Une Nuit Brumeuse

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Le son assourdissant de la moto me sortit de mes pensées. Je montai au véhicule après avoir mis le casque et m'agrippai au conducteur.

Nous étions sur le chemin de sa maison quand il fit demi tour et se dirigea vers le restaurant de la famille de Carla. Celle-ci m'évitait depuis la nuit de la fête de mon frère, s'est engagée dans une guerre froide contre Naomi et ne parlaient qu'avec leurs yeux qui échangeaient presque tout le temps des points d'interrogations et des points d'exclamation.

Ce qui m'inquiète le plus, c'est l'attitude de mon frère qui, habituellement énergétique, s'est transformé cette semaine en une boule de paresse, de chagrin et de dépression.

Ma mère est revenue imprévisiblement de son voyage, et depuis, elle n'a pas cessé de m'incriminer pour le changement de mon frère. Mais après tout ce qui s'est passé avec moi, mon père, elle depuis mon arrivée, et Jace récemment, je n'aurais jamais nié que les revirements d'humeur et la bipolarité sont héréditaires et normaux dans notre famille et par conséquent, je ne me suis pas laissée influencer par ces mots et ses regards accusateurs.

Yvann et moi parlions souvent, j'ai regretté le message déclenchant de galères mais j'ai fini par céder, toujours méfiante.

_ Wesh l'écrivaine! me salua Naomi.

Je ne savais pas de quoi elle parlait, ni d'où est venu ce surnom. Mais yeux interrogateurs la poussèrent à m'expliquer.

_ Monsieur Bourgeois "a été fasciné" -comme il avait dit- par le récit fantastique, et vous a nominés toi et, elle désigna Maurizio au doigt, pour la compétition d'écriture pour la fin de cette année. Vraiment, comment t'as eu l'idée géniale d'écrire sur une fée qui tombe amoureuse d'un ogre?!

Je fusillai mon ami du regard. C'était lui qui a eu l'idée de m'identifier à une fée et Yvann à un ogre. Il pouffa de rire, en clamant contre la protestation de notre amie.

_ Qu'est ce qu'on fait ici? interrogeai-je.

Mes deux amis se roulèrent les yeux et même avant de m'expliquer, une voix retentit derrière moi en posant la même question.

_ Qu'est ce que vous faites là? C'était Carla, et à ce qui paraissait, elle n'était pas prévenue de notre arrivée et nous n'étions pas les bienvenus.

En me tournant, elle fuit mon regard, et s'apprêta à tourner les talons.

_ Vraiment? T'es sérieuse? Je suis tout à fait comme toi, je ne sais pas ce que je fiche ici, et je n'ai plus envie de savoir.

_ Bordel, arrêtez de me faire chier toutes les deux! Tu dois savoir! intervint Naomi.

_ Vas-y, j'écoute.

_ Putain, qu'est ce que tu veux entendre?! Nous c'est fini, on ne peut plus être amies.

La stupéfaction me dépassait, je ne pensais pas que cela allait s'empirer de la sorte. Je ne pensais pas que toute une année sera foutue en l'air en un un clin d'œil. Je savais que j'étais incapable de garder les gens que j'aime autour de moi, mais je ne croyais pas que c'était devenu une malédiction tombée sur mon crane et que ça allait chasser tout le monde.

Je la regardais dans les yeux pour la dernière fois, et filai en tirant le Biker derrière moi. Je n'étais pas prête à passer les heures suivantes traumatisée par cette bonne nouvelle toute seule. HAA! NON! Pas aujourd'hui. Je ne savais ni quoi faire ni quoi dire. Mes réactions étaient bloquées pour l'instant. Je voulais pleurer, crier, éclater de rire, miraculeusement, mais rien ne sortait, rien ne s'extériorisait. J'ai déjà connu une telle pétrification sentimentale, et la seule solution était...

_ Dépose moi chez moi, s'il te plait, lâchai je.

Il me demanda du regard si j'en étais sure et si j'allais bien. Je hochai la tête pour unique réponse.

Je me ruai en vitesse à l'intérieur, ignorant la boule de poil qui jappe entre mes pieds réclamant des câlins. Ce n'était pas le temps e chouchouter son chien.

Une fois dans le dressing, je m'emparai de mon sac de sport où je mis mes affaires. Le masque manquait. J'étais certaine que je l'ai apporté avec moi. Il était la dernière chose que j'ai mis dans ma valise. Ah! Il était avec ma collection de culottes antiques! Je le glissai dans ma poche, balançai le sac jusqu'au bas où il finit par atterrir près de la porte. J'attendis la nuit pour mettre mon plan à exécution.

*******

Le lieu battait son plein.

Dans la cave du "bâtiment 3" situé entre deux impasse glauques, le "DoberMan Basement" accueillait une peuplasse immense comparée aux autres caves. Je m'infiltrai entre les visitants jusqu'à la porte arrière. Je descendis vers le guichetier où je présentai la fiche que j'ai dérobé un ivrogne à l'autre bout de la ruelle.

_ Je veux participer.

_ No! No chica! Este juego es para hombres. No women, asséna le mexicain.

Je lui sortis quelques billets, et il me laissa entre aux vestiaires.

Ces endroits se trouvaient partout à L.A, on les nommait "Cemeteries of Cowards". L'accès y était facile. Souvent payés par de la came, les responsables, de vieux intoxiqués psychopathes laisseraient entrer même un gamin de huit ans.

J'enfilai mes vêtements, un short et un T-shirt large que je nouai au coté droit, rangeai ma tignasse brune pas trop longue en une queue de cheval haute et mis le masque qui ne laissait voir que ma bouche et mes yeux. Un ami arabe me l'a offert après m'avoir vaincu au jeu.

J'attendis mon tour qui ne tarda pas à arriver. Les français étaient fragiles, le jeu dépendait de la dureté et de l'endurance, capacités basiques qu'on développait dans mon pays.

************

Où est ce qu'elle est partie?

Le Doberman Basement?

Vous en pensez quoi?

N'hésitez pas à me faire part de vos idée et expectation.

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