Chapitre 23

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Ma mère était restée parmi nous pendant près d’une semaine. Elle avait réussi à se faire apprécier par Océane ainsi que par Sofia, sa domestique. Une relation commençait à s’instaurer entre elle et les jumeaux. C’était plus compliqué avec Lizéa qui préférait l’embêter, pour l’unique raison que je lui accorder un peu d’attention et donc moins pour ma fille. Après son départ, elle était devenue bien plus calme. Cette nuit-là, Lizéa me réveilla au milieu de la nuit, en se glissant contre moi, sous la couverture.

— Maman, tu dors ?

— Qu’est-ce qu’il y a poussin ? murmurais-je en gardant les yeux fermés.

— Je peux dormir avec toi ? J’ai fait un cauchemar.

— Tu es déjà installée de toute façon.

Je glissais mon bas gauche sous elle et elle vint se blottir contre moi. Je remontais la couverture sur ses épaules et me rendormis à nouveau. Ce sont de ronflements qui me réveillèrent en début de matinée.

— C’est pas vrai, marmonnai-je.

— Je me souviens pourquoi on avait arrêté de dormir avec elle, critiqua Océane.

Lizéa dormant toujours, je me redressais dans le lit sans faire de mouvement brusque. Je replaçais correctement ses cheveux, l’embrassais sur le front et me tournais vers ma femme, qui se coiffait au pied du lit.

— Bonjour. Elle est venue d’elle-même au milieu de la nuit.

— Ses cauchemars ont recommencé ? Elle faisait ça quand tu étais à l’hôpital.

— Il semblerait.

— Tu veux que je reste ?

— Non, ne reporte pas ta journée avec ton frère. Vous l’avez organisé depuis longtemps. Je vais m’occuper d’elle.

— Comme tu veux. Tu m’appelles si tu as besoin.

— Bien sûr. Passe une bonne journée Océ.

— Je t’aime, termina-t-elle en m’embrassant.

— Moi aussi, je t’aime.

Elle sortit de la chambre et Lizéa remua. Elle croisa mon regard et des larmes coulaient silencieusement sur ses jours. Je l’attirais à moi pour la réconforter avec un câlin. Ses épaules tressautaient et en même temps, j’entendais ses reniflements. Je remontais la couverture sur son dos et la berçait, attendant qu’elle se calme.

— Qu’est-ce que tu veux faire aujourd’hui, mon lapin ?

— Rien du tout, bouda-t-elle. Je veux rester au lit avec toi.

— Tu ne veux même pas qu’on aille cuisiner ? Faire des cookies ou découvrir une nouvelle recette de gâteau ?

— Non.

— Pas de puzzle non plus ?

— Non ! Je veux rester sous la couette !

Elle attrapa la couverture, glissa dessous et se réfugia sur mon ventre, sa tête contre ma poitrine. Comme quand elle était bébé. Ses pleures reprirent alors j’attendis un moment. J’attendis qu’elle sorte d’elle-même de sous la couverture.

— Tu as faim ?

— Mouis.

— Aller vient. On va voir ce qu’il y a de prêt.

— Je peux rester en pyjama ?

— Oui. Je compte bien rester en pyjama aussi.

— Journée pyjama ?

— C’est ce qui te ferait plaisir ?

— Mouis.

— Alors journée pyjama. Aller, à table.

Une fois sortie du lit, elle glissa sa main dans la mienne. Après avoir récupéré mon téléphone, j’informais Irina qu’elle pouvait prendre sa journée, Lizéa restant avec moi. On fit un saut par les cuisines, où je la laissais choisir ses gâteaux, parmi ceux proposés par les pâtissiers. Mon petit déjeuner et son chocolat chaud sur un plateau, je portais le tout et on s’installa dans sa salle de jeu.

— Qu’est-ce que tu veux faire aujourd’hui ? Dis-moi tout.

— Tu n’as pas de travail ?

— Parce que ça t’intéresse vraiment de savoir si j’ai du travail ou pas ?

— Heu… non, rigola-t-elle.

— Je m’en doutais. Alors ? Choisis l’activité.

— Tout ce que je veux ?

— Tant que ce n’est pas exagérer, oui.

— Hum… je veux aller au parc d’attractions !

— Je croyais que tu voulais passer la journée en pyjama ?

— Bah, on peut aller au parc d’attractions en pyjama, ajouta-t-elle comme si c’était une évidence.

— Non, mon poussin. Si tu veux y aller, on va devoir s’habiller.

— Bon d’accord.

— Tu veux inviter Ben et Élise ?

— Non ! Que toi et moi !

— Certaine ? Ils pourront faire des attractions avec toi, si je n’ai pas envie d’en faire.

— Je vais réfléchir alors.

Autrement dit, elle voulait bien qu’ils viennent, à condition qu’ils ne jouent qu’avec elle. Et c’est exactement la réponse qu’elle me donna vingt minutes plus tard, après avec terminé son petit déjeuner. La laissant s’habiller comme une grande, à sa demande. J’informais mes grands qu’ils étaient les bienvenus.

Moins d’une heure plus tard, nous étions tous les quatre en route pour le parc d’attractions avec Benjamin comme conducteur, sous la supervision d’un soldat. À notre arrivée, quarante-cinq minutes plus tard, Lizéa avait déjà des étoiles plein les yeux.

— Par quoi tu veux commencer, Liz ? la questionna son frère.

— Heu… ça !

— Le labyrinthe des miroirs ? D’accord.

— Je sens qu’on va bien rigoler, marmonna Élise.

Cette attraction-là, je pouvais la faire avec ma fille. Celle-ci connaissait peu d’attraction, n’étant pas venu très souvent et celle-ci lui était inconnu. Comme s’en était doutée sa sœur, elle passa la première et se cogna contre contre le premier miroir, provoquant l’hilarité générale. Sonnée, elle resta un moment par terre, avant de rigoler avec nous.

— Tu as enfin compris le principe ? la taquina Élise.

— Oui bah ça va.

— Garde les mains devant à partir de maintenant, la conseilla son frère.

Laissant Lizéa nous guider, on sortit du labyrinthe quinze minutes plus tard. Elle n’était vraiment pas douée en orientation, ce qui avait permis aux jumeaux d’en rire.

Pendant toute la journée, on suivit les indications de ma dernière fille. Mais je laissais aussi mes grands faire les attractions qu’ils voulaient, notamment les grands huit, que Lizéa ne pouvait faire, étant trop petite. Élise choisit notre restaurant à midi et Benjamin décida du goûter. Que ce soit pour moi ou pour les enfants, ça nous faisait du bien de passer une journée ensemble. Contrairement à ce que j’aurais aimé, à cause du travail d’Impératrice, je n’avais pas pu passer autant de temps que voulu avec eux, encore moins hors du palais.

Peu avant de rentrer, alors que les grands faisaient une dernière attraction, le train-fantôme, leur préféré, on les attendit sur un banc avec Lizéa. Celle-ci s’assoit sur mes genoux, visiblement dans l’attente de quelque chose.

— Tu es fatiguée, mon bébé ? On va bientôt rentrer.

— J’ai entendu maman et son assistante dit que tu allais arrêter de travailler.

— Liz, je t’ai déjà dit de ne pas écouter aux portes, encore moins derrière celle du bureau.

— Mais je veux savoir moi.

— Tu es encore trop jeune pour comprendre toutes les subtilités de la politique.

— Mais on est d’accord que si tu ne travailles plus, tu n’es plus impératrice ?

— C’est plus compliqué que ça, ma chérie. Est-ce que ça t’inquiète ?

— Vous ne m’en parlez jamais. Tout ce que je sais, c’est que vous êtes Impératrices, que je suis une Princesse et que grâce à ça, on est très riche et que j’ai le droit à presque tout ce que je veux, contrairement à mes amis. Mais si tu travailles plus, on va tout perdre ? Quelqu’un prendra ta place ?

— Tu n’as que sept ans, ma chérie. Tu es trop jeune pour te poser toutes ses questions.

— Jeune, mais pas bête maman, s’agace-t-elle. Je vous attends tous de parler. Toi et maman, Ben et Élise. Et même avec tata Emma. Et moi, on ne me dit jamais rien.

— Dans ce cas je m’excuse. Je n’ai commencé à parler politique avec ta sœur qu’après ses dix ans. Et comme tu ne seras pas la prochaine Impératrice, je ne voulais pas t’embêter avec ça.

— Et si je voulais devenir Impératrice ?

— Est-ce que tu le veux ?

— Non. Mais quand même. Je ne veux pas être mise de côté juste par ce que c’est Élise votre héritière.

— Tu sembles avoir beaucoup de question et de préoccupation à cause de ça, ajoutais-je alors que les grands revenaient. On en parlera plus au calme au château. Je répondrais à toutes tes questions, comme si tu étais une grande fille.

— Vraiment toutes mes questions ?

— Je vais essayer oui.

— D’accord.

De retour au château, Océane nous accueillit, toute souriante. Sa journée avec son frère avait dû bien se passer. Elle questionna les enfants sur la leur et remarqua très vite que quelque chose n’allait pas avec Lizéa.

— Cette petite laisse ses oreilles traîner un peu partout alors on doit avoir une grande discussion.

— Tu as besoin de moi ?

— Je ne pense pas non. On te rejoindra si besoin.

Je l’embrassais avant d’inviter Lizéa à me suivre jusqu’à sa chambre. Je la laissais prendre une rapide douche et l’installa entre mes jambes, assises sur son lit, pour la coiffer.

— De quoi veux-tu que je te parle en premier ?

— Tu vas vraiment arrêter de travailler ? D’être Impératrice ?

— Oui. Mais je vais rester Impératrice. C’est maman qui s’occupera de l’Empire, mais si elle à besoin de moi, je l’aiderais.

— On ne va pas déménager du coup ?

— Non, rigolais-je. De toute façon, tant que ta sœur ne sera pas Impératrice, on restera au château.

— Si c’est Élise qui vous remplacera, je ferais quoi moi ?

— Ce que tu veux. Tu peux choisir le métier que tu veux, être karatéka professionnel ou continuer dans le mannequinat.

— Même en étant Princesse ?

— Oui, ma chérie. Tu as droit à la vie que tu souhaites. Mais pour faire ce dont tu as envie, tu dois t’en donner les moyens et réussir à l’école.

— J’y arriverais.

— Je n’en doute pas un instant. D’autres questions ?

— Si tu travailles plus, tu pourras passer plus de temps avec moi ?

— C’est ce que tu voudrais ?

— Mouis.

— Alors oui. Et puis comme tu le sais, à la rentrée, Élise sera à l’université et Ben en voyage. Donc on ne sera que toutes les trois avec maman.

Elle continua à me questionner sur tout ce qu’elle avait en tête. Aussi bien, sur notre passé familial, notre futur. Je lui parlais même du père des jumeaux. J’ai réussi à répondre à toutes ses questions. Quand elle fut satisfaite, le dîner était prêt. Avant de passer à table, j’en informais Océane, pour qu’elle puisse corroborent mes réponses si besoin.

À table, Ben nous annonça que tout son programme était préparé et qu’il était prêt à partir. Il était temps de le laisser s’en aller, même si c’était compliqué. Ma femme me regarda un instant, cherchant mon approbation avant de répondre à notre fils par la positive. Il avait enfin son top départ. Par chance pour nous, il devra rentrer dans deux mois pour les débuts des jeux continentaux, en tant qu’archer. Il allait revenir pour la rentrée scolaire de ses sœurs. Quant à Élise, elle passerait ses vacances à voyager entre le château et la maison de son petit ami. Le tout, sans oublier ses répétitions avec son groupe de musique.

— Oh d’ailleurs, Ethan passe me chercher dans une demi-heure. On sort cette aprèm.

— J’aimerais lui parler avant qu’il ne te kidnappe, ajoutais-je.

— Je t’appellerais quand il sera arrivé.

Dans un même mouvement, mes trois enfants quittèrent la table, me laissant seule avec ma femme. Celle-ci changea de place pour s’asseoir à mes côtés et prit mes mains dans les siennes.

— Il y a un problème, mon amour ?

— Ils sont obligés de grandir aussi vite ? Si on n’avait pas Lizéa, il n’y aurait plus aucun enfant au château.

— Tu auras plus de temps pour t’occuper de toi et Liz. J’ai cru comprendre qu’elle avait hâte de t’avoir que pour elle.

— C’est vrai. Je pourrais l’emmener à ses cours de mannequinat et de karaté. Mais j’ai peur de ne pas savoir quoi faire. Quand ma mère était encore là, je tournais en rond dans le château. Et depuis que je suis Impératrice, je n’ai jamais cessé d’être en activité.

— Ça vous fera du bien de passer un peu de temps ensemble. Et ça te fera surtout du bien de ne plus avoir la tête dans tes dossiers. Il est vraiment temps pour toi d’arrêter de gérer un Empire mais de prendre soin de toi.

— Et bien, tu sais quoi ? En attendant Ethan, je vais aller me faire couler un bain et lire.

— C’est une très bonne idée, mon amour.

Dans mon bain chaud, parfumée à la lavande, je sentis mes muscles se détendre. Je réussis même à profiter, à avancer dans mon livre sans être dérangée par Lizéa. Une demi-heure plus tard, Élise m’informa de l’arrivée d’Ethan, que je retrouvais dans la Grande Salle.

— Vous vouliez me voir, Votre Majesté ?

— J’ai quelques questions à te poser. Tu veux bien nous laisser, ma chérie ?

— Je vais préparer mon sac, dans ce cas.

J’invitais Ethan à s’asseoir à table et lui servit un rafraichissement.

— Depuis combien de temps es-tu avec ma fille ? le questionnais-je de but en blanc.

— Nous nous connaissons depuis le début du lycée, mais nous sommes en couple depuis un an déjà.

— Tu dois savoir qu’elle est mon héritière, qu’elle deviendra la prochaine Impératrice. Je dois m’assurer qu’elle ait une personne de confiance à ses côtés.

— Ce qui est tout à votre honneur, Votre Majesté.

— Parle-moi de toi. D’où viens-tu ?

— D’Eldusia, Votre Majesté. Pour être tout à fait honnête à vous. Je ne m’appelle pas vraiment Ethan Blaks. Votre fille ne le sait pas, mais c’est un nom d’emprunt.

— Et toi crois me donner une bonne image de toi et me disant que tu mens à ma fille ?

— En fait, je… je fais partie d’un programme de protection des témoins qui existe en Eldusia. Avec ma mère, nous avons fui mes frères et mon père grâce à ce sythème. Nous avions l’occasion de choisir une nouvelle vie, avec une nouvelle identité. Si je n’ai rien révèle à Elise, c’est pour la protéger. Mais vous, vous avez droit à la vérité.

— Je ne savais même pas que ce type de programme existait et qu’Eldusia envoyait des gens comme vous en Eryenne.

— Vous ne saviez pas ? L’accord a été mi en place il y a quelques années entre la Reine Katerina et votre femme.

— Il est vrai qu’hormis avec Carrandis, les relations diplomatiques extérieures, ce n’est pas mon fort. Combien de temps se programme assurera votre protection ?

— Aussi longtemps qu’il le faudra. Mon père et mes frères ne savent pas que nous sommes ici. S’ils le découvrent, ils nous tueront.

— Pourquoi ta mère et toi faites partie de ce programme ?

— Mon père est un homme violent qui battait ma mère. Mes frères sont dans le même moule que lui. Je suis le seul à me préoccuper de ma mère. Quand j’ai dénoncé mon père et qu’il a été emprisonné, mes frères s’en sont pris à moi.

— Tu t’es rapproché de ma fille en sachant qui elle était ?

— Non, Votre Majesté. Je suis arrivée à Glenharm au moment de la rentrée. Je ne savais pas qui elle a été et au lycée, personne ne parlait de son titre. Elle a vite remarqué que j’étais nouveau dans la ville et ma prise sous son aile. Nous sommes devenues amies puis… je n’ai su qu’elle était votre fille qu’à la remise des diplômes.

— Vous vous connaissez depuis trois ans et elle ne vous l’avait jamais dit ? Même quand vous vous êtes mis en couple ?

— Non, Votre Majesté. Et comme je n’ai jamais demandé à vous rencontrer, je ne savais pas.

— Elle doit vraiment vous aimer et croire en votre amour pour vous avoir cacher cette vérité. Et maintenant que vous savez ?

— Il est vrai que j’ai hésité à la quitter. J’avais peur de ce que représentait son statut de princesse héritière. Mais nous en avons beaucoup discuté et aujourd’hui, je l’ai accepté. J’ai accepté qu’un jour, elle puisse me demander d’être son Empereur alors que je n’en ai pas les compétences. J’ai aussi accepté qu’elle puisse ne jamais me le demander.

— Avez-vous accepté que vos enfants prennent le nom d’Élise et non le vôtre ?

— Je ne souhaite à aucun de mes enfants de prendre le nom d’emprunt que j’utilise. Et je l’accepte. Je suis prêt à faire tout ce que vous voudrez pour vous prouvez l’amour que j’éprouve pour votre fille, Votre Majesté.

— Jusqu’où êtes-vous prêt à aller ?

— Je suis prêt à l’épouser, si c’est ce qu’elle souhaite.

— C’est la réponse que je voulais. J’ai vu qu’elle était heureuse à votre bras lors de mes renouvellements de vœux.

— Est-ce que ça veut dire que vous acceptez notre relation ?

— Oui. Mais à une condition. Elise ne deviendra Impératrice qu’à la fin de ses études. Si vous devez vous marier, ce sera seulement à la fin de ses études.

— Vous avez ma parole, Votre Majesté.

— Dans ce cas, cette bague est pour toi. Quand tu le sentiras, tu pourras la demander en fiançailles. Pour que tu saches, c’était ma bague de fiançailles, avant mon mariage avec ma femme. Elise sera ravie de la recevoir.

— Merci beaucoup, Votre Majesté. C’est un honneur que vous me faites là. Je ne vous décevrai pas.

— J’espère bien. Allez file, je te laisse l’emmener où bon te semble.

— Merci Votre Majesté. Au revoir, Votre Majesté.

Tout sourire, il ouvrit les portes de la Grande Salle, laissant entrer ma fille. Celle-ci vint m’embrasser avant de partir avec son petit-ami, bras dessus, bras dessous.

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