Une silhouette

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 Cela faisait plusieurs heures qu'elle arpentait la forêt, finalement ce qu'elle pensait être une séance de chasse c'est très rapidement transformé en sortie nocturne. Elle était retournée à tout ses endroits chargés de souvenirs. Une clairière au milieu de la forêt, comme une zone de paradis parmis les ténébrès, elle y avait passés de nombreuses heures pour fuir les moqueries des autres enfants. Un rocher dont le sommet permettait d'avoir une vue dégagée sur la vallée, et lui avait donné une sensation de liberté extrême. Elle s'y était tenu à chaque fois que les ralleries l'avait fait douter d'elle. Un point d'eau visité, à cette heure tardive, uniquement par des petits gibier. Elle se remémora ces longues heures allongée à attendre qu'une biche ou un sanglier fasse son apparition, se qui lui valu de sacré bleu le lendemain. Tout ses lieux, elle les gravait dans sa mémoire, cette forêt avait été un réfuge pour elle toutes ses années. Son érrance la conduisit finalement à la cascade, celle dont le torrent d'eau camouflait à merveille la fameuse caverne. Là quelques heures plutôt dans cette journée qui s'éternisait, elle avait balisé le chemin, mettant des encoches dans l'écorce des arbres indiquant ainsi le chemin à suivre. Elle contourna le point d'eau pour s'assoir au bord de la rivière qui descendait d'ici vers le bassin de la vallée dans laquelle ils vivaient. Plus bas, en direction du nord, la pente se faisant plus raide des rapides se formait et il était fortement déconseillé d'essayer de traverser le courant à cet endroit, le risque de se fracasser le crâne contre un rocher était important. Laissant le chemin vers le village dans son dos, elle s'assit elle défit ces bottes pour poser ces pieds et sentir l'herbe et le froid du sol, elle espérait que cela l'aiderai à s'éclaircir l'esprit. Le bruit fracassant de l'eau masquait tous les sons de la forêt et lui permis de se plonger dans ses pensées.

 Alors que le ciel s'éclaircissait elle entreprit de revenir à la maison, l'esprit épuisé d'avoir rejoué encore et encore sa dispute avec sa mère. Elle n'avait pas fermé l'oeil de la nuit et si vraiment la route les attendait elle allait regretter amèrement cette nuit blanche. C'est alors qu'un bruissement la sortie de ses pensées. Elle parcouru les quelques mêtres qui la séparait des premières arbres, s'accroupit et se colla à un arbre proche. Elle s'arrêta pour écouter la forêt, cela pouvait venir d'un sanglier venu se désaltérer au petit matin. Ses bêtes sont bien plus meutrière que l'on peut le penser et leurs défenses causaient d'important dégâts quand elles atteignaient les malheureux qui était pris en chasse.

 Elle se figea, se n'était pas un sanglier ou tout autre animal qu'elle voyait en forêt, mais un homme. Elle ne le voyait que brièvement à travers un buisson qui lui masquait la vue, il observait la cascade probablement émerveillé de trouver un tel lieu au millieu des bois. Il tenait à la main une longue lame, d'une base fine au niveau de la poignée, celle-ci était trois ou quatre fois plus large à son extrémité. Anita n'avait jamais vu une lame de la sorte. Sa gorge était serrée, son coeur battait la chamade, elle était comme paralysée alors que son instinct lui hurlait de courir. Mais elle savait, après avoir passé des années à chasser, que les biches qui détalait sans réfléchir finissait toujours pas être rattrapée.

 Elle attrapit du bout des doigts une pierre, prenant garde à limiter ces mouvements pour ne produire aucun son. Alors elle visa la tête de l'homme et lança le projectile de toutes ses forces, ne regardant même pas s'il avait été touché, elle détala. Les tibias et les avants bras fouettés et tranchés par les branches, elle prit la direction des rapides, à l'opposé du village. Quand elle entendit enfin le bruit de l'eau s'écrassant contre les rochers, ses jambes la faisait souffir terriblement, déjà elle perdait en vitesse et manqua à plusieurs reprises de s'étaler au sol. Elle envisagea de s'arrêter pour évaluer la distance de son poursuivant et si celui-ci l'avait pris en chasse. Mais c'est à ce moment qu'elle entendit les martellement des pas de courses de son poursuivant, non de ses poursuivants, elle n'eût que le temps de jurer intérieurement. La décharge d'adrénaline lui fit oublier la douleur et toute envie de s'arrêter.

 Les courants rapides la mènerait bien en aval, et la température de l'eau en cette saison autonale dissuaderait quiconque de sauter à l'eau avec elle. Elle risquerait l'hypothermie et de s'exploser le crâne mais son instinct lui disait que les hommes qui la poursuivaient n'avait pas un meilleur programme à lui proposer. Mais elle alors qu'elle s'apprétait à prendre de l'élan et bondir dans les eaux, elle fut fauché. Une roulade au sol s'en suivit entre elle tentant de se dégager alors que son dos et ses côtes heurtaient le sol. Et son assaillant tentant de l'immobiliser. Il finit par prendre le dessus et elle se retrouva avec un homme de deux fois son poids en califourchon sur elle. Le temps se figea, ralentit et elle prit le temps d'observer les yeux de cet homme qui allait probablement lui ôter la vie. Un pillard, un soldat, elle ignorait tout de cette homme mais son regard était comme mort. Aucune émotion ou lueur ne brillait dans celui-ci, sans avoir pu dire à sa mère qu'elle l'aimait, ce serait sa fin. Elle n'essaya pas d'hurler et quand elle s'entendit les mains gelées de l'homme se poser sur sa gorge elle n'eut pas de sursaut.

  • Je l'ai attrapée chef. Dit l'homme sans serrer sa prise

 Anita resta sans bouger le temps ayant repris son cours, son envie de vivre également elle essaya de se débattre et poussa même un hurlement qu'elle espérait resonnerait à travers la forêt. Mais en vain, personne ne viendrait évidemment. Et pour combler le tout l'homme lui porta un coup, un poing d'une telle violence qu'elle eut l'impression que sa machoîre allait se décrocher du reste de son visage. Elle était sonné et n'entendit que très brièvement les paroles des deux hommes

  • C'est elle ?
  • ... sa description... ... rentre ?
  • ... dépêche ... blessée ?

 Et elle senti qu'on soulevait son corps, mais elle n'avait toujours pas de force pour protester et la douleur qui lui parcourait le visage la fit réfléchir à deux fois avant d'entamer une tentative qui pourrait être un échec et se solder par un autre coup.

 Elle était ballotée depuis plusieurs minutes, comme un sac a patate l'épaule de son kidnappeur s'enfonçant dans son ventre à chaque pas et les bras ballants, les sons lui parvenaient à nouveau, et la douleur à son visage s'était estompé. Mais elle ne pouvait ni voir ni parler ses aggresseurs, qu'elle pensait être au nombre de 3, avaient pris le soin de la bailloner et de lui bander les yeux. L'homme, qui la portait, avait une odeur de terre fraîche et d'épice, probablement celui avec qui elle avait fait un énorme roulé boulé, et qui l'avait frappée. Si ses souvenirs étaient bons il n'était pas le chef, elle n'entendait pas les pas de ses compagnons ce qui était plutôt étranges. A mesure que le temps passait elle commença à imaginer ce qu'il allait bien pouvoir faire, la vendre en tant qu'esclave ou la tuer. Les larmes se mirent à couler malgré elle, elle était la impuissante, que la vie pouvait être injuste, une rage la consommait de l'intérieur mais la peur d'être frappé à nouveau l'empêchait de tenter quoique ce soit. C'est alors que même à travers son bandeau elle vit une lumière d'une blancheur étincellante, s'en suit une bruit fracassant comme un coup de tonnerre qui aurait frapper le sol.

 Elle entendit un premier cris de souffrance, l'homme qui la portait se raidit et puis se mit à courrir. Ce qui n'était absolument pas agréable pour Anita toujours sur l'épaule de son aggresseur, maintenant frappé par les branches sans pouvoir s'en protéger. Finalement une sensation de chute, un deuxième cris, elle tomba lourdement au sol, son front heurta une racine et elle senti un liquide chaud se répandre sur son visage. Immédiatement elle tira sur son bandeau et retira son baillon. A ces pieds l'homme qui l'avait transporté gisait, sa poitrine ne bougeait plus. Instinctivement Anita rechercha la source de ce chaos, sa blessure la lançait, sa vision se troublait, mais la à quelques mètre plus haut elle vit une silhouette, une femme se tenait sur un rocher. Puis se fut le noir total.

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