Le dieu de la foudre

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Les compagnons furent dans une pièce où des reliques ont été jadis dérobées posés sur les étagères en bois. Ils aperçurent Alfirin, visant de son arbalète un homme détenant dans la paume de sa main la boîte de Pandore. Argos s’approcha, voyant qu’il s’agissait d’Hadès. La jeune Amazonide, envoya ses flèches qui furent déviés de leur trajectoire. Le dieu la projeta contre le mur . Alfirin se releva, ses cheveux maculés de sang. De sa paume, Naranwe envoya une violente bourrasque en direction d’Hadès. Semblable à un bouclier, l’élément naturel n’atteignit la cible puis repartit en sens inverse. Naranwe essaya de repousser sa propre capacité, les jambes fléchis, ses pieds dérapant sur le sol. Le dieu fit soudainement disparaître l’élément. L’àlfar fut brusquement de nouveau dans sa posture habituel, le regard courroucé . Il ne resta seulement Argos qui n’avait utilisé sa capacité.

- Puis-je connaître la finalité du vol de cette boîte ? demande alors Argos à l'adresse du dieu.

Hadès leva les yeux vers Argos en l'observant pendant un instant.

- Je vais te conter le mythe de Pandore puisque tu ne le connais, dit Hadès en signe de réponse.

« Epiméthéus était le frère de Prométhéus. Tous deux étaient des titans. Prométhéus fut celui qui créa les Hommes, il est celui qui pensa avant d’agir. Quand à Epiméthéus, il façonna les animaux mais ne leur donna l’intelligence… »

Alfirin qui voyait ses paroles comme une offense personnelle, s’approcha d’Hadès. Argos essaya de l’en empêcher mais elle se déroba à son contact. Hadès poursuivit son récit comme s'il n'était interrompu.

« Ce titan fut celui qui réfléchit à la suite de ses actes. Si bien que lorsqu’il épousa Pandore, une humaine créer par les dieux, il ne se préoccupa des paroles de son frère au sujet des présents offert par Zéus, ton paternel… »

Hadès cessa son récit un court instant en pensant que ses paroles eut l’effet escompté sur les réflexions d'Argos. Le jeune garçon devait alors reconnaître que les divinités n’avaient aucun frein à leur cruauté. Comment pourrait-il être l’une d’entre elles ? Cela ne pouvait être véridique. Il pensa à son paternel, gisant dans une mare de sang. Tandis que les dieux jouissaient de leur puissance.

- Qu’en ai-t-il advenu d’Epiméthéus ? dit Argos.

- Zéus laissa une relique au titan et à son épouse en leur interdisant formellement de l’ouvrir, dit Hadès. Mais éprise de curiosité, Pandore l’ouvrit en laissant échapper les maux sur les Hommes. Cependant, elle possède une autre propriété….

- Vous voulez abattre sur les humains une nouvelle ère de chaos, dit Argos sidéré par de tels dessins. Quel en est la finalité de ces projets ?

- Je veux assouvir toutes les créatures terrestres et m’emparer de ce Royaume ainsi que celui de ton paternel, dit Hadès avec hargne.

Argos sentit la colère apparaître en lui. Sans se préoccuper de ses compagnons ni sur leurs pensées à venir, les rayons lui traversèrent les yeux. Il cria de douleur, les rayons transpercèrent le dieu des Enfers. Le sang goutta des blessures d’Hadès qui ne parvint à les guérir et disparu. Le jeune garçon ferma les yeux, ses iris lui faisant souffrir puis s’effondra au sol.

Alfirin s’approcha et s’assit à ses côtés. Quand à Naranwe, il s’avança, prit la boîte de Pandore tombée au sol. Les compagnons s’observèrent un instant. La jeune Amazonide acquiesça d’un signe de tête. L’àlfar ouvrit la relique. Ils furent aspirés à l’intérieur de l’objet qui se volatilisa dans le néant en refermant le couvercle. La nuit se poursuivit dans le Royaume terrestre jusqu’à ce que l’aube apparaisse à l’horizon. Ils sentirent le soleil sur leur visage, l’air qui embaumait les environs, leur corps allongé sur l’herbe. L’àlfar ouvrit les yeux puis se leva. Il observa aux alentours, voyant Alfirin qui était debout et ramassa son arbalète. Quand à Argos, il n’avait repris conscience. Naranwe prit sa gourde puis versa le contenu sur le visage du jeune dieu. Lorsqu’il sentit le liquide sur sa peau, il sortit de son éveil. Il fusilla l’àlfar du regard et se releva. L'àlfar excusa son geste car il voulait le prévenir qu’ils étaient arrivés à destination. En effet, un bâtiment imposant leur faisait face.

- Nous sommes sur le Mont Olympe, tu y trouveras ton paternel. Cette relique te sera nécessaire, dit Naranwe en lui remettant la boîte de Pandore. Alfirin t’accompagne, quand à moi, je dois relater cette quête à Miryan.

Le Mont Olympe ressemblait à un îlot qui flottait dans les airs. Sans ajouter une parole supplémentaire, il s’avança vers le bord herbeux de l’îlot et fit un saut dans le vide. En voyant l’air surpris d’Argos, elle lui expliqua que l’àlfar sera sur le Royaume terrestre sans encombre. Elle l’emmena vers l’entrée de l’Olympe, montant les marches. Devant les compagnons se dressait une grande gallérie aux colonnes de marbre rouge, agrémentées de moulure. Un sol vernis brunâtre était décoré de motifs. Une fois qu’ils eurent traversés la gallérie, ils se trouvèrent dans un hall où deux escaliers de bois aux rampes de fer forgé menaient à l’étage supérieur. Un lustre était rattaché au plafond. Des tableaux montrant des scènes de guerre étaient accrochés au mur. Un carrelage blanc à laquelle un lys noir au centre du sol harmonisait la pièce. Les portes qui menaient aux salles étaient fermées. Argos pensa qu’ils n’étaient seuls dans cette demeure si bien entretenue. Il dégaina son épée puis suivit Alfirin dans les escaliers. Des appartements apparurent peu à peu de leur champ de vision tandis qu’ils arrivaient sur le palier.

Une jeune fille les attendait devant l’une des pièces. Elle était à peine plus âgée qu’Argos. Elle avait les cheveux attachés en un chignon. Elle portait un khiton blanc orné de fils d’argent et des sandales. Elle sourit lorsqu’elle les vit apporter la boîte de Pandore.

- Je vois que les péripéties vous ont marqués, dit-elle en signe de bienvenue. Je suis Artémis, la déesse de la chasse et je suis aussi ta demi-sœur.

Argos fut déconcerté par cette déclaration aussi directe.

- Ne t’en fais guère pour cela, dit Artémis. Tu rencontreras les autres membres de la famille qui sont nombreux.

N’étant soulagé pour autant, elle les amena dans la pièce. Un dieu était allongé dans un lit à baldaquin. Il avait la peau sur les os, des cheveux gris et des iris d’un bleu électrique semblable à ceux d’Argos. Le jeune dieu conclut donc que la divinité qu’il voyait n’était autre que son paternel.

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