Le lendemain matin Alice rasait les murs. Elle ne lisait pas et surveillait les alentours. Elle ne voulait pas retomber sur l’abruti de la veille. Elle supposait que ce Pat l’avait oublié, qu’elle était insignifiante pour lui et que son show d’hier n’était qu’un détail de sa vie de chercheur de merde. Mais elle estimait aussi que si elle le croisait par hasard, il recommencerait son cirque. Elle préférait éviter. Elle se trompait sur toute la ligne. Non seulement le « caillera » se souvenait très bien d’elle et s’en souviendrait encore longtemps mais en plus, elle n’allait pas pouvoir l’éviter parce que c’est lui qui allait venir à elle.

Alors qu’elle prenait ses affaires dans son casier elle eut la surprise de voir son ami Erwan.

C’est quand elle referma la porte de son casier qu’elle le vit. Il s’était placé derrière. Elle sursauta.

- L’ut Alice, ça va ?, dit-il avec son sourire ravageur dont il n’avait même pas conscience.

- Salut Erwan, tu m’as fait peur ! Oui, ça va, merci, et toi, comment ?

- Bien, j’te r’mercie.

Il laissa un court silence et sur un ton sérieux reprit :

- Alice, tu me fais confiances, n’est-ce pas ?

- Bien sûr Erwan ! Elle fronça les sourcils. Mais tu m’inquiètes, là, qu’est-ce qu’il t’arrive ?

- Ho, à moi rien, j’te rassure Alice, t’inquiète, mais je suis avec quelqu’un qui a un truc à te dire… et j’voudrai pas que ça te stress ?

- Me stresse ? Mais c’est quoi cette histoire Erwan ? C’est qui ?

- C’est lui ! Il pointa du doigt un endroit derrière elle.

Alice se retourna et vit Pat à cinq ou six mètres qui avançait dans sa direction…