Le pardon.

Il prend naissance dans un cœur pur, n'est-ce pas ? anéantissant les plus viles pensées. Il parcourt l'esprit comme un ruisseau rafraichissant en plein désert. Il enclave les plans les plus redoutables, les réduisant à leur plus simple expression et à leur plus inactive influence. Un mot, une attitude pour installer la paix. Et même s'il n'efface pas, il a la vertu d'adoucir l'existence.

'Délivrez-moi !' résonne encore dans mon esprit. Un étrange appel au secours de la part d'un meurtrier. S'en suit une sensation de pouvoir.

Deux hommes au bord du gouffre.

L'un, englouti par les remords, englué dans des nuits sans sommeil. Il a perdu l'appétit et se noie dans la honte : Il ne tiendra pas longtemps. L'autre suffoque, étouffé de tristesse. Il sursaute la nuit au moindre son. Des 'j'aurais dû' tapissent les murs de son esprit. Il ne tiendra pas longtemps.

J'ai ceci en plus, un avantage non négligeable : le pouvoir de pardonner. Mon esprit lutte pour ne pas s'arrêter sur le premier mot : pouvoir. Je sens pourtant grandir en moi l'étoffe d'un vengeur dont la sentence serait justifiée.

 — Vous avez tué ma femme... Vous vous êtes enfermé tout seul, Monsieur.