Je sais que cela ne plaira pas à tout le monde, mais je ne joue à aucun moment ma vie, j’ai eu ma reconnaissance professionnelle, mon job actuel me permet de payer les factures. Je sais aussi, pour être une grande lectrice, que mon écriture si elle n’est pas mauvaise n’a rien d’extraordinaire. Ce que je sais encore, c’est que je suis une bosseuse, et que je peux sortir quelque chose d’honorable. Je me lance.

Une fois mon travail préparatoire effectué (trame grossière, recherches), je me fixe dans Dabble -mon logiciel d’écriture- une deadline de trois mois. J’aime être immergée dans un projet. Je m’assure de me dégager deux heures par jour 5 jours/semaine pour cela en solitude totale. La guerre en Ukraine viendra me bousculer, nous accueillons une famille à la maison et je prendrai deux mois de plus.

Tout au long de l’écriture je poste sur scribay, j’ai des lecteurs quotidiens qui me portent littéralement. Leurs commentaires m’aident à améliorer, orienter. Je découvre ce qui plaît et ce qui agace.

Lorsque l’été arrive, je commence à regarder les éditeurs. J’habite dans le sud-ouest, je suis assez simple. Mon roman est presque terminé, il n’est pas mal mais ce n’est ni un feel good ni un thriller parfait, ni encore un objet littéraire incontournable. Je n’ai plus vingt ans, j’élimine les maisons d’éditions à paillettes qui me fatiguent et celles trop sérieuses qui me font peur. La lecture de plusieurs articles me convainquent de tenter les maisons d’édition régionales. Je fouille et découvre de belles professions de foi, des distributions locales bien implantées, des couvertures attrayantes. J’ai l’impression qu’il y a des gens vrais derrière, ce sera pour moi.