Le joli moi(s) de mai... (partie I)
Il y a un an, en mai 2023, j'ai pris quelques jours de congés pour aller me ressourcer en Vendée, avec ma fille, durant l'un des merveilleux week-ends prolongés que nous offre ce joli mois de mai...
J'avais d'abord passé le pont de l'ascenscion en tant que maman solo en Bretagne, puis, mue par une envie de nouveauté, j'avais filé célébrer le pont de la Pentecôte avec ma grande de onze ans, pour quatre jours de dépaysement.
C'était il y a un an...
Il y a un an, j'étais célibataire, prostitutée en fin de carrière (mais je n'avais pas encore de date d'arrêt définitif), en sevrage boulimique depuis neuf mois, et auteure à temps presque complet. J'écrivais mes mémoires depuis un mois et publiais le début de mon autobiographie sur ADA, quasiment quotidiennement, à raison de quatre ou cinq chapitres par semaine.
Il y a un an, je partageais mon quotidien entre ma fille, l'écriture —ma passion—, ma guérison—thérapie etc...—, mes rêves d'avenir et mes envies du moment. Il y a un an, j'étais très heureuse et rien ne me faisait peur. J'étais sûre et certaine que je faisais tout ce que je devais faire, que les choses allaient se dérouler avec une grande facilité et que la vie allait me répondre en m'envoyant tout ce que je désirais.
L'amour ne me manquait pas car j'étais déjà dans un profond amour avec moi-même. Ma compagnie me suffisait pleinement, je ne me sentais frustrée de rien, d'autant que j'avais encore des clients pour m'apporter ce dont j'avais besoin physiquement. Par contre, depuis quelques semaines, j'étais dans une démarche active pour rencontrer quelqu'un. Pour le fun, mais aussi pour renouer avec la vie à deux, cette grande inconnue qui avait déserté mon existence depuis un bon moment.
Début mai 2023, j'avais commencé à échanger sur internet, via un site de rencontres, avec Mathias, un quadra de 43 ans, directeur financier à temps plein et sportif à ses heures. Célibataire depuis un an et demi, je me prenais au jeu de cette séduction à distance, de ces échanges épistolaires légers comme des embruns et délicieux comme du chocolat chaud sur une boule de glace à la vanille. Être célibataire était pour moi un état de grâce, une période de totale bénédiction, car cela signifiait que TOUT ÉTAIT POSSIBLE. La sensation était magique, enivrante, exaltante... J'étais grisée.
J'ai adoré cette époque. J'ai adoré ce week-end de la Pentecôte où, chaque soir, j'allais me promener seule au coucher du soleil, entre vingt heures et vingt-deux heures. Je laissais ma grande au mobilhome devant sa série coréenne et je filais, écouteurs sur les oreilles et cheveux au vent, marcher sur le sable mouillé. Deux heures de régal où j'envoyais des vidéos à SeekerTruth pour lui faire partager de mon bol d'air iodé, où j'échangeais avec Maxence sur les bienfaits de ce moment vivifiant face à la mer, où je répondais à Mathias en postant des clichés de son prénom dessiné à la main sur le sable au milieu d'un énorme coeur...
Vraiment, j'ai aimé chaque instant de ce célibat, chaque instant de cette période d'instrospection, de ce moment totalement "off", rempli de toutes les possibilités. Je pensais que je pourrais difficilement être plus heureuse... Et pourtant, je me trompais...
Un an plus tard, je suis encore plus heureuse.
Quand j'ai rencontré Mathias, j'ai été sur un petit nuage pendant quelques semaines, puis le charme s'est rompu et j'ai commencé à entrevoir que le célibat me manquait, que la vie à ses côtés n'était pas aussi géniale que la vie à MES côtés. Je ME manquais <3 C'est beau de se manquer, non ? De sentir qu'on est précieux pour soi-même, que personne n'a plus d'importance que celle qui est dans notre peau. Les enfants, on les aime mais, un jour, ils grandissent et s'envolent loin du nid, alors si on n'est pas vraiment bien avec soi-même, que se passe-t-il ? On s'effondre ? Quoi qu'il en soit, j'étais heureuse avec ma fille, heureuse avec moi, mais plus si heureuse que ça avec Mathias...
J'ai mis un terme à notre idylle naissante, le 23 août 2023, et j'ai passé les jours suivants dans un état de profonde béatitude, pleinement reconnaissante d'être revenue à moi, d'avoir du temps uniquement pour moi et de ne faire que ce que je voulais, moi...
J'ai dit à ma chère thérapeute, Stéphanie : "je n'ai pas besoin d'un homme dans ma vie pour être heureuse" et je le pensais à 200%. Je ne voulais plus de mecs, d'ailleurs, je ne suis pas retournée sur le site duquel je m'étais retirée peu après ma rencontre avec Mathias. Je me suffisais à moi-même et rien ne me paraissait plus délicieux que d'être la seule au centre de mon univers.
C'était sans compter sur ce dernier, d'Univers...
Le 23 août, un ancien client avec qui j'avais échangé en mai, m'a envoyé des messages pour prendre de mes nouvelles.
On s'est revus le 12 septembre, embrassés une semaine plus tard. Et depuis... depuis... il est juste... parfaitement parfait <3
Je ne suis pas sûre que partager son bonheur soit une bonne idée. Je crois assez à l'adage : "pour vivre heureux, vivons cachés", mais, parfois, ça fait du bien de faire le point...
(La suite, aujourd'hui ou demain <3)
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