Un beau jour pour une nouvelle vie.

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Je cours... Je suis épuisé, mais je cours encore. Plus vite, mais maladroitement. J’ai la tête qui tourne, mes pas sont lourds et bruyants, tout comme ceux de mes poursuivants. Mon arme est presque vide et cela fait plusieurs dizaines de minutes que j'alterne les phases de course et les pauses pour tirer, tentant désespérément de stopper ces traqueurs qui me collent à la peau.

"Cours ! Ne t’arrête surtout pas de courir !" c'est ce que je me répète depuis que j’ai reçu l’ordre de fuir après l’explosion. Je me souviens encore des cris, du sang et des balles qui fusaient tout autour de moi.

Tous membres du premier régiment d'infanterie, nous étions une dizaine d'hommes en mission de reconnaissance en forêt, tout prêt d'un village de bergers, dans la région de Mazâr-e-Charif. Tandis que notre unité avançait le long du fleuve Darya-ye Band-e-Amir, la chaleur afghane et la poussière, qui décuplaient toutes deux notre nervosité, se sont fait oublier lorsque des bruits en provenance des broussailles ont résonné. Rampant hors de sa cachette, un combattant pachtoune s’est présenté à nous, les bras levés, beuglant dans sa langue natale et dépourvu de tout ce qui pourrait ressembler à une arme. Mécaniquement, tous les regards se sont levés, suivis de nos fusils, vers l'inconnu qui semblait implorer notre miséricorde. Vu son attitude il n'y avait pas besoin de parler l'afghan pour comprendre ses intentions. Malgré ça, son apparition soudaine à semer le doute parmi nous.

-Je pense qu'il veut se rendre. Notifia notre interprète, lui-même natif de cette région montagneuse.

-Ok, Ramin. répondit simplement notre capitaine.

Puis il leva et baissa la main plusieurs fois, nous faisant signe de reprendre notre calme.

-Il n'a pas l'air dangereux, vous pouvez baisser vos armes.

A la suite de ses ordres, les armes se sont baissées et l'atmosphère s'est un peu détendue. Nous pouvions sûrement tirer quelque chose de lui. Des informations sans doute. Mes camarades riaient face à l'apparence misérable de ce lâche, indigne du titre de combattant si l'on en croit le code d'honneur pachtoune. Restant proche de notre chef d'unité, je gardais mes distances avec cet intrus à la gestuelle agitée, préférant réfléchir dans mon coin. Son attitude n'était plus la même que lorsqu'il nous est apparu. En effet, il maintenait un regard appuyé sur la plupart des hommes qui se moquait de lui, comme s'il comprenait notre langue. De plus, plusieurs questions restaient sans réponses.

Pourquoi se livrer à nous si facilement ? Pourquoi nous attendre caché dans un buisson ? Et pourquoi n'est-il pas armé ?

Quand Thomas, notre éclaireur, s'est approché de lui pour le fouiller, c'était déjà trop tard. D’un geste déterminé, l’homme l’agrippa par l’épaule et hurla des mots incompréhensibles. L’interprète, qui avait compris qu’il s’agissait d’une attaque-suicide, se jeta sur le minuscule détonateur que le pachtoune avait dans la main depuis le début.

-GRENADE ! AU SOL !

Un bruit sourd a retenti, puis un nuage de fumée s'est levé. Après ça, les échanges de tirs ont commencé. La dernière chose dont je me souviens, c’est le visage du capitaine, couvert de sang et tordu de confusion. Avant de disparaître, il m'ordonna de me rendre sans tarder au camp le plus proche. Notre radio a été détruite dans l’explosion. Le seul moyen pour obtenir du secours était de faire un rapport de situation au chef d’état-major. C'est sans réfléchir que je me suis empressé d'arpenter le restant de forêt, suivant le fleuve en sens inverse. Pour retourner au camp, qui se trouvait au centre d'un ancien village nommé Chapchal, il me suffisait de retourner sur nos pas. Ce qui était bien plus facile à dire, car, la distance que nous avions parcourus équivalait bien à plusieurs dizaines de kilomètres.

Cavalant sans regarder derrière moi, je finissais par déboucher hors du bois, non sans quelques égratignures. Le chemin menant directement à Chapchal se trouvait juste devant moi. Reprenant ma course, je fus surpris alors qu'une balle siffla à mes oreilles avant de percuter une pierre à mes pieds. Evidement nos ennemis avait envoyé un groupe pour m'abattre, avant que je puisse appeler du renfort.

Et me voilà ! Accourant pour ma vie, gémissant de fatigue, tout en priant pour apercevoir ne serait-ce, que l’ombre ondulante de notre drapeau, dansant au gré du zéphir. Mais rien, mis à part cette étendue sèche, de pierres blanches et d’arbres minces. J'en ai assez de fuir, je veux me battre ! La simple idée de me détourner du champ de bataille me révolte, et fait bouillonner le sang qui coule dans mes veines. Cependant je ne peux pas, je dois survivre coûte que coûte pour mon unité, sans-quoi ils seront perdus.

La fatigue est sans pitié. La douleur, quant à elle, compte bien avoir ma peau. C’est sans le moindre espoir qu’en observant l’horizon, je fini par apercevoir mon salut. Une colline, à moins d’une centaine de mètres face à moi, je décide d'en faire le tour pour semer mes talonneurs

Parcourant à toutes jambes la distance qui me sépare du relief de terre grise, je l’atteins sain et sauf, entamant alors le détour prévu. Lors de ma traversée, des changements se font ressentir. Les bruits de pas derrière moi fondent dans le ramage du vent, qui fait résonner mes tympans, et finissent par disparaître. Puis, c'est au tour du paysage. Tout autour de moi change petit à petit. Le sol, qui était au départ de terre et de cailloux se transforme en une prairie herbeuse verdoyante. Les arbres, auparavant frêles et dégarnis, prennent l'apparence de chênes centenaires, feuillus et d'une taille titanesque. Alors que je n'entends plus de bruit derrière moi, je me retourne et constate que plus personne n’est à ma poursuite. Seul le chant des oiseaux et le bruit de la brise légère à travers le feuillage des arbres viennent chuchoter à mes oreilles.

Inquiet de revoir l'ombre de mes assaillants je reste planté là pendant quelques minutes, le canon de mon fusil pointé sur la ligne d’horizon. Au bout de quelques instants, voyant que personne n'arrive, je baisse mon arme et observe ce paysage rassurant.

J'aimerais me réjouir de leur avoir échappé, et reprendre ma course jusqu'au camp, toutefois il y a un problème.

Où suis-je ?...

Cet endroit m'est totalement inconnu, et n'est pas présent sur la carte fournis par l’état-major. Ma boussole tourne en rond comme si elle était aussi perdue que moi. Quant à mon GPS, il affiche simplement un message d'erreur.

-OK, je suis définitivement perdu ! dis-je à voix haute comme pour rendre la situation un peu plus comique.

En ce qui concerne le reste de mon matériel, je ne suis pas inquiet, il suffira de tout remettre à jour une fois rentré au camp, enfin j'espère. Pour ce qui est de ma survie, je n'est qu'à mettre en œuvre tous ce que j'ai appris durant mes classes. Mais malgré ma situation chaotique, je reste anxieux en pensant que j'ai probablement abandonné à leur sort tous mes camarades.

J'espère qu'ils s'en sortiront.

Alors que je suis perdu dans mes pensées, je mets un peu de temps avant de me rendre compte qu'un bruit martelant le sol, comme un cheval au galop, se dirige vers moi à toute vitesse. Mais j’ai à peine le temps de me retourner.

Qu'est-ce que …

Bam !

Par un violent coup, propulsé à la vitesse d'une balle et droit dans le plexus, mon corps est éjecté tel un vulgaire sac à plusieurs mètres de l’agresseur.

Après plusieurs roulades je fini par ouvrir les yeux, et réalise avec surprise que je suis encore en vie malgré la douleur qui survient violement, m’arrachant un gémissement muet. Mon sang, dont la saveur ferrugineuse envahie ma bouche, tente désespérément de se frayer un chemin jusqu’à l’air libre. Je peine à relever la tête tandis qu’un mélange de salive et de fluide cramoisie s’écoule hors de ma bouche, finissant sa course sur ma veste poussiéreuse.

Une silhouette gigantesque se tient face à moi. Un homme ? Non il n'est pas humain. Deux cornes pointues trônent au-dessus de son crâne allongé. Son regard bovin, ses sabots martelant la terre et pourtant, ce torse d’homme… Je ne rêve pas ! Cette créature de légende, ce monstre , c'est un...

Un Minotaure !?

Il se rapproche... Je suis tétanisé. Je m’efforce de tendre la main en direction de mon arme, tombée à moins d’un mètre de moi, mais je n'y arrive pas. Mon corps est totalement paralysé. Non pas par la peur, mais par la surprise. Oui, c'est pitoyable. Alors que je suis sur le point de mourir, des dizaines de questions se bousculent dans ma tête. Des questions qui n’ont, d’ailleurs, pas besoin de réponses. Pendant ce temps le monstre grogne de plus en plus fort, tout en frappant le sol avec fureur. Je connais d’ores et déjà le sort qui m'attend. Je vais mourir sous les coups de la bête sans avoir pu me battre. Alors que je ressasse doucement mon passé le minotaure avance en soufflant par le nez. Soudainement, une voix caverneuse résonne dans l’air.

Pas celui-là ! Intervient l’être invisible.

Je ne saurais dire d’où venait cette voix. Elle ne venait d’aucune direction précise, non elle semblait plutôt retentir, comme le tonnerre dans les nuages. Mais peu importe leur provenance, ces simples paroles suffisent à me figer sur place, et je ne suis pas le seul apparemment. Le monstre s'arrête brusquement et cesse de bouger. Il regarde autour de lui semblant m'avoir oublié.

Qu'est-ce qu'il se passe ?

Ces quelques secondes de battement m’offrent l’occasion de me ressaisir et d’attraper mon fusil à pleine mains. Me redressant plus vite que jamais, je place mon arme à l’épaule et met la bête en joue, m’apprêtant à l’abattre. Mais alors que mon doigt presse la queue de détente son action est interrompu par un évènement inattendu.

Une flèche, jaillissant de la forêt, vient se loger dans son œil droit puis ressort par son œil gauche dans un bruit sec. Un cours instant après je l'entends hurler de douleur et de colère, aveuglé et titubant comme un homme saoul. C'est alors qu'une seconde silhouette surgit des arbres. Mais celle-ci est plus chétive que le monstre. D'ailleurs ce n'est pas un homme mais une femme. Elle est armée de ce qui semble être un arc, ainsi qu'une dague. Elle avance avec confiance en direction de la bête en colère. Profitant de la cécité totale du monstre, elle lui plante la lame qu'elle tient dans la main droite à travers les côtes, atteignant son cœur sans difficultés. J'écarquille les yeux face à cette démonstration de puissance, me laissant sans voix. Le monstre disparais instantanément laissant derrière lui un nuage de fumé noir accompagné d'étincelle dans l'air. Je la vois se baissé pour ramasser quelque chose. Il s’agit d'un objet brillant avec une lueur rougeatre, une sorte de pierre précieuse pas plus grosse qu'une fraise. Ensuite elle se dirige vers moi, mais je commence à perdre connaissance. Elle me regarde puis s'adresse à moi :

- Vous êtes blessé. Est-ce que ça va ?

-Je...je suis...

-Pardon ? De quel Familia êtes-vous ?

Mais qu'est-ce qu'elle me raconte ?

À bout de force, je fini par fermer les yeux et m'évanouie. Elle se rapproche de moi et sa voix douce accompagne mon assoupissement :

-Bien, je vais m'occuper de vous.


°°°°°°


J’ouvre finalement les yeux. Je suis allongé dans un lit et je porte encore les habits dans lesquels je me suis évanouie.

Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

En tournant le regard, j'aperçois le reste de mon équipement posé dans un coin près de la fenêtre. Malgré l'absence de blessure visible sur ma poitrine, la plaque balistique de mon gilet semble avoir été brisé par le choc qui m'as mis K.O tout à l'heure. Mon sac est plein de boue et porte les stigmates de notre affrontement face aux pachtounes. Il y a une table placée à environ deux mètres de mon lit. Mes armes sont posées dessus. Comme je me sens en capacité de bouger, je me lève et me dirige vers mon objectif. Mon corps est un peu engourdi mais, étonnement, je ne ressens aucune douleur. J'arrive devant la table et constate que mon fusil ainsi que mon pistolet semi-automatique n'ont rien. J'observe la pièce dans laquelle je me trouve pendant quelques instants. Ce qui est sûr, c'est qu'il ne s'agit pas d'une chambre d'hôpital. En fait, son arrangement est d'une décourageante simplicité. Le sol et le plafond sont fait de bois brut et sombre. Le lit, couvert de draps blancs, ainsi que le reste du mobilier ne font que se fondre dans le décors, tant ils sont banals. D’ailleurs, je ne remarque aucun objet électronique, ni aucune prise de courant.

J'ai peut-être été trouvé par des villageois.

La dernière chose dont je me souviens, c'est de ma course à travers la forêt. Mais, pour une raison qui m'échappe, l'image de la bête enragée qui a animé mon sommeil me reste dans la tête. Son apparence si réaliste... Si vivante...

Je me rassure en me disant que ce que j'ai vécu tout à l'heure dans la forêt n'était qu'un rêve. Me dirigeant vers la fenêtre qui se trouve à côté du lit, j’en profite pour observer le paysage afin de récupérer des informations sur ma position. Mais à ma grande surprise, la fenêtre ne donne pas sur un endroit vaste comme je l'attendais. Face à cette chambre se trouve un batiment. Pas une simple batisse en chôme, comme on trouve par dizaines dans les villages afghans, mais bien un batiment en pierre brûte, et semblant bien plus élaboré. Un ouvrage faisant penser à une de ses illustration dans les livre sur la renaissance Italienne. Entre les deux habitations il y a une petite ruelle, où les rayons du soleil ne pénètrent presque pas. Je peux y appercevoir quelqu'un, une personne à l'allure féminine. Penchant la tête pour continuer à l'observer avant qu'elle ne disparaisse, je remarque qu'elle porte un chemisier bien singulier. Ce dernier, dont la manche droite est plus longue que celle de gauche, est d'un bleu vif et porte une bande dorée en son centre. Alors qu'elle est juste assez proche pour que je puisse voir son visage, elle disparaît dans l'angle mort, passant sous la fenêtre. La dernière chose que j'ai pu distingué était une curieuse touffe de poils s'agitant sous sa robe.

Ces couleurs... Elles me disent quelque chose. Je suis presque sûr de les avoir vu dans mon rêve. Cette silouhette de jeune femme, ce chemisier...

Et si... ce n'était pas un rêve ?

Cette pensée me traverse l'esprit, puis je secoue la tête en fermant les yeux pour oublier cette conclusion stupide. Je ne dois pas perdre de temps et saisie mon sac pour en sortir mon GPS. Je l'allume et y inscrit les coordonnées du camp que je devais rejoindre, cependant, il affiche une nouvelle fois ce message d'erreur. Etrangement je ne suis pas étonné. Je prends donc la décision de rencontrer les personnes qui m'ont sauvé. Peut-être pourront-ils me renseigner. Après avoir placé mon pistolet dans son holster par sécurité, je passe la porte et tombe sur un escalier devant moi. A priori, je suis au premier et dernier étage de cette habitation. J'empreinte l'escaliers en faisant attention à ne pas trébucher, mes jambes étant encore un peu engourdies. En descendant je voie de la lumière qui provient d'une salle en contre-bas. J'arrive face à la porte et la pouce doucement. Elle grince puis fini par s'ouvrir en entier. J'y découvre une sorte d'atelier de chimie poussiéreux. Des éprouvettes, des pipettes et des tas d'autre objets sont disposés en pagaille sur le plan de travail du chimiste présumé. Des bocaux remplie de liquide de différentes couleurs sont placé sur des étagère, des livres semblants datés d'une époque révolue se trouvent sur le sol. On dirait qu'une tempête avait ravagé l'endroit. Cela étant, personne ne se trouve dans cette pièce.

-Vous êtes réveillé. Alors, comment vous sentez vous ?

Une voix féminine, douce et chaleureuse m'interpelle. Je fais volte-face en sursautant, et découvre une jeune femme, d'une beauté surprenante. Elle me sourit, ce qui n'empêche pas ma main de se poser, instinctivement, sur la poignée de mon pistolet. Je reste planté là, face à elle, et l'observe un moment. Ayant remarqué mon geste, elle recule d'un pas et fronce légèrement les sourcils l'air intrigué.

Je ne l'ai même pas entendue arriver...

Elle a l'air jeune, je ne dirais pas plus d'une vingtaine d'années. Elle est un peu plus petite que moi. Ses cheveux sont bruns, et ondulants. Deux tresses font le tour de sa tête tandis qu'une mèche d'entre eux tombe naturellement sur son visage. Ses yeux sont bleus, à moitié couvert par des paupières tombantes, et sa peau est blanche comme l'éclat de la lune. En l'observant je constate une chose. Quelque chose qui me paralyse sur place. Cette jeune femme est celle qui a éliminé le minotaure qui a tenté de me tuer.

-Qu'y a-t ’il ? Demande-t ’elle avec l'air inquiet.

-C'est pas possible...Je dois rêver.

C'est seulement maintenant que je constate une deuxième chose. Tout comme le minotaure qui m'a attaqué dans la prairie cette personne possède une queue. Une queue de chien pour être plus précis ainsi que des oreilles de chien sur la tête.

-S'il vous plait, pouvez-vous arrêter de me regarder de cette façon ? dit-elle en baissant les yeux avec embarras.

Sans faire attention à sa demande, je ferme les yeux et prends une grande inspiration puis soupir bruyamment. J'ouvre les yeux une nouvelle fois et décide de me calmer.

-Excusez-moi, est-ce que vous pouvez m'expliquer la situation ? Je suis un peu perdu là.

-eh bien...

Elle m'invite à m'assoir dans le salon pour discuter. Je la suis en silence tout en regardant autour de moi. Je crois qu'il s'agit d'un magasin ou d'une sorte de petite boutique. Je m'assoie sur un fauteuil présent devant moi et m'apprête à écouter.

-Ok je vous écoute !

Elle s'appelle Nahaza et elle dit m'avoir trouvé à moitié mort face à un minotaure.

Donc tout ça, était bien réel...

Je suis pris de violents maux de tête lorsque je repense à ce qui s'est passé.

-Est-ce que tout va bien ?

-Hein ? Oui, oui je vous en prie continuez.

-Et bien, quand je vous ai vu au sol j'ai pensé que vous étiez un aventurier en expédition. Cependant, après que je vous ai ramené ici, Maître Miach a constaté que vous ne possédiez pas de Falna.

-Maître Miach ?

-Oui, il s'agit de ma divinité tutélaire.

-Votre quoi ?

-Eh bien, c'est la divinité qui est responsable de mon évolution en tant qu'aventurière… !

De sa voix somnolente, Nahaza m'explique que dans ce monde vivent différentes race Humanoïde : Elfes, Nains, Prums, demi-humain comme les hommes-bêtes ect...

Elle m'explique aussi qu'il y a bien longtemps, les divinités son descendu du "Tenkaï" pour venir vivre dans le bas monde parmi ces gens et fondé des "Familia". Selon elle, les Familias serait des regroupements de personnes, que les dieux considèrent comme leurs enfants, aux activités diverses et variés, ayant pour objectif de subvenir à leurs besoins comme une véritable famille. La plupart de ces Familias serait constituer d'aventuriers, des sortes de guerriers allant combattre les monstres qui peuple le donjon, se trouvant lui-même sous une immense tour au centre de la ville, dont le nom est "La tour de Babel". Leur but principal étant de récolter les pierre magique que rejette les monstre après leur mort.

-Vous avez dit que je ne possédais pas de "Falna". Qu'est-ce que c'est ?

-Le Falna est une bénédiction octroyée par votre divinité. Elle sert principalement à vous faire monter en niveau et développer vos capacités physiques. Grâce à elle vous pouvez aussi développer des capacités en rapport avec votre activité principale. Par exemple, moi je suis apothicaire et après être passé au niveau 2 j'ai développé la capacité Mixtion qui me permet de produire des potions de meilleure qualité.

-Je crois comprendre.

-Mais vous, qui êtes-vous ? Vous semblez perdu, comme si vous découvriez tout ça.

-Hum... Il est temps pour moi de vous donner quelques explications.

Au même instant, la porte s’ouvre et la voix d’un homme retentit jusqu’au salon.

-Je suis là ! Nahaza !?

Mon hôte se lève pour accueillir cet inconnu.

-Excusez-moi je reviens dans un instant.

J'acquiesce d'un mouvement de tête et me penche pour écouter leur conversation.

-Maître Miach ! L'humain c'est réveiller !

-C'est vrai ? C'est merveilleux, où est-il ?

-Il vous attend dans le salon.

J'entends les pas légers de la soi-disant Divinité qui se dirige vers ma position. Il arrive enfin jusqu’à moi. Je me retourne pour l'observer. Il est plutôt grand, lui aussi à l'air jeune, ses cheveux sont bleus et attaché en une queue de cheval. Il porte une tunique sombre et qui a l'air vétuste. Je dois avouer qu'il possède un certain charme.

Il me sourit amicalement, puis va s'assoir sur le canapé en face de moi.

-Je me présente, je m'appelle Miach et comme mon enfant vous l'a expliqué, je suis le Dieu en charge de son évolution. Mais ça vous le savez déjà, alors je vous en prie, présentez-vous.

Je prends une nouvelle fois une grande inspiration en tentant de trouver les mots juste puis expire doucement.

-Je m'appelle Yannis et...

Durant mes explications, je remarque que Nahaza semble perdu lorsque j'explique la situation dans laquelle je me trouvait avant d'avoir été attaqué par le minotaure, tandis que Miach lui, reste totalement placide.

-Je crois comprendre ce qui vous arrive. dit-il en fermant les yeux avec un sourire amer.

-eh bien je vous écoute.

-Il y a deux possibilités. Mais d'abords vous devez savoir que votre monde et le nôtre sont intrinsèquement liés. Et il arrive que des failles spatio-temporelles apparaissent de façon aléatoire. Et même si les chances d'en trouver sont d’une sur un milliard, il se peut que vous ayez traversé l'une d'entre elle durant votre fuite.

-Vous voulez dire, par pure hasard ?

-Exactement ! Cependant il y a une autre possibilité.

-Laquelle ? demande Nahaza aussi interloqué que moi.

-Il est possible que vous soyez mort.

°°°°°°°

-Hein... ?

Cette idée m'est inconcevable. Ce n'est pas possible.

-Je comprends votre réaction. dit-il en souriant. Mais vous devez aussi comprendre, qu'il est possible que vous ayez pu être tuer pendant votre fuite.

-Ok... Disons que je suis mort. Mais qu'est-ce que je fais là dans ce cas ?

-Et bien là aussi les raisons me semble diverses. Mais je pense que la plus probable serait qu'après votre mort, une divinité aux intention obscures ait rompue le pacte pour vous ramener à elle.

Le pacte en question, serait celui que toutes les divinités auraient signé avant de descendre dans le bas monde. Il est simple, plus aucun dieu ni aucune déesse ne pourra utiliser ses pouvoirs divins mis à part ceux consistant à faire évoluer les enfants.

Petit à petit, le fait que je sois probablement mort me paraît de plus en plus acceptable. Et de toutes façons, après tout ce que j'ai vécu jusqu'à maintenant, plus rien ne peut me surprendre. Cela dit, une question reste en suspens dans mon esprit...

-Bon... et qu'est-ce que vous comptez faire de moi ?

-Que voulez-vous dire ? Me demande la femme-chien.

-Et bien je suppose que même si je n'étais pas mort, Miach, ayant signé ce fameux pacte, ne pourrait pas me renvoyer dans mon monde, n'est-ce pas ?

-Oui c'est exact. Dit-il avec un air désolé.

-Donc la question que je me pose est "Que suis-je sensé faire ?", maintenant que je suis bloqué ici.

Un long silence s'installe. Je réfléchi aux indications que Nahaza m'a transmise et essai de trouver une solution.

-J'ai une idée ! dit Miach. Vous pourriez travailler dans notre boutique pendant quelques semaines et ainsi, profiter d'un lapse de temps pour réfléchir à votre avenir. Qu'en dites-vous ?

-Hum...

Cette proposition semble intéressante, cependant, je n'ai aucune notion de vente d'objet magique. Enfin, j'imagine que Nahaza pourra me former de façon adéquate. Je détourne les yeux et constate qu'elle m'observe de façon dubitative, comme si elle attendait que je refuse la proposition.

-Nahaza, qu'en penses-tu ? lui demande-t ’il.

-Et bien, je pense qu'il s'agit de la meilleure option. dit-elle d'un air peu convaincu.

Alors que je suis sur le point de refuser cette offre, je revois Nahaza qui me regarde, cette fois, avec une lueur d'espoir dans les yeux.

-Ok... C'est d'accord !

-Parfait ! Tu verras, moi et Nahaza seront là pour t'accompagner. Tu peux compter sur nous Yannis !

-Hum... Merci. Dis-je un peu embarrassé.

Je regarde la jeune femme une nouvelle fois. Et cette fois-ci, je vois un sourire se dessiner sur son visage.

Cette nouvelle vie commence beaucoup mieux que prévue.

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