Moment de vérité
La semaine passa, je faisais comme si de rien n’était alors que chaque soir, je mettais un peu plus de temps à m’endormir, pressée et stressée de connaître enfin la cause du remue-ménage dont ma chambre était victime. Il n’y eut que la nuit du mercredi au jeudi où rien de notable ne se produisit, aucun objet n’avait bougé. Cela arrivait quelques fois, heureusement – généralement une à trois fois par semaine – et me rassurait un peu.
Le moment fatidique était enfin arrivé. Installée confortablement dans un canapé de ma véranda - lieu bien ensoleillé pour oublier les ténèbres et leurs secrets que j’allais scruter - je connectais enfin la petite caméra à mon ordinateur. Le temps de téléchargement des fichiers étant assez long, je pris le temps de faire infuser un bon thé vert, histoire de me décontracter au mieux avant l’instant de vérité. J’eus même le temps de lire quelques pages du journal local.
Lorsqu’un « bip » sonore retentit, signant la fin de mon attente, je m’empressais d’ouvrir le film de la première nuit, soit celle du dimanche au lundi, et de le passer en accéléré. Ce que je vis alors était impensable, je croyais être devenue cinglée, mon cerveau ne pouvait croire ce qu’il voyait.
Afin de m’aider à reprendre le dessus et, me disant que je devais être victime de terribles hallucinations, j'entrepris de passer au crible chaque nuit enregistrée par vidéo. Le résultat était le même pour chaque fichier, sauf, comme je m’en doutais, lors de la nuit de mercredi à jeudi où je ne faisais que dormir sans que rien de particulier ne se passe. Mon sommeil semblait simplement plus agité que lorsque ma chambre subissait ses étranges phénomènes.
J’ose à peine écrire ici ce dont la caméra a été témoin alors que je dormais profondément. Quand j’y repense, j’ai l’impression d’être en plein rêve.
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