Le voyage 1

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Le lendemain matin, elle se réveilla et alla prendre son petit déjeuner avec les autres passagers. Ils s’étaient tous réunis en un cercle par terre. C’est à ce moment qu’elle vit une cape posée en boule à l’arrière du bateau. Elle lui semblait familière mais elle n’arrivait pas à savoir où et sur qui elle avait été portée. Quand elle reconnut le jeune voleur qu’elle avait vu une semaine auparavant au marché à Valparaiso se faire attraper en plein vol. Elle avait discerné ses yeux sous sa capuche mais n’avait pas vu tout ce qui se cachait dessous. Elle fut étonnée de remarquer sa mâchoire carrée et séductrice. C’était un très beau jeune homme qui devait avoir un ou deux ans de plus qu’elle tout au plus. 

Elle parla à certains des passagers mais ne dit pas un mot au mystérieux garçon. Elle remarqua tout de même les petits regards en coin qu’il lui lançait, ce qui confirma qu’il se souvenait aussi d’elle. Après avoir passé un moment à faire connaissance avec l’équipage, chacun vaqua à ses maigres occupations. Pour sa part, elle se dirigea à la rencontre de l’adolescent qui était retourné vers son petit espace. S’étant assez raprochée, elle lui lança d’un air moqueur : “Ils étaient pour moi les bijoux ? Dommage que tu n’aies pas réussi à les emporter.” 

“Tu es toujours aussi directe ou ce n’est qu’avec moi ?” répondit-il, las mais avec un air de défi. “Cela dépend de mon humeur, et toi, toujours aussi sarcastique ?” Il pouffa et reprit : “Fahid, enchanté. Aurais-je l’honneur de connaître votre nom ?”, ajoutant à ses paroles une révérence exagérée. “Fatooh, enchantée de même”, répondit-elle avec un sourire malicieux. 

Il avait de magnifiques cheveux bruns et des yeux verts envoûtants. Couleur émeraude. C’était tout simplement magnifique. Un bel Argentin bien sculpté, ce qui lui ajoutait quelque chose d’encore plus séduisant. 

Le trajet dura trois jours, et Fatooh en profita pour faire connaissance avec les autres migrants. En particularité avec Fahid. Il était toujours aussi arrogant, tout comme elle, mais ils ne s’entendaient pas trop mal. Ils échangèrent de simples conversations mais elle sentait une complicité se former entre eux. Plus les jours passaient, plus l’alchimie agissait. Mais l’arrivée au port d’Arica les coupa dans leur élan. Le groupe dut se séparer car Fatooh souhaitait arriver au plus vite aux États-Unis, mais le prochain bateau ne partirait que quatre mois plus tard. Il était donc temps d’aller saluer les autres passagers et de repartir chacun de son côté.  Il ne restait que Hilda, Fahid et elle. Pendant une semaine, le trio se déplaça à dos de lamas avec deux passeurs, qui acceptèrent volontiers de ramener les animaux au centre où ils les avaient empruntés. 

Les trois premiers jours furent difficiles à cause de la chaleur étouffante du désert et du manque d’eau mais, sinon, les choses se passaient plutôt bien. Le quatrième jour, cela se compliqua un peu. Ce jour-là, une légère tornade apparut dans le désert où marchaient les cinq clandestins. Ils eurent la chance de se trouver près d’un abri et, comme la tempête n’était pas forte, cela suffit pour les protéger.

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