Prologue de Gilbert Duchez
Combien d'enfants ont grandit avec les images des films de Walt Disney plein la tête ? Des princes charmants justiciers aux abominables être tels Cruella des 101 Dalmatiens. L'horrible faciès de la Bête dans la Belle et la Bête au tapis volant d'Aladin !
Toutes ces visions ont permis de développer l'imaginaire de millions d'enfants à condition d'être accompagné dans la compréhension des parents ; des grands-parents ; les grands frères ou soeurs ou simplement la nounou. Imaginer un enfant de trois ans découvrir seul Bambi devant le corps inerte de sa mère tuée par un horrible chasseur serait d'une cruauté stupide entraînant le petit dans des nuits peuplées de chasseurs voulant sa peau !
Un peu plus grand, l'enfant découvrira moultes situations qui sans l'explication d'un adulte de confiance lui révèleront une face sombre de la vie. Il réalisera, sans en comprendre la raison, que le mal est omniprésent et que s'en protéger fait autant partie des apprentissages que la lecture ou le calcul. Ainsi, guidé par la main rassurante de sa maman ou de toute autre personne ayant une relation légitime avec lui, il évitera de se cogner la tête dans l'angle acéré d'une table ou de se brûler sérieusement en renversant la bouilloire dont la queue dépasse de la gazinière.
Comment savoir d'ailleurs qu'une personne est légitime auprès de lui pour l'accompagner dans ses apprentissages ? Cela viendra de la validation de cette personne par celle qui est encore l'unique cordon de bienfaisance pour lui ; sa maman ! Il a passé neuf mois dans son ventre ressentant chacune de ses respirations. Jamais rien de mauvais ne lui est arrivé dans ce ventre chaud. Il n'a souffert de rien ; nourri comme il le faut pour que sa croissance de foetus avance correctement. Puis un jour un instant de terreur l'extirpera de ce cocon bienveillant mais ce ne sera que pour connaître une joie plus forte encore ; devenir un être vivant reposant sur la poitrine nourricière de cette maman dont il connait tellement bien l'odeur et la saveur réconfortante.
Alors, naturellement, sans avoir besoin d'explication, tout ce que cette maman lui dira tout au long de son enfance ne sera jamais mis en doute. Toute personne intervenant dans sa vie, si elle est présentée et invitée par sa maman, alors c'est qu'elle est fiable et que rien de mauvais ne pourra lui arriver.
Imaginons maintenant ce que pourrait être la vie de l'enfant si ce schéma normal de la relation mère-enfant n'était pas celui décrit jusque-là. Posons nous simplement la question de la légitimité d'une adoption. Cette fusion naturelle imprégnée depuis le séjour dans le placenta ne pourra perdurer. Bien sûr, l'adulte qui prendra ce rôle arrivera par tout l'amour qu'il va transmettre à ramener de la sérénité et de la confiance dans l'esprit de cet enfant. Cette maman de substitution sera celle qui aura le pouvoir de légitimer l'entrée dans la sphère infantile de beaucoup d'autres personnes comme l'aurait fait la maman. Dans bien des cas le papa va naturellement endosser ce rôle et sa voix parfois connue durant la grossesse aidera à l'identifier auprès de l'enfant comme étant lui aussi symbole de sécurité et de normalité.
Papa aura alors lui aussi le pouvoir de faire entrer d'autres personnes dans la vie de l'enfant sans que celui-ci ait de craintes ou d'angoisses. Il n'y a pas besoin de lui expliquer qui est qui et pourquoi il est là ! Si maman et papa disent : c'est que cette personne peut être avec moi sans être un danger pour moi ; pensera le petit.
Qui n'a pas essayé de tendre la main à un tout petit alors que celui-ci ne nous connait pas ! Le premier réflexe sera de se reculer à l'abri dans les jambes de sa mère. Puis, encouragé par elle, il ira au-devant de la personne amusé, intrigué, étonné mais tranquille.
Durant toute la petite enfance c'est l'amour, la tendresse, la bonté qu'il ressentira dans le regard et la voix des personnes qu'il croisera ; quel que soit les situations, qui feront que l'enfant se sentira bien.
Parfois, ce schéma de vie, créé depuis que l'humain existe, est bousculé, modifié, transformé, par des adultes qui ne remplissent pas le rôle qui leur est dévolu par rapport à l'enfant. Ces adultes, pour des raisons multiples mais toujours malsaines, vont user d'un autre parcours d'accompagnement de l'enfant. Leur motivation ne sera pas d'être source de sérénité pour le petit. Ils ne chercheront pas à le conduire sur le chemin classique des apprentissages et d'éducations dont le but final est de conduire ce petit être vers l'autonomie après de longues années d'accompagnement.
Ces gens-là, qu'ils soient les parents génétiques ou de substitution ne fonctionneront pas par amour, tendresse ou bonté. Ils auront une vision anti-sociale de l'évolution de l'enfant. Ce dernier devenant pour eux un objet vivant. Ils en ont la propriété sans conditions. Comme ils pourraient le faire avec un animal ou une simple plante que l'on laisse crever au soleil d'été sans une goutte d'eau. Juste pour le plaisir d'avoir le pouvoir absolu sur ce qu'ils considèrent comme étant leur jouet, leur objet, leur souffre-douleur.
Il est très rare, excepté dans un mécanisme sectaire d'avoir un regroupement d'êtres nuisibles, malfaisants ou carrément barbares. Le plus souvent les individus toxiques pour un enfant sont solitaires et manipulateurs. Ils peuvent faire subir à leur proie les pires supplices tant moraux que physiques sans que l'entourage même parmi les plus proches ne s'en aperçoive. Bien évidemment la personne qui est naturellement au-dessus de tous soupçons est la propre mère. Dans ce cas le père ne décèlera rien, tant pour lui il est impensable que sa femme exerce une quelconque présence néfaste, dangereuse, psychotique sur ce qui constitue à ses yeux sa famille dont il est le patriarche au sens juridique du terme. Cela sera d'autant plus vrai si son épouse n'a dans la vie de couple rien de reprochable que ce soit sexuellement, amoureusement et assumant les tâches ménagères dans une normalité sans excès ni relâchements. Le père d'ailleurs prend sa part dans ses tâches comme l'éducation de l'enfant.
Lorsque le persécuteur est le père, il fera preuve d'une autorité excessive avec parfois des gestes pouvant être de nature violent ; dans ce cas, il est rare que la mère laisse faire sans intervenir. Pour les actes de pédophilie, c'est plus compliqué pour la mère de s'en apercevoir à cause de la bulle secrète que le père aura pris la peine d'installer avec l'enfant en utilisant plusieurs formes d'emprise psychologique allant de la complicité calculée au chantage de menaces pouvant retomber sur la mère en cas de dénonciation.
L'horreur devient perceptible lorsqu'il y a fédération des deux parents dans les actes commis sur l'enfant. Dans ce cas le petit va se sentir totalement isolé dans un système dont il sera conscient que s'il le met en péril ; il perdra ses parents et de fait perdra son identité réelle. Pour l'enfant son seul objectif sera d'être aimé par ses parents et de fait ; tout ce qui satisfera ces derniers ; il l'acceptera en silence et dans la soumission. Beaucoup d'enfants ont préféré ainsi subir des sévices de la part de leurs parents plutôt que de prendre le risque d'être séparés d'eux. Pourquoi ? Parce que même si les parents sont durs, violents, incestueux, pervers, barbares avec eux, dans leur inconscient génétique être séparés d'eux est inconcevable. Ils ne peuvent pas imaginer que leur parent ne les aime pas. Pour l'enfant placé ailleurs dans un foyer où chez des étrangers, le risque d'être malheureux prend le dessus sur la notion de sécurité.
Plus de personnes dans l'entourage de l'enfant seront au mieux témoins muets, au pire co-acteurs des faits. L'enfermement physique et mental de l'enfant deviendra une nécessité incontournable pour ceux que l'on peut désigner comme bourreaux. A ce niveau de perversion partagée on touche souvent à des familles désocialisées, marginales et loin de toutes sociétés citoyennes. Mais ce n'est pas une généralité absolue. Des cas d'enfants martyrs par des parents de bonnes situations et au coeur des grandes villes existent également. C'est aussi le cas des sectes dont l'opacité est telle qu'il est impossible de savoir ce qu'il s'y passe d'autant que dans ce cas ; chacun est victime et bourreau en même temps. Cela est vrai des plus vieux aux plus jeunes.
Ce livre est un témoignage bouleversant sur ces phénomènes et il démontre combien un enfant aura sa vie détruite pour avoir grandit dans des situations telles que celles évoquées plus haut. Il raconte l'horreur qu'une fillette puis une adolescente et enfin une femme adulte a connu, l'enfer dans sa sphère familiale qui s'était en partie liguée pour lui faire subir une véritable barbarie dont elle mettra des décennies à se libérer, comme de son emprise mentale néfaste ; dévastatrice que son environnement familial aura construit dès sa naissance.
Pour écrire ce témoignage, nous utiliserons une technique d'écriture particulière en mettant en scène de manière satyrique une sorte de notice technique, guide pratique à l'intention des parents défaillants, violents, barbares, tortionnaires, des psychopathes de tous genres, pour utiliser au mieux leur progéniture à assouvir leur perversion. Nous avons pensé que seul le troisième degré peut nous permettre de mettre l'accent sur tout ce que des êtres pervers, psychopathes, ayant autorité légale sur mineur peuvent imaginer pour nuire à leur enfant en assouvissant leur propre perversion.
Au terme de ces élucubrations surréalistes et pourtant bien réelles, vous découvrirez un résumé racontant le calvaire vécu par cette femme, femme avec toutes les conséquences dont le retentissement sur sa vie mentale ont été désastreuses. Le domaine de l'implication sociale et judiciaire dans cette affaire posera question et le lecteur pourra se faire sa propre opinion de ce qui devrait être la norme dans ces affaires familiales intra-muros. Malheureusement la société met du temps pour venir sentir derrière les portes des habitations ce qu'il s'y passe réellement. Dans le cas qui vous sera dévoilé, la victime bâillonnée dans son enfance est devenue une jeune femme perturbée et cela s'est traduit par un déplacement de responsabilité faisant d'une victime d'actes horribles une "malade mentale" dont il faut se protéger.
Ce témoignage courageux et transparent aura pour but d'aider les générations à venir à réfléchir pour mieux protéger les enfants de leurs tortionnaires. La narration des choses vécues dans l'enfance et la jeunesse seront souvent la résultante d'un mixte entre le réel et le ressenti à long terme. Ce dernier alimenté par la faiblesse mentale et la prise incontrôlée de produits stupéfiants et d'alcool. Il en ressort un discours à tendance schizophrénique pouvant avoir une dimension paranoïde. Mais le lecteur ne doit pas oublier que nous sommes bien dans la descente psychotique d'une personne dont l'enfance a été brisée ; cassée ; castrée ; manipulée dans tous les domaines de la croissance et que de fait, l'adulte qui en est ressorti ne pouvait pas avoir un psychisme ordinaire et une capacité de discernement normale.
Il est assez rare de trouver dans la littérature le raisonnement dégradé de personnes aux comportements basés sur la violence et la destruction mentale de leur propre enfant. La vision des victimes peut être décrite par les spécialistes lorsque la maltraitance est judiciarisée ; mais les motivations mentales du tortionnaire restent dans les dossiers des greffiers ou des juges de la réinsertion si condamnation il y a eu.
Dans cet ouvrage c'est la victime qui dénoncera, au terme de plus de quarante ans d'acharnement physique et mental sans cesse répétés sur sa personne, les mécanismes de leur perversion qui auront fini par induire dans son esprit un mode de fonctionnement acquis.
Ce sera d'ailleurs l'essentiel du travail de déculpabilisation des tortionnaires réels inversant les rôles sur la victime mentalement malade, qui socialement devient l'être malsain.
C'est ainsi que cet être pourtant destiné à la résilience est passé par la maladie, et nous allons voir comment en découvrant le point de vue satyrique de ses bourreaux donné par l'auteur.
Annotations
Versions