nous sommes en train de construire, c’est justement que nous ne savons pas où cela nous mènera. Mais, ajouta-t-il en inclinant légèrement la tête, ce que je sais, c’est que je n’ai aucune envie que tu partes maintenant.
Ses mots résonnèrent en elle, et malgré ses réserves, elle sentit une chaleur envahir son être. Une part d’elle voulait s’accrocher à cet instant, à cette promesse implicite d’évasion et d’intensité. Mais une autre, plus rationnelle, lui murmurait qu’il y avait des risques à se perdre dans un homme comme Elliot Grayson.
Finalement, elle prit une profonde inspiration et posa un doigt sur ses lèvres, interrompant ce qu’il s’apprêtait à dire.
— Ce soir, c’est déjà beaucoup.
Elle se leva lentement, ramassant sa veste qu’elle avait laissée tomber sur le canapé. Elliot ne la retint pas, mais son regard resta posé sur elle, l’étudiant, analysant chaque mouvement.
— Alors, bonne nuit, Iris Wolfe, dit-il enfin, un sourire énigmatique au coin des lèvres.
Elle se retourna à la porte, hésitant un instant, avant de répondre :
— Bonne nuit, Elliot.
En descendant l’ascenseur, son esprit était un tourbillon de pensées contradictoires. Ce qu’elle venait de vivre avec lui la troublait autant qu’il la fascinait. Mais alors qu’elle traversait la nuit new-yorkaise pour rentrer chez elle, une certitude s’imposa à elle : cette histoire, qu’elle le veuille ou non, allait la mener bien plus loin qu’elle ne l’aurait imaginé.
En quittant l’appartement d’Elliot, Iris se sentait comme prise dans une tempête. Chaque pas résonnait dans le couloir silencieux, et avec chaque résonance, une pensée surgissait, s’entremêlant avec ses émotions comme une toile complexe et irrégulière.
« Qu’est-ce que je suis en train de faire ? »
Le goût de ses lèvres, la chaleur de ses mains, tout cela restait gravé dans sa mémoire immédiate. Son corps semblait encore vibrer de l’intensité de leurs échanges, mais son esprit était beaucoup moins clair. Elle sentait un frisson parcourir sa colonne vertébrale, mais elle ne savait pas si c’était dû au froid de la nuit ou à la réalisation de ce qu’elle venait de permettre.
Elliot Grayson n’était pas un homme comme les autres. Il avait cette aura magnétique qui attirait les regards, cet équilibre parfait entre confiance et mystère. Mais c’était précisément ce mystère qui l’inquiétait. Elle ne pouvait s’empêcher de se demander :
« À quel point ce qu’il montre est réel, et à quel point est-ce un rôle ? »
Son pouls s’accéléra en se remémorant la manière dont il l’avait regardée, comme s’il voyait en elle quelque chose qu’elle-même ignorait. Mais ce regard… était-ce de la fascination, ou une forme de contrôle déguisée ? Elliot avait ce talent de la faire se sentir spéciale, unique, mais Iris savait aussi qu’il avait probablement ce même effet sur tous ceux qui croisaient son chemin.
Elle marcha plus vite, cherchant à échapper à ses propres pensées. La froideur de la rue contrastait avec la chaleur qui régnait encore dans son corps. Elle repensa à ses propres gestes, à la manière dont elle avait pris l’initiative. C’était inhabituel pour elle, presque hors de caractère. Pourtant, à cet instant, cela lui avait semblé naturel, comme si une part cachée d’elle-même s’était réveillée.
« Est-ce que je me suis laissée manipuler ? Ou est-ce que c’est moi qui ai voulu le manipuler ? »
C’était une question qu’elle ne pouvait éluder. Elliot la déstabilisait, la faisait sortir de sa zone de confort, et elle n’était pas certaine d’apprécier cela. Il jouait sur des cordes sensibles, des failles qu’elle pensait avoir dissimulées, mais il semblait les percevoir avec une facilité désarmante.
Un souvenir surgit soudainement : les mots qu’il avait prononcés avec une telle assurance.
« Tu as besoin de liberté, Iris. »
Ces mots l’avaient touchée, elle ne pouvait le nier. Une part d’elle avait envie d’y croire, de se laisser aller, de briser les chaînes qu’elle sentait peser sur elle depuis trop longtemps. Mais une autre, plus prudente, voyait dans ces mots une arme, une tentative de l’attirer plus profondément dans son monde.
Arrivée devant la porte de son propre appartement, elle s’arrêta un instant, posant une main tremblante sur la poignée. La lumière de la ville pénétrait par les fenêtres du couloir, illuminant son visage fatigué mais encore animé par les émotions. Elle s’appuya contre la porte, fermant les yeux pour tenter de calmer les battements frénétiques de son cœur.
« Est-ce que je suis en train de perdre le contrôle ? »
Elle inspira profondément et entrouvrit la porte, se promettant de ne pas se laisser happer. Mais une petite voix en elle murmurait qu’elle était déjà bien plus impliquée qu’elle ne voulait l’admettre. Elliot Grayson n’était pas seulement un homme : il était un vortex, un tourbillon qui risquait de l’entraîner bien plus loin qu’elle n’était prête à aller.
Iris était assise devant son ordinateur, les images de la veille affichées sur l’écran. Son appareil photo reposait sur la table à côté d’une tasse de café à moitié vide. Elle faisait défiler les clichés, mais son esprit était ailleurs. Chaque regard, chaque sourire de la soirée précédente lui revenait en mémoire, comme des fragments d’un rêve troublant. Elliot avait pris une place dans son esprit qu’elle ne savait pas comment repousser.
Elle sursauta lorsque la porte du loft s’ouvrit brusquement, laissant entrer Serena avec une énergie qui semblait fendre l’air.
— Tu comptes répondre à tes messages un jour ? lança Serena, ses sourcils froncés, sa voix trahissant une pointe d’irritation.
Iris tourna lentement la tête, encore engourdie par ses pensées.
— Désolée… je ne les ai pas vus.
— Vraiment ? Parce que je t’ai envoyé au moins cinq messages depuis ce matin. Je commençais à croire que tu étais morte ou enterrée sous une pile de photos, répondit Serena en s’avançant.
Elle jeta un regard circulaire autour de la pièce, observant les tasses abandonnées et le désordre inhabituel. Ses yeux s’arrêtèrent sur Iris, et son expression changea. Quelque chose dans le regard de son amie n’était pas habituel.
— Qu’est-ce qui se passe ? demanda Serena, sa voix plus douce, mais chargée de suspicion.
Iris détourna les yeux, cherchant ses mots. Elle savait que Serena ne lâcherait pas, mais parler d’Elliot… c’était différent. C’était comme admettre quelque chose qu’elle n’était pas encore prête à affronter.
— Rien. Je suis juste fatiguée, répondit-elle, trop rapidement pour être convaincante.
Serena plissa les yeux, posant son sac sur une chaise avant de croiser les bras.
— Iris, je te connais. Ce n’est pas juste de la fatigue. C’est quoi ? Grayson ? Marcus ?
Le simple fait d’entendre le nom d’Elliot fit monter une chaleur dans le ventre d’Iris, suivie d’une vague de culpabilité. Elle se mordit la lèvre, évitant toujours le regard de Serena.
— Grayson, alors, murmura Serena, comme si elle venait de résoudre une énigme.
Elle s’assit sur le bord du canapé, son expression se durcissant légèrement.
— Qu’est-ce qu’il t’a fait ?
Iris inspira profondément, réalisant qu’il était inutile de cacher la vérité. Serena l’aurait tirée d’elle, de toute façon.
— Rien. Enfin, pas… vraiment.
Serena haussa un sourcil, l’invitant à continuer. Iris sentit ses joues s’empourprer, mais elle continua, sa voix tremblante.
— On s’est… rapprochés. Un peu trop.
Le silence qui suivit fut presque insupportable. Serena la fixa, son regard brillant d’une inquiétude mêlée de frustration.
— Rapprochés ? C’est quoi, rapprochés ? Tu parles de quoi, exactement ?
— C’était juste… quelque chose qui est arrivé, balbutia Iris. Ce n’est pas important.
Serena se redressa, ses traits se durcissant encore.
— Pas important ? Iris, on parle d’Elliot Grayson. L’homme qui te manipule depuis le jour où il t’a engagée. Tu penses vraiment qu’il n’y a rien derrière ça ?
— Il n’était pas comme ça, protesta Iris. Il était… différent.
— Différent, répéta Serena, incrédule. Bien sûr qu’il était différent ! C’est son truc, Iris. Il te fait croire qu’il voit quelque chose en toi que personne d’autre ne voit. Qu’il te comprend mieux que le reste du monde. Et tu sais pourquoi ? Parce qu’il sait exactement comment t’avoir.
Iris sentit une colère monter en elle, une émotion qu’elle n’attendait pas.
— Tu ne le connais pas, Serena. Pas comme moi.
Serena leva les mains, comme pour apaiser les tensions.
— Peut-être pas. Mais toi non plus, Iris. Tu es en train de marcher sur un terrain dangereux, et tu le sais.
Elles restèrent un moment en silence, la tension entre elles palpable. Serena se pencha en avant, son ton devenant plus doux.
— Écoute. Je ne te juge pas, OK ? Tu as le droit de faire ce que tu veux. Mais promets-moi une chose : garde les yeux ouverts. Parce que si tu te laisses trop entraîner dans son monde, il pourrait te détruire.
Iris baissa la tête, fixant ses mains jointes. Elle savait que Serena avait raison. Mais elle savait aussi qu’il était déjà trop tard. Elliot avait déjà commencé à laisser une empreinte sur elle, une empreinte qu’elle n’était pas sûre de pouvoir effacer.
Serena se leva brusquement, rompant le silence. Elle fit quelques pas vers la fenêtre, ses bras croisés comme pour se protéger d’une émotion qu’elle n’était pas prête à exprimer. Iris la regardait, hésitante, mais elle sentait que quelque chose avait changé. Une tension différente pesait dans l’air.
— Tu sais ce qui est le plus frustrant ? lança Serena, la voix serrée. Ce n’est même pas Grayson. C’est toi.
Iris ouvrit la bouche pour répondre, mais les mots restèrent bloqués dans sa gorge. Serena se retourna, son regard brillant d’une intensité qui la cloua sur place.
— Toi, qui te laisses embarquer dans ses jeux, qui te laisses séduire comme si tu ne valais pas mieux. Comme si tu ne voyais pas ce que tu es réellement, ce que…
Elle s’interrompit, mordant sa lèvre, visiblement à la limite de ses forces. Iris se leva, s’approchant lentement.
— Serena… qu’est-ce que tu veux dire ? demanda-t-elle, presque en chuchotant.
Serena recula d’un pas, secouant la tête comme si elle luttait contre elle-même. Mais c’était trop tard. Les mots, maintenant, exigeaient de sortir.
— Tu le sais très bien ? C’est que je t’aime, Iris. Pas comme une amie, pas comme une simple partenaire. Je t’aime depuis le premier jour où tu es entrée dans ma vie avec ton foutu appareil photo et ce regard perdu mais déterminé.
Iris resta figée. Les mots résonnèrent dans sa tête, leurs implications éclatant comme un feu d’artifice. Elle chercha à répondre, mais Serena continua, la voix tremblante.
— Et maintenant, je te vois tomber sous le charme de ce type qui te voit comme une conquête. Qui te manipule, qui te pousse à douter de toi-même, et ça me tue, Iris. Ça me tue parce que je te regarde te perdre, et je ne peux rien faire.
Les yeux d’Iris s’embuèrent, une vague de culpabilité la submergeant. Elle n’avait jamais imaginé que Serena puisse ressentir cela. Pas comme ça. Elle s’approcha, tendant une main vers elle.
— Je… Serena, je ne savais pas… Je suis désolée.
— Désolée ? reprit Serena, un rire amer échappant à ses lèvres. Tu n’as pas à être désolée, Iris. Ce n’est pas ta faute. Mais ça n’enlève rien à ce que je ressens.
Le silence qui suivit était lourd, chargé d’émotions qu’aucune des deux ne savait comment gérer. Serena détourna le regard, essuyant rapidement une larme qui menaçait de rouler sur sa joue.
— Écoute, reprit-elle, sa voix plus douce. Je ne veux pas te perdre, mais je ne peux pas rester là à te regarder te faire du mal, à me faire du mal. Alors, je vais partir.
— Non, attends, dit Iris, sa voix se brisant. Serena, tu es… tu es la seule personne sur qui je peux compter.
Serena secoua doucement la tête, un sourire triste sur les lèvres.
— Et pourtant, tu choisis de compter sur quelqu’un comme Grayson.
Elle attrapa son sac et se dirigea vers la porte, s’arrêtant juste avant de sortir. Elle se tourna une dernière fois vers Iris, les yeux remplis d’une douleur qu’elle ne cherchait plus à cacher.
— Je t’aime, Iris. Mais je ne peux pas rester et regarder ça.
La porte se referma doucement derrière elle, laissant Iris seule dans le silence. Elle se laissa tomber sur le canapé, le cœur lourd et les pensées en désordre. Elle savait qu’elle venait de perdre quelque chose de précieux, et cette perte lui faisait mal d’une manière qu’elle n’aurait jamais imaginée.
Cette nuit-là, Iris était seule dans le loft, les volets soigneusement fermés. La lumière tamisée de sa lampe de bureau projetait des ombres dans la pièce, ajoutant au poids de l’atmosphère. Elle jouait nerveusement avec son téléphone, réfléchissant aux paroles qu’Elliot lui avait glissées plus tôt.
« Creuse plus profondément, Iris. Trouve les vérités cachées. »
Ces mots ne cessaient de tourner en boucle dans sa tête.
Mais aussi ceux de Serena :
« Je t’aime, Iris. Mais je ne peux pas rester et regarder ça. »
Elle passa une main dans ses cheveux, son regard glissant vers les clichés étalés devant elle. Chaque image semblait lui murmurer une histoire qu’elle ne parvenait pas encore à entendre. Manhattan, avec toutes ses contradictions, ne se laissait pas saisir aussi facilement qu’elle l’avait espéré.
Mais ce n’était pas seulement la ville qui pesait sur ses épaules. C’était aussi Grayson. Plus elle avançait dans ce projet, plus elle sentait les frontières entre ses attentes et sa propre vision s’effriter. Et il y avait Marcus. Toujours Marcus.
Elle ouvrit son téléphone, relisant pour la énième fois le message qu’il lui avait envoyé.
« Belle prise. Tu vois ce que je veux dire, n’est-ce pas ? — M. »
Elle sentit un frisson lui parcourir l’échine. « Est-ce qu’il m’aide ou est-ce qu’il joue avec moi ? » Elle n’avait aucune réponse, et c’était cela qui l’effrayait le plus. Marcus semblait toujours savoir où elle était, ce qu’elle faisait, comme s’il tirait les ficelles d’un jeu dont elle ignorait encore les règles.
Elle inspira profondément, essayant de calmer son esprit. Grayson, Marcus… tous deux semblaient l’entraîner dans une spirale qu’elle ne contrôlait pas. Mais elle savait qu’elle ne pouvait pas reculer. Pas maintenant. Elle était trop impliquée, et plus encore, elle voulait comprendre. Manhattan n’était pas seulement une toile, c’était un labyrinthe de vérités cachées, et elle était décidée à les dévoiler, même si cela signifiait s’exposer elle-même.
En fermant son ordinateur, elle releva la tête, son regard fixé sur la ville qui s’étendait au-delà des volets fermés. La lumière tremblotante des enseignes au loin semblait vibrer dans l’obscurité, comme un cœur battant. Cette ville, son mystère, et les ombres qui l’entouraient… tout cela la fascinait autant que cela l’effrayait.
Elle se leva et posa une main sur la fenêtre, le froid du verre lui rappelant qu’elle était seule dans cette quête. Mais elle savait qu’il n’y avait pas d’autre choix. Chaque vérité qu’elle trouvait pouvait en cacher une autre, plus sombre. Et à chaque instant, elle sentait le voile sur le monde d’Elliot Grayson s’amincir un peu plus. Ce qu’elle y découvrirait pourrait bien changer sa vie à jamais.
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