2.4 Cassandra Quinze ans*
Chapitre contenant deux scènes pouvant choquer les plus sensibles. Elles seront indiquées par des ***
État inconnu, An 3187
Trois ans ont passé. Je suis une jeune fille assez grande et très maigre sans vraiment de formes. Je ne dirais pas que je suis repoussante, cependant, je ne suis guère jolie. Je m'en fiche un peu. J'ingurgite les dernières informations nécessaires à mon futur rôle d'Alpha. Je peaufine les détails de mes futurs centres d'éducation de soldats endoctrinées et de fillettes dévouées qui s'infiltreront pour défendre la vie. Maman m'aide beaucoup même si elle est très occupée et ne peut m'accorder que du temps par téléphone.
J'ai réussi à avouer à Maman mes préférences. Je l'ai entendu rire pour la première fois de ma vie. Quand son fou rire fut fini, elle me dit qu'elle le savait déjà. Elle est ma mère et une mère voit ce genre de choses, même par téléphone. Elle me répéta des mots similaires à ceux d'Edouard. Je fais ce que je veux et j'aime qui je veux tant que je fais en sorte de réaliser le devoir de procréation et d'assurer une descendance à Maman. Cet appel fut un véritable soulagement pour moi.
Même si Maman ne me l'a pas dit ouvertement, je sais maintenant qu'elle et Gwendoline sont un couple et s'aiment à l'abri des mauvaises langues. Elles font passer leur affection pour une forte amitié aux yeux des autres. Les regards de Gwendoline sur l'une de ses jeunes Zêtas qui m'affole également, ne font aucun doute sur les préférences sexuelles de la Suprême.
Si Maman parle librement du sujet sans avouer être elle-même lesbienne, Gwendoline refuse toute discussion et hurle à l'abomination dès que possible. Pour avoir vu la Zêta sortir de sa chambre en pleurs à plusieurs reprises, je sais que Gwendoline s'amuse avec elle. Cela rend Maman dingue et jalouse.
Ce week-end, leur séjour en amoureuses s'est mal passé. À la tête de Gwendoline, je comprends qu'elles se sont disputées avec force. Il n'est pas difficile de voir combien Gwendoline est furieuse, la trace d'une gifle restant discrètement visible sur une de ses joues. Son regard noir m'inquiète toutefois. J'ai peur qu'elle ne défoule sa colère sur moi, elle qui ne m'a jamais appréciée.
La journée se déroule dans une humeur électrique. Nous devons toutes faire attention à nos actes, y compris la chouchoute Sophie. Gwendoline est imbuvable et cherche le moindre prétexte pour punir l'une de nous, ses Zêtas ou ses reproducteurs. Elle enrage, prête à exploser comme une cocotte-minute trop chaude. Je vois toute sa colère me foudroyer du regard.
Le soir arrive enfin et je me dirige vers ma chambre pour m'y réfugier, le temps que la colère s'apaise. Je croise une Zêta qui me prévient que Gwendoline souhaite me parler en tête-à-tête dans son bureau. Tremblante, je me dirige vers la pièce où m'attend de pied ferme la Suprême tant redoutée.
Je rentre et m'aperçois que Gwendoline est là avec plusieurs Zêtas et ses reproducteurs. Tous sont inquiets et se demandent ce qui va se passer. Je ne comprends pas la raison de leur présence. Gwendoline s'approche et me murmure à l'oreille que Maman et elle ont rompu ce week-end et que je vais apprendre ce qu'il en coûte de déplaire à la Suprême. Son ton glacial et sec me fait frissonner.
******** Scène de viol ***********
Elle ordonne à ses Zêtas de m'attraper et de me bâillonner. Les femmes hésitent et se font électrocuter via leurs bracelets. Une fonction réservée à la Suprême. Elles obéissent tandis que j'essaye de fuir sans succès. Gwendoline m'arrache mon chemisier et je m'apprête à subir des coups de fouets comme punition pour Maman. La Suprême ricane devant mon manque de formes et me traite de mocheté.
La Suprême force les femmes à m'allonger sur le bureau et me tenir. Je vois les reproducteurs ouvrir de grands yeux effrayés sans que je ne comprenne. Gwendoline relève ma jupe et descend ma culotte et je comprends enfin ce qu'elle a l'intention de faire. Son ordre suivant, intimant aux reproducteurs de faire de moi une femme me brise le cœur. Je me débats de toutes mes forces sans succès, les suppliant de ne pas obéir.
Elle oblige mon ami Édouard à être le premier à prendre mon innocence. Il refuse et subit des décharges qui lui font faire des spasmes au sol. Il hurle de douleur. Au bout de trois électrocutions qui semblent affoler son cœur, il se résigne à accomplir l'impensable en pleurant. Malgré mes hurlements et mes insultes, il me demande pardon et me pénètre en fermant les yeux. Il finit par éjaculer et s'écroule au sol. Un autre le remplace et me fait subir le même sort, lui aussi pleure et ferme les yeux.
Gwendoline ricane et encourage chacun de ses reproducteurs, comme devant un spectacle comique. Plus je me débats et hurle de douleur, plus elle est heureuse. Quand je suis souillée par ses cinq reproducteurs, elle sort enfin de la pièce en me crachant dessus et en m'intimant de ne rien dire à ma chère mère.
************** Cassandra a été violée par les cinq reproducteurs de Gwendoline, y compris son ami Édouard, sur ordre de la Suprême ********
Je suis là, sale et seule à pleurer sur le bureau. Je n'arrive pas à bouger. J'ai mal partout. J'ai envie de mourir. Je ne parviens pas à réaliser ce qui s'est passé. Personne ne s'est opposé. Ils ont tous obéi. Zêtas et reproducteurs ont obéi. Ils sont tous complices. Je les hais.
J'entends du bruit et me relève soudain pour me cacher, de peur de subir une deuxième vague d'humiliations. Sophie s'avance doucement dans la pièce et cherche quelque chose du regard. Quand elle m'appelle en chuchotant, je réalise qu'elle est venue me chercher. Je ne veux pas qu'elle me voit dans cet état et je me fais la plus petite possible. Sophie finit par me trouver et comprend aussitôt ce qui m'est arrivé. Elle me console de son mieux et m'aide à me relever pour regagner la salle de bain. Je ne veux pas quitter la douche et frotte ma peau jusqu'à ce qu'elle saigne.
La Zêta de Maman arrive pour me nettoyer à la demande de Sophie. Gwendoline l'avait obligée à aller faire une course dehors au moment de ma punition. Je la tape et vocifère contre elle. Toutefois, elle parvient à me maîtriser et me fait boire une drôle de mixture qui m'endort aussitôt. Je me réveille groggy le lendemain midi, avec Sophie à mes côtés.
Je refuse de sortir de la chambre et de voir qui que ce soit. Il y a beaucoup de bruit dehors. Les rumeurs me font comprendre qu'Édouard s'est suicidé dans la nuit. Je le hais. Comment a-t-il pu me faire cela ? Je hais tous les hommes. Je hais les Zêtas. Ils me le payeront tous un jour. Je m'en fais la promesse. Ils payeront tous pour ce que j'ai subi.
En fin de journée, quelqu'un tambourine à la porte. J'entends la voix de Maman qui se précipite dans ma chambre sans demander l'avis de Gwendoline. Dès que je la vois, je me mets à pleurer. Mes propos incohérents et mon craquage de nerfs parviennent tout de même à avouer l'infamie que je viens de subir. Maman me calme et me dit de faire mon sac, elle va me ramener à la maison.
Gwendoline se présente à la porte en ricanant. Elle est soûle et se moque de Maman. Elle se vante et reproche à Maman que ce qui est arrivé est de sa faute. Maman n'avait qu'à pas rompre. Gwendoline déblatère contre Maman un tas d'inepties, rendant coupable Maman de mon malheur.
À voix basse, Maman me demande qui était présent et a assisté Gwendoline. Je dénonce chacun des coupables et vois Maman faire un signe à sa Zêta. La femme précise qu'il n'y a qu'elle, les coupables et les fillettes sauf Déborah à la maison. Maman lui ordonne d'enfermer les fillettes, puis demande à Sophie de se boucher les oreilles une fois en sécurité.
************* scène choquante ******
Maman sort un couteau de sa taille. Elle se relève doucement puis se tourne vers Gwendoline. Les mâchoires serrées, elle s'approche lentement de son ancienne amante. D'un bond vif, elle lui tire soudain les cheveux en arrière et tranche la carotide sous mes yeux. Du sang jaillit et éclabousse la pièce. Dans un accès de rage, elle découpe le cou pour séparer la tête de son corps. Puis elle la jette au loin, hors de ma chambre. Elle tire le corps dans le couloir et m'ordonne de rester là.
Ensuite, elle fonce vers le rez-de-chaussée et sans réfléchir, je la suis malgré son ordre. Un peu hébétée, je ne parviens pas à m'éloigner de Maman. Je ne l'ai jamais vu dans une telle colère. Son beau visage s'est durci en quelques secondes. Elle est maculée de sang et tient son poignard fermement. Ses yeux étincèlent d'une lueur de prédateur. Elle est terrifiante et rassurante à la fois. Elle vient de tuer mon bourreau sans pitié.
En bas, je la vois se battre avec les Zêtas et les reproducteurs. Sa servante l'aide. Toutes les deux pratiquent un combat très inégal. Deux contre une dizaine, elles n'ont aucune peur. Les coups pleuvent et les lames tranchent, déchirent et ensanglantent les proies qui ne savent pas se défendre. Maman et la Zêta sont rapides, précises, efficaces et puissantes. En quelques minutes, sans possibilité de fuite, elles massacrent les quatre reproducteurs et les cinq Zêtas qui m'ont tenue.
Le salon est jonché de cadavres et les deux femmes essuient leurs lames sur leurs vêtements sans présenter une once de pitié ou de dégout. Froides et réfléchies, elles s'échangent quelques mots que je ne comprends pas. Je les admire pour leur rapidité, spectatrice passive qui ne réalise pas ce qui vient de se passer.
********** fin Maman venge sa fille et massacre les coupables ******
Maman se tourne alors vers moi et dépose un baiser sur mes cheveux. Elle me dit que les ennuis sont finis. Elle s'occupe de tout maintenant. Elle vérifie que je ne porte aucune trace de sang et me demande d'aller rejoindre les filles et de toutes les enfermer dans la salle de bain commune en attendant ses ordres.
Mécaniquement, comme un robot, je retourne auprès de mes sœurs, Sophie et les deux autres filles. Nous restons dans la salle de bains en attendant Maman. Nous entendons des bruits de casse. Maman met un sacré bordel. Puis, elle monte et vient nous parler. Je remarque qu'elle a changé de vêtements et est toute proprette.
Elle nous explique que Gwendoline m'a fait du mal et que comme toute maman qui se respecte, elle a vengé sa fille. Ensuite, elle nous parle de notre projet d'endoctrinement des Zêtas et de notre recherche de moyens pour effrayer les autres Alphas. Maman demande aux filles de garder secret sa présence et l'acte abominable que j'ai subi. Puis, elle nous raconte le bobard que nous devrons sortir aux policières qui vont arriver.
Nous nous enfermons dans la salle de bains et poussons les meubles contre la porte comme nous l'a demandé Maman. Très rapidement, nous entendons des sirènes de police et percevons le bruit des troupes qui rentrent. Les cris de colère et de peur qu'ils poussent me font comprendre qu'ils sont tombés sur les cadavres du rez-de-chaussée.
Elles montent rapidement et finissent par nous trouver. Grâce à un produit prêté par Maman, nous simulons la panique et les pleurs. Nous racontons qu'un groupe de Zêtas folles sont rentrées dans la nuit et ont attaqué les reproducteurs et Zêtas. Gwendoline nous a réveillées et nous nous sommes enfermées dans la salle de bains sur ses ordres. Nous avons entendu des cris et n'avons pas osé bouger avant l'arrivée des secours.
Notre simulacre de panique convint les policières. Elles nous font sortir pour nous conduire à l'hôpital. Je vois des taches de sang sur les murs. Maman a écrit quelque chose avec le liquide rouge des corps. Je reconnais son écriture, cependant, je suis trop loin pour lire et les policières nous empêchent d'approcher. Une bâche est posée sur les corps.
Nous gagnons l'hôpital en mimant un état de choc. Je suis examinée par la Zêta de Maman, grimée en médecin. La Vice-Suprême arrive en panique et tente de nous faire parler. Nous lui servons notre bobard de Zêtas voulant tuer des Alphas. Elle nous croit sur parole.
Nous sommes renvoyées chez nos mères pendant quelques jours. Maman me fait soigner en secret avant de partir au Conseil des Alphas. Conformément à notre plan, elle crée un sentiment d'insécurité chez les Alphas. Le conseil se réunit en urgence. Il est décidé de créer les centres d'éducation des Zêtas pour notre future sécurité. En attendant, chaque Alpha doit augmenter sa sécurité.
La Vice Suprême devient Suprême, le temps que Déborah atteigne ses seize ans. La femme va poursuivre notre éducation, au sein de sa maison transformée en forteresse militaire.
Maman m'appelle tous les jours et vient régulièrement voir comment je vais. Je la déteste d'être la source de mon mal-être et en même temps, je lui suis reconnaissante du massacre de mes bourreaux. Elle transforme mon envie de mourir en rage contre les Zêtas et les reproducteurs. Puis, elle me confie que son plan n'est pas de protéger la vie, mais de s'emparer du pouvoir. Elle veut devenir Suprême. Moi et mes sœurs allons l'aider à y parvenir.
Mais je suis en colère contre elle aussi. C'est de sa faute si Gwendoline m'a fait cela. Elle utilise mon malheur pour sa cause. Je vais lui obéir et créer des soldats endoctrinées et des espionnes. Mais ce n'est pas Maman qu'elles serviront, c'est moi. Je deviendrais la Suprême et je me vengerais de tous ces animaux.
Avec les papiers que j'ai trouvés quand j'avais douze ans, je vais trouver le moyen de me passer de l'acte de procréation, voire peut être à terme des mâles. J'ai encore du travail, à commencer par trouver de bons médecins discrètes pour étudier cette drôle de méthode.
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