Chapitre 21 : Serenity Falls
JAMIE
J’observe Hannah à la dérobée pour la dixième fois en l'espace de deux minutes.
Deux interminables minutes que son foutu IPhone a sonné, et depuis, pas un seul regard, ni un seul mot. Elle s’est contentée de fixer son téléphone avec des yeux exorbités sans prendre la peine de décrocher, avant de le ranger dans sa poche silencieusement. Depuis, elle fixe le cours d’eau, fermée comme une huître.
Et moi, j’attends comme un idiot.
Je crève d’envie de lui demander qui l’a appelé, et pourquoi elle semble tout à coup tellement mortifiée, mais je ne peux pas. Bon sang, je ne peux tout simplement pas lui poser ce genre de question. Premièrement, parce que ça ne me regarde absolument pas. Mais surtout, parce qu’on se connait à peine. Je ne suis même pas son ami, je me demande si je représente quelque chose à ses yeux, à part une potentielle histoire d’un soir. Frustré, je ravale ma curiosité mal placée et fixe le rocher couvert de mousse face à moi en cherchant une idée de conversation. Ce silence me rend dingue.
Si tu avais su garder ta langue dans ta bouche, nous n’en serions pas là mon vieux.
— On devrait en profiter pour manger, enfin… si tu as faim ? Je tente sans grande conviction.
— Si tu veux… Répond-elle sans même me regarder.
Ces sautes d'humeur me rendent fou. Je suis complètement paumé. Pourquoi semble-t-elle soudainement si coupable. Est-ce qu'elle regrette déjà ? Est-ce moi qui la met si mal à l'aise ? Ses joues sont rouges de honte et ses sourcils froncés n'engagent rien de bon pour moi.
Ce baiser était le plus excitant de toute ma vie. On s'est à peine touchés, mais la connexion entre nous était plus forte que jamais. C'est insensé, mais allez savoir pourquoi, chaque baiser avec cette fille surpasse toujours le précédent. La sensation de sa bouche sur la mienne agit sur moi comme une drogue et chaque récidive me rend de plus en plus accro. J’ai passé ma journée à la titiller, parce que je suis un sombre crétin et que je ne peux pas m’en empêcher. La faire râler est la façon la plus simple et la plus efficace que j’ai trouvé jusqu’à aujourd’hui pour la faire interagir avec moi. J’adore l’entendre rouspéter. Et je savoure encore plus de la voir rougir à chacune de mes allusions déplacées.
Je m’étais promis de me contrôler. De ne rien tenter aujourd’hui, mais la sentir là, si près de moi. Tellement près que la chaleur de son corps irradiait le mien, je n’ai pas pu résister. Mon cœur battait si fort, avide à la perspective de l’adrénaline qui menaçait de faire exploser mes veines. J’étais à la fois soulagé et bouillonnant de désir. Soulagé de savourer enfin la chaleur de sa langue. Soulagé par la cadence parfaite de nos bouches l’une contre l’autre. Soulagé comme si l’attente avait duré des mois. La sensualité avec laquelle ses lèvres aspiraient ma langue, de plus en plus impatiente, il m’a fallu toute la volonté du monde pour me contrôler. J’ai pesé chacun de mes mots et mesuré chacune de mes caresses, soucieux à l’idée de la faire fuir encore une fois, même si je n’avais qu’une envie, la posséder ici et maintenant, sur ce matelas de feuille, au milieu de cette fichue forêt.
Ses yeux sont de nouveau rivés sur le cours d'eau et elle se mord la lèvre, en faisant glisser pensivement son index sur sa bouche.
L’espace d’une seconde, ma culpabilité disparait. Elle a aimé ça autant que moi, j’en suis sûr.
Elle paraît tellement jeune et innocente à cet instant. Je m’étais promis d’y aller doucement. Mais quand je la vois ainsi … ses pommettes colorées, ses dents plantées dans la chair de ses lèvres roses et pleines, même le plus sain des hommes n’aurait pas pu résister. L’attirance que je ressens pour elle est incompréhensible. Tellement forte et soudaine. Et s’il y a bien une chose dont je suis sûr, c’est que je suis incapable de l’ignorer un jour de plus.
Pour autant, si c’est ce qu’elle désire, je lui laisserai du temps et de l’espace. Même si cette décision implique que je devienne définitivement l’homme le plus frustré d'Australie.
Lorsque je retente un regard dans sa direction, elle fixe toujours la rivière, pensive.
— Je trouve qu’on s’améliore… Je la regarde en mordant l’intérieur de ma joue pour retenir mon sourire satisfait. En l’espace de cinq secondes, l’homme de Neandertal, fier et plein de testostérone qui sommeille en moi, a fait taire d’un coup de massue, l’homme romantique et rationnel qui émerge de mon cerveau de plus en plus souvent ces derniers temps.
Prise sur le fait, elle retire précipitamment son index de ses lèvres, et me jette un bref coup d’œil, avant de me fuir du regard de nouveau. Au bout de quelques secondes, elle finit par rire doucement avant de coincer sa lèvre inférieure entre ses dents.
— Ouais … c’était pas mal, c'était vraiment ... plus que pas mal. Rétorque-t-elle d’un air embarrassé en replaçant une mèche derrière son oreille.
Un petit sourire étire ses lèvres lorsqu’elle tourne la tête vers moi et je fronce les sourcils, intrigué. Pour la première fois depuis que cette fille est entrée dans ma vie, je suis incapable de décrypter son humeur. Est-ce qu'elle le pense vraiment ? Si oui, pourquoi parait-elle si gênée ?
— Pas mal hum … ? Je me contente de répéter en l'observant se triturer les ongles.
Elle ouvre et referme la bouche plusieurs fois tout en continuant de fixer la rivière qui nous fait face. Mon rythme cardiaque s'emballe soudain. Je redoute les mots qui pourraient sortir de sa bouche. Elle se râcle la gorge avant de m'annoncer d'un ton décidé :
— Ecoutes, je te propose un marché. Si on veut que notre petit "pacte" fonctionne, si tu souhaites vraiment qu'on aille au bout de cette aventure, qu'on honore la liste d' Annie, il va falloir arrêter ce petit jeu entre nous. Fricotter ensemble, tout ça ... ça risque de compliquer les choses ! J'ai vraiment besoin de temps pour reconstruire ma vie ici. Je voudrais ouvrir mon cabinet d'architecture à Hervey Bay. Et j'aurais du mal à me concentrer sur mon business si ma vie privée est sans dessus-dessous tu comprends ? J'ai du mal à gérer mes émotions en ce moment et franchement, cette situation me dépasse. J'ai besoin de temps pour régler mes affaires personnelles et ...
— D'accord. Je la coupe. Un peu destabilisé par son monologue innatendu, je l'observe tandis qu'elle reprends son souffle. J'ai l'impression qu'elle a répété tout ça dans sa tête des dixaines de fois. Est-ce que nos "instants de fricottage" la perturbent à ce point ? Elle a l'air à la fois désemparée et déterminée. Désemparée par la situation mais déterminée à appliquer cette nouvelle résolution. A mon grand désespoir.
— D'accord? Répète-elle en grimaçant .
—Oui bien sûr. On prendra le temps qu'il te faut. Promis. Je lui réponds en haussant les épaules comme si cette annonce ne m'affectait pas et que j'étais d'accord avec sa décision.
Non je ne suis pas d'accord. Non, je ne veux pas attendre.
Je bouillone intérieurement mais qu'aurais-je pu lui répondre d'autre ?
Non, embrasses-moi. Non, vivons cette aventure pleinement. Réalisons les rêves d'Annie et passons du bon temps ensemble.
— Merci. Merci vraiment, ça compte beaucoup pour moi. Dit-elle finalement avec soulagement.
— De rien. N'en parlons plus d'accord. Plus de prises de tête entre nous. Je termine afin de couper court à cette discussion déprimante. Ma journée avait pourtant bien commencé. Je ravale ma déception et lui tend une canette de soda.
— Seigneur, grogne-t-elle, ne me dis que tu fais partie de ces nazes accros au Pepsi !
— Non, aucune préférence. Coca ou Pepsi, c’est du pareil au même pour moi. J’ai attrapé la première canette que j’ai trouvée, je réponds en haussant les épaules et en avalant une gorgée pour essayer de paraître le plus décontracté possible.
Mon cœur cogne dans ma poitrine mais il faut croire que je suis un peu plus doué qu’elle pour cacher mes émotions. Même un aveugle pourrait lire la désillusion sur mon visage.
— La prochaine fois, prends plutôt de l’eau, du jus, ou même une bière ! Enfin n’importe quoi plutôt que cette saloperie de soda. Est-ce que tu sais combien de saletés il y a là-dedans ?
Elle empoigne une des bananes que je lui tends, me gratifie d’un signe tête en guise de remerciement pour le déjeuner et commence à l’éplucher avant d’en croquer une bouchée.
— Par pitié, ne me dis pas que tu es une de ses hippies-bobo-chic-végétaliennes accros aux bios et fondamentalement opposées à la malbouffe et à la technologie ? je proteste en grognant.
— Bah, je n’en suis quand même pas à ce stade, mais je déteste les sodas. Et… j’avoue que je ne suis pas vraiment fan de la mal bouffe - ajoute-t-elle en riant – Okay, dit comme ça, j’ai carrément l’air d’une hippie-bobo-chic-végétalienne, pouffe-t-elle.
Je grimace et la regarde avec un air faussement dépité.
— Moi qui comptais t’inviter chez KFC pour notre premier rencard, je vais devoir trouver un plan B.
Elle ricane avant de lever les yeux au ciel.
— Tu vas devoir te trouver un autre pigeon à berner, parce qu’il est hors de question qu’on se rencarde toi et moi !
Je rigole et entame mon sandwich en secouant la tête, amusé par son entêtement. Au fil des minutes, l'ambiance s'allège. J'oublie peu à peu ma déception et je commence à entrevoir la Hannah dont Annie me parlait à longueur de temps.
Drôle, intelligente, audacieuse. Et têtue comme une mule.
Notre conversation est loin d'être philosophique et j’évite intentionnellement tous sujets un peu trop personnels. Je ne veux surtout pas la mettre mal à l’aise, et encore moins la faire déguerpir. Elle est prise d’un fou rire lorsque je lui raconte quelques anecdotes débiles sur Chase et je l’observe avec un sourire niais tandis qu’elle essaie de retrouver son souffle, les yeux pétillants.
Elle est craquante, quand elle veut bien se lâcher un peu.
Après une demi-heure de pause-déjeuné, nous nous décidons à repartir pour entamer la seconde partie de notre randonnée. Nous marchons silencieusement et je me retourne de temps à autre pour lui lancer des sourires encourageants. J’apprécie le fait qu’elle n’ait pas besoin de parler pour combler le silence. Elle ne cherche pas à meubler la conversation et se contente de me suivre en observant le paysage. J’ai l’habitude de marcher avec Chase qui est un véritable moulin à paroles et j'avoue que ce silence est foutrement agréable.
Au bout d’une heure, nous nous arrêtons pour observer la vue et Hannah attrape la bouteille d’eau sans rechigner cette fois. Après trois longues gorgées, elle me la rend et rien que pour le plaisir de l’entendre ronchonner, j’essuie le goulot avant de le porter à ma bouche. Elle me tire la langue, indignée, avant de me pousser gentiment. Je ris comme un imbécile avant de repartir en tentant de garder le même rythme soutenu. Elle ne s’en sort pas trop mal. Franchement, je ne l’ai pas ménagé, et j’avoue que mon côté pervers apprécie grandement de la voir glissante de sueur et de l’entendre gémir d’effort depuis le début de la journée.
Après pratiquement deux heures de marche, nous approchons enfin de notre destination. Les murmures des randonneurs et les rires des enfants commencent à se multiplier autour de nous. Quand nous arrivons enfin sur le pont en bois surplombant le trou d’eau, il est plus de seize heures et la plupart des familles, couples et autres randonneurs, remballent leurs affaires. Je jette un œil à Hannah qui affiche un sourire rayonnant. Ses yeux brillant d’excitation parcourent la vue et je reste silencieux en l’observant découvrir les lieux. Située à une dizaine de mètres de hauteur, la passerelle, peinte du même vert que le reste de la signalisation du parc, enjambe majestueusement la clairière. Les deux extrémités du Serenity bridge s’enfonce dans la végétation, de parts et d’autres, et le pont semble flotter dans les airs. Le tumulte du courant et de l’eau qui se fracasse en contrebas de la cascade couvre les conversations. Pour le plus grand plaisir des spectateurs, la pluie des derniers jours dans la région a considérablement fait monter le niveau de l’eau, et le torrent des chutes d'eaux qui nous font face se déverse avec puissance. La végétation dans les alentours est encore plus verdoyante que dans mes souvenirs et j’ai beau être venu ici une bonne dizaine de fois, la pureté et la sérénité qui se dégage du paysage me laisse sans voix. Le nom de cette cascade n’a jamais eu autant de sens à mes yeux qu’aujourd’hui. La beauté des lieux est à couper le souffle, et avoir Hannah à mes côtés accentue inexplicablement ce sentiment de paix qui m’envahit chaque fois que je suis ici.
— James, c’est vraiment magnifique, souffle-t-elle.
— Ouais, la vue est géniale d’ici, je voulais que tu vois ça en premier, je lui réponds avec un grand sourire.
— C’est grandiose ! Je me demande si Annie était déjà venu ici, ajoute-t-elle, le regard perdu dans le vide.
— Honnêtement, je n’en ai aucune idée, je lui réponds après quelques secondes d'hésitation en haussant les épaules.
Je lui fais un signe de tête pour l’enjoindre de me suivre et nous avançons en longeant la barrière tout en prennant soin d'éviter les personnes qui traversent le pont en sens inverse. Hannah me suit sans rechigner et j’entends sa voix douce saluer un couple qui passe sur notre gauche.
— On aurait dû venir plus tôt, le parc ferme dans moins d'une heure, dit-elle avec une mine renfrognée en replaçant son IPhone dans sa poche arrière.
— Tu veux déjà partir ?
Elle fronce les sourcils en me regardant comme si c’était une question piège avant de répondre.
— Eh bien… On n’a pas trop le choix en fait. Sur le panneau à l’entrée du pont, il est indiqué qu’il y a trente minutes de marche pour atteindre la sortie. On risque même d’être à la bourre, on devrait y aller maintenant, ajoute-t-elle avec un air inquiet.
— Tu plaisantes j’espère ? On arrive à peine.
— C’est de ta faute ! Tu nous as fait prendre tout un tas de détour. Résultat des courses, on doit déjà partir. Franchement, j’aurais voulu me poser un peu pour prendre quelques photos… bougonne-t-elle.
— Où est le souci? Poses-toi et prends tes photos, je lui rétorque en haussant les épaules.
— Est-ce que tu es sourd ou seulement très nul en maths ? Il est presque seize heures trente, le parc ferme à dix-sept heures, donc …. ajoute-t-elle en haussant les sourcils.
— Mademoiselle coincée, le retour… je rétorque en levant les yeux au ciel. Est-ce qu’il t’arrive un peu de vivre ? Oublies les horaires, on s’en tape. On enjambera la barrière si le parc est fermé.
— T’es malade ?! Hors de question ! Réplique-t-elle, scandalisée.
— Relax Hannah … T’es dans un parc, pas à la maison blanche. Qu’est-ce que tu crois ? Que le gardien passe ses nuits à faire des rondes ? Non, à dix-sept heures, il se tire et rentre chez lui. Comme tout le reste du staff d'ailleurs. Prends tes photos, on s'en ira après.
Elle croise les bras en me fusillant du regard avant de lever les yeux en l’air.
— Bien, monsieur le rebelle, on reste encore un peu, mais dans dix minutes, on s’en va, je te préviens, rétorque-t-elle avec un air menaçant à mourir de rire.
— C'est ça miss casse pied... Arrêtes un peu de râler, tu perds du temps. Va prendre tes photos, allez hop! Je lui rétorque avec un sourire amusé en la chassant d'un signe de la main.
Hors de question qu’on s’en aille. Je compte bien faire durer cette escapade le plus longtemps possible. Les minutes s’écoulent et je fini par m’assoir sur une énorme branche morte posée au sol, en observant Hannah sauter d’un rocher à l’autre. Elle s’arrête de temps à autres pour immortaliser la beauté des lieux sur son téléphone, une adorable moue concentrée sur le visage. Bientôt, les rayons du soleil ne sont plus visibles à travers le feuillage et la clairière s’assombrie tandis que les derniers visiteurs s’éclipsent. Nous nous seuls depuis un bon moment mais Hannah semble tellement concentrée dans sa tâche que je la soupçonne de n’avoir absolument rien remarqué. Au bout de quelques minutes de silence, je l’entends pousser un petit cri étouffé de l’autre côté du point d’eau.
— James ! Il est pratiquement dix-sept heures, il faut s’en aller !
Je rigole en la voyant s’agiter et me lève pour la rejoindre.
— Tu as pris toutes les photos dont tu as besoin ?
— Largement assez ! Bon sang, je n'ai pas vu le temps passer, panique-t-elle en allant récupérer son sac, posé sur au pied d'un arbre.
Quand j'arrive à sa hauteur, j'enlève ma casquette, la balance dans l'herbe et commence à retirer mes chaussures.
— Non mais qu'est-ce que tu fabriques ? S'exclame-t-elle en me scrutant avec des yeux ronds. Je passe mon T-shirt par-dessus ma tête et lui réponds en souriant d'un air innocent.
— On n’ira nulle part avant d’avoir sauté à l’eau. On est plus à cinq minutes près.
— Tu plaisantes ? Éructe-t-elle en me fusillant du regard, les mains sur les hanches.
Qu’elle est mignonne. Sa tentative pour m’impressionner est un échec cuisant. Je la regarde en souriant tout en continuant de me déshabiller.
— Absolument pas.
— Je rêve... marmonne-t-elle, complètement effarée. Elle hausse les sourcils en pointant du doigt un panneau où est indiquée une interdiction de baignade.
— Est-ce que tu es illettré en plus d'être nul en maths ? Il est interdit de se baigner James! Ajoute-t-elle en insistant sur mon prénom comme si je n’avais pas encore compris que son ton de reproche m’était destiné.
— Je suis parfaitement au courant qu'il est interdit de se baigner, Hannah. Je rétorque sur le même ton. C'est précisément pour cette raison que j'attendais que tout le monde s'en aille... Allez, ne me dis pas que tu as déjà oublié la raison pour laquelle nous sommes venu jusqu' ici ?
Mon sourire satisfait s'agrandit davantage lorsque je vois son visage s'éclairer, sa bouche formant un "O" parfait. Elle l'avait complètement zappé, j'en suis sûr. Je retire finalement mon short, avant de le jeter en boule sur le sol avec le reste des vêtements. Je me redresse, tire doucement sur le bas de mon histoire d'être un peu plus présentable et relève la tête en entendant Hannah tousser. Ses joues sont rouges pivoines et elle marmonne je ne sais quoi dans sa moustache en feignant d'observer la cime des arbres. Au bord de l'éclat de rire face à sa pudeur évidente, je lui dis en m'avançant vers la cascade.
— Allez, ramène-toi, hors de question de se dégonfler maintenant.
***
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