15
Le lendemain, nous retournons à la gare. Cette fois, je veille à choisir une destination plus petite. Un endroit plus calme, plus vert. Avec moins de bruit et plus d’espace. Le train est à nouveau presque vide. Assise face à moi, ton regard est tourné vers la fenêtre. Dehors, il pleut toujours. Je profite du voyage pour trouver un logement plus calme, plus intime. Quitte à devoir nous éloigner encore plus, peut-être louer une voiture. Je n’ai pas regardé mon compte en banque depuis notre départ, mais je m’en fiche. Le plus important, c’est toi.
Je t'observe de temps en temps du coin de l’œil. Tu t’es changée ce matin. Un de tes tatouages dépasse de ton pull. Celui qui remonte légèrement sur ton cou. Tu me disais que l’âme ne devait pas rester enfermée. Tu veux la montrer, tu veux qu’on la voie. Alors tu la tatoues partout sur ton corps, tu l’encres dans ta peau. Je te découvre un peu plus au fil des jours, je mémorise chaque tache d’encre, j’apprends sa signification.
Un jour, allongée contre toi, je caressais un petit espace dépourvu d’encre, le long de ta clavicule.
— Tu vas te faire tatouer ici ?
— Je veux me tatouer partout où tu m’as touchée.
Le sourire aux lèvres, je m’étais redressée pour te regarder dans les yeux tout en glissant ma main sous les draps, entre tes jambes, et j’ai joué avec ton clitoris.
— Même là ? avais-je fini par demander.
Tu ne m’as pas répondu. Pas avec des mots. Non, tu as écarté les jambes, fermé les yeux et laissé le plaisir t’envahir.
Annotations