De la douleur d'écrire - Partie 1 (9 septembre 2024)
Enfant de la BD, j’ai toujours eu du mal avec les mots. Qu’est-ce qui m’a conduit à écrire ? Peut-être le désir de surmonter ce handicap. Ou alors peut-être celui de donner carte blanche à mon côté maso ? J’ai donc pas mal écrit, toujours dans la souffrance. L’acte en soi m’a toujours été pénible. Toujours l’impression de courir après les mots, les phrases. Quand bien même les images du texte que j’essaie d’élaborer apparaissent nettes dans ma tête, je rame tel un streaming pirate de finale de ligue des champions. J’en suis conscient, à chaque fois que je veux écrire, je me mets une pression folle. Pour rebondir sur la précédente image, c’est comme si j’allais jouer un match à élimination directe de la coupe du monde. Sortie des vestiaires, tambour du cœur et bruit des crampons, souffle de l’air et clameur des gens. Je pose mon cul sur ma chaise et je me lance. Très vite des sifflets se font entendre. J’écris un début de phrase puis je la rature. J’en tente une autre et je la barre. Pendant plus d’un quart d’heure je m’abime devant ma page blanche, les yeux pareils à des ronds-points sans déco. Un filet de bave serpente doucement sur mon menton. Deux heures plus tard, je suis dans le même état d’hébétude. Maintenant sur le rebord de la table, ma bave entame sa descente vers le sol. Sur la page que j’ambitionnais de noircir de mots, un magma de ratures se paye ma face. En tout et pour tout j’ai écrit trois phrases. Au royaume de la merde je me sens comme une vieille bouse ultraplate.
C’est tout pour aujourd’hui
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