12- Rédaction
—Bon, vous allez prendre une feuille sur la table. C’est un tableau qui va vous permettre de mettre plus facilement des mots lors de vos présentations en entretien. Pour demain, vous retravaillerez vos cv, vous me les enverrez et vous me peaufinerez ce qu’on va travailler, maintenant. Vous me chercherez une annonce pour un travail qui vous correspondrez.
—Demain, on passe dans la phase « dans la peau du recruteur » ? demande Gisèle en griffonnant sur son calpin.
—Exact. Vous serez trois à jouer le rôle de recruteurs et chacun passera son entretien.
—L’angoisse, intervient Gontran.
—Tout se passeras bien. On le fera sur deux jours. Le but est de vous aider pour la suite.
Candyce nous invite à prendre une feuille. Je fixe les nombreuses cassent disséminés partout. Sur la casse du milieu, je lis « mon métier ». J’écris romancier d’instinct, puis dans années d’expériences, dix. Je note un savoir-faire, puis un autre, puis me rend compte, que j’écris des savoir-être. Je griffonne, gribouille, jusqu’à ne plus savoir ce que je suis en train de faire, quand Candyce se penche sur mon cas, un grand sourire aux lèvres.
—En galère, Léandre ?
—Un peu. Je sais pas ce que je fabrique.
—Je vois ça… Sinon, t’as choisi romancier.
—Hum… ouais. Pourquoi ? Je n’aurais pas dû.
—Tu fais comme tu le sens, mais je préférerai que tu optes pour auxiliaire de vie. Tu trouveras plus d’annonce et on ne galèrera pas demain pour l’entretien. En soi, tu n’as pas besoind’auditionner pour être publier.
—Ouais, c’est pas faux. Mauvais choix.
Je réalise une nouvelle fois que ce métier n’est pas vraiment un métier. Plus tôt, qu’il n’est pas vu comme tel. Ça me fait un peu mal, mais je fais comme si de rien était. Candyce a quand même remarqué que ça m’avait bousculé.
—Après, tu mets ça sur le côté et tu le travail chez toi, ce sera le même principe pour te présenter à une maison d’édition.
—ok, pas de souci.
Elle me redonne une feuille. Je note auxiliaire de vie dans l’encadré rose, puis je rebloque.
Candyce me propose de me sortir une fiche métier en rapport à ce que je fais.
Elle s’éclipse, puis revient un instant plus tard avec de tas de feuille. Un pour le métier de romancier et l’autre pour auxiliaire de vie. Elle me donne en main deux possibilités. J’ai l’impression que son geste vient susurrer à mon oreille : Tu peux aussi faire les deux. C’est à toi de voir.
Je mets la fiche romancier dans mon sac, et commence à analyser la seconde. Bizarrement, c’est plus facile. Je remplis mon tableau en moins de trois minutes, le montre à Candyce.
Super. Maintenant que t’as ça, tu me fais une présentation de toi, de tes capacités. Elle me donne des modèles, d’ailleurs, elle en distribue à chacun de nous. Je zieute les modèles. Aucun ne me fascine. Je préfère me fier à ce que Candyce marque sur le tableau. Elle claque des doigts, on se retourne tous.
Ce que je veux dans votre présentation, c’est : Je suis… Je viens… vais… Je peux. C’est-à-dire, je veux que vous vous mettiez en avant. Et je vois qu’il est déjà l’heure. Bon, on met vachement de temps avec votre groupe, mais c’est normal, vous êtes huit. Pas grave. Du coup, ce n’est pas plus mal. En fait, on va prendre un peu plus de temps. Demain matin, on va revenir sur tout, ça. Et en fait, on passera les entretien Jeudi et Vendredi. Parce que finalement, je préfère vous donnez toutes les possibilités. Du coup, je récapitule. Demain, vous me travaillez la présentation. On peaufine demain matin. En fait, j’ai voulu allez trop vite. Je sais pas pourquoi. Parfois, je beugue. C’est pas grave. Tiens, ton CV Léandre. Tu essaies de me le retravailler un peu. Du coup, demain il faut que vous me trouviez une annonce, parce que c’est avec elle qu’on construira votre présentation. On se met en condition avant les entretiens. Parce que oui, un entretien sa se prépare. Je vous laisse un peu de temps pour parler du projet. Vous avez cinq minutes.
On range nos affaires, je note les devoirs. Gisèle et Gontran sorte des boîtes, du papier, du coton et trente-milliard de truc, pour le projet groupé. On en parle un instant. On se met d’accord sur le fait, que je serais apte à travailler dessus le matin. On commencera demain, de quoi mettre Sheila au courant et Irène qui est parti précipitamment pour ne pas rater son bus.
—Je file, Eronne marche à coté de moi songeur.
—A quoi tu penses ? aux devoirs à faire ?
Il rit.
—Les devoir, je les ferais en classe. Je pense au fait que je vais devoir écrire pour le projet et que je ne sais pas vraiment quoi dire.
—C’est simple. Comment tu te sentais avant et comment tu veux te sentir à l’avenir dans ton travail. En un paragraphe, ça devrait être bouclé, non ?
—T’as raison. Enfin, je ne vais pas me mettre la pression pour ça. Ce soir, soit certain que je passerai sur un de tes textes.
—Te sens pas obligé, dis-je avec une fausse résistance.
Il n’y prête pas attention.
Dans le bus, je reprends le devoir et commence à modeler ma présentation. Ce soir, je retravaille mon CV et je trouve une annonce. J’enverrai le tout à Candyce.
« Bonjour,
Je suis Léandre, romancier de profession, et adepte de la bonne humeur. Je viens prétendre au poste de … J’ai vu votre annonce sur le site PE et il correspond exactement à ce que je recherche. »
Je m’arrête là. J’ai pas assez d’élément pour en écrire plus. On verra ce soir. Mais je viens de penser que je manger chez Bélynda. Ça va être long. Et j’ai aussi à écrire la suite de mon récit.
L’angoisse…
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