Chapitre 5
Je le sens, qui se déplace tout en m’emmenant avec lui, j’ai la sensation d’être légère… Rien n’a d’importance, sauf NOUS… Et peu importe où il m’emmène, je ne prends pas la peine d’ouvrir les yeux.
J’ai une totale confiance en cet homme à qui je me suis offerte entièrement, corps et âme. Il pourrait m’emporter en enfer que je l’accompagnerais avec le sourire. Tant que je suis avec lui, ce sera le bonheur et tout ce que je désire, c’est être auprès de lui.
Je suis sur le point de me laisser aller dans les bras de Morphée, lorsqu’il me dépose avec douceur sur ce que je pense être la vasque de la salle de bain. Le froid du meuble me donne des frissons, un petit piquant vient s’ajouter sur mes fesses rougies par la cravache de mon Maitre.
Je suis tellement épuisée que je ne contrôle presque plus mon corps, qui penche lentement sur le côté en direction du mur carrelé de la pièce. Au lieu de le heurter, ma tête s’arrête contre la main à la fois chaude, douce et ferme de mon Maitre venu s’interposer.
J’aime son contact et d’instinct, je commence à frotter ma joue contre celle-ci.
De l’autre, il vient caresser ma deuxième joue, qui glisse au niveau de mon menton.
« Regarde-moi, ma belle » me souffle-t-il.
Tant bien que mal, je m’exécute et là, mon regard plonge dans le sien. J’aime ce que j’y vois. À travers celui-ci, je me sens belle… Désirée… Aimée…
Je devais être en quelque sorte absente, parce que je n’avais pas fait attention, au fait que la douche, était en train de couler…
Son visage s’approche petit à petit du mien, ses lèvres viennent se poser sur les miennes. Il me soulève et me voilà debout face à lui. Nos doigts se cherchent… Se frôlent… Se caressent pour finir entremêlés de même que nos vies, nos cœurs. Les yeux dans les yeux, il n’y a pas besoin de mots. Nous nous comprenons juste comme ça. Nos corps… Nos actes… Parlent pour nous.
…
Je le suis lorsqu’il me conduit vers la douche italienne. Il prend le pommeau et vérifie la température de l’eau avant d’incliner le jet à mes pieds, remonter lentement sur mes jambes, mon ventre, ma poitrine, puis le pose sur le socle du haut.
Je suis dos à lui, je le sens contre moi. Je me sens gênée… Et là, voici le déclic. Cela me rappelle la première fois que nous avons pris une douche ensemble. La première fois qu’il m’a vue nue. Je ne me sentais pas à l’aise et pourtant, même si je ne suis pas comme ces filles sveltes qui ressemblent à des mannequins, il a su me rassurer. Pour lui, à ses yeux, je me suis trouvée belle. J’ai tellement aimé cette sensation. Il était sincère et même s’il avait menti, je l’aurais vu dans son regard. Il m’a désirée lors de notre toute première rencontre.
Et je dois avouer que moi aussi. J’ai trouvé ce moment magique, tellement romantique. Je me serais cru dans un rêve, c’était si beau.
Tendant les bras, il attrape le gel douche pour en verser dans l’une de ses mains et commence à en étaler sur mes jambes puis remonter lentement. Très lentement le long de mon corps, ce corps, qui lui appartient totalement et dont il en connaît les moindres recoins.
C’est à la fois agréable et gênant. Agréable, parce que ça l’est toujours de sentir les mains de celui qu’on aime sur soi. Gênant, car malgré tout ce temps passé ensemble, je ne cesse d’éprouver de la gêne à être nue devant cet homme.
Évidemment, étant donné qu’il connaît cette part timide de moi, il n’a sûrement pas fait exprès d’installer un miroir contre l’un des murs de la douche, et c’est encore moins la raison pour laquelle il me tourne face à celui-ci. Comme à chaque fois, je ferme les yeux, un réflexe.
« Ouvre les yeux, ma belle. Regarde-toi. » « Pour moi, tu es belle, il serait temps que tu en prennes conscience » me murmure-t-il.
Malgré ma réserve, mes yeux s’ouvrent petit à petit et la première chose qui me captive, ce n’est pas mon corps. Mais son regard posé sur moi. Un regard doux, qui reflète ses sentiments, amoureux ou rempli d’affections.
Mais au fond, peu importe que les mots sortent ou pas. Ce qui compte tout de suite, c’est que nous soyons ensemble. Plus rien n’a d’importance, sauf Nous. Nous sommes heureux… Enfin, moi, je sais que je le suis et j’espère qu’il l’est aussi, même si je n’en doute pas.
Je sursaute lorsque je sens ses mains venir sur mon intimité. Ses caresses… Ses murmures… Me transportent… J’ai l’impression que je suis en train de voler, comme si j’étais entouré de nuage, ce qui va parfaitement avec la mousse blanche qui me recouvre après son passage. J’ai complètement oublié ce miroir qui me gênait. Peu à peu, je me laisse aller, jusqu’à m’abandonner entièrement dans ses bras.
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