Chapitre 6
Toujours dans ses bras, je me retourne face à lui, le regarde droit dans les yeux, me mets sur la pointe des pieds et pose mes mains sur son torse pour l’embrasse tendrement.
Il me serre plus fort contre lui, comme s’il avait peur que je disparaisse ou pour se persuader que je suis bien là. J’en ai besoin aussi et fais de même, mes bras l’entourent, je ne veux pas me détacher de lui. Je pourrais rester des heures, des jours, des mois, des années ainsi, sans jamais me lasser.
Notre baiser se fait passionné. D'un mouvement discret, il nous place sous l’eau chaude, que je sens couler sur moi et balayer la mousse qui me recouvrait. À mon grand regret, nos corps se séparent. Son regard est brûlant, je ne doute pas que le mien le soit aussi.
Nous restons un moment dans les yeux l'un de l’autre. Il n’y a toujours pas besoin de mots pour se transmettre nos sentiments, nos pensées. J’aime notre complicité, lui et moi, ne faisons qu’un.
Notre relation est totalement fusionnelle. Je n’avais jamais pensé pouvoir éprouver de telles émotions, encore moins trouver quelqu’un capable de faire naître en moi un feu d’une telle intensité.
J’ai l’impression d’être différente de celle que j’étais. Mais d’un côté, c’est logique, c’est ma rencontre avec lui qui m’a permis de devenir celle que je suis. J’ai enfin l’impression de vivre, je ne doute plus du fait de pouvoir être heureuse, car auprès de lui, je le suis.
C’est là que se trouve ma place, je le sais, je suis née pour y être. Jamais je ne la quitterai.
Je me rends compte qu’il ne bouge pas. Il reste là à m’observer, je l’observe aussi.
Je souris, c’est tellement naturel entre nous.
…
Et là… Sans que je m’y attende, elle me vient à l’esprit.
Oh ! Coquine ! Je viens d’avoir une belle idée taquine.
Non, je ne vais quand même pas oser. Mais non, je suis sage après tout, vous ne croyez pas ?
« Maitre… Me permettrez-vous de vous laver ? » Lui demandé-je.
Il sait que depuis le début, j’aime le laver, car c’est durant ce moment-là, que je peux en profiter pour parcourir son corps, de mes mains.
C’est vrai, j’avoue. Je profite de toutes les occasions possibles pour le faire. Tout simplement parce qu’il est bon de sentir l’autre, de chercher son contact. Moi, j’en ai besoin et je pense qu’il en est de même pour lui.
Il acquiesce de la tête, j’attrape donc le pommeau de douche et de la même façon que mon Maitre tout à l’heure, je débute à ses pieds puis remonte lentement le jet d’eau chaude le long de ses jambes, de ses abdos, de son torse. Son cou, qui me donne envie de le parcourir de ma langue et de le marquer à l’aide de mes dents. Bien sûr, je ne suis certainement pas en train de le contempler. Alors, pas du tout.
Je le coince ensuite entre mes cuisses, dépose du savon dans mes paumes de mains et me mets à genoux devant lui.
Je ferme les yeux afin de me concentrer seulement sur les sensations du toucher. Je me revois dans la peau de celle que j’étais à nos débuts, celle qui découvrait pour la première fois, le corps de son Maitre. L’exploration de ce corps inconnu.
C’est exactement ce que je suis en train de faire, je pars en reconnaissance aveugle de cet homme.
Je pose avec douceur mes paumes sur ses chevilles, décris des petits cercles, tout en le massant. Je continue sur ma lancée, progressivement, en prenant mon temps. C’est à présent son corps qui est recouvert de mousse.
Me voici de nouveau debout, face à lui. Mes paupières se lèvent, son attention est focalisée sur moi. Il y a une telle tendresse, que je ne peux m’empêcher de l’embrasser avec amour.
Ce baiser terminé, il se retourne et me présente son dos. Je reproduis les mêmes gestes, tout en parsemant des petites morsures. Je sais qu’il aime ça même s’il pourrait dire le contraire et s’en servir d’excuses pour me punir plus tard, dû à son côté sadique.
Mais étant donné que je sais déjà ce qui va se passer, ce n’est pas si grave. J’aime qu’il me punisse et encore plus ce qui arrive après.
J’attrape le pommeau de douche, règle la température de l’eau.
…
Et là…
…
Je dirige le jet vers lui, avant de détaler. « Oh Saleté » L’entendis-je crier, avant de se précipiter à ma poursuite. Euh… Je savais bien qu’il n’apprécierait pas l’eau froide. Il faut que je me cache, je cours en direction de la chambre en essayant d’éviter de glisser.
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