Terminal de transfert clandestin de Yuthekha, empire Dominien, planète Exo. Année 2767 du troisième calendrier de l’Ecclésiaste
Yumi tenta de se relever, mais les fers qui emprisonaient ses chevilles et ses poignets lui interdisaient tout mouvement. Elle crut hurler une fois encore, mais le râle rauque qui franchit ses lèvres était à peine audible. Elle sentit une main sur son front. Douce. Puis elle entendit la voix suave qui chuchotait à son oreille.
— Chhhuut. Doucement ...
Saavati !
Elle ouvrit péniblement les yeux. Ses paupières étaient si lourdes ! Mais son amie était bien là, la bordant comme une enfant. Elle l'entendait maintenant converser avec une autre jeune femme dans une langue inconnue. Lorsqu'elle aperçut l'intruse, des brides de souvenir lui revinrent. Le rêve, le réveil ... mais ce n'était donc pas un rêve. La femme bleue était bien là. Entièrement nue et rasée, tout comme elle. Yumi ne put détacher ses yeux de sa peau lisse aux reflets bleutés. Elle détailla ses lèvres. D'un bleu profond, elles contrastaient violemment avec la blancheur de ses dents. Les larges aréoles de ses seins généreux, de teinte indigo, étaient percées d'épais anneaux métalliques. Son cou était serti d'un collier taillé semblait-il dans le même métal, tout comme les larges bracelets qui entouraient ses poignets.
L'inconnue se lança dans une longue tirade à l'adresse de Saavati qui, quand elle s'interrompit, se tourna à nouveau vers Yumi.
— Antje va te détacher. Ne te débats plus, sinon ils devront te rendormir encore.
Elle rit en ajoutant :
— On a dû se mettre à trois pour te maîtriser ce matin. Tu as foutu un sacré bordel. Encore heureux que tu étais encore très engourdie, il nous aurait fallu faire appel à un escadron de faucheurs pour t'arrêter. Mais Antje est une amie. Elle va te détacher. Ensuite Ashka va te placer des implants dans les oreilles. C'est un peu douloureux mais la gêne s'estompera très vite. Ça te permettra de comprendre mes amies. Il faut impérativement que tu sois assise pour le faire, c'est pour ça qu'on doit te détacher. Elle devra aussi pulvériser un gaz au fond de ta gorge. Tes cordes vocales sont restées bloquées pendant sept siècles et pour une raison qu'on ignore, le programme de sortie de cryostase n'a pas complètement fait effet sur elles. Tu as compris ?
— ...
Incapable de parler, elle hocha la tête.
— C'est bien.
Saavati laissa la place à la femme bleue qui contre toute attente, commença à s'adresser à Yumi dans la langue des anciens tout en s'activant sur ses entraves.
— Be quite. I am Antje, I know you speak English a little bit. I'm gonna take your cuffs off.
Elle n'avait pas tout compris mais devina le sens de ses paroles. Elle était libre à présent. À l'invitation des deux femmes, elle se redressa et s'assit sur le bord de sa couche. Une simple table d'un bois épais et rugueux. Une troisième fille approcha, une seringue à la main. Elle s'adressa aux deux autres, dans cette étrange langue cette fois, puis insèra l'instrument dans son oreille gauche. Un claquement, une douleur vive, mais qui déjà s'estompait. Puis un bourdonnement, qui disparut lui aussi.
— L'autre maintenant, fit la soignante.
C'était très étrange, pensa Yumi. Dans son crâne, la voix s'était mêlée à une autre, aux intonations semblables mais pourtant incompréhensible. C'est comme si deux soeurs jumelles s'étaient exprimées en même temps sur sa gauche et sur sa droite, mais dans deux langues différentes.
La même douleur, le même bordonnement, qui ne dura pas non plus.
— Ouvre la bouche.
Pssccht. Le gaz avait un goût infect. Elle le sentit couler dans sa gorge, comme s'il s'était liquéfié. Un instant plus tard, elle fut prise d'une brusque quinte de toux.
— Je vais aussi t'installer des neurotransducteurs dans la gorge et sur la langue, ainsi qu'un contrôleur Broca derrière le lobe frontal. Ce sera désagréable mais pas douloureux. Le gaz a dû faire son effet maintenant. Essaie de parler.
— Où ... où est-ce qu'on est ? Vous êtes qui ?
— Je suis Ashka, et tu as déjà rencontré Antje. Tu es dans la banlieue de Yuchekha (1).
— Pourquoi ?
C'est Antje qui répondit.
— Quand Samaël a découvert que Saavati ne s'était pas noyée au fond de ce lac dans l'empire de l'Est, il a chargé mon Maître, Adalil Teixó Almogàver de Sallafort, de la retrouver et de la ramener.
— Ton maître ? fit-elle. Puis, considérants les fers qu'elle portait aussi aux chevilles : "es-tu une esclave ? Qui est Samaël" ?
— Je suis une iŭgum (2). Samaël est un prophète, le prophète. Le Saigneur du désert. Et Saavati est sa promise. C'est aussi une ancienne Nonce Apostolique (3) de premier rang, une sorte d'ambassadrice de la Papesse auprès de l'empire. En la mariant, Samaël compte rassembler les peuples du désert, les disciples de Messi et tous les laissés pour compte d'Exo. C'est lui qui va nous libérer.
— Nous ibérer ? Qui ça, nous ? Et de quoi ?
Elle sursauta quand Antje injecta les nanocomposants dans sa carotide.
— Tu le verras bien à temps. En attendant, toi, tu restes assise là. Mes petites bêtes ont besoin d'un peu de temps pour trouver leur chemin et s'installer. Après ça, les deux tiers de la planète te comprendront sans que tu aies même à y penser. Ensuite, nous devons retrouver mon Maître et Garm au coucher du soleil à l'auberge des Deux Roojas (4).
***
Assise sur sa planche, Yumi ruminait ses pensées tout en détaillant les lieux. La pièce n'était pas très différente de celles qu'elle avait connu à Saad-Ohm. Les murs de pierre, la lourde porte à ferrures et le plafond voûté contrastaient cependant avec l'étrange mobilier. Un cube, constitué d'une matière dure aussi claire et transparente que la plus pure des eaux, abritait deux cercueils baignés d'une intense lumière violette. Les deux sarcophages étaient reliés par une multitude de petits tuyaux à une imposante sphère d'un noir opaque qui semblait flotter entre le sol et le plafond. C'était sorcellerie, pensait-elle. Se pouvait-il vraiment qu'elle eut dormi si longtemps ? Elle peinait à appréhender le concept même de ce que Saavati appelait un siècle. Elle savait cependant qu'un seul d'entre eux dépassait la durée d'une vie, alors sept ! Elle avait du traverser de nombreuses générations. Son coeur se serra. Qu'était-il advenu de Layna ? De Tabor, de Seth ... de Gunar ? Les reverrait-elle jamais ? Ce fut Antje qui la tira hors de ses pensées.
— Allez viens, on y va.
— Comment ça on y va ? Je dois m'habiller.
— Tu n'as pas besoin de vêtements.
— Mais si ! Hors de question que je sorte d'ici ainsi.
Antje commençait à s'impatienter.
— Pas de fringues pour nous. Ashka, en tant qu'affranchie et Intendante du dépotoir est autorisée à en porter. Limite, Saavati aussi, même déchue, elle reste une ancienne Nonce. Si tu portais des fringues avec ton crâne ainsi rasé, ça ne pourrait qu'attirer les soupçons.
— Je ne bougerai pas d'ici si on ne me trouve pas quelque chose à me mettre, fit Yumi, cassante.
La femme bleue commençait à s'énerver. Elle se tourna vers Saavati qui observait la scène, sourire en coin. Ce fut cette dernière qui trancha, après une courte hésitation.
— Trouve lui une tunique. Elle est têtue comme une mule. C'est ça ou l'assommer si on veut l'emporter, ça passerait encore moins inaperçu.
La jeune guerrière passa finalement une courte tunique d'un jaune ocre et emboita le pas à leurs guides. Les quatre femmes empruntèrent un escalier en colimaçon qui n'en finissait pas de monter puis un long corridor qui les conduisit à une lourde porte faite de la même matière transparente que le cube. Elle s'ouvrit toute seule devant elles, sans que l'on puisse voir les esclaves ou serviteurs qui la manipulaient pensa Yumi. Elles débouchèrent enfin à l'air libre.
La lumière était aveuglante et la chaleur étouffante tomba sur leurs épaules comme une chape de plomb. Deux chars les attendaient. Yumi resta bouche bée quand elle découvrit la nature des attelages. Chacun des engins était accouplé à six femmes plus bleues encore qu'Antje, à moins qu'elles ne fussent noircies par la crasse qui les recouvrait. Il émanait d'elles une odeur repoussante. Entièrement nues, elles étaient harnachées au brancard par un système complexe de sangles de cuir, d'anneaux métalliques et de chaînes. Quand Yumi croisa leur regard vide et absent, elle détourna les yeux.
Saavati et Ashka sautèrent dans le premier char tandis qu'Antje prenait place dans le second, s'emparant au passage du fouet qu'elle y trouva.
— Hé bien qu'attends-tu ? Grimpe donc !
— Là-dedans ? Ces femmes vont nous tirer ?
— Bien sûr. Que crois-tu donc ? Qu'il nous suffit de soufler pour avancer ?
Sans plus attendre, elle agrippa sa nouvelle comparse par le bras et la tira à elle. Antje cracha un ordre, les six jeunes femmes s'arc-boutèrent et le chariot s'ébranla. Lentement d'abord, mais très vite le pas des femmes de trait se fit assuré, puis rapide. Quand Antje aboya une seconde fois, elles se mirent à trottiner et à respirer en cadence. Fascinée, Yumi observait leurs corps façonnés par la fonction et l'usage. On distingait leurs côtes saillantes se soulever sous leurs chairs maigres, mais leurs jambes et leurs épaules étaient solides, les muscles fins et longilignes jouant sous leur peau couleur marine au rythme de la course. Lisait-elle dans ses pensées ou était-ce simplement le fruit du hasard ? Antje commenta, presque avec fièreté.
— Ce sont des attelages de combat. Les iŭga que tu vois ici sont destinées aux chars de guerre, elles sont rapides et endurantes mais moins aptes à tirer de très lourdes charges. Les bêtes de bât sont plus massives et plus lourdes, mais moins agiles. C'est grand honneur que te fait Garm de mettre ses meilleures montures à ta disposition. Enfin, ne viens pas attraper la grosse tête, j'imagine que c'est surtout l'intérêt que Samaël porte à ton amie Saavati qui justifie tout ça ...
Elles allaient bon train sur une large route en pavés, identiques à ceux que l'on trouvait parfois sur les places publiques dans son monde à elle. Les constructions, d'abord clairsemées, se densifiaient. Antje fit claquer son fouet dans l'air suffocant, les femmes passèrent du trot à la course. Dégoulinantes de sueur, elles respiraient en cadence, bruyamment. Pas suffisamment pourtant pour perturber les quelques badauds qui ça et là vaquaient à de menus travaux. Yumi ne manqua pas de remarquer que beaucoup étaient des femmes.
La route se fit plus étroite, les bâtiments plus nombreux. Ils entraient manifestement dans une ville. Devant elles, le char d'Ashka et Saavati prenait de la distance. Antje harangua ses troupes, sans parvenir à réduire l'écart. Elle fit claquer son fouet, déchirant le dos de la femme de tête. Yumi poussa un cri de surprise, mais déjà le cuir meurtrier s'abattait une seconde fois, éclatant la peau déjà scarifiée.
— Cessez-ça ! cria la jeune fille en agrippant le bras meurtrier. Il est inutile de les battre ainsi !
— Je ne les bats pas ! Je leur imprime la cadence !
Les filles couraient maintenant à vive allure, ahanant telles des juments lancées au galop. Yumi, révoltée, éructa :
— N'êtes-vous pas vous aussi une iŭgum ? Vous allez les tuer !
Antje se pinça, piquée au vif, avant de reprendre avec une pointe d'orgueil dans la voix.
— Je suis effectivement une iŭgum, mais une clamore (5). Et j'appartiens à Adalil Teixó Almogàver de Sallafort, qui en outre m'honore de ses faveurs ! Quand il commande, j'obéis ! Tout comme elles ! Et cesse donc de me donner du vous. Tu vas finir par nous attirer des ennuis, ici tout le monde se tutoie. Seuls l'empereur, la Papesse et les plus hauts dignitaires font l'objet du vouvoiement.
Elle s'était dressée, droite comme un i, la tête haute et le regard plein de morgue. L'attelage regagnait du terrain et finit par coller à celui d'Ashka. Bientôt, la foule de plus en plus dense les força à ralentir. C'est au pas qu'ils pénétrèrent sur les quais du port.
Les deux équipages mirent pied à terre. Yumi se précipita vers la femme au dos lacéré mais quand elle posa sa main sur son épaule, celle-ci fit un bond en arrière, provoquant frayeur et couinements parmis ses consœurs.
— Mais que fais-tu encore ? maugréa Antje. Laisse les donc reprendre leur souffle et fous-leur la paix. Et ne t'avise pas de les toucher, elles sont pleine de vermine.
***
Le port grouillait de monde. Yumi nota une fois encore la présence féminine disproportionnée. Pour un homme, elle pouvait compter dix femmes. Si les mâles semblaient désœuvrés ou au mieux, occupés à diriger la manœuvre, leurs consœurs, en guenilles - voire nues - et chargées de fers, semblaient affectées aux travaux les plus pénibles, déchargeant les navires, transportant sur leurs dos des ballots plus grands qu'elles, récurant les ponts ou les quais. Une odeur persistante et nauséabonde flottait dans l'air, mélange d'effluves de poisson avarié, de sueur et d'urine. Yumi observa Saavati qui entretenait un discret conciliabule avec Ashka. Elle se sentit blessée de n'y être point conviée mais n'envia pas le sort d'Antje qui un peu plus loin, derrière l'étal d'un marchand, ramassait à mains nues des débris de poissons qu'elle jetait dans un seau aussi crasseux que rouillé. Quand elle revint, elle partagea équitablement son butin, versant un demi seau à même le sol devant chacun des équipages. Les filles de trait se jetèrent avec avidité sur ce qui leur tiendrait lieu de festin, dévorant comme des chiens affamés viscères, têtes et arrêtes, suçant les carcasses pour en extraire les dernières protéines avant de les recracher. Yumi détourna le regard, dégoûtée.
— N'oublie pas de les faire boire, cria Ashka.
Elles attachèrent les deux attelages à un anneau avant de se diriger toutes quatre vers une grande bâtisse. Il leur fallait pour ce faire, fendre une foule bruyante et bigarrée. Elles croisèrent une dizaine de filles qui, en file indienne, portaient à dos de femme de grands réservoirs de bois. Nues et enchaînées, elles ployaient sous le poids de leur charge. Il émanait du curieux convoi une odeur pestilencielle.
— Pouah, fit Yumi en plaquant sa main sur sa bouche et son nez. Que transportent-elles qui pue ainsi ?
— Tu ne veux pas le savoir, rétorqua Ashka.
Plus loin, elles durent se frayer un chemin au milieu d'un groupe compact et concentrique qui barrait l'entrée de l'auberge des Deux Rojas. En son centre, un couple forniquait, à même le pavé. Une adolescente chétive subissait les assauts d'un colosse barbu qui devait faire à la fois trois fois son poids et trois fois son âge. Quand, sous les encouragement du groupe, il se fut vidé en elle et que deux gaillards s'emparèrent de la gamine, Yumi comprit que la foule ne faisait pas que se repaître du spectacle. Ils patientaient, attendant leur tour.
— Ne dis rien, ne fais rien, chuchota Saavati à son oreille. C'est une putain.
— Mais c'est une gamine ! clama Yumi, révoltée.
— Ca fait bien longtemps que ça n'en est plus une. Et puis je la connais, crois-moi, ils n'ont pas dû beaucoup la forcer.
Ecœurée, Yumi prit sur elle. Quel monde traitait ses femmes comme des animaux de trait et ses enfants comme des catins ? Quand ce cauchemar finirait-il ?
Elles pénétrèrent enfin dans l'auberge. Quelques têtes se tournèrent vers elles. Parmi celles-ci, deux hommes mûrs, aux allures de guerrier et au port altier, attablés derrière leurs coupes de vin.
Ashka et Antje, leurs compagnes sur les talons, se dirigèrent vers eux d'un pas vif. Elles s'agenouillèrent dans une parfaite chorégraphie et c'est dans un soufle et les yeux rivés au sol qu'elles murmurèrent ensemble :
— Maître ...
(1) Yuthekha : une ville de l'empire de Domina, sur la planète Exo, à quelques centaines d'années-lumière de la Terre. Elle abrite un terminal de transfert clandestin entre les deux systèmes.
(2) iŭgum (pluriel iŭga) : sorte de bétail anthropomorphe, obtenu par manipulation chimique et génétique. Elles existent en abondance sur Exo, conséquence de dérives sociétales et morales, survenues suite à des dérèglements majeurs dans le processus de terraformation - Exo ne compte que 10% d'homo sapiens mâles - et à des facteurs économiques et technologiques spécifiques, détaillés dans l' œuvre de sergent. Contrairement aux esclaves, elles ne sont pas considérées comme humaines. On les reconnait à leur peau souvent bleutée et à l'absence fréquente de pilosité.
(3) Nonce (on trouve aussi Nonce Apostolique) : prélat(e) chargé(e) de représenter, de façon permanente ou temporaire, la Papesse auprès de l'Empereur ou d'un gouvernement étranger.
(4) Roojas : animal spécifique à la faune d'Exo, présent avant l'arrivée des colonies. Semblable à une très grande autruche, il est toutefois carnivore. Sa gueule aux dents acérées et ses yeux rappellent d'ailleurs le vélociraptor avec qui il partage la dangerosité, la vélocité, ainsi qu'une très grande endurance. Ces caractéristiques en font une monture de choix, mais sa domestication et son dressage sont laborieux et présentent de réels risques pour le cavalier. En posséder un et le monter est dès lors devenu la marque des chefs et des grands guerriers. Dans le monde de sergent, le Roojas est doté de capacités télépathiques élémentaires. Pour les besoins de ce défi, je l'ai doté d'une capacité de communication hormonale, à l'image des fourmis ou des abeilles. Cette capacité n'existe à ma connaissance pas dans le monde de sergent.
(5) Clamore : sous-epèce d’iŭgum, au même titre que l'iŭgum dite commune, dont elle se distingue par le fait que son cerveau n'est pas modifié. Chez l'iŭgum commune, la vitrification du lobe frontal et la dégénérescence du lobe temporal, toutes deux liées au processus de transformation, entraînent la perte des capacités cognitives et des fonctions du langage, ainsi qu'une altération presque totale de la capacité mémorielle. Les Clamore, issues d'un processus plus élaboré, mais par là même plus long et plus coûteux, ne sont pas affectées par ces effets secondaires. À l'origine conçues pour les travaux sous-marins, elles sont dotées d'une capacité pulmonaire augmentée et d'une rate plus volumineuse. Leur taux d'hémoglobine peut dépasser les 200 grammes par litre de sang. Enfin, leurs cordes vocales sont renforcées avec un alliage de titane, de carbone et d'un métal proche du cuivre et elles disposent de niches de résonance cartilagineuses en arrière de la gorge, dans la cavité nasale et à la place du palais. Ces modifications biomécaniques leur confère la capacité d' émettre des sons d'une intensite extrême dans la plage de fréquence commune aux cétacés, entre 9 Hz et 150 kHz. Conséquence directe, à l'air libre, leur hurlement peut perturber ou tuer de petits animaux, voire des êtres humains pour les individus les plus performants.
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