Deuxième Partie - Chapitre 10

7 minutes de lecture

  Lundi 4 janvier 2016

  Quand ils arrivèrent sur l'île, il faisait soleil. L'air était doux et un léger vent du pacifique balayait la plage. Ils prirent un chemin de terre et elle remarqua que tout le long du sentier, se trouvaient des Temples destinés aux Dieux. Elle put les compter, en tout il y en avait trente-trois. Chaque Dieu avait un temple ainsi que des prêtres et prêtresses.

  Les feuilles qui tombaient laissaient entrevoir l'arrivée de l'automne, alors que dans le monde des humains c'était l'hiver. Quelques nuages gris se promenaient çà et là dans le ciel.

  Lord Éphinès et lord Diorès discutaient sans fin. Quant aux jumeaux, ils jouaient à un jeu idiot. Iriséa elle, se sentait mal et fatiguée.

  Le chemin menait à un mur d'enceinte avec une grande tour à deux étages portant une vingtaine de soldats avec une grande porte d'entrée en bois et en métal illustrée du Dieu Arès faisant les deux portes. En passant le seuil se trouvait un village et apparemment c'était jour de marché sur l'agora (place publique). Les badauds se pressaient devant les étals et marchandaient les prix au maximum. Plus loin se trouvait un second mur d'enceinte flanqué de douze énormes statues représentant les Dieux de l'Olympe. Au milieu se trouvait une porte gardée par quatre gardes. Deux qui faisaient les cent pas de droite à gauche et deux qui restaient de chaque côté de celle-ci.

  Le petit groupe franchit la porte. À l'intérieur, Iriséa fut surprise. Le long d'un couloir, des statues toutes blanches représentaient les visages des Dieux. Sur une moquette, bleu-violine, se trouvaient des consoles sur lesquelles trônaient des sculptures représentant Alexandre le conquérant, Homère, Héraclès, etc. ; on pouvait voir aussi des vases de bronze, des cratères en calice, des amphores attiques, et des statues inconnues ; ainsi que bien d'autres trésors encore...

  En regardant la lumière autour d'elle, elle se rendit compte qu'ils avaient de l'éclairage grâce à de petits cristaux mis un peu de partout dans le palais. Elle découvrira plus tard qu'il en est de même dans les villages. Dans le château, les cristaux étaient disposés à la manière des lustres en cristal aux mille éclats.

  Lord Éphinès expliqua à Iriséa que ces cristaux étaient des répliques du cristal que Poséidon avait données à sa fille pour son royaume sous-mer. Elle fut ravie d'apprendre quelque chose sur sa première ancêtre.

  Ils continuèrent d'avancer le long du couloir, des gens la regardaient avec curiosité et murmuraient sur son passage. Les hommes qui se trouvaient devant discutaient encore. Pour elle, ces hommes-là étaient pires que les pipelettes qui étaient sur le bateau. Iriséa par contre avait envie de s'écrouler et se mit à gémir :

  — J'ai vraiment très mal et je suis si fatiguée.

  — Courage, nous sommes presque arrivés chez le guérisseur principal, lui répondit lord Éphinès.

  Lord Diorès alors, la porta pour le reste du chemin.

  Tous les quatre passèrent devant une grande salle avec un trône, une salle avec une grande table, certainement prévue pour des réunions, et une immense bibliothèque. Puis ils passèrent dans un couloir à droite.

  Se trouvaient là des tableaux d'écritures, de savants de l'antiquité probablement, une statue du Dieu de la médecine Asclépios ainsi qu'une grande toile en lin avec son emblème, un serpent enroulé autour d'un bâton. Au dessus de toutes les portes, des mascarons en tête de Méduse y trônaient. Ils arrivèrent enfin dans une grande pièce aménagée à l'image de la Grèce antique. Il y avait un bureau, des fauteuils, des bancs méridiens et une armoire en mûrier dont les quatre-saisons étaient sculptées sur les quatre portes ouvertes laissant entrevoir des sacs en tissus de plusieurs couleurs.

  Dans une des pièces à côté, il y avait des lits et dans l'autre une serre.

  En face d'eux se trouvait un vieux barbu qui parla le premier :

  — Bonjour ! Jeunes gens, qui est cette personne Éphinès ?

  — Il s'agit d'Iriséa, la fille de la princesse Cynthia, il va falloir que je dise au Roi qu'on a trouvé la petite-fille du Roi Opitès dans le bateau et qu'on l'a ramenée ici. Elle est blessée, il faut la soigner, elle doit aussi manger et beaucoup se reposer.

  — Je le constate Éphinès, tu n'avais pas besoin de me le dire. Elle a une plaie dans le dos, une sur la tête et saigneuse aux pieds. Elle est maigre et a les yeux fatigués. Je suis âgé certes, mais pas aveugle. J'ai encore toute ma tête. Quant à son identité, le Roi ne va pas aimer. Diorès va la mettre sur le premier lit, les jumeaux iront chercher à manger et à boire. Quant à toi, tu devrais aller tout de suite voir le souverain et lui expliquer la situation.

  — Iriséa, je te laisse avec Diorès et Hippocrate. - pour la rassurer, il lui fit un beau sourire. Puis parti voir le Roi.

  Les jumeaux allèrent chercher à boire et à manger tandis que Diorès resta auprès d'elle et du guérisseur.

  Quand celui-ci s'approcha d'elle pour la soigner, elle recula. Il lui adressa ces mots :

  — Mon nom est Hippocrate. Je suis guérisseur. Bien, maintenant que nous nous sommes présentés, il ne te sied plus de te montrer timide. Mon travail est de te remettre sur pieds.

  Il lui a fallu près de deux semaines pour se remettre, mais elle avait souvent mal à la tête, quelques trous noirs persistaient. Pendant cette guérison, elle eut le temps de lire le serment d'Hippocrate de Cos, une lecture intéressante :

  Je jure par Apollon médecin, par Asclépios, par Hygiée et Panacée, par tous les dieux et les déesses, les prenant à témoin que je remplirai suivant mes forces et ma capacité le serment, l'engagement suivant : Je mettrai mon maître de médecine au même rang que les auteurs de mes jours, je partagerai avec lui mon avoir, et le cas échéant, je pourvoirai à ses besoins, je tiendrai ses enfants pour des frères et s'ils désirent apprendre la médecine, je la leur enseignerai sans salaire ni engagement. Je ferai part des préceptes, des leçons orales et du reste de l'enseignement à mes fils, à ceux de mon maître, et aux disciples liés par un engagement et un serment suivant la loi médicaux, mais à nul autre.

  Je dirigerai le régime des malades à leur avantage, suivant mes forces et mon jugement, et je m'abstiendrai de toute injustice. Je ne remettrai à personne du poison si on m'en demande, ni ne prendrai l'initiative d'une pareille suggestion, semblablement, je ne remettrai à aucune femme un pessaire abortif.   Je passerai ma vie et j'exercerai mon art dans l'innocence et la pureté. Je ne pratiquerai pas l'opération de la taille, je la laisserai aux gens qui s'en occupent. Dans quelque maison que j'entre, j'y entrerai pour l'utilité des malades, me préservant de tout méfait volontaire et corrupteur et surtout de la séduction des femmes et des garçons libres ou esclaves. Quoique je voie ou entende dans la société pendant l'exercice ou même hors de l'exercice de ma profession, je tairai ce qui n'a jamais besoin d'être divulgué, regardant la discrétion comme un devoir en pareil cas. Si je remplis ce serment sans l'enfreindre, qu'il me soit donné de jouir heureusement de la vie et de ma profession.

  C'est une servante nommée Carinna qui lui apportait à manger à chaque repas. Cette dame âgée avait la gentillesse de discuter avec elle tout le temps que duraient les repas pour ensuite repartir en cuisine avec les plateaux vides. Le guérisseur la voyait tous les matins. Un jour il lui annonça qu'elle était guérie. Il lui apprit également un fait inhabituel. Son sang comportait une substance que seuls les Dieux avaient : de l'Ichor. Les lords Diorès et Éphinès venaient la voir de temps en temps. Un jour, ils lui dirent qu'elle rencontrerait bientôt le Roi ; ce qui lui fit peur, car elle savait ce que ce type avait fait à ses grands-parents ainsi qu'à sa mère. Elle n'avait aucunement envie de le rencontrer ; ce qu'elle voulait, c'était rentré vivre avec Jack.

  Lorsqu'elle fut suffisamment rétablie, Iriséa fut installée dans une chambre au deuxième étage du palais.

  Au rez-de-chaussée se trouvaient les grandes salles, en particulier la plus grande de toutes : la salle du trône. Elle est utilisée aussi pour les fêtes. Au premier étage se situent les appartements des Anciens, de leurs enfants, des scribes, du commandant de la garde royale – et bien sûr de la famille royale. Bien entendu, le plus grand de tous est celui de la Reine. Le Roi est dans l'appartement à côté.

  Dans le monde des humains, le souverain est le chef, chez les Sirénéens c'est le contraire, la Reine est la dirigeante du royaume.

  Lorsqu'elle est incapable de régner ou qu'elle meurt, le Roi prend la régence.

  Au deuxième niveau, c'est les chambres des serviteurs : dames de compagnie, cuisinières, serviteurs, etc. À cet étage se trouvent aussi les ateliers de couture - où sont fabriqués les habits et les tissus d'intérieurs, et les ateliers de lavage : les lavoirs.

  Au sous-sol, il contient évidemment les cachots et les oubliettes qui sont allumés par des torches.

L'enquêteur de la Cryptie (police secrète) qui lui est anonyme vit juste à côté de ces cachots bien lugubres.

  Les soldats et les gardes royaux partagent une immense maison à côté du palais. Derrière elle se trouve une grande écurie. Seul un endroit dans cette multitude de pièces se trouve être interdit d'accès. L'aile gauche du palais a la réputation d'être maudite. En fait y vivaient là des gens il y a fort longtemps ...

  La légende veut que ces personnes y aient été massacrées, mais aussi que l'assassin se soit échappé. Le récit précise aussi que le nom de cette fameuse personne ne serait mentionné nulle part, car, il avait été effacé de chaque document le concernant. Troublant...

Annotations

Vous aimez lire Bethany T. ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0