« Je l’accueillis, je le nourris, je lui promis de le rendre immortel. » Calypso, le nom m’était revenu en mémoire au réveil d’un rêve halluciné dans lesquels ses médocs me plongent. Pourquoi, dépourvu de toute culture classique sérieuse, me rappelai-je si facilement de la nymphe qui avait séduit Ulysse. Le cerveau offre des fulgurances précieuses.

Ulysse est coincé à Ceuta, une presqu'île située en face de Gibraltar. C’est dans la préface. Chiara a souri en jetant l'Odyssée sur mon lit, en version bilingue. Elle me l'a trouvé le jour même où je lui ai demandé. Elle est formidable. Inpossible d’être aussi proches de Gibraltar. On est forcément en Calabre ! Salauds d’Alzone. Une île ? Dino ? Cirella ? M’en fous. Le ciel est bleu... c’est le paradis.

Calypso était amoureuse d’Ulysse. Mais « Ulysse le généreux pleurait sur le promontoire où il passait ses jours. » Son vœu le plus cher était de retrouver sa femme, Pénélope. Pourtant nuit après nuit, Ulysse baisait Calypso ! « La nymphe ne lui plaisait plus. Il n’en passait pas moins les nuits, mais par devoir, dans la grotte profonde : elle ardente, lui sans ardeur » La préface précise même qu'Ulysse n’apparaît pas comme un véritable héros : il ne cesse de pleurer et reste passif.

Cette précision m’a déplu.