Chapitre 099 : « à bord du « Kannn ». »

Heureusement pour lui que cette question essentielle pour celui et sans doute pour tous ceux qui toujours ont été là pour lui, ait depuis trouvé une réponse quoique très récente.

- Oserais-je dire que ce n’est pas la première fois qu’une telle question est posée et oserais-je répondre qu’une fois le lien profondément ancré, rien ni personne ne pourra le rompre ?
- D’où te vient une telle assurance ?
- De Xiao-Lu.

Kim tout comme Samuel fixent alors leur ami avec une visible curiosité d’en apprendre davantage, ce que Florian perçoit comme il se doit et qui le fait sourire.

- Vous vous demandez sans doute comment j’en suis arrivé là ?
- Un petit peu mon neveu !
- "Ale" pour Alexandre, "Sam" pour Samuel, "Flo" pour Florian et enfin Kim pour… Kim ! Hi ! hi !
- Oui et alors ?
- Dans notre peuple une majorité a un prénom composé de trois lettres et seuls quelques rares exceptions ne respectent pas cette règle, ne vous êtes-vous jamais demandés pourquoi ?
- Pas vraiment, non.
- Moi non plus je l’avoue, à tout du moins jusqu’à ces derniers mois depuis que la mémoire m’est revenue.
- Et donc ?
- Ajoutez à cela la différence physique de notre ami et qu’en concluez-vous ?
- Rien pour le moment, mais toi tu sembles avoir trouver la réponse ?
- Une lignée étrangère à notre espèce d’origine.
- De quoi !!!

Que ce soit Kim ou Samuel, tous deux montrent maintenant une stupéfaction non feinte.

- Sans doute à une certaine époque quelques futurs membres du conseil ont ramené des nourriciers venant comme nous de galaxies qu’ils avaient créées lors d’un périple tant soit peu identique au notre.

Thomas semble soudainement soulager d’un grand poids.

- Tu veux dire pas là qu’il serait issu d’une lignée importée, comme je le serais si je te suis sur ton monde.
- Avoue que c’est une option qui se tient parfaitement, sinon pourquoi Xiao-Lu et pas tout simplement "Xiao" ?
- Comment pouvons-nous le savoir ?
- Parce déjà Xiao comporte quatre lettres et il n’a donc pas été nécessaire de réduire plus ce prénom venant de ses origines.
- Donc vos nourriciers le resteront, c’est bien de cela qu’il s’agit ? mais alors et pour les autres ? je veux dire ceux qui ne sont que juste amis/amants avec nous ?

Florian montre le trouble qu’il éprouve lier à la question, devant son hésitation c’est Thomas qui émet une hypothèse lui venant soudainement à l’esprit.

- Ils seront sans doute ceux qui justement permettrons de voir émergés de nouvelles familles sur ton monde, je m’explique, nous autres, ceux que vous appelez nourriciers n’auront jamais l’occasion de fonder une famille alors qu’eux peut-être qu’ils ont auront l’opportunité.
- Allons Thomas ! Ils sont aussi gays que vous autres, comment veux tu qu’ils aient une famille ?
- Alors comment est issue celle de votre ami ?
- Qu’il demande celui qui a déjà eu deux fils ! Hi ! Hi !
- Vous savez tous que cela n’est pas pareil ! De plus ne vieillissent-ils pas normalement ? allez-vous toujours les mettre en stase pour les sortir juste quand vous en aurez envies ? je sais ce que vous allez me répondre, que Florian pourrait en faire des élus comme dans notre galaxie. Mais pensez-y, serait ce pour eux une vie alors que vous autres serez au milieu de ceux nés comme Andréas ?

Le silence se fait, les paroles de Thomas leurs remettant sans doute le pied dans la réalité des choses, pourtant Samuel tente une dernière plaidoirie.

- Willy restera toujours celui que j’aime de tout mon cœur.
- Tu y crois réellement ? après ce qui vient de se passer avec Andréas, tu crois toujours que Willy passera avant les autres ? allons « Sam » … arrête de te voiler la face tu veux bien ? regarde Kim, il ne dit rien car il a sans doute compris que j’ai raison.
- Et donc ? qu’adviendra-t-il d’eux ?
- Vous devrez déjà leurs parler en toute franchise et leurs donner l’opportunité d’avoir un autre choix, comme celui par exemple d’être redéposer sur leur planète d’origine pour y poursuivre leurs vies.
- Après toutes ces années passées ? tu n’y penses pas sérieusement j’espère ! et d’ailleurs qui te dis que nous pourrons retourner là-bas un jour ?
- Ne devez-vous pas aller y rechercher Alexandre et vos fils ?

Devant le mutisme soudain de Thomas qui sans doute n’avait pas pour une raison ou une autre garder cette option, Florian soupire avant de prendre la parole pour donner son point de vue sur la question.

- Rien ne nous obligera à y retourner, Alexandre comme nous tous a toujours eu le pouvoir de rentrer seul surtout maintenant que plus rien n’entrave son esprit.

Il sourit en voyant venir la question suivante.

- Vous allez me dire, mais alors pourquoi ne le faisons-nous pas ? pour vous deux, sans doute parce que l’idée ne vous en est encore pas venue.
- Et pour toi, y a-t-il une autre explication ?
- Je pourrais en effet partir si j’en éprouvais l’envie, mais seulement seul, pour emmener avec moi ceux qui me sont attachés je dois tout d’abord retrouver ce « don », l’un des plus rares et demandant le plus d’énergie, me permettant de le faire.
- Alexandre penserait-il un jour à le faire ?
- Sans doute, sinon l’un de ses ainés viendra le lui expliquer.
- Et s’il ne veut pas quitter vos fils ?
- Ce problème n’est pas le sien, mais le mien et se résoudra quand j’aurai retrouvé mon intégrité génétique, rappelez vous que ce corps a été recréé et n’est pas exactement celui d’origine, tout comme celui de ceux qui m’ont suivi et qu’il nous faut donc être patient le temps que tout reprenne sa place.

Florian voit bien que cette fois tout semble avoir été dis et qu’il est grand temps de clore le sujet, aussi revient-il à des préoccupations beaucoup plus actuelles.

- Peut-être devrions nous nous attelez au plus urgent pour le moment.

Son regard croise alors celui du seul rester muet durant toute la conversation, se contentant d’écouter en hochant par moment la tête en signe de compréhension.

- Tu n’as rien dis ?
- Tout m’est revenu au fur et à mesure de tes explications, juste que ta dernière phrase prouve quelque part un certain égoïsme de ta part.
- Qu’ai-je donc dit pour recevoir se blâme ?
- Juste que "monsieur" a eu sa séance de galipette et qu’après que "monsieur" se soit bien reposé, "monsieur" veut nous faire oublier que nous aussi devions nous en octroyée une.

La voix chaude d’Andréas amène des frissons dans tout le corps de ceux présents dans la chambre, Samuel semble le plus atteint de tous et sans prévenir, il se rue sur le jeune homme pour l’emmener hors de la pièce, son intention ne portant pas au doute sur ses intentions, juste qu’à un moment sa tête réapparait en fixant Kim d’un air interrogatif.

- T’attends quoi pour nous suivre ?
- Qui cela ? moi ? ah ! Oui bien sûr !

En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, Florian et Thomas se retrouvent de nouveau seuls, ce dernier remarquant bien l’air contrarié de son petit rouquin chéri.

- Cela te fait grincer les dents que Samuel soit aussi possessif envers Andréas ?
- Un peu… je ne peux pas le nier, après tout Andréas n’est-il pas l’un de mes nourriciers ?
- T’es-tu déjà posé la question ?

Florian comprend le chemin de pensée de son amant.

- Nous le découvrirons bien un jour, peut-être est-il comme Andréas et m’attend-t-il sur mon monde.
- Ne pourrait-il pas être l’un de ceux que tu as laissé derrière toi ? je ne sais pas moi, sur Terre, dans l’imperium ou ailleurs ?
- Si tu as raison et que c’est bien le cas, alors cela ne peut-être qu’une personne !