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Grundal s'était assis sur l'un des bancs du grand hall. De là, il pouvait observer les aller et venus des différents officiers du poste central. Comme des fourmis affolées par l'attaque de leur domaine, les forces de police étaient en ébullition à cause de la fête de la république qui était célébré dans toute la cité, mais surtout à cause de l'incendie avait ravagé le musée.

Les quelques informations qu'il avait pu avoir de ses anciens collègues lui avait dépeint une scène chaotique et confuse au sein même de la capitale. Les hautes sphères de l'état s'en était rapidement mêlés et tous les officiers avaient été dépêchés en urgence pour une réunion de crise. Ethna, furieuse, a du s'énerver contre la totalité de ses subalternes en invoquant leur incompétence et en les menaçant de mise à pied s'ils ne trouvaient pas les coupables des derniers évènements.

L'imaginer en train de se débattre tant bien que mal au milieu de son armée d'agent incapable pour maintenir cette barque trouée à flot, provoquait chez Grundal un plaisir mesquin. Ce combat il l'avait mener des années et on l'avait mis sur la touche pour ça.

En relevant les yeux, il aperçut Kyoshi ouvrir la porte du fond silencieusement suivit de Mira et Simbad. Toutes les personnes du poste s'arrêtaient comme pour faire une allée d'honneur, s'inclinant au passage d'un de leurs chefs d'état.

- Les voilà Grundal, souffla Kyoshi en s'approchant du banc. J'ai dû user de force pour les faire sortir... Merci de m'avoir avertie...

- Il n'y a pas de mal Gouverneure !

- Je vous en prie, appelez-moi Kyoshi. Bien je dois vous laisser la parade doit sûrement m'attendre !

- La parade ? demanda Mira.

- C'est la fête de la république aujourd'hui, déclara Simbad, une grande parade est organisée sur la grande avenue.

- C'est également l'une des rares occasions où les gouverneurs se montrent en public, ajouta Grundal en regardant Kyoshi, espérons que la fête atténuera les maux de la ville.

- Vous allez quand même parader, après ce qu'il s'est passé hier soir ? Demanda le professeur inquiet.

- Si seulement nous avions le choix, répondit Kyoshi inquiète. Pendant que j'y pense vous serez prié de venir au palais Grundal, après les festivités, pour nous faire un rapport de l'enquête.

- Comptez sur moi, répondit sérieusement le nain.

- Profitez bien de la fête ! Conclut la Gouverneure en jetant avant de partir un petit sourire discret vers Simbad.

Grundal nota ce geste étrange, se pourrait-il que les deux aient un passif que Simbad n'avait pas mentionné. Kyoshi sortit du poste sous les , suivie de ses gardes du corps et de quelques membres de la garde républicaine qui suivait en permanence les gouverneurs. Le claquement de porte retentissant annonça le retour à la normal pour les activités du poste car tous se remirent en route ne prêtant pas attention aux trois. Simbad gardait un regard sur la porte d'entrée, songeur.

- Comment as-tu su où nous étions ? demanda Mira.

- Vous ne reveniez pas malgré les heures qui passaient. Comme j'ai encore quelques amis dans la police, il ne m'a pas fallu très longtemps pour comprendre que vous aviez été appréhendés près du musée.

- Merci en tout cas ! avoua Simbad en se retournant vers l'équipe.

- Que vous est-il arrivé enfin ?

- Nous avons fait une mauvaise rencontre, répondit Simbad avant d'être brutalement coupé par Mira.

- Les bêtes des journaux, Grundal, elles existent ! Elles nous ont attaqués hier soir sur l'esplanade du musée.

L'air du nain changea. Surpris par cette révélation, il s'attendait à tout sauf à ça. Il attrapa les deux par le col puis les tira dans un coin de la pièce, éloignés des oreilles indiscrètes.

- Comment ça ? Vous êtes certains ? Demanda le détective d'un ton sec.

- Je puis vous assurer Grundal que tout est vrai, elles usent bien de magie pour attaquer leurs victimes ! Les rumeurs sont fondées...

- Vous sauriez me les décrire ? Demanda le détective tout en scrutant les alentours.

- Des yeux rouge sang, une silhouette fine humanoïde, dit Mira.

- Le corps planant légèrement au-dessus du sol tels des pantins désarticulés. Et un cri qui glacerait le sang de n'importe qui, déclara Simbad le regard perdu dans ses pensées.

- Je n'ai jamais rien vu de tel, assura la voleuse.

Le nain ne répondit rien, se contentant de les regarder tour à tour. La description n'avait aucun sens et semblait sortie tout droit d'un conte d'horreur. Cependant, Simbad semblait déstabilisé, ébranlé par ce qu'il avait vu la veille. Lui qui était pourtant certain que les journaux clamaient haut et fort des mensonges.

- Et c'est une de ces créatures qui t'a blessé au bras, demanda le nain en montrant le bandage.

- Oui... Elles ont profité d'un moment d'inattention pour me prendre à revers. ça aurait pu être pire, j'aurais pu y passer si la police n'était pas intervenu.

- Et les créatures que sont-elles devenues ? demanda-t-il en traversant la cour

- La maréchaussée avaient recouvert les corps quand nous avons été embarqués, déclara le professeur. Aucune idée de ce qu'ils ont pu en faire après ça.

- Et toi Grundal ? demanda Mira. Tu as pu parler avec le fonctionnaire.

- Pas ici, dit le détective pour éluder la discussion avant de pointer la sortie.

Grundal, perplexe, ne savait pas quoi penser des nouvelles qu'il venait d'apprendre. Il était peu probable que les deux aient vécu la même hallucination. Pourtant la description chimérique qu'on lui avait fait était invraisemblable. Traversant le poste central, sans dire un mot, il voulait s'écarter de la fourmilière qu'était ce lieu pour discuter. Mais également pour remettre ses idées en ordre.

Le jour de la république avait rempli l'établissement de gardes républicains mais également de soldats de l'armée qui avaient été dépêchés pour la sécurité en ville. Les multiples paquetages empilés dans la cour et les quelques bataillons qui sortaient du fortin en rang en étaient la preuve.

Ils les laissèrent franchir les portes avant de passer à leur tour. Une fois dehors, Grundal les menèrent à l'embranchement d'une ruelle. De là, ils avaient la vue sur la foule qui allait dans le même sens en direction du centre, des drapeaux à la main ou des rubans aux couleurs de la république dans les cheveux et les coiffes.

- Le fonctionnaire a effectivement parlé... déclara Grundal après s'être assuré que personne se trouvait dans la ruelle. Il semblerait qu'une partie du gouvernement soit corrompue. Mais ça, je m'en doutais.

Au même moment, deux passants arrivèrent un peu trop près de la ruelle, le nain, par prudence, attendit un moment qu'ils s'éloignent avant de reprendre à voix basse.

- Comme tu as pu le remarquer hier fiston, leurs papiers d'impôt avaient l'air plus vrai que nature. En réalité, ils sont tout à fait officiels ! Ils proviennent directement du centre des finances publiques.

- Comment est-ce possible ? Demanda Simbad.

- Le fonctionnaire, que j'ai rencontré, ne travaille pas pour la pègre. Il a juste été commissionné par un membre haut gradé du ministère pour réaliser la collecte des impôts, en s'assurant de rendre cette entrée d'argent officielle.

- Et naturellement, il ne connait pas l'identité du responsable qui l'a commandité, déduisit Mira.

- Non.

- Evidemment ce serait trop simple, pouffa-t-elle.

- Cependant, il m'a avoué que ce genre de magouille était courante. Et je suis prêt à parier que les appelés sont toujours des personnes qui ont des problèmes d'argent.

-Qu'est ce qui vous fait dire ça ? Demanda Simbad.

-C'est plus facile de payer leur silence, c'est ça ? déduisit Mira.

Grundal hocha la tête avant de reprendre.

-Mais surtout car notre ami est couvert de dette et que pour ses services et son silence, une petite partie de son ardoise sera effacé.

-Cela veut donc dire que la personne que nous cherchons est suffisamment haut dans la hiérarchie pour avoir accès à un des sceaux des finances, mais également pour avoir accès aux informations du personnel, conclut Simbad.

- Ne crie pas victoire trop vite Simbad, déclara le détective en réponse à la lumière qui animait le regard de son partenaire. Cela réduit notre liste de suspects certes, mais ils ne sont pas plus faciles à approcher que Big B.

-Surtout qu'ils ne voudront surement pas nous accueillir à bras ouvert, vu comment on a saccagé leur collecte d'hier, rajouta Mira.

-Nous cherchons a entrer en contact avec eux, pour cela il est nécessaire qu'ils nous remarquent, répondit le détective. J'ai demandé à notre gobelin de délivrer un message, en plus de la somme des impôts.

-Tu n'as pas peur des représailles ? Demanda la voleuse surprise.

-Approcher Big B est risqué, nous devions nous en douter quand nous nous sommes mis à sur sa piste.

- Alors, si je comprends bien, en attendant qu'ils se manifestent nous nous retrouvons bloqués, annonça le professeur.

- Pas complètement... Nous allons demander l'aide des gouverneurs responsables de la finance, Brisefer et De Mini. Nous devrions avoir assez rapidement la liste des fonctionnaires en possession d'un sceau des finances. Et peut être, si nous avons de la chance, ils les obligeront à nous recevoir.

- Mais avec la foire, il va être impossible d'avoir une entrevue ! Ajouta Simbad en pointant la foule qui cheminait continuellement vers le centre-ville.

- Je vais devoir me rendre au palais pour faire un rapport à ce moment-là seulement je pourrais leur faire part de ma demande. En attendant nous pourrions profiter des festivités, proposa Grundal en sortant de la ruelle.

- Bonne idée ! conclut Simbad en lui emboitant le pas. Cela fait des années que je n'ai pu y assister et clairement ça me fera du bien de penser à autre chose.

Il était pas bien difficile de trouver l'emplacement des attractions, le flot des passants allaient dans un sens. Plus ils s'approchaient du centre-ville et plus les décorations ornaient les façades et les échoppes aux couleurs de la nation.

Toute la ville s'était rassemblé dans l'unique but de célébrer la fondation de la république. Les bars et restaurants d'ordinaire vide de ses clients, étaient plein jusque dans les terrasses. Grundal se demandait d'ailleurs comment tous avait pu se ravitailler avec les pénuries récentes.

Dans les rues, des orcs vêtus de tenues traditionnelles à carreaux jouaient des airs des steppes nordiques à grands coups de tambours et de cornemuses. Devant eux, nombreux étaient venus danser la gigue de leurs contrées dans un rythme effréné. Les spectateurs en cercle autour d'eux, les accompagnaient en battant des mains.

Le visage de la ville avait vraiment changé du tout au tout. Tous semblaient euphoriques et contents des festivités. Toutes les classes sociales étaient représentées : noble, bourgeois, pauvre... tous. Des stands d'artisans venant des quatres coins du pays étaient installés le long des trottoirs. Des bijoux, des meubles, des forgerons, il y en avait pour tous les goûts ! Grundal dut retenir plus d'une fois Mira de s'aventurer devant les étals. Son regard allait dans tous les sens, attiré par les richesses des nombreuses devantures.

Les décors et les thèmes variaient d'une rue à l'autre. Chaque ethnies était représenté par des troupes d'artiste différents. La place qu'ils traversaient arboraient des drapeaux du peuple elfique. La musique rythmée et endiablée des orcs avait laissé place aux percussions guerriers et aux représentations d'éther.

En effet, au centre de la place se produisait une troupe de 6 personnes, qui à l'aide d'énormes tambours, accompagnaient deux danseurs éthériens manipulateur d'eau. Leur pouvoir leur permettait d'agrémenter leur chorégraphie de volutes d'eau et de serpents d'eau colorés tournoyant et dansant majestueusement autour d'eux.

Le spectacle attirait le regard d'une foule qui d'ordinaire détestait la moindre once de magie.

- Vous n'en aviez jamais vu Mira ? Demanda Simbad.

- Jamais... dit-elle les yeux encore en l'air fascinée par les mouvements reptiliens.

Les gens en terrasse étaient tous tournés vers les artistes, éberlués par la beauté de la prestation. Lorsque les trois passèrent devant la scène, la musique s'emballa dans un final guerrier, qui laissa les danseurs amorcer une ultime danse d'eau. Un dernier combat entre les serpents, avant que tout se stoppe dans la clameur des artistes.

Au dernier coup, tous s'arrêtèrent et la foule se mit à applaudir la performance. Ces mêmes personnes qui voyaient l'Académie et la communauté éthérienne comme une menace pour la société. Simbad avait déjà vu des spectacles similaires dans la cité de la Xeh Hian. Il expliqua comment l'utilisation de l'éther pour les spectacles était monnaie courante là-bas.

- Je pense que la parade va bientôt commencer nous devrions y aller ! annonça le nain avant de se faire couper.

- Oh ! Regardez ! Il y a un homme qui présente des cubes noires là-bas ! fit Mira en pointant l'un des stands.

La jeune fille s'approcha du stand sans demander quoi que ce soit.

- Des fois je me demande si elle n'est pas restée une gamine, marmonna le nain.

- Mais on dirait des Iconographe, déclara Simbad en emboitant le pas de Mira.

Grundal heureux de voir que personne ne l'avait entendu, soupira en les voyant s'éloigner vers le stand. Il passa la main dans sa poche puis attrapa sa pipe et son tabac. Les alentours étaient remplis de nouvelles technologies et de présentation scientifique.

Malheureusement pour eux, beaucoup trop de monde se pressait déjà devant le stand dans l'espoir de se faire tirer le portrait par l'une des merveilles de l'inventeur. Après cinq bonnes minutes, Simbad se retourna et croisa le regard indifférent de Grundal qui, de l'autre coté de la longue file d'attente, fumait déjà sa deuxième boule de tabac.

- On essayera de repasser après le défilé, Mira ! décida Simbad en tirant le bras de la jeune fille.

- J'aurais bien voulu voir à quoi servait cette petite boite ! Déclara-t-elle en rejoignant le détective.

- En fait, à l'aide de cette machine, on peut réaliser des petits clichés représentant la réalité avec une précision déconcertante, expliqua le professeur fasciné. Plus besoin de peintres ou de dessinateurs pour prendre le portrait de quelqu'un.

- J'ai une de ces icônes à l'agence, intervint le détective.

- Vous avez déjà pu assister à une démonstration Grundal ?

-C'était il y a un peu plus d'un an, peut être. Nous avions pu avoir une icône mon frère et moi. Je pourrais vous la montrer si vous voulez.

- Si c'est pour voir ta vieille trombine, je me la coltine déjà tous les jours en ce moment ! répliqua la voleuse sur un ton blagueur.

Simbad essaya tant bien que mal de contenir son amusement. Malheureusement la grimace qu'il arborait trahissait tous ses efforts pour rester poli devant Grundal.

- Merci Mira pour cette remarque, conclut le nain d'un ton sec. Bref, avançons.

L'avenue principale où se déroulait la grande parade était proche, il était aisé de le deviner au bruit de fanfare et à la clameur de la foule qui en provenaient. Des cotillons de toutes les couleurs arrivaient même à tomber à leur pied malgré la distance. Grundal les voyait et ne pouvait s'empêcher de penser à ceux qui ont rempli le ciel nocturne de la veille. Seules quelques heures les séparaient et pourtant chacun transportait un message diamétralement opposé.

Le passerelle couverte qui marquait la fin de la rue dévoila toute la splendeur de la grande avenue se découvrit à eux. Reconnaissable par sa large voie de circulation à double sens et ses rangées de platanes, elle découpait la ville en deux en plus d'ouvrir l'ascension vers vers le promontoire.

Grundal pouvait tourner la tête à gauche ou à droite, il y avait des citoyens dans tous les sens. Les seules pavés visibles étaient ceux où se produisait la grande parade des armées. Tous autour applaudissaient et clamaient leur admiration pour les régiments de soldats qui défilaient au milieu d'eux.

Le cortège était remplit de bataillon de soldats en uniforme, chaque bataillons portant des couleurs ou des parures différentes, comme des plumes dorées, de la fourrure blanche. Tous les corps d'armées et les grades étaient représentés. Les claquements des bottes sur les pavés, tel un métronome, rythmaient l'avancée du cortège dans un retentissement surpassant les applaudissements et résonnant sur les larges façades des immeubles.

L'arme à l'épaule, ils avaient tous la tête tournée vers le palais sénatorial, siège du sénat et symbole de la république. Grundal peinait à les apercevoir mais il reconnaissait les quelques uniformes qu'il arrivait à distinguer.

L'un d'eux, d'un bleu arctique, représentait le détachement du nord. L'une des zones les plus tendues à cette époque à cause des affrontements récurrents avec les voisins du nord. La plupart des forces en présence avaient sûrement été rapatriés de la ligne de front expressément pour le défilé. Ils avaient sûrement du recevoir une permission par la même occasion.

- Je vois un bon emplacement là-bas, fit Simbad en désignant le porche du palais de justice.

Le détective aperçut l'emplacement. Idéalement situé au pied des colonnes, il était également surélevé pour permettre à Grundal de voir les divers bataillons. Beaucoup de monde avaient eu la même idée, ils s'étaient placés à l'ombre des colonnes ou dans les alcôves des statues.

Non sans difficultés, ils se frayèrent un chemin vers le lieu désigné par l'elfe.

- Regardez ! Interpela le professeur au pied des marches. C'est la brigade Ethérienne !

Le petit bataillon était facile à reconnaitre de part sa taille, plus petite que les autres corps d'armée représentés, mais aussi par l'absence d'arme à feu dans leur équipement. Vêtus d'un uniforme violet et d'un tricorne à plume de la même couleur, ils étaient les seuls à porter une couleur dédiée à leur condition de mage et non à leur lieu d'affectation.

Des huées sonnèrent, accompagnée de quelques projectiles, en provenance du public. Grundal aperçut de loin les contestataires, mais également quelques gardes, au milieu de la foule, se diriger discrètement vers eux. Il n'était pas étonnant, aux vues des récentes rumeurs colportées par la presse, d'observer des élans négatifs.

D'autres personnes, Simbad y comprit, les applaudir en réponse à ces messages de haine. Quelques soldats, malheureusement trop peu, qui avaient finis leur marche face au public, suivirent le même exemple et effectuèrent le salut militaire pour soutenir leur camarade. Ces hommes et ces femmes éthériennes se battaient tous les jours pour leur pays, et ce au péril de leur vie pour que la république conserve son intégrité. Il était normal qu'il soit encensé comme les autres, c'est pourquoi Grundal se joint à son tour au mouvement et applaudit le régiment.

- Tu les connais fiston ? Demanda-t-il.

- Certains ont été dans ma classe oui, répondit Simbad le regard légèrement inquiet et tourné vers ses anciens élèves. Cela me fait drôle de les voir avec l'habit militaire, je n'ose imaginer leur quotidien au sein de l'armée.

- Ils ont tous l'air si jeune, fit remarquer Mira.

- Ils le sont, déclara sérieusement le nain. Les éthériens sont envoyés à l'armée une fois leur éducation à l'Académie terminée, c'est la loi.

- Et ce depuis que notre fondatrice fut jugée coupable de crime contre le vivant. C'est une dette que l'Académie se doit de payer pour rester libre, laissa échapper Simbad avant de laisser échapper la devise amère qu'on lui avait inculqué. "Une éducation contre dix ans de service".

- Mouais, tu parles d'un cadeau, conclut Mira en montant les marches du palais de justice les bras croisés. Surtout que ce massacre remonte à quoi... 400... 500 ans ? Il n'y a pas prescription au bout d'un moment ?

Simbad monta les marches à son tour, le regard sombre.

- Tu sauras ma petite, que les gens n'oublient jamais, surtout que cela les arrangent, répondit le nain en posant sa main sur l'épaule du professeur pour le sortir de ses pensées. Quoi qu'ils en disent, l'armée compte trop sur ses mages et leurs prouesses sur les champs de batailles pour renoncer à leur aide.

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