Chapitre 12

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  Mardi 19 janvier, au matin.

  Iriséa commença ses premiers cours avec son professeur et tuteur lord Éphinès. Installée à une grande table de la bibliothèque, la jeune fille était impressionnée par ses deux étages ainsi que ses milliers, peut-être ses millions de parchemins, de papyrus sur des lois, d'histoire de guerre, de héros, de philosophes, de poètes et autres personnages de renom ou racontant la vie de simples citoyens.

  Dans cet endroit important, des scribes, des poètereaux, des étudiants et autres se ruaient de toute part. Sur les murs en décoration se trouvaient des frises de triglyphes et de métopes, ainsi que des phrases et textes utilisés tous les jours, écrits par des gens de l'histoire grecque pour ne pas oublier.

  Avant de commencer, il lui donna une bourse pour qu'elle puisse acheter ce qu'elle voulait si elle sortait du palais. Mais elle ne devait en parler à personne et la cacher dans son coffre de vêtement ; il lui expliqua que ces pièces s'appelaient des drachmes et comment les utiliser. Ils étaient en or avec l'emblème de Poséidon armé de son trident ; il s'agissait là de pièces réservées à la famille royale.

  Par ordre du Roi, les jumeaux accompagneraient Iriséa dans tous ses déplacements en dehors du gynécée (appartement des femmes) pour la surveiller. Les gémeaux étaient des grands bruns frisés aux yeux noirs avec un sourire malicieux et des manières de gentleman et de petits garçons à la fois tout comme lord Éphinès. Lui, c'était un homme svelte, carré, musclé, avec un visage d'ange entouré de sa belle chevelure couleur châtain chocolat. Il avait de beaux yeux bleus-azur. Il reprit le rôle de son père au sein du conseil après sa mort et dut s'occuper de son petit frère Ménésthios ; un garçon renfermé, et têtu ne prenant jamais la responsabilité de ses bêtises. Éphinès aimait se rendre à la bibliothèque et à la salle de Poséidon où se situe l'immense statue du Dieu sur son trône. Devant celle-ci se trouvait une piscine avec l'ouverture d'un tunnel amenant dans l'océan ; ce qui était en fait une issue de secours au départ.

  Éphinès lui expliqua avant toute chose le calendrier et les matières de ses études, puis commença les cours.

  Dès le premier jour, elle se mit à étudier l'histoire du peuple sirénien fondé par Anthéa, puis la biographie de son règne, et de ses successeurs, les guerres, les cités. Elle analysa les lois – anciennes et récentes, les différentes langues, les grammaires d'Aristophane, de Byzance, etc.

  Elle eut droit aussi aux mathématiques, notamment les théorèmes de Pythagore de Samos, Archimède et bien d'autres. L'astronomie faisait partie de ses matières à étudier. Elle aimait beaucoup les problèmes et les énigmes.

  Souvent il la félicitait :

  — Très bien Iriséa, tu es bien plus intelligente que les autres ne le croient.

  Après avoir répondu correctement à certains problèmes, il lui dit :

  — Juste, tu vois !, je vais te dire une chose certains des conseillers n'arrivent même pas à trouver même les plus simples des problèmes, mais tu ne dis rien, je n'ai rien dit !.

  Iriséa se mit à rire en pensant que les anciens étaient des idiots aux airs d'intellectuels.

  Puis pour s'amuser, ils passèrent aux énigmes : il est un père qui a douze enfants ; chacun d'eux a soixante filles d'aspect très différent, les unes blanches, les autres noires. Toutes sont immortelles et meurent. (L'année, les mois, les jours et les nuits.)

  J'engendre ma mère, et je suis par elle engendré ; et tantôt je suis plus long, tantôt plus court, suivant les saisons. (La nuit engendre le jour, le jour la nuit.)

  Elle étudia aussi les philosophies d'Aristotes, d'Arcésilas de Pitane, d'Hippocrate, de Socrate, de Pythagore et Platon. Il y eut également la poésie, les historiens comme Diodore de Sicile, Hérodote, Callisthène et Thucydide.

  La jeune fille aimait lire dans la bibliothèque pendant ses moments de liberté et après ses longues et difficultueuses journées d'étude.

  Ses histoires préférées étaient les guerres et leurs héros tout particulièrement Ulysse, Achille, Ajax le grand et Persée.

  Chaque semaine se répétait et chaque jour les hommes se saluaient avec une main sur l'avant-bras devant le coude au lieu d'une poignée de main, quand aux femmes elles avaient droit soit à un bonjour ou à une bise sur la joue de la part des hommes et également entre elles.

  Iriséa emprunta un calendrier aux scribes pour marquer les jours qui passaient ; le jour où lord Éphinès lui expliqua sa version des faits sur la mort de son grand-père, elle repensa ce que sa mère lui avait raconté.

  La mère de celle-ci la Reine Iphigénie ne s'occupait que d'elle-même, alors le Roi Opitès dirigea le royaume à sa place. Pendant que le Roi avait une aventure avec une prêtresse qui lui donna un fils, la Reine tomba amoureuse de son général de l'armée Ramon ; mais celui-ci s'intéressait plutôt à Cynthia.

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