La porte
L'aube commençait à pointer quand elles regagnèrent leur tente. Xanthié rayonnait, à cinquante contre un, elle tenait dans les plis de sa couverture plus de pièces qu'elle n'en pouvait gagner en une lune de labeur. Elle était si excitée qu'elle réveilla Garm et la tente entière. Elle déversa son butin sur le lit de son maître.
— Où donc as-tu chippé ça, petite garce ? lui lança-t-il.
— Moi gagné !
— Allons donc, même si tu t'étais envoyé toute la soldatesque de Samaël, tu n'aurais pu ramener autant d'argent !
La jeune fille se tourna vers Yumi, cherchant son approbation.
— C'est vrai, confirma-t-elle. Elle l'a gagné.
Garm, encore mal réveillé, versa le tas de pièce dans une fonte. Yumi quitta la tente, Xanthié sur les talons, emmitouflée dans sa couverture.
— Où toi aller ? demanda celle qui depuis la victoire, la suivait comme un petit chien.
— Je vais me laver. Cette huile pue, je n'en peux plus. Et tout ce sable qui me colle à la peau ...
Elle se dirigeait vers le plan d'eau, sa compagne lui emboîta le pas.
— Tu n'es pas obligée de me suivre.
— Xanthié laver aussi. Sale. à l'intérieur.
Yumi préféra ne pas relever.
Comme à l'acoutumée en fin de nuit, la fraîcheur de l'eau n'avait d'égal que le froid piquant de l'air ambiant, aussi étaient elles seules à cette heure très matinale. Xanthié laissa choir sa couverture et se mit à piailler quand elle entra dans l'eau jusqu'aux chevilles. Yumi la suivit, sans le moindre signe d'hésitation. La guerrière plongea tête la première, fit quelques brasses et se redressa. L'eau lui arrivait à la taille. Elle entreprit de se frictionner et s'esclafa en voyant la jeune fille pinailler.
— Jette-toi à l'eau, il fait meilleur dedans que dehors !
Elle n'obtempéra pas, préférant progresser à petits pas. Quand l'eau lui arriva à mi-cuisses, elle entama ses ablutions. Elle grelottait.
— Toi pas froid ? fit-elle en chevrotant.
Yumi riait. La nature, ou un quelconque sortilège, l'avait dotée depuis sa naissance d'une résistance innacoutumée au froid. Cette faculté à endurer des températures polaires avait d'ailleurs bien failli lui jouer des tours par le passé, quand les soldats de son escadron y avaient vu un signe de sorcellerie.
Elle fit encore quelques brasses tandis que sa jeune amie terminait sa toilette de chat, revenait sur la terre ferme et allait s'assoir sur la berge, emballée dans sa couverture telle un poupon dans son coufin. Quand la guerrière daignat enfin sortir de l'eau, la jeune fille lui offrit de la sécher. Elle déclina, le soleil était maintenant levé et ses rayons auraient tôt fait de s'en charger. Xanthié étala sa courtepointe et l'invita à s'assoir à ses côtés. Elles s'offrirent aux rayons de l'astre diurne. La coquine vint se coller contre son aînée qui la repoussa doucement.
— Moi froid, dit-elle en se rapprochant à nouveau.
Yumi constatat sa chair de poule, la jeune fille était manifestement frigorifiée. Elle passa un bras autour des frêles épaules.
— Toi bien chaude.
Elle vint se blotir contre la guerrière, posa sa tête sur son épaule. Elle restèrent ainsi un long moment avant que Xanthié n'entreprenne de parcourir du doigt les cicatrices qui émaillaient le corps de la jeune femme.
— Toi blessée ?
— Oui. Quelques fois ...
— Epée ? demanda-t-elle en posant le doigt sur une longue estafilade qui lui courrait sur tout le ventre.
— Celle-là oui, un coup d'épée. Lors d'un tournoi stupide.
— Et là ? demanda-t-elle, posant son doigt sur une marque en forme de croix au creux de son épaule.
— Une mauvaise flèche. À la bataille de Kendr-Kha-Shahar.
— Mal ?
— Non. Du tout. Enfin maintenant. Sur le coup, un peu quand même.
Du revers du pouce, la petite curieuse vint caresser le sein de Yumi, qui saisit son poignet et l'écarta en douceur.
— Toi laisser faire. Toi aimer.
— Non.
— Si. Moi voir.
Elle pointa du doigt le téton érigé.
— C'est le vent.
Xanthié pouffa, et ajouta, espiègle :
— Et là ?
Elle glissait sa main entre les cuisses de sa compagne. Celle-ci la repoussa, fermement cette-fois.
— Là comme ailleurs. Garde tes mains chez toi.
Yumi tourna la tête. Saavati lui manquait. Elle lui manquait terriblement. Sa voisine soupira, déçue. Elles restèrent un lond moment silencieuses avant que la coquine ne brise le silence.
— Toi triste.
Ce n'était pas une question.
— Triste ? Et pourquoi donc ?
Elle tourna la tête vers l"adolescente, qui la fixait avec une bienveillance presque palpable et lui chuchota d'une voix empreinte de douceur :
— Toi savoir.
La gorge nouée, elle ne sut que répondre. Xanthié poursuivit.
— Saavati épouser Seigneur Samaël. Lui pas jaloux. Toi retrouver ton amie. Peut-être. Peut-être pas. Jouer et avoir beaucoup bonheur encore ? Peut-être. Peut-être pas. Mais coeur Saavati maintenant est à Samaël. Ça aussi sûr que ce soir, soleil se coucher. Alors bonheur là... peut-être...
Du doigt, elle indiquait le sexe de Yumi.
— Mais bonheur là, jamais, ajouta-t-elle en posant sa main sur le coeur de la jeune guerrière.
Yumi sourit, amère. Ce petit bout de fille en connaissait manifestement bien plus sur la vie qu'elle ne le laissait paraître.
— On dirait que tu as compris la différence entre bonheur et plaisir, finalement.
— Xanthié pas stupide. Bonheur dans Sûzuh et bonheur dans coeur, pas pareil. Yumi attendre. Avec temps, tout s'arranger. Trouver paix. Peut-être aussi bonheur dans coeur.
Elle posa sa main sur la joue de la guerrière et un baiser humide sur ses lèvres, que la jeune femme n'eut pas le courage de repousser.
— Et si Yumi vouloir bonheur dans Sûzuh, demander à Xanthié. Très bonne putain. Gratuit pour toi, ajouta-t-elle en minaudant.
Yumi rit doucement.
— Tu es incorrigible. Est-ce qu'il t'arrive de penser à autre chose ?
Son amie fit la moue, levant les yeux au ciel avant de répondre :
— Non.
Elles éclatèrent d'un rire franc et cristallin.
— Toi aussi tu as une vilaine cicatrice fit Yumi.
— Fouet, répondit-elle laconiquement.
— Je ne parlais pas de celles dans ton dos, mais de celle-là.
Elle désignait du doigt ce que jusque là, elle avait toujours pris pour un tatouage. Mais maintenant qu'elle avait littéralement le nez dessus, elle distinguait clairement le relief creusé de la peau. Sur le côté du cou, le long de la carotide, la marque en forme de croix était profondément imprimée, comme un poinçon.
— Ça pas cicatrice. Ça porte.
— Porte ?
— Oui, porte.
Yumi se redressa, intriguée.
— Porte pour quoi ?
— Porte. Pour relier.
— Relier quoi ?
— Xanthié. Xanthié et quelqu'un.
Yumi avait peine à cacher sa curiosité naissante.
— Mais à qui ?
— Qui veut. Garm. Amis de Garm. Clients riches, très riches. Pas clients ordinaires.
Elle marqua une pause avant de continuer.
— Toi ...
— Moi ?
— Oui, toi. Gratuit pour toi. Toi vouloir essayer ?
Yumi ne savait que penser. Qu'était donc cette porte ? Xanthié affichait un sérieux qu'elle ne lui connaissait pas, ce qui ne fit qu'attiser l'intérêt de la jeune femme.
— Ce ... ça sert à quoi ?
— Tout. Parler. Sentir. Connaître. Echanger.
Devant l'hésitation de son aînée, elle ajouta :
— Xanthié très bonne. Bon contrôle. Beaucoup niveaux. Essayer doucement.
— D'accord...
La jeune fille l'incita à se redresser. Elle s'assit en tailleur, l'invita à faire de même, face à elle.
— Plus près.
Elle s'exécuta, mais Xanthié se rapprocha encore, jusqu'à ce que leurs genoux se touchent, et saisit le visage de Yumi dans ses mains.
— Toi laisser aller toi. Laisser faire. Pas peur. Détendre toi.
Xanthié ferma les yeux, imprimant à sa tête un lent mouvement circulaire, comme quelqu'un qui tente de dénouer une nuque engourdie, tout en maintenant immobile le crâne de son amie entre ses mains. À chaque rotation, la marque en forme de croix sur son cou semblait s'étendre. Yumi, fascinée, constatait maintenant qu'elle souvrait lentement, comme les lèvres d'une plaie qu'on écarte. En son centre, un point sombre apparut. Au plus Xanthié dodelinait du chef, au plus il grandissait. Et au plus il émergeait. La chose semblait douée d'une vie propre et n'en finissait pas de sortir. Un tentacule aussi épais qu'un petit doigt et atteignant maintenant près de cinq pieds de long flottait dans l'air, ondulant tel un serpent.
Xanthié ouvrit les yeux. Ses pupilles étaient si dilatées que l'on en apercevait plus l'iris, son regard se fit vitreux. Elle cessa d'osciller du chef.
Tout se passa alors très vite. Dans un soubressaut, le corps de la jeune fille se raidit, ses yeux se révulsèrent et sa tête fut projetée avec une brutalité inouie vers l'arrière, comme un lapin à qui l'on casse le cou. Le tentacule fondit sur la guerrière tel la lanière d'un fouet, déchirant la peau, pénétrant son cou à hauteur de la carotide. Les yeux exhorbités, Yumi suivait du regard l'immonde appendice qui oscillait maintenant avec effort, comme pour vaincre une résistance. Elle comprit horrifiée que la chose la pénétrait, elle la sentait qui progressait dans son cou, horrible sensation d'un corps étranger qui montait, qui montait encore. Elle tenta de se dégager, mais la jeune fille en transe maintenait sa tête prisonnière de ses mains avec une force herculéenne. Quelque chose maintenant se répandait dans sa tête, entre ses tempes, entre ses oreilles. L'abomination emplissait l'entièreté de sa boite crânienne. La guerrière voulut crier, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Elle tenta d'agripper les bras qui la maintenaient, mais ses mains inertes ne répondaient plus. Elle comprit avec horreur qu'elle ne contrôlait pas son corps. Pourtant, l'horrible sensation déjà s'estompait. Bientôt, ce fut comme si rien n'était arrivé. L'étreinte d'acier sur son visage se désserrait, tant et si bien qu'elle se fit caresse. Xanthié ramena la tête vers l'avant. Elle rouvrit les yeux. Tant son regard que son visage rayonnaient de douceur et de sérénité.
— Bientôt... Bientôt, toi sentir. Toi voir.
Xanthié reposa ses mains sur ses cuisses. Entre les deux filles assises face à face, le tentacule ondulait paresseusement. Yumi agita les doigts. Les mains. Souleva les bras. Tout fonctionnait.
— Toi sentir ?
La caresse sur son ventre. Bien sûr qu'elle la sentait. Elle voulut écarter la main balladeuse, mais elle ne rencontra que le vide. Elle réalisa alors que face à elle, Xanthié effleurait son propre ventre, laissait y courir ses doigts, ses paumes, dans une succession de flatteries tantôt légères, tantôt plus appuyées. Elle ne comprit d'abord pas, ce qui semblait beaucoup amuser la jeune fille, qui porta ses mains à ses seins. La sensation n"était que douceur. Yumi baissa les yeux. Elle observa ses tétons durcir sous l'effet de ... de rien en fait. Face à elle, Xanthié continuait de se caresser.
— Toi comprendre ?
Elle comprenait. Ou plutôt ne comprenait-elle rien, mais l'évidence s'imposait : elle ressentait sur sa poitrine les attouchements que Xanthié se prodiguait à elle-même. Elle ressentait dans ses mains la douceur et la tièdeur des petits seins de sa jeune amie. Quand cette dernière joua avec ses tétons, Yumi les sentit rouler entre ses propres doigts, et perçut très distictements entre son pouce et son index les bourgeons délicats mais déjà durci de la petite coquine. Elle s'esclaffa.
— C'est... c'est magique !
— Oui. Toi être moi. Un peu. Autre sens aussi. Si toi caresser toi, moi sentir.
Fascinée, Yumi porta sa main à sa joue. Face à elle, Xanthié ferma les yeux, pencha la tête, s'abandonnant à la caresse invisible de la main sur son visage. Elle continuait à flatter ses petits seins.
— Mais plus merveilleux : toi caresser tes seins maintenant.
Elle obtempéra. Aux stimuli généré par les caresses de Xanthié sur ses seins, se superposèrent ses propres caresses. Face à elle, Xanthié, les yeux mi-clos, laissa échapper un petit gémissement. L'effet cumulatif fonctionnait dans les deux sens. C'était délicieux.
— Toi aimer, s'amusa-t-elle.
Ce n'était pas une question, et elle n'attendait aucune réponse. Xanthié abandonna son sein droit et laissa glisser sa main sur son ventre. Instantanément, Yumi perçut la différence. Son sein gauche inondé des stimuli provoqués par la caresse double, le droit livré à sa seule main. Et la douceur de la main juvénile sur son ventre. Qui descendait, descendait ...
— Non, supplia Yumi.
Mais il était trop tard. Xanthié avait glissé sa main entre ses cuisses, entreprenant de se caresser.
— Non, fit Yumi d'une toute petite voix.
Le contact des doigts sur son bas-ventre...
Non, le contact de ses doigts sur son bas ventre.
C'était si réel !
— N... non...
Mais la jeune fille ne l'écoutait plus. Elle était déjà ailleurs. Yumi tressaillit quand Xanthié s'attaqua à son bouton magique.
C'est son bouton magique !
Elle baissa les yeux encore, contempla son intimité vierge de toute caresse. Pourtant, la myriade de connexions nerveuses concentrées au sommet de sa vulve s'affolait. Yumi perçut la moiteur sur ses doigt humides quand Xanthié s'aventura sur ses lèvres entrouvertes.
Ses lèvres... ce sont ses lèvres... pas les miennes...
Fascinée, elle scruta sa main. Elle était aussi sèche qu'elle pouvait l'être, la guerrière sentait pourtant distinctement la divine liqueur s'écouler entre ses doigts. N'y tenant plus, elle posa sa main sur son sexe. Dans un ultime réflexe, elle se ravisa. La main gauche... juste... pour voir. Elle engagea un petit mouvement circulaire. Xanthié se tordit de plaisir. Yumi perçut à nouveau la superposition des caresses avec une netteté étonnante. Elle ferma les yeux et s'abandonna. Une douce tiédeur enveloppa les doigts de sa main droite. Une infinie douceur, une exquise volupté. Elle n'avait pas besoin d'ouvrir les yeux pour savoir que la jeune fille se masturbait maintenant sans la moindre retenue. Elle sentait les parois de son sexe coulisser autour de ses propres doigts. Et ressentait avec une acuité insensée les doigts de Xanthié dans son propre puits d'amour, pourtant bel et bien clos.
— Toi vouloir autre porte ?
Elle ouvrit les yeux, s'interrompit, au grand dam de sa complice.
— Toi continuer !
Elle obéit. Face à elle, Xanthié explorait sa plus profonde intimité.
— Pas arrêter. Toi vouloir autre porte ?
— Que ... quelle autre porte ?
— Ca porte de la peau. Beaucoup d'autres portes. Toi vouloir essayer une autre ?
Yumi n'avait aucune envie d'interrompre l'expérience. Devant son hésitation, Xanthié enchérit: :
— On continue porte de la peau. Une autre. En plus...
Les deux amies continuaient de se caresser, face à face. Un brouillard enveloppait maintenant Xanthié. Il fallut une minute encore à Yumi pour comprendre que sa vision se troublait. C'était à peine si elle distinguait encore la silhouette de sa vis-à-vis. Puis tout devint blanc. Un blanc éclatant, presque douloureux.
Et dans la blancheur immacullée., une image prenait forme. Une silhouette. De plus en plus nette. Yumi se figea.
— Toi continuer, supplia Xanthié.
Elle obéit une fois encore, se repaisant du spectacle de ce corps offert au plus égoïste, au plus solitaire des plaisirs. Un corps ferme et musclé. Bien plus que celui de la menue jeune fille. Un corps de guerrière.
— Toi voir avec mes yeux... et moi voir moi avec tes yeux.
Yumi contemplait, fascinée, juste devant elle, si près qu'elle aurait pu la toucher, une Yumi impudique, en proie à ses propres assauts. Elle nota le tentacule sombre fiché dans son cou, sa carotide anormalement gonflée, le fin filet de sang qui courait sur son épaule et venait se perdre dans son aisselle. Elle l'essuya du bout des doigts, y passa la langue.
— Toi pas peur... pas danger.
— Tu... tu vois ce que je fais ?
— Non. Moi voir moi. Avec tes yeux. Mais... sentir sang sur ma langue. Ta langue. Pas... danger.
Xanthié commençait à perdre pied. Yumi sentait sous ses propres caresses, méthodiques - elle aimait à faire durer l'extase - celles plus désordonnées de sa partenaire. La fougue de la jeunesse. Et sous son plaisir qu'elle construisait patiemment pour atteinre, le moment voulu, le paroxysme, elle sentait celui, galopant, de sa jeune amie, une cavalcade aussi furieuse que désordonnée. Xanthié allait jouir. Bien qu'elle eut du s'y attendre, Yumi ne pu réprimer un cri. L'orgasme la cueillit par surprise. Tout devint noir.
L'orgasme de Xanthié !
Un orgasme animal, violent. Désordonné. Différent. L'orgasme d'une autre. Si intense que Yumi en perdit toute retenue. Elle se vit à nouveau, au bord de l'explosion. Elle se trouva belle. Indécente. Elle allait jouir. Elle voulait jouir elle aussi. Longuement, comme elle l'aimait tant. Elle cria. À nouveau, tout devint noir.
Elle comprit que c'était Xanthié qui, en jouissant cette fois par Yumi, fermait les yeux, la privant de l'image.
Elles restèrent toutes deux inertes un long moment. Puis la vue lui revint. Elle était étendue, vaincue, sur la couverture. Les mains de Xanthié entrèrent dans le champ de vision.
Normal, ce sont ses yeux.
Elle en posa une sur l'épaule de Yumi, qui tenta de se redresser.
— Toi pas bouger. Fermer la porte. Pas peur.
Elle contempla le tentacule qui glissait maintenant hors de son cou. D'abord lentement, puis plus rapidement, dans un horrible gargouillis avant de gicler dans un claquement sec hors de son corps.
Un bref flash blanc, puis l'image de Xanthié. Paniquée.
— Toi pas bouger ! Toi pas bouger ! criait-elle.
Elle avait du sang sur le visage. Elle lui faisait mal. Yumi tenta de se dégager.
— Toi pas bouger ... moi appuyer. Arrêter sang. Confiance.
La jeune fille appuya de toute ses forces, un long moment encore. Elle relachait parfois la pression pour s'assurer que le saignement cessait.
— Bien maintenant. Toi faire un peu attention. Pas secouer tête.
Elle se releva. Xanthié avait du sang partout.
— Porte doit apprendre connaitre toi.
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