XXX- De la sixième expérience ou Du plus grand éclat encore 2/2
J'ai poursuivi dans les airs l'Oraco tandis qu'il volait en rond au-dessus du champ de bataille et du campement de notre armée. Je ne réflechissait pas à ce que je faisais, j'étais juste heureux de pouvoir le faire. Je me posais sur son corps, au milieu précis entre les racines de ses ailes. L'Oraco poussa un cri déchirant le ciel et il se mit à prendre de la hauteur. Je me retrouvais à m'accrocher à ses poils puisque j'avais perdu pieds. Ma main droite tenait fermement prise et ma main gauche gardait mon épée le long de mon corps. On monta longtemps et je ne voulais pas regarder en dessous de moi, de peur du vertige - C'est un petit peu idiot vous me direz, moi qui venais de voler dans les airs juste avant. La scène avait perdu la raison bien avant cela, rassurez-vous.
Tout à coup l'Oraco changea son vol, il donna un sursaut à son corps qui me projeta fort dans les airs. Un sentiment étrange me prit au moment précis où j'atteignis le sommet de ma course, le dos au ciel et la face vers l'Oraco. J'ai eu l'impression d'adosser mon dos à une surface dure et plane, puis de prendre appuie sur elle de mes pieds, de pousser sur mes jambes et de foncer à toute vitesse vers mon adversaire. Je tendais mon épée droite vers lui tandis qu'il préparait lui aussi son coup. Il cracha tout le feu de l'Enfer que son corps lui permettait de faire. Cette boule de feu m’atteignit mais ne me toucha pas du tout, une barrière imperméable m'entoura alors, cela dit ce feu me fit perdre de vue un instant l'Oraco. Mais très vite je passais au-delà et la seconde suivante mon épée se planta dans le corps de la Bête de l'Enfer et ses yeux se fermèrent à tout jamais.
Dans sa chute, les ailes de l'Oraco entourèrent son corps et il se dirigea vers le sol de la Terre d'È en prenant de la vitesse seconde après seconde. Les ailes m'emprisonnèrent dans un premier temps, mais je m'en défis en escaladant son corps (en fait en descendant son corps, puisqu'il avait la tête vers le sol). Une petite minute avant que l'Oraco touche terre, je sautais de sa carcasse pour rester en l'air au-dessus de lui. Je pus observer le fracas qu'il fit en s'écrasant au sol sur une partie des tentes du campement mais surtout en levant un grand nuage de poussière, en faisant trembler un peu le sol autour de lui et en créant un petit cratère autour de son point d'impact.
Heureusement, personne n'a été écrasé sous l'Oraco, le campement était majoritairement vide puisque tous les soldats étaient au combat.
D'ailleurs, la bataille prit fin dans les minutes qui suivirent la chute de l'Oraco. Après la mort de ce monstre, les Ops et les Orures perdirent la volonté du combat et ils s'enfuirent ensemble au-delà de la forêt incendiée. Une forteresse noire se trouvait plus loin, aussi l'armée victorieuse ne put les poursuivre plus longtemps. J'ai aussi observé de mon point élevé que les cavaliers avaient chassés des Orgs qui avaient tenté de contourner l'armée en sortant de la Vallée par des voies cachées. Les Orgs sont des monstres de la forme d'un loup mais d'une taille plus massive, quasiment aussi gros qu'un cheval de guerre. Ainsi les cavaliers ont eu du fil à retordre et quelques ‘uns manqueront à l'appel ce soir.
En quelques secondes je rejoignis le commandement de l'armée qui se trouvait à distance de la grande porte de la forteresse. Tous les Chevaliers s'étaient réunis avec Harlan, Finn et mon père.
"Quelle est la situation ? Je demandais en enlevant mon heaume. Oui, peut-être que j'ai imaginé cette scène et que j'ai travaillé ma meilleure entrée. Ce qui intéresse mon histoire est qu'elle a bien marché.
- Il nous reste à mener un siège, ma foi. Me répondit le Chevalier en Rollon en observant les fortifications. Cela semble être du solide, les Onirs font un bon travail.
- La porte est massive, pourquoi l'avoir fait aussi... hmm... monumentale ? Je demandais en faisant le constat de ces décorations infernales, des gueules de monstres, des flammes, et toutes autres dessins faisant l'apologie de ce mal à chasser.
- Cela... je l'ignore. Mais elle pose problème cette porte...
- Une porte ? Quelle porte ?" Fis-je en m'amusant un peu.
Mon pouvoir m'avait donné des ailes, il faut prendre cette expression sous ses deux sens, et je ne cherchais pas à l'arrêter. Aussi, dans un grand claquement métallique, on put voir la porte sortir de ses gonds et tomber en avant.
La surprise était totale dans le camp des humains mais elle ne semblait pas faire paniquer les Bêtes de l'Enfer que l'on pouvait observer à présent. Au contraire de ce à quoi je m'attendais, une de celle-là passa la porte, marcha dessus et s'approcha de nous dans une attitude relâchée.
"C'est lui ! C'est Dann ! Paniqua le Chevalier Arl. Par le Ciel et la Terre.
- Du calme, Arl. Tenta de calmer le Chevalier Rollon.
- Bien le bonjour à vous, chers Chevaliers et combattants de l'Equilibre !
- Bonjour, j'imagine... chère horreur sans nom. Fit Finn derrière moi.
- Je me nomme Dann !
- C'est faux ! Dann était notre frère et il est mort, vous avez pris son apparence ! Lâcha le Chevalier Arl. Dann n'est pas votre nom ! Imposteur ! Et Harlan du retenir la monture du Chevalier qui voulait en finir.
- C'est vrai, c'est vrai... Il était votre frère. Et je vous présente les miens, de frères." Fit la Bête de l'Enfer en ouvrant ses bras qui fit apparaitre en ligne à sa droite et à sa gauche dix-neuf autres monstres.
Je devinais avant même de les regarder toutes qu'ils étaient les parfaites copies des vingt Chevaliers de la Terre d'È.
Annotations
Versions