3 - Silence
Quand elle se réveilla, Minerva était envahie d'une sensation étrange, inexplicable. "J'ai rarement fait un rêve aussi bizarre, mes ailes avaient disparu et j'étais incapable de rentrer à la maison" se dit-elle avant de se lever et de commencer sa journée comme n'importe quelle autre. Quand elle sortit de chez elle, quelque chose la frappa, le silence présent était anormal, presque oppressant. Où étaient celles qui chantaient de bon matin pour aider les autres à bien démarrer leur journée et pourquoi les rues étaient désertes ? Elle déploya ses ailes et se retrouva à plusieurs mètres du sol en quelques secondes. Elle voyait la ville dans son ensemble. La végétation et les habitations se mélangeaient harmonieusement sur toute la surface de l'île où les Sirènes étaient les uniques résidentes. Elle repéra l'endroit où s'étaient amassés ses semblables.
Minerva crut qu'elle était toujours en plein rêve. Toutes ses amies, les gens qu'elle croisait tous les jours, ils étaient tous muets, incapable d'émettre le moindre son avec leurs cordes vocales. Beaucoup fondaient en larmes. Plus les minutes passaient et plus la détresse grandissait. Toutes se figèrent en un instant en regardant dans la même direction quand un son parvint à leurs oreilles.
"Mais qu'est-ce qui se passe ?"
Minerva venait de parler comme si elle n'était pas affectée par l'étrange phénomène. La jeune Sirène se révéla être la seule à pouvoir encore utiliser sa voix.
Les Sirènes s'organisèrent rapidement pour trouver un moyen de communiquer. L'écriture semblait être la meilleure solution. La possibilité qu'un puissant sort leur ait été jeté fut rapidement évoquée et il y avait d'autres problèmes urgent à régler. Comment chasser sans prendre de risques sans leurs voix envoûtantes ? Comment dévier les marins de leurs routes pour qu'ils ne tombent jamais sur cet endroit ? Peit à petit la tristesse et l'incompréhension se transformèrent à colère. La Sirène qui avait le statut de chef s'adressa aux autres par l'intermédiaire de la seule à pouvoir encore prononcer des mots.
Minerva parla en faisant porter sa voix le plus loin possible :
"Les humains sont fautifs. Il ne fait aucun doute que c'est de la magie. C'est une déclaration de guerre. Ils vont le payer de leur vie."
Aucun cri ne retentit face à ce bref discourt, mais les applaudissements, les pieds frappant le sol et les ailes claquant l'air éminent un vacarme assourdissant. Minerva se tut et ne fit pas de bruit, elle peinait encore à réaliser ce qui allait se passer.
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