Chapitre 12
Sentiments 2
• Damon •
Je n'en pouvais plus de toutes ces cachotteries, il m'énervait, me fatiguait et ma patience avait certaines limites. J'attrapais Kenneth le col de sa chemise et le plaquais contre un mur qui était là. Tout le couloir s'arrêta de bouger.
- Maintenant tu vas m'expliquer. Pourquoi Dean était là ?
- C'est bon lâche-moi je vais t'expliquer.
Aussi, je relâchais ma prise sur la chemise et il remit celle-ci droite. Je le suivis dans les différents couloirs du lycée pour arriver dans ce que l'on appelait le "Foyer des élèves". Je ne venais jamais ici, car je trouvais cet endroit nauséabond et trop bruyant. Il y avait des tables où certains élèves étaient assis, leurs feuilles de cours sortirent. Les canapés étaient tous remplis de filles et garçons discutant trop fort à mon goût. Les hurlements de joie vers le Baby-foot m'indiquèrent que l'équipe rouge avait gagné.
- Viens ! Me dit Kenneth
Je le suivis au fond de la pièce où un canapé était libre. Je m'assis à côté de lui impatient et énervé de ne pas comprendre la situation. Comment le pouvais-je en même temps.
~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~
Les heures de cours avaient défilé et aujourd'hui j'étais plutôt énervé. Hier soir mon frère avait passé sa soirée au téléphone avec tout son petit groupe d'amis à parler d'un règlement de comptes. Il était Parti pendant d'innombrables heures et lorsqu'il était revenu à la maison en pleine nuit il n'avait visiblement pas fini de foutre son bordel. Je l'avais entendu courir partout toujours au téléphone. Quand j'étais sorti de ma chambre mon père était en train de l'engueuler et de demander des explications sur tout ce bordel, mais il n'avait pas daigné répondre. Du coup ce matin c'était moi qui avais subi la mauvaise humeur de mon paternel. La prochaine fois que je le voyais il allait m'entendre.
C'était ma première cause d'énervement. La deuxième s'appelait Marlow.Cela faisait une semaine que je l'avais avertie et pourtant ça ne l'avait pas empêchée de raconter à tout le lycée notre aventure d'un soir inexistante. J'étais prêt à exploser en reconnaissant ses cheveux bouclés encours, mais quand elle se retourna, je fus choqué par son visage. Une de ses joues avait une couleur rouge violacé, son maquillage grossier ne cachait pas grand-chose et l'hématome sur sa pommette était plus que flagrant. J'avais bien tenté de lui demander ce qui s'était passé, mais à peine avait-elle ouvert la bouche qu'un événement étrange se passa. Son regard croisa celui de mon voisin de gauche. Je savais que Kenneth était parfois intimidant, mais étonnement un simple regard fit taire Marlow qui m'évita le reste de la matinée. Si je ne connaissais pas mon ami, j'aurais pu reconnaître une certaine intimidation. Ce fut le premier événement qui me fit me poser des questions.
Je remarquais aussi le comportement étrange de Logan . Que ce soit pendant la pause ou au réfectoire ses attitudes envers Candice me paraissaient étranges. Mon meilleur ami était un peu trop prévenant et protecteur pour que cela passe inaperçu. À mes yeux du moins.
Mais mes soupçons se confirmèrent pendant les cours de l'après-midi. Nous étions en cours de littérature, c'était la première heure après la pause déjeunée. Et mon énervement était, bien malgré-moi, toujours présent. Je sentais qu'on me cachait quelque chose. Un truc important que je ne devais sûrement pas savoir. J'étais horriblement frustré et excédé et ça n'allait pas en s'arrangeant. Kenneth ne daignait pas répondre à mes questions ou alors il les évitaient avec ingéniosité. Puis des chuchotements s'élevèrent lentement dans toute la salle. Des murmures qui me semblaient curieux.
- Psst Damon ?
Je me retournais vers la voix qui m'appelait. Quelques tables derrière moi je vis Hailey qui était l'expéditeur de cet appel.
- Ce n'est pas ton frère là-bas ?
Je tournais ma tête, avec incompréhension, vers la direction qu'elle m'indiqua. Sur ma droite, les fenêtres de la classe donnaient sur l'aile droite du bâtiment dans lequel je me trouvais. Nous pouvions voir le couloir parallèle au nôtre qui était censé être vide à cette heure là. Et pourtant deux personnes se tenaient debout en plein milieu de ce couloir vide. La première était blonde. Une silhouette plus fine et élancée. Pourtant, bien en forme tout de même je reconnus la directrice de mon établissement. Elle était en pleine discussion avec un homme d'une vingtaine d'années. Plus grand qu'elle d'au moins une tête celui-ci parlait les bras croisés. Brun, le nez aquilin le menton fin. Je reconnus sans difficulté mon frère aîné.
Je me levais d'un bon faisant tomber ma chaise en arrière, dans un bruit plus qu'assourdissant. Tout le monde se tourna vers moi.
- Un problème Damon ? Me dit mon professeur.
- Envie pressante. Je reviens.
Je sortis de la classe avec fureur. Il m'avait vu, je savais qu'il m'avait vu. Je me dépêchais de me rendre dans le couloir parallèle. Personne. Il était déjà parti. Je me remis à courir descendant les escaliers à toute allure. Je me retrouvais au rez-de-chaussée, quand j'entendis des voix.
- Je vous remercie de vous être déplacé Monsieur Atkins .
- Ce n'est rien. Fit la voix rauque de mon frère.
- Passez une bonne journée, au revoir.
Je me penchais avec précaution pour voir où ils étaient. Heureusement la directrice allait dans la direction opposée à celle de mon frère. Je sortis de l'angle de mon couloir où j'attrapais mon frère par le bras.
- Putain ! Dean !
- Aie. Dit-il en se frottant le bras. Quoi ?
- Quoi ? quoi !? Explique-moi ce que tu fais ici !
- Pourquoi ?
- Parce-que tu n'as rien à faire ici.
- Erin sera absente un moment. J'ai juste ramené un justificatif.
- Pourquoi toi ? tu as encore une idée tordue derrière la tête.
Il soupira.
- Fiche-moi la paix petit frère. Si tu veux des explications, ce n'est pas à moi que tu dois t'adresser.
Il me planta là, signe que la conversation était finie. Je remontais donc dans ma salle de classe avec d'énormes doutes. Et si Dean m'avait dit la vérité ? Le fait qu'il se déplace lui-même montrait que quelque chose d'étrange s'était produit.
Ce n'est pas à moi que tu dois t'adresser hein ? Que Logan et Kenneth me mentent était déjà difficile et énervant. Mais mon propre frère avait l'air au courant et cela devenait plus que suspect. Dès que cette fichue heure de cours serait terminée j'allais dire deux mots à Kenneth .
~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~
J'attendis qu'il finisse de s'installer. Le bruit ambiant autour de moi était gênant. Mais je ferais avec pour cette fois.
- Maintenant je veux des explications.
- Ce n'est rien d'important tu sais, mais ni Erin ni l'Hydra ne voulaient que nous t'en parlions.
Erin et l'Hydra ? Dans quel pétrin s'étaient fourré mes amis ?
- Hier après-midi Logan et moi sommes allés chercher Candice après son heure de colle, et on l'a trouvé en train de se battre.
- Pardon ? Candice ? Se battre ?
- Oui, enfin pas exactement. Disons plutôt qu'elle venait de se faire agresser. Quand on est arrivés on a juste trouvé Erin en train de passer un type à tabac.
- Je ne comprends rien Kenneth .
- D'après ma cousine. Erin est allée aider Marlow quand elle l'a vu se faire agresser par deux types louches. Erin s'est retrouvée en mauvaise posture et Candice , comme tu l'as connaît si bien n'as pas pu s'empêcher de l'ouvrir et de se faire repérer.
- Elle n'a rien ?
- Non elle est juste un peu bouleversée. Ces gars n'en avaient pas après elle de toute façon. Ils cherchaient Erin .
- Pourquoi ?
- Une histoire de fric. Honnêtement je n'en sais rien, et je m'en fous. Ma cousine n'a rien eu et c'est le principal. En revanche Erin , c'est fait drôlement amocher.
- Et pourquoi tu m'as caché ça ?
- Erin ne voulait vraiment pas que je t'en parle. Je ne sais pas dans quel état j'aurais retrouvé Candice si elle n'avait pas été là. Je peux bien lui accorder le silence sur cet événement.
Tout me paraissait bizarre et incompréhensible. Déjà comment Candice Mccormick avait-elle pu se retrouver au milieu d'un tel foutoir ? Pourquoi ces gars, pourquoi ce fric, pourquoi le silence ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi.....
Maintenant que je connaissais le fin mot de l'histoire, j'aurais préféré ne pas savoir. Toutes ces interrogations me poussaient à faire quelque chose que je n'avais pas envie de faire. Et pourtant j'allais le faire. Je savais que j'allais le regretter, mais pourtant je devais la voir.
***************
Il faisait beau aujourd'hui. Peut-être un peu trop chaud pour la saison mais, néanmoins cela était plaisant d'avoir enfin un peu de soleil. J'avais séché les cours, chose que je n'avais jamais faite, mais personne n'allait me faire la morale vue les notes excellentes que j'avais depuis le début de ma scolarité. Il ne restait qu'une petite heure de sciences personne n'allait m'en tenir rigueur. Alors j'étais parti. Je ne pouvais pas rester ainsi avec autant d'interrogations. J'avais marché jusque chez Erin , je n'avais pas assez d'argent pour prendre le bus. Le chemin était affreusement long quand on marchait je ne pourrais définitivement pas faire ça tous les jours.
Après avoir appris son passage à tabac, je m'étais senti obligé d'aller la voir sur-le-champ. Pourquoi ? Parce que je savais que personne ne le ferait. Erin n'était pas une fille solitaire, loin de là. Moi j'étais une personne au caractère solitaire, je connaissais cela, bien qu'il me faille beaucoup de temps pour moi seul je savais néanmoins que des personnes étaient là pour moi. Mais elle, c'était différent. Erin avait fait le vide dans son entourage, mais en aucun cas elle n'était une personne qu'on pouvait qualifier de seul, mais isolé. Elle se forçait à rester la plus éloignée du monde extérieur, mais dans ces moments-là on avait besoin de quelqu'un. Elle s'efforçait de ne pas montrer ce besoin, mais elle restait un humain comme tout le monde elle ne pouvait se renfermer sur elle-même sans qu'il n'y ait par la suite aucune conséquence. Est-ce que j'avais envie d'être cette personne de soutiens ? Par vraiment, mais je m'en sentais tout de même obligé. Il y avait ce côté secret en elle qui m'attirait irréfutablement.
Enfin, j'arrivais. La maison était à quelques pas de moi, en montant les marches du perron j'appréhendais sa réaction. Est-ce qu'elle allait de nouveau me claquer la porte au nez ? Ou alors m'accueillir à bras ouverts ? La première option me paraissait la plus logique venant d'elle. Impulsive et caractérielle, sa sociabilité était à remettre en doute à certains moments.
Je frappais. Aucune réponse. Je frappais de nouveau. Rien. Peut-être était-elle sortie. Elle était sûrement avec l'Hydra comme un bon toutou. Pourtant j'espérais qu'elle soit là. Je collai mon oreille contre le métal froid de la porte. Il n'y avait aucun son. Aucun.
Je m'écartais de la porte quand j'entendis un bruit lointain presque inaudible. Cela venait de derrière la maison. Avec doute je m'y aventurai. Plus je m'approchais et plus ce bruit devenait clair et mélodieux. De la musique. Je longeais la façade de la maison avec précaution. Je craignais la réaction d'Erin , mais je craignais également qu'elle ne soit avec de la compagnie. Elle était si versatile et frivole que je ne savais jamais à quoi m'attendre. J'arrivai dans le jardin. Mal entretenu, la mauvaise herbe jonchant le sol. Cela faisait un moment que cet endroit n'avait pas été tondu.
- Je pourrais appeler les flics.
Je sursautai en entendant la voix d'Erin . Elle était allongée sur un transat sur un des seuls endroits que l'herbe n'avait pas attaquée. Des lunettes de soleil sur le nez elle profitait visiblement du soleil. À côté d'elle un poste radio d'où provenait la musique. Elle était simplement allongée là. A croire que j'avais moi-même fait toute une histoire de cet accrochage.
- Mais j'ai eu assez d'histoires avec eux pour le moment !
Pourtant, avec son short et son débardeur je pouvais voir clairement les nombreuses ecchymoses sur son corps. Ma visite d'aujourd'hui n'était peut-être pas si anodine finalement.
- Damon Atkins a perdu sa langue, on aurait tout vu.
Je m'approchai d'elle, pris le deuxième transat qui était contre le mur de la maison et l'installa à côté du sien. Je remarquai que sur la petite table basse ou était installée la radio était également posé un verre d'eau et quelques morceaux de sucre. Mais surtout une bouteille de whisky et des médicaments. Cela me révolta mais je ne dis rien.
- Tu as attrapé un coup de soleil. Dis-je sans trop savoir quoi dire.
- Je sais. Je suis ici depuis genre cinq heures...
- Tu es une barge ! Tu le sais ça ?
Elle rit.
- Et tu n'imagines même pas à quel point.
Son comportement me paraissait étrange. Elle parlait de façon lente comme si elle avait trop bu. Pourtant je voyais bien que la bouteille était quasiment pleine. Au moment ou je la regardais elle l'a pris dans ses mains, et glissa une pilule rouge et blanche dans sa main.
- Tu devrais y aller mollo sur l'exta, fis-je remarquer.
- Ce n'est pas de l'ecstasy. Elle avala le cachet et une gorgée du liquide par-dessus
- et tu te sens bien ?
- Grave bien. Bon.....tu veux quoi ?
- Je venais voir comment tu allais.
- Tes putain d'amis ne savent pas se taire. Elle soupira.
- Pourquoi tu ne voulais rien me dire au juste ?
- Tu n'es pas censé être à l'école ? Éluda-t-elle.
Je ne répondis pas. Derrière ses lunettes de mouche je pouvais deviner son regard amusé. Elle se leva et commença à partir. Par réflexe je la suivis jusque dans sa cuisine où elle ressortit un nouveau verre d'eau, de nouveau du sucre. Je ne comprenais pas le rituel qu'elle adoptait. Puis soudain, tout prit son sens. Je la vis sortir de son frigo un flacon en verre rempli d'un liquide transparent.
- Une minute ! C'est quoi ça ?
Je lui attrapai le flacon des mains. Sur l'étiquette était écrit acide lysergique Diéthylamide.
- Du LSD ? Putain mais tu es tombée sur la tête ! Du LSD Erin ! Tu sais ce que c'est ?
- Un psychotrope hallucinogène de la famille des lysergamides.
Pendant trois secondes ma colère se fit oublier pour laisser place à la surprise. Ne m'attendant absolument pas à cette réponse.
- Je voulais vraiment faire médecin. Justifia-t-elle.
Elle se retourna pour faire la vaisselle qui était dans l'évier. Voyant que je ne le redonnerais pas l'objet dans ma main.
- Tu peux crever avec ça !
Je la vis rouler des yeux alors que je m'approchais. Son attitude irresponsable et passive me mettait encore plus hors de moi.
- Comment tu as eu ça ?
Je lui attrapais le bras pour qu'elle me regarde. Elle avait enlevé ses lunettes entre-temps et je pus voir ses pupilles émeraude dilatées à l'extrême.
- Sheldon .
- Comment ?.......comment peut-on être autant porté sur l'auto-destruction ? Quel intérêt de se défoncer à mort toute la journée ?
Je commençais à m'emporter par l'inconscience de cette fille à pousser les limites toujours plus loin.
- Pour quelqu'un qui ne fume que des cigarettes tu reconnais les étiquettes de LSD très facilement.
Le ton de sa voix était monotone, comme si nous avions la conversation la plus anodine au monde. Nous ne parlions pas de recette de gâteau là ! Il s'agissait de biens plus.
- On ne parle pas de moi. Bordel, tu fais ce genre de truc dès que tu as un problème ?
- Pas du tout.
- Si justement c'est exactement ce que tu fais !
- Tu n'en as pas marre de venir chez moi et de me hurler dessus à chaque occasion ? Et si pour une fois si tu faisais comme si tu n'avais rien vu. Tout le monde en serait plus content.
Je pris le visage d'Erin entre mes doigts pour la forcer à lever son regard.
- C'est une solution de facilité. Dit-moi ce qui ne va pas.
J'adoptais le ton le plus doux que je puisse prendre bien qu'une rage insupportable me prenne toujours. Ses yeux commencèrent à se remplir de larmes. Un truc n'allait pas. Elle s'assit se prenant la tête dans ses mains.
- Je sais que ce n'est pas cool de se faire taper mais....
- Ce n'est pas ça. Surtout que je leur ai bien rendu la monnaie de leur pièce. C'est Sheldon qui m'a donné le LSD et les antidépresseurs parce que hier j'ai fait une crise d'angoisse.
- Une crise d'angoisse ? Tu es sérieuse ?
- Ouais.
- Pourquoi ?
- Ils m'ont tous lâché Damon .
Alors que j'étais encore debout l'observant attentivement elle leva son regard vers moi.
- Tyron m'a viré de l'Hydra Comme ça.
Il me fallut toute ma force pour ne pas montrer ma surprise au moment de cette annonce. Pourtant, je crus que mes jambes allaient me lâcher.
- Il m'a donné une explication bidon, m'a pris ma bague et il est parti.
- Je vois.
- Qu'est-ce que je vais faire ?
- C'est une meilleure chose que tu ne sois plus avec eux. Cela évitera des situations comme celle d'hier où tu te fais castagner sans raison.
- Mais bordel tu ne comprends pas ! Je suis toute seule. Complètement seule. Sheldon m'a dit hier soir qu'on ne se verrait plus. Je n'arriverais pas à supporter d'être aussi isolé.
Elle était visiblement désemparée. Sa confiance en elle que j'avais vue dans les premiers jours n'était belle et bien qu'une façade. Je savais qu'en cherchant un peu je trouverais autre chose qu'une minette reconvertit racaille de rue. Mais cette fois ça allait trop loin. Ils le savaient, l'Hydra le savait que sans eux elle n'était rien. Et pourtant Tyron avait tout de même osé la dégager du groupe. Pour moi c'était un mal pour un bien mais lui dire alors qu'elle s'était fait tabasser pour eux était absolument ignoble. Erin était psychologiquement fragile et ils le savaient très bien.
- Tu n'es pas toute seule.
Elle cessa de pleurer pour me regarder perplexe.
- Arrête de te foutre de ma gueule. Et puis, je suis toujours persuadée que tu veux me foutre dans ton lit.
Je ris. Mon Dieu comme cette fille ne perdait jamais le Nord.
- Bref changeons de sujet. Se reprit-elle
- Tu as raison. Une partie de baise ça te tente ?
Elle sourit. Au moins ma proposition, qui dans ma tête, me paraissait très sérieuse la faisait sourire.
- Tous nos sujets de conversation son rapport au sexe. C'est un peu inquiétant.
Elle prit le flacon qui était resté dans ma main et le mis dans la poubelle.
- Tu veux un jus d'orange ?
- Dis-moi pourquoi tu as demandé à Kenneth de se taire.
Elle soupira en constatant que je n'avais pas oublié ma question.
- C'est juste que....tu es la seule personne qui ne s'arrête pas aux rumeurs sur moi. Et vu l'altercation de l'autre jour....je me disais que ça n'arrangerait pas ton opinion de moi. Tu es la seule personne qui me parle...je préfère que ça continue comme ça.
- Je vois.
Je commençai à partir.
- HE ! Où tu vas.
- Chez moi chercher des vêtements.
- Quoi ?
- J'espère que tu n'as pas enlevé mon lit de ta chambre car ce soir je dors chez toi. Et c'est non négociable.
Avant que je ferme la porte d'entrée j'attendis les hurlements qui ne vinrent pas. J'en conclus qu'elle n'avait pas tellement envie de négocier.
Annotations