Poème métropolitain de l'ignoble chevelure (30 aout 2024)

Une minute de lecture

Elle s’était installée sur la barre du milieu d’un wagon de la rame de la ligne 7

Comme si c’était son sofa, sa chaise

Comme si ma main n’était pas là

Soutenant ma carcasse morte de fatigue

De petite taille, sa tête arrivait à hauteur de celle-ci et ballottait contre ses jointures livides

En moi le stress montait

Malgré les cinq stations seulement que j’avais à parcourir

Mes doigts se contractaient au contact de la chevelure horrible

Noire comme un tombeau

Rêche comme un plumeau

Asphyxiante comme une bombe lacrymo

Cinq petites stations

Ecole militaire, Invalides, Concorde, Madeleine, Opéra

Et pourtant une éternité par ce supplice infligé

Oh main martyre ne cède pas !

Et ignore les attaques incessantes de ces poils mauvais !

Ne cède pas !

Ou je vais tomber !

Par miracle, une station avant ma destination, une place se libéra et la petite femme s’y rua

Je soufflai

Son regard s’accrocha sur le bout du wagon, inexpressif

Elle n’avait rien remarqué.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Jean Zoubar ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0