75. Surprises matinales

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Maxime


Ah que c’est bien d’être en vacances ! J’adore pouvoir paresser comme ça, au lit, avec une femme aussi merveilleuse que Miléna dans mes bras. Ces derniers jours ont été éprouvants avec les parents de Florence dans la maison. Non pas qu’ils imposent leur présence ou qu’ils soient jugeants, c’est juste que ma future ex-femme met une ambiance pesante. On a l’impression que le monde lui est tombé sur la tête et les seuls sourires qu’elle parvient à décrocher sont quand elle accepte de passer un moment avec les enfants. Et ces moments restent rares, elle a l’air trop déprimée pour parvenir à profiter de ces instants avec eux malgré tous les efforts qu’ils font pour que ça se passe bien.

J’avoue que je me sens un peu coupable de l’état dans lequel elle se retrouve, mais en même temps, que puis-je faire si je ne suis pas capable de reprendre la relation là où on l’a laissée il y a trois ans ? Et qu’envisager quand je n’ai que la vision de sa trahison et de son silence quand je la regarde ? Il va me falloir du temps pour guérir des blessures qu’elle m’a infligées et là, tout de suite, ce n’est pas le bon moment.

D’ailleurs, là, tout de suite, j’ai quelque chose de beaucoup plus agréable en tête. J’admire la jolie Arménienne allongée à mes côtés, nue et magnifique. Elle a repoussé les draps et je ne résiste pas à l’envie de poser mes lèvres sur la peau douce de son cou. Je descends doucement entre ses omoplates avant d’arriver dans le bas de son dos. Lorsque ma bouche vient caresser ses jolies fesses, elle se cambre et je comprends que je suis parvenu à la réveiller, en douceur. Je continue mon petit voyage matinal en allant me perdre dans les replis de son intimité qui m’enivre de son excitation. La belle endormie qui ne l’est plus vraiment se retourne et écarte les jambes pour me favoriser l’accès à son petit bouton de plaisir que je m’empresse de saisir entre mes lèvres. Ma langue continue son exploration lente et sensuelle et je me délecte de toute cette humidité que provoquent mes caresses.

Je sens ses mains se poser sur mes cheveux comme si elle avait peur que je m’arrête dans cette exploration que je trouve divine. Je sens ma barbe frotter contre le haut de ses cuisses alors que le rythme de mes caresses s’intensifie. Et quand un de mes doigts s’insère en elle, j’ai l’impression que son souffle s’arrête et elle ne retient pas un gémissement qui démultiplie mon excitation. Je m’applique afin qu’elle sente ma langue et mes lèvres partout sur son Mont de Vénus jusqu’à enfin parvenir à provoquer l’orgasme tant attendu. Qu’est-ce qu’elle est sensuelle quand tout son corps se tend comme ça, que ses yeux se ferment, que ses doigts se crispent sur mes cheveux. Elle vit tout avec une telle intensité, c’est extraordinaire.

Quand je me redresse, j’attrape ses poignets que je cale au-dessus d’elle, contre la tête de lit, ma bouche s’empare de la sienne et nos langues se mettent à jouer à une langoureuse farandole alors que je ne tarde pas à la pénétrer vigoureusement. Je la soumets entièrement à mon désir et la prends avec force, provoquant chez elle des gémissements qui ne cessent pas et que j’étouffe de ma bouche gourmande. Le plaisir gagne peu à peu l’ensemble de mon corps et je la sens nouer ses jambes sur mes fesses afin que je m’enfonce encore davantage en elle. Je ne retiens plus les râles que cette union engendre chez moi et qui sont encore intensifiés par les efforts qu’elle fait pour se défaire de mon emprise, en vain. Lorsqu’enfin la jouissance me terrasse et que je me déverse en elle, c’est le signal qu’elle attendait pour céder à son tour et nous nous retrouvons simultanément au sommet de notre extase, témoignage de notre communion et notre amour chaque jour renouvelé.

Quand la pression retombe un peu, je me désengage et me love derrière elle, reprenant les baisers que j’ai interrompus pendant cette étreinte matinale.

— Bonjour ma Chérie, on dirait que ce jour de départ des grands-parents et de Florence te met autant en forme que moi !

— Bonjour, beau châtelain. Je crois surtout que c’est toi qui es doué pour me mettre en forme, me répond-elle dans un sourire.

— Tu étais trop désirable, je n’ai pas su résister… C’est un peu comme si jamais je ne pouvais être satisfait de nos étreintes et qu’il m’en fallait toujours une nouvelle, une supplémentaire. Je vais t’épuiser, je crois.

— Est-ce que j’ai l’air épuisée ? J’espère que tu n’es pas trop insatisfait, quand même !

— Non, tu as l’air aussi folle que moi, et je crois que j’ai trouvé mon Doppelgänger, comme disent les Allemands. Tu es mon autre moi qui me complète et me satisfait. La pièce qui manquait pour que ma vie soit complète. Je t’aime, Miléna.

— Je suis le Ying de ton Yang ? Le côté pile de ta face ? Le… Je n’ai rien d’autre en tête, rit-elle en se retournant avant de m’embrasser tendrement. Je t’aime.

Je soupire d’aise et regarde le réveil à nos côtés qui m’indique que nous avons encore quelques minutes à paresser. Je remarque aussi le livre que nous avons trouvé dans le souterrain et que Miléna a fini de traduire la nuit dernière. Je la serre contre moi encore davantage, une main posée sur ses fesses, de manière possessive alors que je sens ses tétons contre mon torse.

— Peut-être que c’est de savoir qu’on a une épée royale dans la maison qui nous excite autant, non ?

— Tu crois ? Il va vite nous falloir trouver d’autres objets royaux et livres à traduire pour maintenir la passion entre nous, alors.

— Qui sait ? Il y a peut-être d’autres souterrains… Mais je crois que le plus beau des trésors, ce n’est pas cette épée qui a appartenu à Louis X, le Hutin, mais qu’il est là, dans mon lit et qu’il est nu et adorable.

— Quel beau parleur tu fais, j’adore. Quel romantisme, en plus ! J’ai une chance folle qu’on t’ait presque imposé ma présence. Il faudra que je remercie le Père Yves.

— Il va dire que c’était la volonté divine et qu’il n’y est pour rien, ris-je en continuant à l’embrasser partout où je peux poser mes lèvres. Tu es prête pour le Grand Départ, sinon ? On va enfin se retrouver juste à quatre à la maison… Depuis le temps que ce n’est pas arrivé…

— Je dois t’avouer que ça me soulage vraiment… Je n’ai rien contre tout ce petit monde, mais on ne peut pas dire que l’ambiance soit sereine depuis que Florence a débarqué. C’est dommage pour les enfants, mais elle a vraiment besoin d’un break, je crois.

— Tu as été formidable, j’en reviens pas à quel point tu as su garder ton calme malgré toutes leurs attaques et provocations. Mais bon, ils ont raison sur un point, c’est vrai que tu fais bien ton travail de bonne à tout faire, me moqué-je alors qu’elle me frappe gentiment sur l’épaule.

— Ce n’est pas drôle, il faut bien que je m’occupe et tu n’es pas toujours disponible pour ça, me dit-elle en caressant ma hanche du bout de ses doigts.

— Vivement que tu aies l’autorisation de travailler et que tu puisses te consacrer à autre chose qu’au ménage et aux devoirs, ma Puce. Allez, on se lève, on doit affronter les autres, indiqué-je en éteignant le réveil qui vient de nous rappeler que le temps ne s’est pas arrêté dans notre lit.

— J’aime m’occuper des enfants, tu sais ? Ce n’est pas une corvée non plus, je t’assure. Et puis, je me sens bien au château, ce n’est pas si terrible que ça, sourit-elle avant de planter un baiser sur mes lèvres et de se lever.

Je m’arrête dans mes mouvements et ne peut que l’observer alors qu’elle se déplace, nue dans notre chambre. Franchement, quand elle a débarqué chez moi, je crois que j’ai gagné au loto. Comment une femme aussi magnifique a pu trouver son chemin jusqu’à mon domaine ? Pas étonnant que je sois conquis vu sa beauté, son intelligence, son caractère.

— Tu sais que tu es parfaite ? l’interpellé-je alors qu’elle ouvre la porte de la salle de bain.

— Parfaite ? Non, je n’espère pas, quand même. Je serais vraiment ennuyeuse si c’était le cas, tu ne crois pas ? Ta mission du jour, c’est de me trouver au moins deux défauts, pitié !

— Je vais réfléchir, mais je n’en vois pas, Miléna. Vraiment pas, murmuré-je alors qu’elle m’envoie un baiser et part se laver.

Lorsque nous avons terminé de nous préparer et descendons en cuisine, je constate qu’Eric et Irène ont déjà préparé tous leurs sacs et qu’ils sont dans le couloir. Ils sont en train de prendre leur petit déjeuner avec les enfants et nous les rejoignons.

— Eh bien, vous êtes matinaux ! dis-je après avoir embrassé mes enfants. Vous partez à quelle heure ?

— D’ici une petite heure, me répond Eric, la bouche pleine. On a de la route.

— Et Florence n’est pas encore descendue ?

— Non, elle prépare ses affaires bon gré, mal gré… Le départ ne va pas être facile.

— Pourquoi elle reste pas, Maman ? demande Lili. Elle ne veut donc vraiment pas s’occuper de nous ?

— Oui, moi, je ne veux pas qu’elle nous quitte, lance Tom, visiblement en colère.

J’échange un regard avec Eric et Irène et comprends qu’ils me laissent l’honneur et la joie de répondre à ces questions. Je sais qu’ils ont le droit de savoir, de comprendre, mais ça reste compliqué de parfois être totalement honnête avec eux.

— Eh bien, vous savez que votre mère a beaucoup souffert ces dernières années… Entre son… Compagnon et le fait de ne pas pouvoir vous parler, il y a des choses à soigner chez elle. Et ici, c’était devenu compliqué, ce n’est plus sa maison, vous savez ? Il faut qu’elle se trouve son propre endroit pour vivre. Papy va regarder avec elle et essayer de trouver quelque chose à Calais ou pas loin, pour qu’elle puisse vous voir dès qu’elle le souhaite. Ce sera bien, non ?

— Moi, je veux rester avec Maman, bronche Tom en lissant sa serviette.

— Ce n’est pas possible, tu le sais bien, le réprimandé-je. C’est ici que tu vis, et ta mère n’est pas prête à s’occuper de quelqu’un H24.

— Mais y a Papy et Mamie ! Elle n’est pas toute seule. Je ne veux pas qu’elle parte et qu’elle ne revienne que dans trois ans, moi.

— Ce n’est pas prévu que je vous abandonne encore aussi longtemps, indique Florence qui vient de nous rejoindre en cuisine.

Je constate qu’elle a déposé son sac dans le couloir et qu’elle est vraiment prête à partir. J’avoue que je doute qu’elle s’en aille vraiment tout à l’heure et que je me demande ce que je ferais si elle décidait de rester.

— Parce qu’il y a trois ans, c’était prévu ? demande Lili, moins gênée par le départ de sa mère.

— Laisse Maman tranquille, Lili !

— Je pars avec Papy et Mamie, pas avec un autre homme, soupire-t-elle en se servant un café. Et je ne suis pas revenue pour à nouveau tout casser, vous savez ? Il faut par contre que je me soigne un peu et une fois que ça ira mieux, je reviendrai dans le coin.

— Est-ce que je peux partir avec vous ? nous surprend Tom, qui semble à la fois convaincu de sa question et angoissé à cette idée.

— Tom, je t’ai dit que ce n’était pas une bonne idée, répliqué-je sèchement. Tu te rends compte du changement que ça implique !

— Je veux essayer, Papa. Tu dis toujours qu’il faut s’adapter, non ? J’ai envie de voir encore Maman, moi.

— Ton père a raison, Bonhomme, lui dit son grand-père, ce n’est pas une bonne idée. Et puis, là, on va en Normandie. Tu vas faire comment pour l’école début septembre ?

— Et puis, moi, je veux pas que tu partes loin de moi, lui dit Lili. Même si t’es chi… Embêtant.

— Mais il reste du temps avant la rentrée ! Je veux venir avec vous, persiste-t-il en croisant les bras comme s’il souhaitait ajouter du poids à son affirmation. Jusqu’à la fin des vacances ? Ou… Une semaine, au moins ? S’il vous plaît !

— Tu en penses quoi, Florence ? lui demandé-je alors qu’elle semble hésiter et attendre que ses parents se prononcent. Tu te sens prête à prendre ton fils au moins une semaine ou jusqu’à la fin des vacances ?

— Je… Si mes parents sont d’accord, oui, je crois. On a du temps à rattraper, après tout. Et puis, vous allez tellement me manquer…

— C’est à toi de décider, Chérie, répond sa mère. Nous, on s’adaptera.

— Moi, je propose que vous emmeniez Tom, mais qu’on vienne le chercher. Cela nous fera des vacances dans votre belle région. Cela vous va si on fait comme ça ? Tu serais d’accord pour cette solution, Tom ?

— Oui ! Je vais préparer mon sac ! s’enthousiasme-t-il en sautant de son tabouret.

— Ça me va aussi, me dit Florence, apparemment touchée par l’attitude de notre fils.

— Et toi, Lili, tu vas survivre, ici, seule avec Miléna et moi ? demandé-je en prenant ma Chérie par la main.

— Oui, ça va me faire des vacances, même si ça va être bizarre de ne pas voir Tom…

— Tu peux venir aussi, si tu veux, ma puce, lui dit doucement sa mère, incertaine.

Lili semble hésiter quant à sa réponse et je surprends un regard entre elle et Miléna qui m’interroge.

— Je préfère rester ici, Maman, finit-elle par dire d’une petite voix sans oser regarder Florence.

— Eh bien, c’est décidé alors, affirmé-je. Tom, commence à préparer tes affaires, on va venir te donner un coup de main juste après le petit déjeuner, d’accord ?

— Oui, d’accord. Tu viens m’aider en attendant, Lili ? demande-t-il à sa sœur qui acquiesce en le suivant.

Je les regarde partir alors que Florence reste étrangement amorphe à sa place. Je soupire et fais signe à Miléna de me suivre pour aller aider les enfants à tout préparer. Nous laissons Eric et Irène gérer leur fille alors que nous allons nous occuper de mes enfants. D’une certaine façon, cette situation préfigure ce que nous allons vivre les prochains mois, et je suis soulagé de voir que je ne vais pas être seul pour affronter tout ça. Miléna est à mes côtés et sa main sur mon épaule alors que nous montons les escaliers est une vraie source de réconfort et de soutien. Quelle chance j’ai de l’avoir dans ma vie.

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