Le mauvais choix
Aujourd'hui, notre histoire changera de d'habitude, le format sera également différent. Aujourd'hui, les choses sont différentes, pour cette fois, le conteur ne sera pas Le Professeur. Aujourd'hui, je suis le narrateur, moi, son ami, parfois son confident, et d'autres fois, son entremetteur, Le Professeur a toujours aimer les femmes. Je suis le seul homme à l'avoir jamais accompagné dans ses voyages, vous vous souvenez du Déjeuner dans l'Herbe d'Edouard Manet ? Le monsieur avec le chapeau au premier plan, coucou, c'est moi. À l'époque, le tableau avait fait un vrai scandale au Salon des Refusés, mais aujourd'hui, il est reconnu comme un chef d'œuvre, amusant comme les temps changent. Et avec ce privilège dont je suis le seul à avoir profité, vint aussi la tristesse d'avoir assisté à l'une de ses plus difficiles épreuves. Il ne voyage que rarement seul, il n'aime pas être seul, il me l'a dit au cours d'une conversation qui tournait autour d'une de ses conquêtes, une certaine Brigitte Bardot, Le Professeur a toujours eu un faible pour les Françaises. En fait, il a toujours eu un faible pour la France. Il a même eu une histoire avec Aliénor d'Aquitaine et Pauline Bonaparte, anecdote amusante, cette dernière lui a était présentée par le frère de la dame qui était un bon copain du Professeur, mais ça n'a rien à voir. Le Docteur n'aime pas être seul, à part quand il s'apprête à faire des choix difficiles, dans ces cas-là, il n'y a que deux options pour lui, être seul, ou faire appel à moi. Il ne cesse de dire que son côté gentilhomme l'empêche d'emmener des femmes avec lui quand il sait qu'il n'y a pas de bons choix. Et ça semble être vrai, aucune de ses amies ne l'a accompagnée durant ses aventures les plus laides. Il ne les prend avec lui que quand il s'agit d'observer l'Éclosion Stellaire, ou aller danser sur Septuor, jamais quand il s'agit de voir une espèce s'éteindre, et encore moins quand il s'agit d'être la raison de cette extinction. Il pense, et je partage son avis, que le mal est rare, et que même la race la plus dangereuse, à droit d'exister, car en réalité, cette race est simplement affamée. Si cette mentalité n'était pas profondément ancrée en lui, croyez-moi, nous n'existerions plus.
Aujourd'hui, c'est l'une de ces sombres histoires que je m'apprête à-vous conter. Peut-être sera-t 'elle trop longue pour être expliquée en une seule nouvelle, peut-être ne pourrais-je jamais vous la racontée entièrement. En réalité, je me demande si moi-même, alors que j'étais présent ce jour-là, je me souviens de tout.
Nous étions sur La Première, la planète d'origine du Professeur. La seule planète existant à l'extérieur de l'Univers. Le Professeur lui-même m'a raconté qu'il s'agissait du premier objet spatial à avoir vu le jour, d'où son nom, elle précède même la création des Univers eux même, elle existe hors du temps et de l'espace. Ou plutôt, elle existait. Le Professeur m'y a amené, car même lui, doit répondre de ses actes, même lui, doit répondre du Temps. Son peuple, si avancé qu'il était, n'était pas parfait, ils n'étaient pas des Dieux, juste des extraterrestres très, très anciens. Vous pouvez penser qu'avec l'âge, le pouvoir et la technologie, viendrait la sagesse, je vous comprendrais, j'ai pensé comme vous longtemps. Mais ce n'était pas le cas, pas cette fois.
Le Professeur et moi posions les pieds sur cette planète hors de l'Espace et du Temps, je n'avais jamais vu un tel spectacle. Pas une lune, pas un soleil, c'était logique en y repensant, hors de l'Univers, il n'y avait qu'elle, mais cela faisait tout de même bizarre. Il n'y avait pas d'étoile, mais il faisait jour, comme en fin de printemps, comme si un soleil chaud et bienveillant baigné ces terres dans une lumière douce, quel lieu étrange. Pas de soleil, pas de photosynthèse, ça parait logique, et pourtant, des fleurs aux couleurs magnifiques, des couleurs que je ne connaissais pas avant, des formes abracadabrantesques, une variété de fleurs du coin était en forme de triangle rectangle ! Cet endroit n'avait aucun sens, on pourrait croire que cette planète est un prototype de ce que l'Univers comptait faire, de ce que la création avait l'intention de voir naître. Un peu comme ces schémas d'ingénieurs, l'Homme lambda ne saura pas le comprendre, mais il comprendra qu'il s'agit d'une base. Dans ce cas, c'est à peu près ça, rien n'avait de sens, il y avait des arbres qui poussaient dans le sens inverse de l'habitude ! Pas la tête en bas, ils commençaient grand, puis revenaient à l'état de graine petit à petit. Tout est chamboulé, j'aurais aimé que vous puissiez voir cela un jour, car plus nous avançons, plus les choses sont étranges.
À l'horizon, une ville, une seule, rien de plus, elle était gigantesque. Autour d'elle, de larges vaisseaux s'apprêtaient à démarrer, ils étaient armés jusqu'aux dents, pourquoi ? Ils partent en guerre ? Une civilisation si ancienne fait-elle encore la guerre ?
- Alors, ça à commencer, dit Le Professeur, un air grave sur le visage. Les Prima ont cédé à la folie.
Je ne comprenais rien à ce qu'il se passait, tout était si fou autour de moi, je ne suis qu'un humain, je n'aurais jamais dû atterrir ici.
- Qu'est-ce qui a commencé Professeur ? Céder à la folie ? Comment ça ? Que se passe-t-il ?
Il observait les vaisseaux prêts à partir, il faisait marche vers eux, déterminer, en colère.
- La Guerre. La Dernière Guerre, Le Premier Consul a enfin appuyé sur le bouton. Les Premiers vont faire une entrée fracassante dans votre Univers. Un peu comme un grand-père qui vient punir son petit-fils qui a fait une bêtise, mais cette fois, le grand-père est armé jusqu'aux dents. Il a oublié la compassion et l'amour, il a oublié comment punir sans blesser. Le Dernier Jour. Aujourd'hui, mon ami, deux options s'offriront à moi, et qu'importe lequel je choisirais, je ferais forcément, le mauvais choix.
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