La danseuse et son ombre
Il était une fois dans une forêt profonde
Un esprit qui dansait, une image, une ombre
Errant entre les feuilles, magnifique, solitaire
Cherchant sans succès son seul propriétaire
Adaline valsait dans son vaste univers
Allumant au passage ces magiques réverbères
Qu’étaient les yeux brillants des petites filles modèles
En tutu rose ou blanc qui ne regardaient qu’elle
Mais son ombre ternissait un peu plus chaque jour
Elle perdait peu à peu du gras et de l’amour
Elle n’aimait plus sa tête elle n’aimait plus son corps
Son esprit enjoué avait choisi la mort
Elle triait les nombres de calories des plats
Elle jetait à la poubelle tous ses derniers éclats
Se détruisant toute seule pour quelques grammes en trop
Elle perdait la passion, ne restait que les os.
Et son âme créative peu à peu la quittait
Avant qu’elle ne comprenne l’erreur qu’elle avait fait
Mais son ombre avide de pointes et de relevés
S’était déjà enfuie, de son corps détachée.
Adaline se soigne, bientôt elle ira mieux
Mais elle cherche encore sa jolie silhouette
Qui errant dans la nuit continue son jeu
Constitué d’arabesques et de pirouettes.
On peut tous s'inspirer de cette moralité
Il n'est jamais trop tard pour faire le bien, changer
Comme Adaline l'a fait, réparer ses erreurs
Et retrouver ainsi ce qui a de la valeur
Avec un peu de temps Adaline retrouvera
Toujours abandonné, au fin fond de ces bois
Son ombre restaurée qui sans hésitation
Re-dansera avec elle au son des vieux violons
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