Chapitre 1

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TW : Attention ce chapitre contient des scènes et des mots pouvant heurter les plus sensibles

« C’est de ta faute ! C’est toi qui l’a allumé ! C’est toi qui lui tournait autour comme une pute ! Et après tu oses te plaindre ? Tu oses dire que tu n'étais pas consentante ? Mais tu as vu comment tu t’habilles ? On dirait une trainée. Alors ne viens pas te plaindre après si les hommes te tournent autour. Tu agis comme une pute, tu t’habilles comme une pute alors il est normal que tu sois traité comme une pute ! »

Je suis recroquevillée contre le mur de l’entrée pendant que ma soi-disant mère, ivre, me hurle dessus. Mes vêtements sont tous déchirés et je sens encore son odeur sur moi. Je suis dans une sorte d’état second et la voix de ma mère me parvient comme si elle était très très loin. Mon corps est tout courbaturé et j’ai un mal de tête abominable. J’encaisse ses reproches pendant une dizaine de minutes avant de me lever difficilement et de me planter devant elle. Puis, je la gifle violemment. Elle me regarde, choquée, pendant que je réplique :

« Mais tu penses que c’est la faute à qui tout ça ? Si j’ai l’air d’une pute, c’est parce j’ai eu un bon modèle ! Tu penses vraiment que tu es une sainte nitouche ? Entre toi et moi, c’est toi la plus horrible ici. Tu aimes la compagnie des hommes. Tu ne sais rien faire sans eux ou ton alcool. Alors n’essaye surtout pas de me faire une leçon de morale, tu es très mal placée pour faire ça. »

Elle part en furie sans dire un mot. Je ferme les yeux, sachant très bien ce qui va se passer car ça se termine toujours comme ça.

Elle revient dans l’entrée avec le rouleau à pâtisserie et me pousse violemment contre le mur. Mes jambes sont trop faibles et ne me tiennent plus alors je m’effondre contre le mur. Elle en profite pour m’assommer de coups avec le rouleau. Elle ne vise pas, son seul objectif est de me faire du mal. Je me protège la tête difficilement mais en sachant très bien que ça ne sert pas à grand-chose.

Elle continue de me frapper tout en débitant son monologue habituel :

« Tu es vraiment une fille ingrate en plus d’être une pétasse. Je comprends pourquoi ton père t’a abandonné. Je ne sais même pas pourquoi j’ai continué à t’élever. Tu ne me sers à rien. Tu es même parti allumer ton beau père. Tu es juste jalouse de moi en fait ! Tout ce que j’ai tu veux me le prendre. Ça a commencé par ton père et puis ton beau-père maintenant. Mais je ne me laisserais pas faire ! Tu vas dégager de cette maison. »

Tiens c’est nouveau ça. C’est la première fois qu’elle menace de me jeter.

Tout en continuant de vociférer, elle me rue de coups de pieds vers la sortie.

« Dégage de chez moi, enfant de malheur ! Et ne prends rien, tout est à moi ici. Estime toi heureuse que je t’ai laissé garder tes vêtements que tu as sur le dos. »

-Pfff si on peut appeler ça des vêtements après ce que ton porc de mari m’a fait. En plus, tout ce qui est ici c’est moi qui l'ai payé grâce à mon travail. Mais c’est pas grave ! Je préfère partir sans rien que de rester encore cinq minutes de plus avec une alcoolique comme toi. Tu ne mérites même pas le titre de mère !

A ces mots, je me dirige vers l’entrée, ou plutôt je me traîne vers l’entrée malgré ma douleur et sors en claquant la porte. Puis je m’effondre sur le palier en marmonnant :

« 21 ans et SDF. Ce n'était pas ce que j’avais prévu pour mon anniversaire…

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