Chapitre Vingt Deux : Cavale écrit par NjP
Chapitre Vingt Deux : Cavale écrit par NjP
Laurent et Ranveer. Ils m'avaient quittés. Ils n'étaient pas morts physiquement mais dans mon esprit ils commençaient déjà à agoniser. Il fallait que je me rappelle d'eux mais ma mémoire continuait de me jouer des tours. Coincé dans la soute de l'avion menant vers l'aéroport de Pékin, mon cerveau commençait déjà à disjoncter sans mes fidèles acolytes. Je décidais de faire la chose la plus logique dans cette situation, dormir.
Et c'est 6 heures plus tard que tout a commencé à dérailler.Je me suis réveillée sur le tarmac de l'aéroport de la capitale du Nord, toute engourdie. Des policiers et des agents de l'aéroport m'entouraient. Sans réfléchir j'ai commencé à courir. J'avais compris que je devais fuir mais je ne savais plus pourquoi, foutue maladie. Je courais et tandis que le vent me sifflait dans les oreilles des bribes de mémoire me revenait à l'esprit. Laurent, Ranveer, la soute, pourquoi est ce que j'étais venue en Chine. J'entends les policiers qui me talonnent et vois une fenêtre brisée à quelques mètres de hauteur. Je prends mon élan et agrippe au rebord pendant que les policiers se rapprochent. Je me hisse rapidement au 3ème étage de l'aéroport et je cours jusqu'à une rambarde. Alors que j'essaye de trouver une autre issue que la chute, un policier braque une arme sur moi et me crie des ordres intelligibles. J'ai l'impression que le temps se suspend, le policier, moi, le vide. Je répété dans ma tête pourquoi est ce que je suis venue ici : "Papa", "Papa", "Papa". Le temps reprend enfin son cours et je saute du 3ème étage. En ce qui me semblait une fraction de seconde, mon corps est envahi par la douleur. Je suis paralysée et m'écroule sur le carrelage du premier étage. La foule se rassemble autour de moi et je commence à avoir la nausée. J'entends le policier descendre les escalators de l'aéroport mais mon corps ne veut rien faire. Je lutte pour me relever et au bout d'une dizaine de secondes, je me relève enfin et cours vers la porte, arrivant à peine à aligner un pied après l'autre. J'entends un tir de sommation derrière moi et je pousse la porte de l'aéroport en toute hâte. Je marche pendant de longues minutes et réussis à semer le policier. J’erre dans les rues de Pékin en me rappelant de mon objectif, retrouver mon père.
***
Je souffre et essaye désespérément de trouver quelqu'un qui pourrait me soigner ma jambe fracturée. Personne ne parle ma langue et ils croient tous que je suis une pauvre SDF, les plus gentils me demandent juste de partir tandis que d'autres me chassent avec des lancers de cailloux.Alors que je désespère et que j'essaye une habitation de plus, je trouve enfin quelqu'un qui parle ma langue. Il est grand, mince et de peau claire il m'invite à rentrer chez lui quand je lui explique ma situation. Il s'avère qu'il est kinésithérapeute et il réussit à soulager la douleur de mon pied grâce à un massage. Il va chercher un baume pour mon pied et j'en profite pour examiner sa chambre. Ce que je trouve dans un tiroir me glace le sang. Un 9mm chargé. Je referme le tiroir en vitesse tandis qu'il pousse la porte et applique le baume sur mon pied.
Son téléphone vibre et il va le chercher pendant que je reste allongée près du tiroir contenant le 9mm. Il regarde son téléphone longuement avant de se tourner vers moi. Il est complètement ébahi et son téléphone glisse de ses mains avant d'exploser sur les lattes de bois de sa chambre. Il court hors de la chambre et je commence à avoir peur pour ma vie. Mon instinct de survie prend le dessus et la Léonore craintive et cheloue laisse place à la Léonore sauvage et qui est prête à tout pour sa survie. Je n'étais plus maîtresse de mes mouvements, je ne pouvais que contempler ce qui allait arriver. Léonore ouvre le tiroir de la chambre et prend le 9mm. Elle court jusqu'au salon où elle trouve l'homme en train de parler avec quelqu'un au téléphone, l'homme se tourne alors vers elle et Léonore pointe le 9mm sur lui. L'homme se fige et Léonore dit :
- Je le fais pour mon père.
Le coup de feu part.
Annotations
Versions