Chapitre 13

5 minutes de lecture

  Retour dans le passé.

  Un soir, le général rendit visite au Roi dans son andron (appartement des hommes) et lui révéla sa liaison avec la Reine puis il le poignarda deux fois en plein cœur. Les gardes ne se doutaient de rien. Ramon et Iphigénie avaient décidé de le tuer pour vivre leur amour au grand jour, du moins pour la Reine...

  Tout le monde parmi les nobles savait qui avait tué. Mais nul n'agit. Cynthia qui avait assisté au meurtre était trop timorée pour venger son père.

  Pressés, Ramon et Iphigénie se marièrent deux semaines après. Cynthia assista aux noces, mais ne fit rien une nouvelle fois, Ramon savait qu'elle l'avait vu immoler son père. La grande prêtresse fut bannie de la cité et son enfant abandonné chez les humains.

  Le nouveau Roi assis sur le trône lança ces mots au Conseil et les fit écrire aux scribes pour le peuple :

  — La Reine et moi commanderons à présent en ces demeures aussi celui ou celle qui n'obéira pas, serons châtiées pendant des jours entiers ou exécutés comme traîtres. »

  Le Roi Opitès voulait que la paix soit enfin acceptée par les trois patries restantes du monde antique, mais il était le seul...

  Ils appelaient leur conflit, la guerre des territoires. Les Émmoniens voulaient s'approprier la cité des Sirènes, la dernière puissante citée de Poséidon et voulaient également l'île d'Ithaque.

  Les Sirénéens désiraient détruire les Ithaciens pour les offenses faites à leur dieu protecteur.   Les Ithaciens, quant à eux, espéraient garder leur terre, une collaboration avec les Émmoniens et un traité de paix avec les Sirénéens.

  Six mois auparavant, la Reine accompagnée du général alla voir le Roi pour discuter du traité de paix avec les Ithaciens. Ils étaient tous deux contre.

  — Altesse, nous devons discuter du traité de paix que vous voulez signer avec le Roi William !   — Eh bien ! Chère épouse, général, je vous écoute...

  Le général Ramon prit la parole après avoir lancé un regard vers la Reine Iphigénie.

  — Eh bien, nous pensons tous deux que ce serait une erreur.

  — Et en quoi serait-ce une erreur ? Nous avons une chance de faire la paix avec nos ennemis de toujours ; alors pourquoi ?...

  — Le mot « ennemis » est exact, la haine est portée sur eux par notre dieu protecteur et aïeul de notre Reine depuis les offenses faites par Ulysse et...

  — Arrêtez mon cher ami. Notre haine ainsi que celle du Dieu Poséidon dure depuis trop longtemps, trop de guerres, trop de bras et de jambes rompus de fatigue, de genoux qui ont heurté la terre, de lances brisées, aussi trop de sang ont couvert les sols des patries. La race Syrénéenne est considérée comme barbare depuis des siècles et il est temps pour notre peuple de nous calmer et de nous ouvrir aux autres races.

  Comme disait le Roi Agamemnon revenu de Troie « Le plus beau don des Dieux est la sagesse », aussi je remercie les Dieux de m'avoir accordé ce privilège.

  Alors, la Reine prit la parole à son tour :

  — Mon cher époux et grand roi respecté de tous, ce n'est pas de la sagesse que d'aller hors des désirs du Dieu Poséidon et de s'ouvrir aux autres peuples, mais de la stupidité et de l'arrogance.   Nous sommes une race descendante des Dieux. Les autres nous sont inférieurs et ils doivent nous respecter et continuer à avoir peur de notre puissance.

  — Ma chère Iphigénie, tu me traites d'homme stupide et d'une arrogance sans frein envers les Immortels, alors que moi j'essaye d'établir une paix avec les deux dernières races du monde que les Dieux nous ont aidés à construire ; toi femme égoïste, épouse lorsque l'envie t'en prend, reine à tes moments de mégère et mère quand tes désirs font appel aux besoins de ta fille, tu ne penses qu'à toi et à t'occuper de tous les autels de nos dieux vénérables ; qu'ils brûlent chargés d'offrandes dans la demeure royale ; tu ne pries que pour nos victoires et nos abondantes richesses. Tu es semblable à ton aïeul Égisthe qui a fait de la première cité une demeure sentant le sang des meurtres commis de sa lame. Il transmit à ses descendants la soif du pouvoir ainsi que celle du sang qu'ils firent couler à leur tour. Tout ceci n'apporta que d'effroyables hécatombes dans cette nouvelle maison. Sache que je ne changerai pas mes décisions et que je ferai ce qui sera de bon augure pour le peuple Sirénéen.

  — Misérable ! Homme idiot et fou ; sache que ta méchanceté et ton insolence te puniront. C'est moi qui est assise sur le trône suprême aussi c'est moi que les citoyens et le Conseil écouteront.   — Altesse, la Reine a raison, changez votre idée, ne refusez pas à son désir, c'est du délire d'aller à l'encontre de ce que la plèbe (peuple) et le Dieu Poséidon réclament... La gloire sur les Ithaciens, Zeus a refusé à son frère la punition qu'Ulysse aurait dû subir ; mais nous pouvons la lui donner et ainsi nous récupérerons cette terre et ses trésors.

  — Mon cher ami qui as changé sa loyauté, homme devenu cupide, audacieux et montrant son deuxième visage, je dirige ce royaume, car ma Reine en est incapable et son envie en est loin. Je suis le Roi, toi le général, donc tu me dois respect ainsi qu'obéissance.

  — Mon Roi, je ne fais que vous aidez pour éviter la colère des Immortels, mais si tel est le désir du roi ; alors, j'obéirai, mais je vous aurais prévenu et nous devrions sacrifier une vierge pour calmer la fureur de notre Dieu protecteur.

  — Une vierge ne sera point sous la main des sacrificateurs et tu seras châtié si ton changement d'attitude se change en traîtrise.

  Quant à toi, ma chère femme, tu seras punie par les Dieux pour tes actions implacables et pour ton démon invisible. Maintenant, allez, j'ai à faire pour les besoins du peuple, je dois construire une nouvelle politique pour l'avenir de notre monde.

  Quelques mois plus tard, la Reine errait en démence dans le palais comme un spectre pendant le jour après le passage des Érinnyes.

  Retour dans le présent.

  Pour oublier où elle était ainsi que ses malheurs, et pour rêver de sa génitrice en se brossant les cheveux devant son Psyché, avant de se coucher, Iriséa fredonnait la berceuse que sa mère lui chantait :

    « Mon enfant, ô mon enfant

    Tu es ma joie de vivre

    Tu es mon rayon du soleil au matin,

    La chaleur de mon cœur au jour,

    Ma lune au coucher du soleil

    Tu es l'étoile qui brille dans le noir profond

     Mon enfant, ô mon enfant

    Tu es ma fierté

    Tu seras belle comme une déesse

    Tu seras forte comme Athéna

    Tu auras l'intelligence de la grande reine

    Tu deviendras la puissance de l'empire.

    Mon enfant, ô mon enfant

    Tu vieilliras avec longue vie

    Tu poursuivras la descendance

    Tu mourras dans la sagesse

    et d'une grande gloire,

    Tu me rejoindras dans la lumière des

    Champs-Élysées.

    Mon enfant, ô mon enfant

    Les Dieux te protégeront.

    Dort mon enfant, dors,

    demain ta destinée sera à l'aurore. »

Annotations

Vous aimez lire Bethany T. ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0