Chapitre 2
Me voilà dans une voiture , je suis balancé d'un côté et d'un autre. J'ai presque envie de vomir et j'avoue que ce n'est pas confortable. Le chemin est cahoteux. Je me demande où je vais encore. Le trajet n'est pas très long , heureusement pour moi. Puis, la voiture s'arrête. L'homme saisit ma cage et je vois une maison . Il m'emmène vers l'intérieur. Je ne vais pas finir à l'extérieur et peut-être bien au chaud. Enfin, c'est mon espoir. Je suis à présent dans la cuisine, avec une odeur qui parvient à mes narines. La chaleur de la cuisson réchauffe l'atmosphère. J'ignore pourquoi je suis là. Une petite fille arrive vers moi , émerveillée de me voir. Ses yeux s'écarquillent, ma venue est une surprise.
-Tiens, c'est pour toi, pour ton anniversaire !
Elle me sourit et tente de caresser à travers les barreaux de ma petite prison, c'est ainsi son nom, je me suis permis de l'appeler comme cela, car elle n'était pas grande à mon goût. Il faut dire, j'aime les espaces pour me dégourdir les pattes. Je ne peux pas le faire actuellement. J'étais son cadeau, comme si j'étais une chose. Je suis un animal blanc , mais ma petite promenade m'a rendu sale avec la poussière de la terre. J'étais un lapin de laboratoire et me voilà devenu un domestique, jusqu'au jour qu'on se lasserait de moi.
-Sors-le de sa cage dit le père.
Je tremble de peur, que va-t-il encore m'arriver ? Elle ouvre délicament la petite ouverture, avec ses mains , elle me retire de ma cage. Ses yeux s'illuminent et remplis de douceur. Elle me caresse le dos avec une telle délicatesse, une nouvelle sensation qui me donne des frissons, mais pas de peur. Au contraire, je me sentis en sécurité avec elle. Elle me dépose même un baiser sur mon poil. Je me laisserai aller, j'aurai presque une petite larme qui pourrait s'échapper. Je me sens bien avec elle. Elle décide de s'asseoir sur une chaise et me met sur ses genoux. Elle me retient d'une main et de l'autre , elle me chatouille. Du coup, ça me gratte et ma patte se relève pour grattouiller sur mon flanc. Elle éclate de rire. C'est un vrai bonheur pour moi.
-Comme tu es mignon !
Enfin, j'entends sa voix douce.
-Tu es tellement beau, maman va être surprise de te voir. Quel prénom vais-je te donner ?
Je n'ai pas besoin de prénom, j'ai déjà un et je ne vais pas le renier ! Non, mais. Je me secoue pour montrer ma protestation. Elle prend peur et me lâche soudainement. Je profite de ce moment pour sauter sur la table. Je fais même tomber la cage.
-N'aie pas peur petit lapin. Ai-je dit quelque chose qui te contrarie ?
Comme si j'allais lui parler et lui répondre. Je suis sorti d'un laboratoire, ce n'était pas pour finir enfermer dans une nouvelle prison !
La petite fille relève la cage et l'emmène dans une autre pièce. Je ne sais pas où, car elle me ferme la porte au nez. Ah bah en voilà des manières ! Je la vois qui revient et me sourit :
-Tu seras libre de tes mouvements dans la maison, mais il ne faudra pas sortir dehors. Tu n'es fait pour vivre à l'extérieur. Dehors, c'est le danger entre les voitures, les chiens, les renards...Ici , tu seras en sécurité, bien au chaud, on te servira à manger.
Je suis presque rassuré, elle s'avance vers moi, elle me murmure :
-Ne t'inquiète pas mon petit, nous ferons jamais de mal.
Elle me tend sa main et je la renifle, je devais me souvenir de son odeur. j'entends soudain un bruit de moteur. Elle se précipite vers la fenêtre et s'écrie :
-Oh voilà maman qui revient. Tu vas voir, elle est gentille comme tout, elle adore les animaux.
J'entends la portière de la voiture claquée. Je me dis finalement, je vais être dans une famille bien sympathique. La porte de l'entrée s'ouvre et se referme. Des bruits de talons percutent mon oreille, une odeur peu réjouissante soulève mes narines. Une femme élégante , maquillée et parfumée marche vers moi.
-Maman ! Papa m'offert un beau cadeau !
-Ah oui, quoi donc ?
-Un lapin !
-Un lapin ? Es-tu sérieuse Amandine ?
-Oui, un lapin !
Lorsque je découvre son visage, je comprends pourquoi elle dégage une effluve attirante. Nos yeux se croisèrent comme dans un duel. Le temps s'arrête soudainement, le silence devient inquiétant. L'horloge de la pièce devient l'unique son. Je vois le visage de la femme se déformé. Les sourcils froncent, la bouche entrouverte prête à émettre un mot, mais ne vient pas. Je mets mes oreilles en arrière, je plisse les yeux, j'espère créer surtout une opération séduction qui la ferait craquer. Je n'avais pas le choix, il fallait réussir, car la personne en face était la directrice du laboratoire.
-Perlinpin !
J'entends mon prénom, elle m'a reconnu, je suis fichue, mes yeux tendres ne vont peut-être pas l'amadouer, son visage ne se détend pas et le ton de montre plutôt de la colère que de la joie. Je pars me cacher sous un meuble. Ma seule espérance était avec Amandine. Cette petite a un don pour attendrir sa mère. Que vais-devenir ?
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