Chapitre 22

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Dans la salle de bal, plusieurs tables avaient été installées sur les côtés, laissant le milieu libre pour ceux qui voulaient danser. Un buffet avait été dressé côté miroir, permettant à chacun de se servir librement. Ma mère s’installa dans un coin de la salle, le plus éloigné de ma table, où se trouvait également Stephania.


— Elena ? m’interpella celle-ci. Je sais que ce n’est pas le moment idéal, mais j’aimerais vous parler.

— À propos de ma mère, c’est ça ?

— En effet.

— Sortons un instant.


J’appréhendais cette discussion plus que je ne le voulais le croire. La haine que Stephania vouait à ma mère se voyait comme un nez au milieu du visage.


— Pourquoi ? demanda-t-elle de but en blanc, à peine arrivée sur les marches extérieures.

— Pour la comprendre, pour me comprendre.

— Vous lui pardonnez ?

— Non ! Je… j’ai tellement peur de devenir comme elle que j’ai besoin de savoir comment elle en est arrivée à perdre le contrôle, à perdre toute sa famille.

— Cette femme est dangereuse Elena ! s’énerva-t-elle. Vous avez déjà oublié ce qu’elle vous a fait ? Ce qu’elle a fait à ma mère ?

— Je n’ai pas oublié, répondis-je le plus calmement possible. C’est pour ça que tout est sous contrôle et qu’elle retournera d’où elle vient dans quelques jours.

— Je conçois que vous ayez voulu reprendre contact avec elle pour ne pas faire les mêmes erreurs. Mais je ne comprends pas pourquoi l’avoir invité aujourd’hui. Vous savez que l’Empire a souffert à cause d’elle, que toutes les personnes présentes aujourd’hui ont un jour perdu quelqu’un à cause d’elle.

— Je sais, mais…

— Je vous comprends de moins en moins, Elena. Et pourtant j’essaie.

— Je suis navré de vous avoir causé du tors, ce n’était pas voulu, mais…

— Je vous remercie pour l’invitation, mais je ne peux rester. Il est hors de question que je mette mes filles en danger en les laissant dans la même pièce que cette femme.

— Elles ne sont pas en danger, je vous assure.


M’ignorant, elle rentra, déterminée à quitter cette fête. Ne pouvant la laisser faire, je me dépêchais de la rattraper. Je voulais lui expliquer, je voulais qu’elle comprenne pourquoi j’avais choisi de la faire revenir malgré le passé. Et en réalité, ça n’avait rien à voir à ma maladie.


— Écoutez-moi au moins, l’interpellais-je alors qu’on venait d’entrer dans la salle de bal. S’il vous plait.

— Vous avez cinq minutes, finit-elle par accepter alors que les invités nous regardaient.

— Si ça avait été possible, vous auriez voulu que votre mère soit présente à votre mariage ?

— Évidemment ? J’aimais ma mère.

— Alors vous pouvez comprendre que j’en ai moi aussi eu envie. J’ai longtemps réfléchi avant de l’inviter et je l’avais rencontrée avant. Elle n’est plus celle que nous avons tous connue. Je ne vous demande pas de lui pardonner, je ne le peux pas moi-même. Je vous demande juste de lui laisser une seconde chance. De donner une deuxième chance à la femme qui n’est pas malade, à celle que mon père a épousée.

— Pourquoi faites-vous à ce point la différence ?

— Si je ne la faisais pas… je ne pourrais rester auprès de ma famille sans craindre de perdre le contrôle.

— Je comprends que vous en ayez eu envie, pour quelques raisons que ce soit. Mais je ne peux laisser mes filles dans la pièce que votre mère. Je suis la Reine de Carrandis, elles sont les Princesses de ce même Reinaume. En tant qu’Impératrice, vous devriez voir le problème sans que j’aie à vous le dire.


Vaincu, je baissais la tête et la laisser récupérer ses filles avant de nous quitter. Déçu, mon fils les accompagna, pour rester le plus longtemps possible avec Luna. Stephania avait raison. Parce que je n’étais plus une vraie Impératrice, parce que j’avais choisi de privilégier ma santé, ma famille, j’avais fait revenir ma mère sans penser aux conséquences. Elle n’était surement pas la seule à ne pas accepter sa présence. Mais en tant que Reine et amie depuis bien longtemps, elle était la seule à avoir eu le courage d’être honnête avec moi. Je ne pouvais lui en vouloir pour ça.


— Tu veux en parler ? proposa Océane en me rejoignant, sa main posée sur ma taille. C’est la première fois que vous vous disputez.

— Elle n’a pas accepté la présence de ma mère. C’était prévisible.

— Est-ce que…

— J’ai besoin d’un moment.


Sans définir de destination, je laissais mes pieds me porter où bon leur semblait, jusqu’à la cour. Je m’arrêtais sur les marches où je vis Stephania, ses filles et mon fils en grande discussion.


— Arrête de t’énerver pour rien, maman ! s’agaça Luna. Écoute-moi au moins.

— Je pensais avoir été claire, jeune fille. On rentre et je ne te laisse pas le choix.

— Penses-tu seulement à nous ? Pour une fois qu’on s’amuse sans penser à notre titre, pour une fois qu’on peut être totalement nous-même avec de jeunes de notre âge, tu nous éloignes. Je sais, ça fait partie de mon histoire et de celle du royaume, mais je me contrefiche de ce que la mère de l’Impératrice a pu te faire.

— Luna !

— Je suis majeur, maman ! Si j’ai envie de rester, je reste.

— Tu es la Princesse héritière, comporte-toi comme telle.

— Princesse hériter par-ci, princesse héritière par là, j’en ai assez. Laisse-moi juste être moi, rien qu’un soir. Je ne te laisserais jamais détruire une relation diplomatique que tu as si bien entretenue depuis tout ce temps.

— Chérie, se calma Stephania. Ce n’est pas parce que j’ai eu une dispute avec la mère de ton amoureux que je vais rompre nos relations diplomatiques. Cette dispute était purement personnelle.

— Nous sommes d’accord sur les termes. C’est personnel. Tu ne peux pas nous obliger à partir alors que tu es là seule à être affectée par la situation.

— Qu’est-ce que tu ne comprends pas, Luna ? Cette femme a tué ta grand-mère.

— Je m’en fous, maman ! s’énerva la jeune femme. Je ne l’ai jamais connu. Par contre, ce que j’ai vu, c’est ta haine pour une femme qui avait les larmes aux yeux en voyant sa fille épouser à nouveau celle qu’elle aime. Une femme qui s’est faite discrète toute la soirée, qui n’a parlé à personne, qui a accepté tous les regards noirs et les murmures sans jamais rien dire. Tu veux partir, je comprends, mais comprends-moi aussi.

— Pourquoi tu tiens tellement à rester ?


La jeune Luna Alec se tourna vers mon fils avec un grand sourire. Elle glissa sa main dans la sienne et l’attira à elle. Même d’où j’étais, je pouvais voir Ben qui ne savait où se mettre, comment réagir, attendant qu’elle prenne à nouveau la parole.


— Parce que je suis amoureuse. Parce que je suis bien auprès de Ben. Parce qu’il me permet d’oublier que je dois bientôt te succéder. Parce que contrairement à tous Carrandis, lui, ne me voit pas seulement comme une Princesse, mais telle que je suis.


Une larme roula silencieusement sur ma joue. Cette déclaration était magnifique et elle semblait même avoir réussi à convaincre sa mère.


— Très bien, soupira-t-elle. Lyra, tu veux rester ?

— J’aime beaucoup jouer avec Mademoiselle Lizéa, répondit la jeune fille de seize ans, bien plus discrète que son aînée.

— Soit. Ta sœur est sous ta responsabilité, Luna. Et je veux que vous soyez de retour à l’hôtel avant deux heures. Des soldats vous récupèreront.

— Merci maman. Je te promets qu’il n’y aura aucun problème.


Stephania embrassa ses filles avant de monter dans sa voiture. Dès qu’elle fut partie, les trois jeunes rentrèrent, mais s’arrêtèrent en me découvrant.


— M… maman ? bégaya mon fils, ne sachant si j’avais entendu la déclaration.

— Allez vous amuser.

— Est-ce que ça va aller, maman ?

— Oui, mon grand, ne t’inquiète pas.


Toujours main dans la main, je les regardais s’éloigner. Mes deux jumeaux étaient officiellement en couple et j’étais on ne peut plus fière. De voir Luna s’acharner pour faire ce qu’elle voulait faire, de l’entendre se déclarer devant sa mère et mon fils, ça m’avait redonner tout le courage nécessaire. Stephania reviendrait, cette dispute n’était que passagère, j’en étais persuadé. Je fis un détour dans ma chambre, pour récupérer deux bagues de fiançailles, la mienne et celle d’Océane avant de redescendre. Ma femme me rejoignit aussitôt, inquiète. Je la rassurais, avant d’appeler mon fils, pour qu’on aille discuter ailleurs.


— Il y a un problème, maman ?

— Oui. Ta petite amie est folle amoureuse de toi.

— Ce n’est pas… tu as entendu ?

— J’ai tout entendu. Qu’est-ce que toi tu en penses ?

— Je n’aurais jamais cru qu’elle serait la première à le dire à voix haute.

— Est-ce que, toi aussi, tu es amoureux ?

— Je crois, oui.

— Si tu avais été seul, qu’aurais-tu fait après avoir entendu cette déclaration ?

— Je l’aurais embrassé ! répondit-il sans aucune hésitation.

— Tu as ta réponse, mon chéri.


Il hésita un instant, ne sachant comment poursuivre. C’était la première fois que nous avions une telle discussion. J’étais comblée de savoir que mon fils avait trouvé la femme qui lui correspondait le mieux et j’étais heureuse que ce soit Luna Alec. Une jeune femme respectable, attentionnée, mais qui n’avait pas peur d’élever la voix quand il le fallait. Une jeune femme qui occuperait le trône de Carrandis avec grâce, force et justesse. Une femme de caractère, tel qu’il le fallait pour mon fils.


— Est-ce que… tu acceptes cette relation ?

— Oui, Benjamin Luisard-Stinley. C’est pour ça que je t’en parle. Quand tu seras prêt, quand ce sera le moment, tu sauras quoi faire, terminais-je en posant devant lui, la boite ouverte, les deux bagues des fiançailles.

— Est-ce que… tu m’autorises à la demander en mariage le moment venu ?

— Oui. Choisis la bague qui lui conviendra le mieux. Mais attention, l’autre reviendra à ta sœur.

— D’où vienne-t-elle ?

— La première, c’est la mienne, celle que ta mère m’a offerte. La deuxième, c’est la sienne.

— Je vais prendre la deuxième alors. Élise voudra la tienne, je n’ai aucun doute.

— Je ne te demanderais qu’une chose. Avant de te marier, termine ta vie de célibataire, termine ton voyage d’exploration. Surtout qu’en épousant Luna Alec, tu pourrais devenir le prochain Roi de Carrandis.

— Je te le promets. Merci, maman. Je t’aime, même si je ne te le dis pas assez.

— Tu n’as pas besoin de me le dire aussi souvent que Liz pour que je le sache. Je le vois dans ton regard, dans tes actions.

— Quand même, je t’aime maman.

— Je t’aime aussi mon chéri.


Il récupéra la boite avec la bague, l’étudia un instant avant de la refermer et de la glisser dans sa poche. Il m’embrassa et je le raccompagnais jusqu’à la salle de bal. Il s’éloigna rapidement, pour inviter sa bien-aimée à danser. Je croisais le regard d’Océane, lui sourit et continua à balayer la pièce pour trouver Élise et Ethan, eux aussi occuper à danser. Je décidais de leur laisser un peu de repos et retrouvais ma femme, assise à table.


— Est-ce que le problème est réglé ?

— Pour le moment. D’ailleurs, il faut que je t’en parler. Ben a pris ta bague de fiançailles.

— Tu lui as donné ma bague ? s’exclama-t-elle. Pourquoi ?

— Pour qu’il la donne à Luna le moment venu.

— Pour… oh, oh ! comprit-elle. Vraiment ? Pour de vrai ?

— Pour de vrai. Elle lui a fait une déclaration, devant sa mère… j’ai entre aperçus un magnifique mariage entre le Prince d’Eryenne et la Princesse de Carandis.

— Tu sais que je t’aime, toi ?

— Dis-le-moi encore ?


Elle attrapa ma main et me tira jusqu’à la piste de danse. Quand elle m’embrassa, tous les couples se retirèrent, pour nous laisser danser. Une valse commença, Océane a posé sa main au creux de mes reins, m’entrainant avec elle dans cette danse. Je finis par glisser ma tête dans son cou. Je pouvais sentir son parfum addictif, son cœur battre régulièrement dans sa poitrine, son souffle chaud dans mon cheveu et sa main qui remontait le long de ma colonne vertébrale. Dans ses bras, je frissonnais, elle le remarqua et releva ma tête pour m’embrasser.


— Je t’aime, murmura-t-elle. Merci pour tout, mon amour.


Quand la danse se termina, on a eu droit à des applaudissements. Rapidement, Élise prit le contrôle de la musique, qui changea de tout au tout, pour le plus grand plaisir des jeunes. Tandis qu’Océane allait récupérer une coupe de champagne, je rejoignis ma mère, toujours assise dans un coin de la salle. Comme son frère et sa sœur, Lizéa avait envahi la piste de danse.

— C’était une magnifique cérémonie, commença ma mère.

— C’est Océane qui a tout organisé. Hier encore, je n’en savais rien.

— Elle est douée. Et vous allez bien ensemble.

— Je ne sais pas comment j’aurais pu faire sans elle. Elle m’as aider à appréhender le Conseil, elle m’as aider à me faire aimer du peuple. Elle m’a aidée à m’accepter moi-même. Elle m’a tellement appris.

— Tout ce que je n’ai pas su faire.

— Elle m’a surtout appris à me battre pour ce que mes idées, pour ce qui me semble jour, pour nous deux. Finalement, je dois aussi vous dire merci, mère. Si vous ne l’aviez pas arrêté, si ce jour-là, quelqu’un n’avez pas ouvert ma chambre au milieu de la nuit, si je n’avais pas entendu ses cris, je ne l’aurais jamais rencontrer.

— Je crois le contraire. Vous êtes faites pour être ensemble. Ta femme avait une place très importante au sein de la rébellion. Elle aurait forcément fini par se rendre au château pour te faire part de ses quatre vérités lors de ton accession au trône. C’était en elle que l’habitant de Glenharm fondait leurs espérances.

— Vous dites que…

— Que si tu avais refusé le trône, laissant les Eryennies choisir leur futur dirigeant, Océane Luisard aurait été choisi comme Impératrice. Les choses sont telles qu’elles doivent être.

— Si vous n’aviez pas été malade, vous auriez accepté ce mariage, à ce moment-là ?

— Si je n’avais pas été malade, je n’aurais jamais interdit les couples de même sexe. Je ne t’aurais jamais fait souffrir pour ça, alors que l’amour est le sentiment le plus pur.

— Je ne peux réécrire le passé. Mais j’aurais aimé que vous réussissiez à vous faire soigner suffisamment tôt. J’aurais aimé avoir une vraie maire.

— Mais serais-tu devenu la femme qui tu es aujourd’hui ? Forte, déterminé et juste ? Si tu n’avais vu le pire en moi, en notre maladie, tu n’aurais peut-être jamais su comment lutter aujourd’hui.


Elle se tourna vers moi et attrapa mes mains dans les siennes. Je la regardais dans les yeux et pour la toute première fois, j’y voyais enfin cette lueur d’amour et de fierté. Cette lueur que j’avais toujours rêvé de voir chez elle.


— Ma chérie. C’est ton passé qui a forgé la femme que tu es. Tu étais destinée à devenir une grande Impératrice. Tu es née le même jour que la première Reine Stinley et tu portes son prénom. Ton père et moi ne l’avons pas choisi pour rien. Je n’ai pas été assez forte, parce que l’es bien plus que moi. Tu es tout ce que j’ai toujours souhaité que tu deviennes. Tu es le meilleur de moi-même et de ton père. Je sais que ça n’a pas été facile d’être ma fille, mais je suis certaine que tu es née au bon moment, avec les parents et l’entourage qui te fallait. Parce que tout ce que tu as vécu, en bien ou mal, ton forgé pour que tu sois tels que tu es aujourd’hui. Et je crois sincèrement que tu as atteint le meilleur de toi-même. Je suis plus que fière de toi, ma chérie.


Des larmes roulèrent sur mes joues, des larmes que je ne parvenais pas à arrêter. Ce que ma mère venait de dire, j’avais besoin de l’entendre. J’avais attendu tellement longtemps son approbation, sa fierté et je l’avais enfin. J’avais enfin réussi à surmonter le plus obstacle de toute ma vie. J’avais enfin la reconnaissance de ma mère. Elle me prit dans ses bras tandis que mes larmes continuaient de couler sur mes joues puis dans son cou.


— Tu es une femme extraordinaire, ma chérie, murmura-t-elle. Je ne pourrais jamais réparer le passé, mais tu dois savoir que je t’aime. Je t’ai toujours aimé, même quand tu croyais le contraire. Au plus profond de mon cœur, mon amour pour toi a toujours surpassé ma maladie, même si je n’arrivais pas à te le montrer. Tu es mon plus grand bonheur, ma plus grande réussite et ma force. C’est pour toi que j’ai réussi à lutter contre ma maladie. Pour toi que j’ai réussi à partir me faire soigner avant de te faire plus de mal. Et je sais que désormais plus rien ne t’atteindra. Tu sauras tout surmonter. Parce que les mots que tu attendais pour que ton cœur soit aussi neuf que celui d’un nouveau-né, tu viens de l’es entendre. Je t’aime Elena, je t’aime ma chérie.

— Merci, maman.

— Si tu le souhaites, le jour venu, je pourrais t’expliquer tout ce qui se passait dans ma tête quand tu étais jeune. Tu comprendras que même si en apparence, je te donnais l’impression de ne pas t’aimer, ce n’était pas vrai.


Après cette discussion, quelque chose se brisa en moi, me libérant. Les chaines qui retenaient le pire de ma vie s’étaient brisées, libérant la haine, la colère, la douleur et la rancœur. Cette chaine disparut, ma muraille disparut à son tour. Je n’avais plus besoin de me protéger contre ses sentiments perverti et envahissant, ceux qui avaient rythmé mon enfance et mon adolescence. Désormais, seuls de l’amour, de la joie et du bonheur remplissaient mon cœur. Le pardon était la clé et je l’avais trouvé. Parce que je savais que mon père ne pourrait plus jamais devenir la femme de mon passé, comme je savais que je ne deviendrais jamais cette femme à mon tour.


— Je te pardonne, maman. Est-ce que tu accepterais d’être la mère dont j’ai besoin aujourd’hui ?


Elle sourit en m’entendant la tutoyer, en m’entendant l’appeler « maman » et non « mère ».


— J’accepte. Dorénavant, tu es ce qui compte le plus à mes yeux. Ton bonheur sera mon bonheur. Tu en as besoin alors attends-toi à ce que je te le dise encore et encore. Je t’aime, ma fille et je suis fière de toi.


Elle m’embrassa sur le front et sécha mes larmes. N’hésitant plus, je l’invitais à me rejoindre sur la piste de danse. Une nouvelle vie venait de commencer, celle de Julie Stinley ainsi qu’une nouvelle relation mère-fille, basée sur la confiance et l’amour et le respect mutuel.

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