CHAPITRE 9 : Les ombres du piège

14 minutes de lecture

Le lendemain matin, alors qu’Iris se réfugiait dans un café de Soho, cherchant un répit à ses pensées tourmentées, une silhouette familière entra dans son champ de vision. Serena.

— Tu es partout, murmura Iris, entre agacement et soulagement.

Serena esquissa un sourire maladroit en s’approchant. Elle tenait quelque chose dans ses mains, un carnet aux pages usées. Lorsqu’elle s’assit en face d’Iris, ses yeux d’ordinaire pétillants étaient assombris par une émotion plus profonde.

— Wolfe, je suis désolée pour hier soir, dit-elle, sa voix plus douce qu’Iris ne l’avait jamais entendue. J’ai été dure, et peut-être injuste. Mais je... je ne sais pas comment gérer ce que je ressens quand il s’agit de toi.

Iris fronça les sourcils, ses doigts serrant sa tasse.

— Et qu’est-ce que tu ressens, Serena ?

Serena baissa les yeux, jouant nerveusement avec le carnet dans ses mains. Un silence tendu s’installa, mais quand elle releva enfin la tête, ses yeux verts brillaient d’une sincérité qui fit vaciller Iris.

— Tu ne vois vraiment pas ? souffla Serena. Tout ce que je fais, tout ce que je dis... c’est parce que tu comptes pour moi. Plus que tu ne devrais.

Iris resta immobile, surprise par l’intensité de cette déclaration. Elle sentit son cœur battre plus vite, une chaleur inattendue montant le long de sa colonne vertébrale.

— Serena, je... je ne comprends pas, balbutia-t-elle.

Serena eut un rire bref, teinté d’amertume.

— Bien sûr que tu ne comprends pas. Tu es tellement occupée à te protéger de tout que tu ne vois même pas ce qui est juste devant toi.

Elle ouvrit lentement le carnet qu’elle tenait et en tira une photo soigneusement pliée. Elle la posa sur la table entre elles. Iris la prit et la déplia, découvrant une image d’elle-même, prise à son insu lors d’un vernissage. Elle y apparaissait concentrée, son appareil photo à la main, le regard farouchement déterminé.

— J’ai pris ça il y a un an, lors de ce foutu vernissage à Chelsea. C’est ce jour-là que je suis tombée... Serena s’interrompit, cherchant ses mots. Que j’ai su que tu étais différente.

Les joues d’Iris s’empourprèrent alors qu’elle fixait la photo. La vulnérabilité dans la voix de Serena rendait cet instant presque irréel.

— Je ne veux pas que tu sois comme moi, Wolfe. Je veux que tu réussisses, que tu sois heureuse. Mais, bordel, je ne peux pas être celle qui regarde de loin pendant que quelqu’un d’autre te blesse, comme Elliot pourrait le faire.

Iris sentit une vague d’émotion monter en elle, mais elle lutta pour garder son calme. Elle tendit une main hésitante pour effleurer celle de Serena, qui serrait le carnet avec une force presque désespérée.

— Pourquoi tu ne m’as jamais dit ça avant ? murmura Iris.

— Parce que j’ai peur, Wolfe. Peur de ce que je pourrais devenir si je laissais quelqu’un compter sur moi à nouveau. Peur d’échouer encore, comme je l’ai fait avant toi. Mais avec toi… c’est différent. Serena baissa les yeux, sa voix vacillante entre force et fragilité.

Iris baissa les yeux vers la photo, un mélange de confusion et de chaleur envahissant sa poitrine. Serena, toujours si sûre d’elle, dévoilait un côté d’elle qu’Iris n’avait jamais soupçonné.

— Je ne sais pas si je peux te donner ce que tu veux, Serena, dit-elle finalement, sa voix tremblante. Mais je sais que je tiens à toi. Plus que je ne le pensais.

Serena hocha la tête, un sourire triste sur les lèvres.

— Je ne te demande rien, Wolfe. Juste... reste près de moi. Laisse-moi te montrer que je suis là pour toi, quoi qu’il arrive.

Un silence doux s’installa entre elles, chargé d’une promesse tacite. Iris pressa doucement la main de Serena, et dans ce simple geste, Serena sentit un espoir qu’elle n’osait pas formuler.

Iris et Serena quittèrent le café dans un silence complice. La pluie tombait doucement sur les trottoirs de Soho, formant des éclats argentés sous les réverbères. Serena marcha légèrement en retrait, une distance prudente, comme si elle craignait de briser la fragile entente qu’elles venaient de retrouver.

— Tu sais, murmura Iris en s’arrêtant brusquement, tu es la seule personne qui arrive à me faire autant réfléchir. Parfois, c’est frustrant. Mais je crois que j’en ai besoin.

Serena sourit faiblement, croisant les bras pour cacher le léger tremblement de ses mains.

— Si c’est ce que tu penses, alors je n’ai pas tout gâché.

Iris se tourna vers elle, et pour la première fois, elle vit Serena non pas comme la femme flamboyante qui attirait tous les regards, mais comme quelqu’un d’aussi perdue qu’elle, cherchant désespérément un point d’ancrage.

— Serena, commença-t-elle doucement. Je ne sais pas où tout ça nous mène. Mais je veux te comprendre. Te connaître vraiment.

Les mots semblaient insuffisants, mais Serena hocha la tête, son sourire se faisant plus sincère.

— Alors commence par ne plus me fuir, Wolfe. Parce que moi, je ne compte pas fuir.

Iris passa les jours suivants à s’immerger dans son projet. Elle parcourut Manhattan, explorant les ruelles sombres et les avenues brillantes, capturant des fragments de vie. Chaque photo semblait porter un éclat de vérité, mais cela ne suffisait pas. Il manquait une pièce, une connexion entre son art et ce que Elliot attendait réellement d’elle. Cette quête d’authenticité devenait une obsession, et chaque cliché la rapprochait un peu plus des ombres qu’elle essayait de comprendre.

Un soir, alors qu’elle revenait au studio, elle trouva un dossier posé sur la table centrale. C’était une chemise noire élégante, sans marque apparente. Son nom était écrit dessus en lettres blanches soignées : « Iris Wolfe ».

Elle hésita avant de l’ouvrir. À l’intérieur, des documents. Des articles de presse sur des expositions d’art controversées, des extraits de procès impliquant des artistes ruinés, et une série de photos. L’une d’elles attira immédiatement son attention : un portrait d’un homme d’une cinquantaine d’années, au visage marqué par le temps, tenant un tableau. Légendée en bas : « Jonathan Armitage, victime du scandale de l’Observatory. »

Iris fronça les sourcils. L’Observatory. Ce mot revenait encore et encore dans ses recherches récentes sur Elliot Grayson, mais personne n’en parlait ouvertement. Elle sentit une vague de frustration monter. Qui avait déposé ce dossier ? Marcus ? Ou était-ce un avertissement de quelqu’un d’autre ?

Son téléphone vibra sur la table. Un nouveau message. Cette fois, il venait d’un numéro inconnu.

« Le jeu commence vraiment maintenant. L’Observatory détient les réponses. Si vous êtes prête, suivez les indices. »

Elle se redressa, son cœur battant à tout rompre. C’était clairement une invitation, mais aussi une provocation. Elle ne pouvait pas ignorer ce message. Pas maintenant.

Le lendemain, Iris retourna au studio avec une détermination renouvelée. Elle s’assit devant son ordinateur, examinant chaque photo qu’elle avait prise, espérant trouver un indice, une piste. Les images étaient puissantes, mais elles ne répondaient pas à ses questions. L’Observatory était un mystère, un point central autour duquel tout semblait graviter.

Alors qu’elle était plongée dans ses réflexions, la porte du studio s’ouvrit brusquement. Serena entra, son téléphone à la main, l’air agité.

— Wolfe, on a un problème, déclara-t-elle, refermant rapidement la porte derrière elle.

Iris se leva, alarmée par le ton de son amie.

— Qu’est-ce qu’il y a ?

Serena tendit son téléphone. Sur l’écran, une vidéo. Elle montrait une scène floue, mais reconnaissable : Iris dans le parc lors de sa rencontre avec Marcus. La caméra tremblait légèrement, mais les voix étaient claires.

« Vous pouvez vous éloigner, abandonner ce qu’il vous offre avant qu’il ne soit trop tard. »

Iris sentit une vague de panique l’envahir.

— C’est une vidéo de cette nuit… Comment ? Qui l’a prise ?

— C’est ce que je me demande, répondit Serena, le regard dur. Cette vidéo circule dans des cercles privés. Je l’ai reçue d’un contact qui surveille les activités de Grayson. Il sait, Wolfe. Il sait que tu as parlé à Marcus.

Iris sentit ses jambes se dérober sous elle, mais elle se força à rester debout. La chaleur familière de la panique montait, mais elle la refoula.

— Qu’est-ce que ça veut dire ? demanda-t-elle d’une voix tremblante.

Serena posa une main rassurante sur son épaule.

— Ça veut dire que Grayson te teste encore plus. Il veut savoir si tu es loyale ou si tu joues un double jeu. Et crois-moi, Wolfe, ce n’est pas le genre d’homme qui pardonne facilement une trahison.

— Alors que suis-je censée faire ? murmura Iris, le souffle court.

Serena prit une profonde inspiration avant de répondre.

— Tu continues à jouer. Tu fais comme si rien ne s’était passé. Mais cette fois, je vais être encore plus proche. Si Grayson essaie quoi que ce soit, je le saurai.

Plus tard dans la soirée, Iris reçut un nouvel appel d’Elliot.

— Miss Wolfe, dit-il, sa voix aussi calme et suave que d’habitude. J’espère que vous avancez bien sur votre projet.

— Oui, répondit-elle, masquant son trouble. Je suis en train de trier les clichés. J’ai déjà quelques idées prometteuses.

— Parfait, dit-il, une note de satisfaction dans la voix. Cependant, j’aimerais vous voir demain. J’ai quelque chose à vous montrer… quelque chose qui pourrait vous inspirer.

— Où ? demanda Iris, son cœur battant plus fort.

— L’Observatory, répondit-il simplement. 19 heures. Je vous enverrai une voiture.

Avant qu’elle ne puisse répondre, il raccrocha.

Iris resta immobile, le téléphone toujours contre son oreille. L’Observatory. Enfin. Mais le sentiment de triomphe fut rapidement remplacé par une peur sourde. Qu’est-ce qu’Elliot attendait réellement d’elle ? Et quel rôle devait-elle jouer pour survivre ?

Elle envoya un message rapide à Serena :

Iris : » Il veut me voir à l’Observatory demain. 19 heures. Il va falloir être prudentes. »

La réponse ne tarda pas.

Serena : » Je serai là. Et crois-moi, s’il essaie quoi que ce soit, il regrettera d’avoir croisé ton chemin. »

Iris inspira profondément, se préparant mentalement à l’affrontement. L’Observatory était sur le point de dévoiler ses secrets, mais elle savait qu’elle n’en sortirait pas indemne.

La voiture noire que lui avait envoyée Elliot attendait devant son immeuble à 18 h 45 précises. Les vitres teintées renvoyaient l’image d’Iris, un reflet flou et incertain. Elle inspira profondément avant de monter à l’intérieur. Serena lui avait promis d’être dans les environs, prête à intervenir si les choses tournaient mal, mais cela ne suffisait pas à apaiser ses nerfs.

Le trajet fut silencieux, les rues de Manhattan défilant dans un flou d’ombres et de lumières. Le chauffeur, un homme silencieux au visage fermé, ne prononça pas un mot. Iris se contenta de fixer l’écran de son téléphone, une conversation ouverte avec Serena :

Serena : « Je te suis à moto. Reste calme. Si quoi que ce soit te semble louche, trouve un moyen de me le faire savoir. »

Iris : « Compris. Reste en sécurité. »

Le véhicule s’arrêta devant un imposant bâtiment en bordure de l’Hudson. C’était l’Observatory, un mélange saisissant d’architecture moderne et industrielle. La structure en verre et en acier semblait se dresser comme une sentinelle au-dessus de la rivière, ses contours reflétant les dernières lueurs du jour.

Le chauffeur ouvrit la porte pour elle. Iris descendit, son cœur battant à tout rompre. À l’entrée, un homme en costume impeccable l’accueillit avec un sourire poli.

— Miss Wolfe, nous vous attendions. Veuillez me suivre.

Elle hocha la tête, tentant de masquer son appréhension, et suivit l’homme à travers un long couloir éclairé par des néons discrets. Ils arrivèrent dans une salle spacieuse où des murs de verre offraient une vue imprenable sur Manhattan. Au centre, Elliot se tenait debout, un verre de vin à la main, observant les lumières scintillantes de la ville.

— Miss Wolfe, dit-il en se tournant vers elle, son sourire aussi chaleureux qu’un piège bien tendu. Bienvenue à l’Observatory.

Iris s’avança lentement, son regard balayant la pièce. Le lieu était vide à l’exception de quelques meubles minimalistes et d’une série de photographies accrochées aux murs. Des clichés saisissants, mais sombres, montrant des scènes de chaos urbain et de solitude humaine.

— Impressionnant, n’est-ce pas ? demanda Elliot, suivant son regard. L’Observatory est un lieu de création. Un espace pour explorer les limites de l’art… et de la vérité.

— C’est magnifique, répondit Iris, sa voix mesurée. Mais pourquoi m’avoir invitée ici ?

Elliot s’approcha d’elle, son regard scrutateur.

— Parce que vous êtes différente, Miss Wolfe. Vous voyez le monde d’une manière que peu peuvent comprendre. Je voulais que vous voyiez cet endroit, que vous ressentiez son essence. C’est ici que de nombreux artistes ont découvert leur véritable potentiel.

Un frisson parcourut Iris. Elle se rappela les photos et les articles dans le dossier que Marcus lui avait donné. « Jonathan Armitage, victime du scandale de l’Observatory. » Qu’était-il arrivé ici ? Et combien d’autres avaient payé le prix de cette « découverte » que vantait Elliot ?

Elle se força à sourire.

— C’est un lieu fascinant, dit-elle. Mais je dois avouer que je suis curieuse. Pourquoi tant de mystère autour de l’Observatory ?

Elliot la fixa, un sourire énigmatique se dessinant sur ses lèvres.

— Le mystère est une partie essentielle de l’art. Vous devriez le savoir. Mais si vous souhaitez des réponses, vous devrez être prête à plonger plus profondément. Êtes-vous prête, Miss Wolfe ?

Son ton était à la fois une invitation et un avertissement. Iris sentit son souffle se couper. Elle était sur le point de répondre lorsqu’une autre voix retentit derrière elle.

— Parfois, les profondeurs cachent des vérités que personne ne devrait voir.

Iris se retourna brusquement. Marcus se tenait dans l’encadrement de la porte, son visage grave mais déterminé. Elliot ne montra aucune surprise, son sourire s’élargissant légèrement.

— Marcus, dit-il avec un calme inquiétant. Toujours aussi dramatique. Vous auriez pu vous joindre à nous plus tôt.

— Je ne suis pas ici pour des mondanités, répondit Marcus, son ton tranchant. Je suis ici pour protéger Miss Wolfe de vos machinations.

Iris sentit la tension monter dans la pièce, comme une corde prête à se rompre. Elle fit un pas en arrière, son regard passant de Marcus à Elliot.

— Quelqu’un va m’expliquer ce qui se passe ? demanda-t-elle, sa voix plus forte qu’elle ne l’avait prévu.

Elliot s’approcha, ignorant Marcus.

— Ce qui se passe, Miss Wolfe, c’est que Marcus tente de vous détourner de votre véritable potentiel. Il ne veut pas que vous découvriez ce que vous êtes capable d’accomplir.

Marcus fit un pas en avant, son regard brûlant d’intensité.

— Ce qu’il veut, c’est vous utiliser, Wolfe. Comme il a utilisé Jonathan Armitage et tant d’autres. L’Observatory est une façade, un piège pour manipuler les artistes et s’approprier leur travail. Regardez autour de vous ! Ces œuvres ne sont pas des créations libres. Ce sont des fragments volés, remodelés pour servir ses propres intérêts.

Les mots de Marcus frappèrent Iris comme une gifle. Elle regarda à nouveau les photos sur les murs, leur beauté sombre prenant soudain une teinte sinistre.

— Est-ce vrai ? demanda-t-elle à Elliot, sa voix tremblante.

Elliot la fixa, son sourire s’effaçant légèrement.

— La vérité, Miss Wolfe, est subjective. Tout comme l’art. Ce que Marcus appelle manipulation, je l’appelle collaboration. Vous avez un choix à faire : rester dans l’ombre de votre potentiel ou embrasser la lumière que je peux vous offrir.

Iris sentit le poids de leurs regards sur elle. D’un côté, Marcus, un allié douteux mais sincère dans son avertissement. De l’autre, Elliot, un homme qui avait le pouvoir de transformer sa carrière mais à un prix incalculable.

Elle inspira profondément, cherchant à ignorer le tumulte dans sa poitrine. Elle savait qu’elle devait choisir… mais à quel prix ?

Iris se tenait au bord d’un gouffre, un choix impossible à faire. Chaque fibre de son être lui criait de fuir cet endroit, mais une autre voix, plus subtile, plus insidieuse, murmurait qu’elle devait savoir. Elle ferma les yeux un instant, rassemblant ses pensées, avant de parler.

— Si je reste, je veux des réponses, dit-elle, sa voix ferme malgré la peur qui bouillonnait en elle. Pas de demi-vérités. Pas de mystères. Qu’est-ce que l’Observatory ? Et pourquoi moi ?

Elliot esquissa un sourire énigmatique, prenant quelques secondes avant de répondre.

— Très bien, Iris. Tu mérites des explications. L’Observatory est un lieu de transformation. Un lieu où les limites disparaissent, où les artistes peuvent transcender leurs capacités. Mais cette transformation demande un sacrifice. Rien de grand ne se crée sans un coût.

Marcus coupa sèchement.

— Ce qu’il veut dire, Iris, c’est que ce « coût » est souvent fatal. Regardez ce qu’il a fait à Jonathan Armitage. Un homme brisé, réduit à un fantôme de lui-même, après qu’Elliot ait pillé son esprit et son âme.

Iris sentit un frisson glacé lui parcourir l’échine. Elle se tourna vers Marcus.

— Et vous ? Pourquoi êtes-vous là ? Pourquoi voulez-vous m’aider ?

Marcus hésita, son regard s’adoucissant légèrement.

— Parce que j’ai vu ce que cet endroit peut faire. Parce que j’ai été aveuglé par ses promesses, tout comme Jonathan. Je ne peux pas effacer mes erreurs, mais je peux au moins essayer d’empêcher qu’il ne détruise quelqu’un d’autre.

Elliot éclata d’un rire bref, tranchant.

— Toujours si dramatique, Marcus. Tu crois vraiment pouvoir la protéger ? En réalité, tu la prives d’une opportunité unique. Iris, tu es libre de partir. Personne ne te retiendra. Mais si tu restes, tu verras ce dont tu es réellement capable.

Iris fixa Elliot, puis Marcus, le poids de leur confrontation pesant sur elle. Elle regarda autour d’elle, les murs de verre reflétant à la fois l’obscurité extérieure et l’éclat cruel des lumières de Manhattan. Elle se rappela les mots inscrits sur le dossier : « Jonathan Armitage, victime du scandale de l’Observatory. » Était-elle prête à risquer de devenir une autre victime ? Ou y avait-il une vérité au-delà du voile de mystère que même Marcus ignorait ?

Elle inspira profondément, consciente que chaque décision était un saut dans l’inconnu.

— Je vais rester, dit-elle finalement, les yeux rivés sur Elliot. Mais seulement pour comprendre. Et si je découvre que tu m’as menti ou manipulée, je te le ferai payer.

Marcus la fixa, ses traits marqués par une tristesse mêlée de résignation.

— Iris, réfléchissez bien… Ce que vous vous apprêtez à faire pourrait entraîner des conséquences irréversibles.

Mais elle secoua la tête.

— J’ai déjà réfléchi. Je dois savoir.

Elliot sourit, satisfait, et fit un geste vers une porte discrète à l’arrière de la pièce.

— Alors suis-moi. Le véritable Observatory t’attend.

Iris sentit son cœur se serrer alors qu’elle suivait Elliot. Marcus resta en arrière, son regard sombre fixé sur elle.

— Si jamais vous avez besoin de moi, murmura-t-il avant qu’elle ne disparaisse à travers la porte, je ne serai pas loin.

Dehors, Serena observait la scène depuis sa moto, cachée dans une ruelle sombre. Elle murmura rapidement dans son oreillette.

— Tu tiens le coup ? Tout se passe bien ?

Le message discret sur le téléphone d’Iris s’afficha alors qu’elle marchait dans le couloir étouffant.

Iris : « Oui, mais je ne sais pas où ça va me mener. Tu es toujours là ? »

Serena : « Toujours. Si ça tourne mal, je suis prête. Fais juste un signe. »

Iris sentit une vague de soulagement. Même dans cet endroit glacé, savoir que Serena était là lui donnait un semblant de sécurité. Pourtant, elle savait que les minutes à venir allaient tout changer.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire GONTIER BORIS ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0