Chapitre 3 - Tracer la voie

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Le silence était plus lourd que la veille.

Takuya était assis dans l’abri, le dos calé contre la paroi de pierre. Son regard n’était pas perdu, mais fixé dans le vide. Il pensait, méthodiquement. Il alignait les faits, triait les données. Puis il demanda :

> « CAINE. Affiche-moi tout ce que tu as enregistré depuis mon arrivée. Tout. »

> « Compilation en cours...

Affichage synthétique disponible : 9 éléments biologiques analysés.

— 3 comestibles valides.

— 2 toxiques.

— 1 corrosive.

— 1 faiblement nutritive.

— 1 eau stagnante impropre.

— 1 fruit à réaction faible. »

Takuya fit défiler les résultats lentement. Il commençait à discerner des motifs : des zones de croissance, des codes de réaction, des logiques dans l’absurdité.

Ce monde avait encore des règles. Elles n’étaient juste… pas documentées.

Il se leva avec lenteur et s’approcha d’une grosse branche qu’il avait récupérée un peu plus tôt. Solide. Droite. L’écorce épaisse. Il la posa sur ses genoux, saisit le fragment métallique, toujours taché du sang séché du monstre précédent.

Il commença à travailler.

D’abord tailler le bois, en usant d’un éclat de pierre. Ensuite, enfoncer doucement le fragment dans le cœur de la branche. Il le fixa avec une bande déchirée de sa tunique, serrant chaque tour jusqu’à faire craquer le tissu.

Le résultat n’était pas élégant. Mais il était fonctionnel.

> Une lance.

Pas une arme glorieuse. Pas une extension de puissance.

Juste un outil, né de la nécessité.

Il l’observa un moment, la fit tourner dans sa paume. La prise était correcte. L’équilibre approximatif. Mais ça ferait l’affaire. Il aurait au moins quelque chose entre lui et ce monde.

Son regard se posa ensuite sur une petite feuille posée près de ses affaires. Une plante qu’il avait récoltée plus tôt, et que CAINE avait cataloguée comme :

> [Toxique léger – réaction biologique modérée en cas d’ingestion directe]

Il resta là, à la fixer.

Puis il la prit. Lentement.

> « Si j’apprends à survivre ici… il faut que je comprenne les seuils.

Et je dois les repousser moi-même. »

> « Mise en garde : effet secondaire probable.

Réaction corporelle non garantie. »

> « Je ne cherche pas un miracle. Juste une observation. »

Il mâcha un petit morceau de la feuille. Le goût était atroce. Âcre, métallique. Un fourmillement immédiat monta dans sa langue, puis dans sa gorge. Il cracha le reste, essuya sa bouche, attendit.

Une chaleur monta dans sa poitrine. Une sueur froide s’installa dans sa nuque.

Mais il tenait.

> [Analyse de la réaction en cours...]

[Compétence passive acquise partiellement : Résistance au poison – Niveau 1 (Débutant)]

[Progression : 1%]

Il esquissa un rictus fatigué.

> « Ça fonctionne. Même ici… ça fonctionne. »

Mais quelques instants plus tard, son souffle se raccourcit. Sa vue se flouta. Un vertige lui tordit le crâne. Il chancela, tomba à genoux, puis s’effondra sur le côté, haletant.

> « CAINE… » murmura-t-il.

> [Statut : intoxication en progression]

[Protocole d’endurance activé – surveillance vitale minimale engagée]

Il tenta de se redresser, mais ses muscles refusaient. Une brûlure sourde dans son ventre. Des pulsations douloureuses dans ses tempes.

Il s’allongea, tremblant.

Le monde s’éloignait lentement.

Avant que l’obscurité ne le rattrape, il pensa :

Ce n’était pas une erreur.

C’était une leçon.

Puis tout devint noir.

La conscience revint lentement.

Comme un rideau qui se soulevait à contrecœur.

Son corps était brûlant. Ses muscles, engourdis. Chaque respiration faisait mal, mais l’air entrait.

Il était vivant.

> « Reprise de conscience détectée.

Fonctions vitales : stabilisées.

Intoxication en régression.

Progrès de compétence passif : Résistance au poison – 2%. »

Takuya ouvrit les yeux. Le plafond de pierre au-dessus de lui lui sembla plus net que jamais. Il resta immobile, laissant ses pensées se mettre en place.

Pas de panique. Pas de confusion.

Juste un état de lente lucidité.

> « Combien de temps ? »

> « Huit heures et vingt-sept minutes.

Votre organisme a combattu l’effet toxique par réponse adaptative.

Aucune séquelle à long terme. »

Il inspira profondément. Le goût métallique dans sa bouche avait presque disparu. Ses mains tremblaient encore un peu. Mais il se sentait… présent.

Plus que jamais.

Il s’assit avec lenteur. Son dos craqua. Sa nuque aussi. La douleur était là, mais atténuée.

Il regarda autour de lui. Sa lance était posée là, où il l’avait laissée. Le fragment métallique brillait faiblement, propre, affuté. Une extension imparfaite de son instinct de survie.

Il le prit. Le fit tourner dans sa paume. Testa l’équilibre. Puis se leva.

Dehors, le ciel avait changé.

Il ne faisait pas jour, pas vraiment, mais la lumière était moins lourde. Les teintes violacées avaient cédé la place à des nuances gris perle, presque douces.

Il sortit de l’abri.

Et il la vit.

Encore.

La lumière.

Là-bas. À l’horizon.

Une pulsation.

Calme. Rythmée. Persistante.

Ce n’était plus une coïncidence.

Ce n’était plus un hasard.

Il resta là, debout, la main fermement serrée sur le manche de sa lance, et observa cette lueur comme on observe un signal de l’univers.

Pas une promesse. Pas une invitation.

Mais une direction.

Il ne savait pas ce qu’elle représentait.

Mais il savait où il irait.

> « Demain. »

> « Confirmation : cap enregistré. Direction nord-nord-est.

Préparation possible : repérage de points de repos, anticipation du climat, calibration de consommation énergétique. »

Il hocha lentement la tête. Même la voix synthétique de CAINE lui semblait familière, maintenant. Comme une extension logique de lui-même.

Il rentra, s’allongea à nouveau. Non pas pour fuir, mais pour se préserver.

La lance contre sa jambe.

Le fragment contre sa poitrine.

CAINE en veille.

Il ferma les yeux.

Et pensa, une dernière fois :

Je suis une erreur.

Mais je vais devenir un modèle.

----

Le réveil fut moins brutal que la veille.

Son corps avait encore mal, mais c’était une douleur familière. Maîtrisée.

Takuya ouvrit les yeux, prit le temps de respirer.

Le goût de l’air avait changé. Moins de moisissure, moins de cendre. Il sentait… quelque chose d’organique. Peut-être même un soupçon d’ozone, porté par une brise faible.

Il s’assit, lentement. Ses muscles protestèrent, mais il tint bon. Il consulta CAINE immédiatement.

> « Statut ? »

> « Stabilité corporelle à 83%.

Saturation résiduelle de toxines : 12% — en diminution.

Énergie disponible : modérée.

Aucun signe de dégradation interne. »

Il hocha la tête.

Il sortit deux feuilles et un fruit de sa réserve. Des éléments validés la veille. Il mangea lentement, mâchant chaque bouchée avec attention, écoutant son corps comme un médecin à l’écoute d’un cœur inconnu.

> « Réaction ? »

> « Rythme digestif stable.

Aucune anomalie cardiaque ou neurologique.

Fiche nutritionnelle mise à jour. »

Il essuya ses doigts, puis s’accroupit pour ramasser un caillou plat. D’un geste, il le fit rouler entre ses doigts.

> « CAINE. Récapitule les deux affrontements. Je veux tout. »

> « Chargement du module tactique…

Premier affrontement : créature de type squelette canin.

Vitesse : moyenne. Comportement : agressif, désorganisé.

Point faible identifié : base du crâne, jonction cervicale. »

> « Et moi ? »

> « Temps de réaction : lent.

Dommages évitables. Coordination avec les données : 47%.

Facteurs limitants : douleur, panique, surcharge musculaire. »

> « Deuxième combat. »

> « Évolution du même type.

Vitesse supérieure. Force accrue.

Vous avez compensé par positionnement et réflexe.

Tactique improvisée — efficace à 62%.

Fragment utilisé avec précision. Dégâts létaux localisés.

Durée du combat : prolongée. État critique atteint. »

Takuya resta silencieux. Puis, après quelques secondes :

> « Je ne suis pas assez rapide.

Pas assez fort.

Mais je suis encore là. »

Il se leva, ajusta la lance contre son dos. Sa prise était plus ferme.

Il rangea le fragment dans un repli de tissu à sa ceinture, l'attacha solidement.

Puis, sans attendre, il sortit de l’abri.

Le ciel avait changé. Le violet dense de la veille s’était éclairci. Les teintes grises dominaient, plus douces, presque stables.

Il marcha vers le nord-nord-est.

Vers la lumière.

CAINE restait en veille tactique, analysant le terrain. Et au fil des pas, les observations commencèrent à changer.

> « Sol : compact.

Plantes : croissance symétrique, non agressive.

Fluctuations magiques : minimes.

Conclusion : transition de zone probable. Interface en approche. »

Takuya fronça les sourcils. Il ressentait aussi la différence. Tout était… plus cohérent.

Moins hostile.

Il accéléra un peu le pas. Plus loin, une clairière s’ouvrait.

Presque ronde.

Les arbres s’arrêtaient d’un coup net. Le sol était tapissé d’un mélange de mousse grise et de terre sèche. Pas de plante vénéneuse. Pas de piège. Une ouverture. Une respiration.

Et puis…

> [Alerte : traces de pas humanoïdes détectées à proximité — fiabilité : 87%]

Il s’arrêta net.

> « Où ? »

> « À dix mètres, direction ouest-sud-ouest.

Profondeur d’empreinte : 3,2 cm.

Foulée bipède. Taille estimée : 1m70 à 1m80.

Direction de déplacement : opposée à la vôtre.

Ancienneté : indéterminée. Empreintes partiellement effacées. »

Takuya s’accroupit. Il chercha. Et les vit.

Des marques.

Pas profondes, mais réelles. Dans la mousse.

Une empreinte de pied nu. Longue. Dérangeante.

Pas de campement. Pas de feu.

Juste… quelqu’un.

Passé par là.

> « Pas de signature vitale dans les alentours ? »

> « Négatif. Aucune forme de vie humanoïde dans le périmètre.

Résidus d’énergie : néants.

Ce n’est qu’un passage. »

Mais l’impression restait.

Takuya se redressa, fixant l’horizon.

> « Il y a eu quelqu’un ici.

Ou il y est encore.

Et s’il me précède… il me regarde déjà. »

La lumière pulsa à nouveau.

Faiblement. Loin.

Mais vivante.

---

Il avait suivi les empreintes aussi loin qu’il le pouvait.

Elles s’effaçaient à mesure qu’il avançait, comme si le monde lui-même essayait de les recouvrir.

Sur un sol plus sec, les traces avaient disparu d’un coup.

Pas d’usure naturelle. Pas de pas interrompu.

Juste… rien.

Un vide parfait.

Takuya resta un instant immobile, les yeux fixés sur l’endroit où la piste se perdait.

Quelqu’un avait marché ici. Quelqu’un savait comment disparaître.

Et s’il savait disparaître, il savait aussi observer.

> « CAINE. Toujours rien ? »

> « Négatif. Aucune signature de chaleur, de mana, ni d’ondes vitales dans le rayon de détection étendu.

Aucune altération énergétique récente.

Traces physiques uniquement. »

> « Alors il m’a vu. Mais je ne l’ai pas vu. »

> « Hypothèse probable : entité en mode furtif, ou disparue. »

> « Ou morte. »

Il reprit sa marche, plus lentement, plus bas. Son regard balayait le sol, les feuillages, les lignes du terrain.

Une légère pente se dessinait au nord-est. Il la gravit, pas à pas. Arrivé au sommet, il se figea.

Le terrain, en contrebas, était anormalement régulier.

Un ancien sentier ? Difficile à dire, mais l’herbe y était moins haute, plus fine. Quelques pierres plates étaient alignées à intervalles irréguliers, comme les restes d’un chemin oublié.

Plus loin, quelque chose d’écrasé, enseveli, miroitait sous la lumière brumeuse. Une structure effondrée, basse, couverte de mousse grise, à moitié avalée par la terre.

Pas un bâtiment.

Mais pas naturel non plus.

Takuya s’approcha lentement.

> « Analyse de forme. »

> « Structure artificielle.

Base métallique composite.

Hauteur estimée d’origine : entre 1,2 et 1,5 mètre.

Effondrement ancien.

Densité énergétique : résiduelle.

Fluctuations instables. »

Il s’agenouilla à quelques pas.

La structure ressemblait à un socle. Rectangulaire. Sa partie centrale, brisée, laissait deviner un mécanisme circulaire arraché ou détruit. Tout autour, une série d’encoches minuscules, comme des points d’ancrage.

> « C’est un terminal. Ou un relais. »

> « Système actif inconnu.

Composants non identifiables.

Empreinte du Système présente, mais altérée.

Lecture impossible. »

Takuya fronça les sourcils.

> « Altérée comment ? »

> « Fragmentation des données non systémiques.

Effacement manuel probable. Signatures de purge ciblée.

Conclusion : verrouillage volontaire par une entité externe. »

Il se redressa lentement.

> « Le Système ne l’a pas oublié.

Quelqu’un a voulu qu’il l’oublie. »

Il regarda autour de lui.

Plus aucune trace de pas. Juste ce silence, et cette structure morte.

Pas écrasée par le temps, mais effacée par une main.

Pas un accident.

Un choix.

Il s’assit alors, à distance, devant le socle. Pas pour le forcer.

Pour l’observer.

Quelqu’un d’autre avait marché ici.

Et n’avait pas laissé de trace active.

Soit il avait contourné ce point.

Soit il l’avait verrouillé lui-même.

> Ce n’est pas une ruine.

C’est une interface fermée.

Et je trouverai comment l’ouvrir.

Il était resté immobile plusieurs minutes, assis devant la structure.

Rien ne bougeait. Pas un bruit. Pas une réaction.

Et pourtant, il sentait quelque chose.

> « CAINE. Vérifie à nouveau. Cette énergie… elle vient d’ici ? »

> « Densité énergétique détectée : faible, instable.

Source locale : négative.

Origine : externe. Résidu flottant non ancré. »

Takuya fronça les sourcils.

> « Donc ce n’est pas la structure qui l’émet. »

> « Affirmatif. La structure est inerte.

Aucune activité interne, aucune signature active. »

Il regarda l’objet d’un œil nouveau. Ce n’était pas une balise en sommeil.

C’était une carcasse.

Ce qu’il ressentait n’était qu’un écho, comme si une vague avait balayé l’endroit... puis s'était retirée.

Il se redressa légèrement.

> « Et si je teste un appel ? Discret. Juste pour… évaluer. »

> « Protocole passif disponible. Émission de présence calibrée.

Intensité minimale. Pas d’intrusion. »

> « Vas-y. »

Il ferma les yeux.

CAINE lança le signal.

Une onde douce, calculée, subtile, s’étendit à peine autour de lui — comme un souffle mental envoyé dans l’espace. Il n’espérait pas une réponse. Il voulait voir si quelque chose regardait.

Le silence se fit plus dense.

Le vent tomba.

Et le ciel sembla s’assombrir d’un demi-ton.

Puis CAINE annonça :

> [Alerte : signal lumineux distant interrompu.]

[Intensité : 0%. Source momentanément inaccessible.]

Takuya rouvrit les yeux. Il tourna lentement la tête vers l’horizon.

La lumière. Celle qu’il avait vue depuis plusieurs jours.

Celle qui battait comme un cœur lointain.

Disparue.

> « Elle m’a vu. »

> « Hypothèse valide. Corrélation temporelle établie entre votre émission et la perte du signal.

Probabilité de lien direct : 72%. »

Il serra les dents.

Pas de panique.

Juste… de l’information.

Il s’avança d’un pas vers la structure, juste pour tester la réaction. Rien.

Mais à sa gauche, l’air sembla vaciller.

Pas une faille. Pas une apparition.

Juste un glissement de réalité, comme si l’espace refusait d’être saisi.

> « Tu vois ça ? »

> « Distorsion légère détectée.

Fluctuation spatiale localisée. Pas de rupture.

Zone partiellement verrouillée.

Résonance non compatible avec votre profil. »

> « Une sorte de seuil. »

> « Affirmatif. Aucune autorisation de passage.

Verrou externe. Non systémique. »

Il recula lentement. Pas par peur. Par respect.

Ce lieu avait entendu.

Et fermé la porte.

Il regarda la structure une dernière fois. Plus comme un objet.

Mais comme un témoin.

Un vestige écoutant encore.

Il recula de quelques pas, marqua la position dans sa mémoire.

> « Ce n’est pas ici.

Ce n’est pas maintenant.

Mais ce que je cherche…

était là.

Et s’est caché. »

-----

---

La forêt n’émettait plus aucun son.

Même le vent semblait suspendu.

Takuya avançait lentement, ses pas étouffés par la mousse grise sous ses bottes. Il ne savait pas ce qu’il cherchait exactement — il avait quitté la zone de la structure verrouillée sans se retourner — mais chaque fibre de son corps lui hurlait que quelque chose ne tournait pas rond.

> « CAINE. Analyse ambiante. »

> « Niveau sonore : anormalement bas.

Faune absente.

Chaleur résiduelle détectée dans les feuillages à 2 heures.

Probabilité de présence dissimulée : 83 %. »

Il s’arrêta.

Mais trop tard.

Un sifflement. Une ombre. Un choc brutal sur le côté.

Takuya roula au sol, la lance levée par pur réflexe.

La créature qui lui faisait face n’était pas un chien-squelette.

Ni une bête aveugle.

C’était petit. Vif. Recouvert d’une peau sombre, luisante. Des bras courts mais musclés. Une lame primitive à la main.

Ses yeux étaient jaunes. Et intelligents.

> « CAINE… »

> « Nouvelle entité identifiée : forme humanoïde réduite.

Comparaison biologique : 89 % de correspondance avec le type ‘Gobelin’.

Arme forgée rudimentaire détectée.

Langage vocal inconnu. »

Takuya recula d’un pas. La créature avançait, mais ne l’attaquait pas seul.

Derrière elle, quatre autres sortaient des buissons. Légers. Silencieux. Deux portaient des frondes, un autre un arc grossier. Le dernier tenait une hache courte et émoussée.

Ils parlaient entre eux. Vite. Clairement.

> « Langage tribal non identifié.

Tentative de décodage en cours.

Structure de communication : organisée. »

Takuya frappa le premier gobelin avec le manche de sa lance, le déséquilibra, tourna sur lui-même, tenta de fendre l’air en arc large. Trop lent.

Il toucha l’épaule d’un des archers — pas assez pour le neutraliser.

Une pierre vola. L’impact le frappa à la tempe. Il chancela.

Une seconde frappa son flanc. Il tomba à genoux.

> « Coordination ennemie détectée.

Formation tactique de harcèlement.

Mouvement circulaire. »

> « Ils chassent en meute… comme des soldats. »

Il se releva tant bien que mal. Sa vision se brouillait. Il recula jusqu’à un rocher, le dos plaqué contre.

CAINE affichait des trajectoires. Des prédictions. Mais il n’arrivait plus à les suivre.

> « Rythme cardiaque critique. Coordination motrice en chute.

Impact imminent. »

Un gobelin s’avança. Celui-là était différent. Plus grand. Une bande d’os gravés entourait son bras gauche. Une sorte de chef.

Il s’approcha calmement, sa massue courte dans la main.

Takuya tenta de lever sa lance une dernière fois.

Trop lent.

Un coup.

Un éclair de douleur.

Puis le noir.

Aucun message système.

Aucune analyse.

Juste le vide.

Et le souvenir du dernier regard qu’il avait croisé :

un œil jaune, calme, curieux.

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