Chapitre 11

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  Lundi 18 janvier 2016

  Une jeune dame vint frapper à l'aube à la chambre d'Iriséa. Elle tenait dans ses bras pour elle, une tunique blanche en lin (robe blanche), un péplos blanc avec des dessins bleus (manteau) et des spartiates blanches (sandales).

  — Bonjour, je suis Serena, une amie de ta mère. Le Roi m'a envoyée te chercher. Je vais t'aider à faire ta toilette, puis avec l'aide de la servante Marguerite nous t'habillerons et te coifferons.

  — Ah, bien. Merci, se contenta de dire Iriséa.

  Elle se demandait un peu ce qui l'attendait. Et pourquoi le Roi lui avait-il envoyé cette soi-disant amie de sa mère, dont elle n'avait jamais entendu parler plutôt qu'une servante ?

  La jeune fille eut tout le loisir d'observer Serena pendant qu'elle faisait ses ablutions. Elle était brune, les cheveux longs, plutôt jolis avec ses beaux yeux verts dans un visage rond. Elle était vêtue d'une tunique bleu ciel, d'un péplos bleu océan et de spartiates blanches. De magnifiques bijoux ornaient ses poignées, ses oreilles et son cou.

  Iriséa avait de somptueux cheveux blonds longs jusqu'aux hanches et frisés. Serena lui fit plusieurs tresses devant et le côté qu'elle ramena en arrière et lui attachèrent ensemble en chignon. Cela dégageait agréablement le visage tout en laissant apparaître la longueur des cheveux et puis c'était une coiffure qui lui allait particulièrement bien. Pour finir, elle lui déposa sur le cou quelques gouttes d'huile parfumée.

  — Voilà, tu es prête à te présenter devant notre Roi. Allons-y, dit la dame brune avec un sourire, très contente d'elle.

  Iriséa lui rendit son sourire, mais ne put s'empêcher de s'inquiéter de ce qui l'attendait. Nerveuse, elle suivit Serena jusqu'à la salle du trône.

  Cette pièce était immense, mais pour ainsi dire vide ce qui lui donnait cet aspect de lieu mort. Il y avait un trône placé sous une statue représentant Poséidon tenant son trident, le regard fixé sur l'assistance. Beaucoup de colonnes empêchaient le plafond de s'effondrer. Elle connaissait déjà certaines personnes présentes. Se tenaient là les lords Éphinès et Diorès ainsi que les gardes jumeaux. Les présentations des autres personnes furent faites. Il y avait les lords Hélénos, Ram, Opheltios, Sthénélos et enfin le Monarque.

  Celui-ci se trouvait debout devant un escalier de trois marches situé sur le devant du trône. Il tenait un sceptre dans sa main gauche ornée d'un gros diamant sur le dessus ainsi qu'une couronne avec en son milieu un trident garni de deux diamants. Le trône était fait d'or lui aussi incrusté de diamants.

  À sa droite se trouvait une plus petite chaise royale faite de bronze et de pierres précieuses qui était la sienne auparavant.

  Les hommes portaient des pantalons en lin blanc avec une tunique à fibule, un manteau ainsi que des spartiates en cuir noir - réservé au personnel du gouvernement et leur famille, ainsi que la famille royale.

  Seul lord Ram qui se différenciait des autres était habillé en noir. Les soldats et les gardes royaux portaient des pantalons en lin blanc, une tunique sans épingles, un manteau court sans manches à broche et des spartiates en cuir marron. Les serviteurs, eux, portaient une tunique en lin et en laine avec des sandales marron ; les servantes étaient habillées d'une tunique de couleur et des chaussures blanches.

  Le monarque la regardant de haut en bas lui lança :

  — Bonjour, jeune fille, savez-vous qui je suis.

  Iriséa toute tremblante, lui répondit :

  — Oui, le Roi, vous avez une couronne sur la tête ; il faudrait vraiment être une banane pour ne pas le deviner.

  Tous rirent sauf lui. Il gardait son air sérieux, mais cette fois mielleusement coléreux – une gifle même verbale n'étant jamais appréciée, il demanda :

  — Évidemment, chère enfant, mais ne te demandes-tu pas ce qu'il pourrait t'arriver en haranguant avec autant d'audace ? ... Je suis ton grand-père Ramon et tu vas vivre ici dorénavant ; je suis désolé pour ta mère.

  — Vous n'êtes pas mon grand-père, c'est le Roi Opitès qui l'est et vous l'avez assassiné comme ma grand-mère.

  — Quelle parole as-tu dite ? Jeune insolente, je ne sais pas ce que ta chère mère t'a raconté ; mais c'est moi qui règne en cette cité et tu devras te plier à mes ordres et me devoir le respect. Tu ne devras en aucun cas sortir d'ici sans autorisation ou avec quelqu'un d'autre que les personnes qui s'occupent de toi.

  — Maman m'a tout raconté pour mes grands-parents et pour ce que vous lui avez fait.

  — Je n'ai pas le temps de discuter avec une gamine sur le passé, et je n'ai pas à justifier mes actes ni mes choix ; celle qui fut ta mère ainsi que tes ancêtres sont morts et ça s'arrête là.

  — Je veux rentrer chez moi.

  — Tu ne peux pas retourner chez les humains et chez toi c'est ici. Lord Éphinès, cette gosse sera installée en face des appartements de sa mère, vous serez son kyrios (tuteur) et son grammatiste (professeur). Ainsi, vous êtes responsable d'elle à partir de maintenant. Serena, vous lui servirez de mère adoptive quand il le faudra ; et toi petite, obéis et tout se passera bien ; dans le cas contraire, je serais obligé de prendre des dispositions que tu n'aimeras guère.

  À ce moment précis, Iriséa se sentit piégée dans un endroit étranger avec des gens inconnus, et la réunion terminée, elle fut renvoyée, dans sa chambre.

  Le soir même Iriséa dînait avec les membres du gouvernement dans la salle du banquet où le repas du dorpon était servi par des domestiques. Elle était assise entre lord Éphinès et lord Hélénos. On lui avait bien fait comprendre que désormais ce serait sa place.

  Des tables en mûrier de vingt-quatre couverts étaient rangée en V et possédaient multiples fauteuils à dossier en lyre et coussins et accoudoirs en velours bleu vert. Celle-ci remarqua une chose en regardant autour d'elle, ils étaient coiffés différemment, mais semblables en même temps ; les adultes d'un haut rang avaient les cheveux courts, les servantes étaient coiffées d'un chignon recouvert d'un tissu et les enfants les cheveux longs, mais tous étaient bouclés.

  Iriséa, en silence, mangeait tout en observant tout ce qu'elle pouvait sans écouter ses voisins discutés entre eux et jouer au cottabe ou ils lancent avec une coupe des gouttes de vin sur une cible. Ce qu'elle adorait regarder c'était les divers vases et leurs dessins antiques, elle avait appris par une servante les différents usages de ceux-ci ; les amphores étaient destinées pour la conservation du liquide, les stammos pour les solident. Afin de mélanger l'eau et le vin, ils utilisaient le dinos, mais pour verser, ils se servaient de l'œnochoé pour l'eau et l'olpé pour le vin et pour boire, ils utilisaient une coupe : la kylix.

  Sur la table, il y avait bon nombre de mets et la nourriture était abondante, mais Iriséa avait peu faim. Au milieu du repas des chanteurs vinrent les rejoindre afin de les divertir en chantonnant des poésies lyriques avec dans les mains une lyre ou une syrinx (flûte de Pan).

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